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Le rôle des microglies et du récepteur ADGRG1 dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer

Les récepteurs spécifiques présents à la surface des cellules immunitaires jouent un rôle crucial dans l’ingestion et l’élimination des déchets métaboliques. Ces récepteurs, qui sont des protéines produites par les mécanismes habituels de l’expression génique, voient leur quantité varier selon l’âge et les circonstances, en raison des régulations épigénétiques de l’expression des gènes. Cette variation influence la capacité des cellules immunitaires à agir contre des cibles spécifiques. Des chercheurs ont étudié la capacité des cellules immunitaires innées, appelées microglies, à éliminer l’excès d’amyloïde-β dans le cerveau, constatant que cette capacité dépendait de l’expression d’un récepteur nommé ADGRG1. Dans les cas graves de la maladie d’Alzheimer, les microglies présentent une insuffisance d’ADGRG1, ce qui les empêche de nettoyer efficacement les plaques amyloïdes. Bien que la question de savoir si cette insuffisance est une cause contribuant à la maladie d’Alzheimer ou un effet secondaire reste à prouver, il existe déjà de nombreuses données suggérant que la dysfonction des microglies est un facteur important dans les maladies neurodégénératives. En effet, dans la maladie d’Alzheimer, les protéines telles que l’amyloïde bêta s’agglutinent en plaques qui endommagent le cerveau. Cependant, chez certaines personnes, les microglies sont capables de décomposer ces protéines avant qu’elles ne causent des dommages, entraînant ainsi des symptômes plus légers. Les chercheurs ont identifié une protéine, l’ADGRG1, qui permet aux microglies de digérer ces plaques. L’élimination de cette protéine chez des souris a conduit à une accumulation rapide des plaques, à une neurodégénérescence et à des problèmes de mémoire et d’apprentissage. Lors d’une réanalyse d’une étude antérieure sur l’expression génique dans le cerveau humain, il a été constaté que les individus décédés avec des symptômes légers d’Alzheimer avaient des microglies riches en récepteurs ADGRG1, indiquant que ces microglies avaient bien fonctionné pour contrôler la maladie. En revanche, ceux qui sont morts de la maladie d’Alzheimer sévère avaient peu de récepteurs, ce qui favorisait la prolifération des plaques. L’ADGRG1 appartient à une grande famille de récepteurs, les récepteurs couplés aux protéines G, souvent ciblés dans le développement de médicaments, ce qui laisse présager une rapide translation de cette découverte en nouvelles thérapies. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/08/adgrg1-in-microglia-facilitates-clearance-of-amyloid-in-the-aging-brain/

OncoC4 : Une nouvelle approche immunothérapeutique contre la maladie d’Alzheimer

Lors de la conférence internationale de l’Alzheimer Association (AAIC) à Toronto, une annonce marquante a été faite par OncoC4, une entreprise biopharmaceutique de Rockville, Maryland, principalement axée sur le cancer et les conditions liées à l’immunité. Cette société a présenté des données suggérant que son anticorps ONC-841, initialement développé pour l’oncologie, pourrait représenter une ‘nouvelle classe’ de traitement pour la maladie d’Alzheimer. OnC-841 est un inhibiteur de point de contrôle immunitaire ciblant la protéine SIGLEC 10, qui joue un rôle crucial dans la régulation immunitaire. Les recherches précliniques ont montré que l’inhibition de l’activité de SIGLEC 10 dans le cerveau pourrait restaurer l’état fonctionnel des microglies, les cellules immunitaires résidentes du cerveau, qui sont essentielles pour éliminer les agrégats protéiques tels que les plaques amyloïdes et les enchevêtrements de tau, caractéristiques de la maladie d’Alzheimer. Dans des modèles murins de la maladie d’Alzheimer, le traitement par ONC-841 a amélioré la migration des microglies et leur capacité à éliminer les plaques amyloïdes, tout en réduisant les niveaux de tau phosphorylé dans le plasma et en atténuant les anomalies structurelles et fonctionnelles liées à la progression de la maladie. Les souris traitées ont également montré des améliorations mesurables en matière de mémoire et d’apprentissage, suggérant que la modulation immunitaire ciblant SIGLEC 10 pourrait influencer à la fois les résultats pathologiques et cognitifs. De plus, une autre recherche a révélé que des souris transgéniques exprimant le gène humain SIGLEC 10 spécifiquement dans les microglies développaient des plaques amyloïdes, même en l’absence de mutations traditionnellement associées à la maladie d’Alzheimer précoce. Cela suggère que l’expression de SIGLEC 10 pourrait contribuer directement à la pathogénie de la maladie d’Alzheimer tardive, une forme de la maladie généralement non liée à des mutations génétiques connues. Selon le cofondateur d’OncoC4, le Dr Yang Liu, la voie SIGLEC 10-CD24, un point de contrôle immunitaire inné, est impliquée dans l’évasion immunitaire des cancers, ce qui a été exploré pour le traitement du cancer. Ces résultats précliniques convaincants soulignent le potentiel d’ONC-841 en tant qu’immunothérapie de première classe pour la neurodégénérescence. ONC-841 est déjà en essais cliniques pour les tumeurs solides en raison de sa capacité à inverser la suppression immunitaire exploitée par les cancers, et il semble que cette voie soit également pertinente dans le cerveau, où la dysrégulation microgliale contribue à la neurodégénérescence. OncoC4 prévoit de commencer des essais cliniques de l’ONC-841 chez des patients atteints de la maladie d’Alzheimer à un stade précoce en 2025. Source : https://longevity.technology/news/cancer-focused-biotech-makes-alzheimers-breakthrough/

Impact des Microglies Sénescentes sur la Dysfonction Cognitive Induite par la Neuroinflammation

Les neurones du cerveau forment des réseaux complexes et dynamiques de connexions synaptiques, qui jouent un rôle crucial dans les processus de mémoire et d’apprentissage. Les synapses sont continuellement créées et détruites, et les populations de cellules de soutien dans le cerveau, telles que les microglies, facilitent ce processus. Les microglies sont des cellules immunitaires innées du système nerveux central, similaires aux macrophages dans le reste du corps, et leur rôle inclut la destruction des synapses indésirables. Au cours des dernières années, les chercheurs ont mis en lumière le dysfonctionnement des microglies comme un facteur contribuant aux pathologies des conditions neurodégénératives inflammatoires. Ces cellules tendent à devenir plus inflammatoires, modifient leur comportement et une fraction d’entre elles acquiert un état de sénescence, où elles cessent de se répliquer et produisent un mélange puissant de signaux pro-inflammatoires et pro-croissance. Dans un article d’accès libre récent, les chercheurs explorent comment les microglies sénescentes pourraient contribuer aux pathologies connues observées dans les conditions neurodégénératives inflammatoires. Des expériences sur des souris montrent que la présence de microglies sénescentes accélère la destruction des synapses. Bien qu’une certaine destruction soit nécessaire pour ajuster les réseaux neuronaux, un excès de destruction peut entraîner des dysfonctionnements cognitifs, caractéristiques de l’inflammation cérébrale. Il est possible d’éliminer globalement les microglies avec des inhibiteurs de CSF1R ou de cibler spécifiquement les cellules sénescentes dans le cerveau avec des sénolytiques, comme la combinaison de dasatinib et de quercétine, qui peuvent traverser la barrière hémato-encéphalique. Bien que cette approche thérapeutique soit prometteuse, les avancées vers une utilisation clinique dans ce contexte progressent lentement. Dans des études utilisant un modèle murin de neuroinflammation induite par des lipopolysaccharides, les chercheurs ont évalué les fonctions cognitives et identifié les microglies sénescentes avec une haute expression de p16INK4a. Ils ont observé que ces microglies dans la région CA1 de l’hippocampe présentaient des signatures d’hyperphagocytose et de sénescence. Le traitement avec un sénolytique a atténué la production de phénotypes sécrétoires associés à la sénescence et restauré la transmission synaptique excitatoire, ainsi que la fonction cognitive. Ces résultats indiquent que la réduction des microglies sénescentes pourrait représenter une approche thérapeutique pour prévenir les dysfonctionnements cognitifs liés à la neuroinflammation. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/senescent-microglia-elevate-the-destruction-of-synapses-to-a-pathological-level/

Impact des Microglies Sénescentes sur les Synapses et le Déclin Cognitif : Rôle des Composés Sénolytiques

Des chercheurs ont découvert que les microglies inflammées et sénescentes éliminent trop de synapses dans l’hippocampe et ont démontré qu’un composé sénolytique peut améliorer ce processus. Pendant le développement cérébral, les microglies, qui sont des cellules immunitaires résidentes du cerveau, taillent les synapses inutiles dans le cadre de l’entretien, un processus généralement bénéfique chez les jeunes enfants et les adultes matures, car il facilite la formation de connexions significatives. Cependant, dans des états pathologiques, ce processus de nettoyage peut s’intensifier, causant des dommages, comme on le voit lors de l’inflammation causée par une septicémie, où les microglies détruisent des synapses fonctionnelles, entraînant un déclin cognitif. Les microglies peuvent devenir sénescentes et incapables de se proliférer, mais cela ne signifie pas qu’elles sont complètement inactives. Une étude a exposé des souris à des lipopolysaccharides (LPS) pour induire une neuroinflammation, révélant une expression génique modifiée chez les microglies, avec des gènes liés à la phagocytose et à la sénescence. Le traitement avec le composé sénolytique ABT-737 a inversé le déclin cognitif observé chez les souris exposées au LPS, avec des résultats de navigation et d’intérêt pour des objets nouveaux semblables à ceux du groupe témoin. Ce traitement n’a pas amélioré les biomarqueurs d’inflammation, mais a réduit les marqueurs de sénescence, indiquant que le ABT-737 a efficacement réduit la phagocytose des synapses excitatrices et restauré la neuroplasticité, bien que certaines mesures ne soient pas revenues aux niveaux du groupe témoin. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si le ABT-737 ou d’autres sénolytiques peuvent également atténuer le déclin cognitif dû à la sénescence des microglies dans le contexte du vieillissement. Source : https://www.lifespan.io/news/senolytics-may-affect-inflammation-related-cognitive-decline/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=senolytics-may-affect-inflammation-related-cognitive-decline

Avancées dans la compréhension et le traitement de la démence vasculaire

Les chercheurs rapportent une avancée dans la compréhension de la biochimie des interactions pathologiques entre les types cellulaires dans le contexte de la démence vasculaire (VaD). En cartographiant les niveaux d’expression génique dans les tissus vasculaires sains et malades, ils ont identifié une base thérapeutique potentielle dans un ensemble spécifique de niveaux d’expression altérés observés dans les microglies et les oligodendrocytes. L’étude présente des preuves initiales de la restauration de l’expression de deux gènes pour réduire la dysfonction vasculaire et la pathologie. Cependant, cette approche est essentiellement compensatoire, cherchant à éliminer une réaction inadaptée sans aborder les causes sous-jacentes. Cela pourrait offrir des bénéfices limités comparé à une approche qui ciblerait directement les causes, car celles-ci continueraient à engendrer d’autres préjudices. Néanmoins, c’est la méthode généralement adoptée par la communauté de recherche. La démence vasculaire représente environ 25 % de tous les cas de démence. Actuellement, il n’existe pas de traitements directs pour la VaD, et les thérapies symptomatiques existantes, telles que les inhibiteurs de la cholinestérase et la mémantine, montrent une efficacité limitée et échouent à cibler la pathologie vasculaire sous-jacente. La VaD résulte d’un flux sanguin cérébral altéré à cause de pathologies cérébrovasculaires, y compris les AVC ischémiques, les microinfarctus ou la maladie des petits vaisseaux chronique. Un obstacle majeur à l’avancement de la recherche sur la VaD est la compréhension incomplète des réponses spécifiques aux types cellulaires au sein de l’unité neurovasculaire (NVU), qui est l’interaction dynamique entre plusieurs types cellulaires. Cette NVU maintient l’homéostasie cellulaire et orchestre les réponses aux blessures à travers des interactions complexes médiées par la signalisation ligand-récepteur. Dans la VaD, les lésions ischémiques proviennent des cellules endothéliales et se propagent à travers le microenvironnement neurovasculaire, perturbant la communication intercellulaire et entraînant des dommages tissulaires et un déclin cognitif. Les réseaux intercellulaires spécifiques à la VaD, ou interactome, restent largement inexplorés. Pour relever ces défis, les chercheurs ont réalisé un séquençage d’ARN spécifique aux types cellulaires pour profiler les changements transcriptionnels dans les cellules gliales et vasculaires. Les cellules gliales et vasculaires de la substance blanche présentent des profils transcriptionnels spécifiques par rapport aux ensembles de données corticales et cérébrales entières. Les lésions ischémiques perturbent également les gènes associés au vieillissement de la substance blanche. Ils ont construit un interactome complet de la VaD, identifiant des voies de signalisation conservées altérées chez l’humain et la souris, et priorisé deux systèmes de signalisation ligand-récepteur candidats pour une validation fonctionnelle. Ces systèmes sont : (1) le composant de la matrice extracellulaire Serpine2 et son récepteur Lrp1, qui régulent la différenciation des oligodendrocytes et la myélinisation, et (2) l’axe de signalisation CD39-A3AR, qui module l’activation des microglies et la réparation tissulaire. Une expression réduite de Serpine2 favorise la différenciation des cellules progénitrices oligodendrocytaires, favorisant ainsi la réparation, tandis qu’un agoniste spécifique à A3AR, actuellement en essais cliniques pour le psoriasis, restaure l’intégrité tissulaire et la fonction comportementale dans le modèle de VaD. Cette étude révèle des cibles de signalisation intercellulaire et fournit une base pour le développement de thérapies innovantes pour la VaD. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/intracellular-signaling-mechanisms-that-offer-a-path-to-treating-vascular-dementia/

Rôle des Microglies Sénescentes dans la Maladie d’Alzheimer et l’Efficacité de la Delphinidine

Les microglies sont des cellules immunitaires innées du cerveau, comparables aux macrophages dans le reste du corps. Des recherches récentes montrent que le comportement inflammatoire maladaptatif des microglies dans le cerveau vieillissant joue un rôle crucial dans l’apparition et la progression de maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer. Certaines microglies deviennent inflammatoires en réponse à un environnement endommagé dans le tissu cérébral âgé, tandis que d’autres deviennent sénescentes, cessant de se répliquer et se concentrant sur la sécrétion de signaux inflammatoires perturbateurs, nocifs pour la structure et la fonction des tissus à long terme. De plus, des preuves émergentes suggèrent que les microglies sénescentes contribuent à la pathologie des β-amyloïdes et à la neuroinflammation dans la maladie d’Alzheimer. Cibler les cellules sénescentes avec des composés d’origine naturelle présentant une cytotoxicité minimale est une stratégie thérapeutique prometteuse. Cette étude visait à examiner si la delphinidine, un anthocyanine naturelle, peut atténuer les pathologies liées à la maladie d’Alzheimer en réduisant la sénescence microgliale et en élucidant les mécanismes moléculaires sous-jacents. Des souris APP/PS1 et des souris âgées naturellement ont été utilisées pour l’étude. Le traitement à la delphinidine a significativement amélioré les déficits cognitifs, la perte de synapses, et les plaques de peptides amyloïdes-β chez les souris APP/PS1, en régulant à la baisse la signature génique des microglies sénescentes, empêchant la sénescence cellulaire, y compris l’activité de la β-galactosidase associée à la sénescence, le phénotype sécrétoire associé à la sénescence (SASP), le stress oxydatif, et les marqueurs p21 et p16. De plus, le traitement à la delphinidine a également prévenu la sénescence microgliale chez les souris âgées naturellement. Des recherches supplémentaires ont indiqué que le traitement à la delphinidine améliore la voie de signalisation AMPK/SIRT1, et il a été constaté que la delphinidine interagissait directement avec SIRT1. Il est à noter que l’inhibiteur d’AMPK, le composé C, inversait l’effet protecteur de la delphinidine contre la sénescence microgliale. Ces résultats soulignent la delphinidine comme un agent anti-âge naturel prometteur contre le développement du vieillissement et des maladies liées à l’âge. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/reducing-microglial-senescence-slows-pathology-in-an-alzheimers-disease-mouse-model/

Les Variantes du Gène APOE et leur Impact sur la Maladie d’Alzheimer : Mécanismes Inflammatoires et Protection Neurocognitive

Le gène APOE, connu pour ses variantes APOE-ε2, APOE-ε3 et APOE-ε4, joue un rôle crucial dans le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Des recherches récentes ont mis en lumière l’impact des microglies, des cellules immunitaires du cerveau, sur l’inflammation et le risque de neurodégénérescence. Les variants néfastes d’APOE, en particulier APOE-ε4, entraînent une inflammation accrue, tandis que les variants bénéfiques, comme APOE-ε2, semblent réduire cette inflammation. L’étude récente a révélé qu’un variant rare d’APOE inhibe la voie immunitaire innée cGAS-STING, qui déclenche des signaux inflammatoires en réponse à des dommages moléculaires. Bien que cette réaction soit utile dans la jeunesse, elle devient maladaptive avec l’âge, contribuant à l’inflammation chronique qui favorise la progression des maladies neurodégénératives, y compris la maladie d’Alzheimer.

La mutation APOE3-R136S, découverte à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, représente un cas intéressant car elle protège contre la pathologie tau et le déclin cognitif, même en présence d’accumulation d’amyloïde. Cette mutation rare est associée à une protéine de transport du cholestérol. Des études ont montré qu’une porteuse de cette mutation est restée cognitive saine dans sa soixantaine, malgré un taux élevé d’amyloïde, ce qui soulève des questions sur les mécanismes de protection de cette mutation.

Dans des études sur des modèles murins, les chercheurs ont inséré la mutation R136S dans le gène APOE et ont observé une protection contre les caractéristiques de la maladie d’Alzheimer, y compris l’accumulation de tau et les dommages synaptiques. Ces effets protecteurs sont attribués à la suppression de la voie cGAS-STING, normalement activée en réponse à des menaces virales mais chroniquement activée dans la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs ont également découvert que la mutation R136S a un effet régulateur sur les microglies, réduisant leur état inflammatoire. En utilisant un inhibiteur de la voie cGAS-STING, ils ont observé des effets protecteurs similaires, suggérant que la suppression de cette voie joue un rôle central dans la protection conférée par la mutation R136S contre la pathologie tau. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/an-apoe-mutation-inhibits-cgas-sting-signaling-to-reduce-inflammation-in-the-aging-brain/

Rôle des microglies et dysfonction mitochondriale dans les maladies neurodégénératives liées à l’âge

Les microglies sont des cellules immunitaires innées résidant dans le cerveau, jouant un rôle crucial dans le maintien de l’homéostasie cérébrale et dans le bon fonctionnement des réseaux neuronaux. En vieillissant, ces cellules deviennent plus inflammatoires et actives, ce qui peut contribuer à l’apparition et à la progression de conditions neurodégénératives, telles que la maladie d’Alzheimer. Une des causes connues de cette inflammation microgliale est la dysfonction mitochondriale qui se produit au niveau cellulaire. Pour évaluer l’impact de la dysfonction mitochondriale sur les microglies, il serait idéal de corriger cette dysfonction, cependant, les approches actuellement disponibles pour améliorer la fonction mitochondriale, comme les dérivés de la vitamine B3, ne sont pas suffisamment puissantes. Des thérapies de transplantation mitochondriale pourraient être nécessaires pour déterminer si la correction des mitochondries peut ralentir ou inverser de manière significative les conditions neurodégénératives. Des études récentes ont mis en lumière que la dysfonction des microglies est impliquée dans la pathogenèse de diverses maladies neurodégénératives liées à l’âge. Le vieillissement et ces maladies sont liés à une altération de la fonction mitochondriale et à un changement métabolique des microglies, passant de la phosphorylation oxydative à la glycolyse, ce qui pourrait contribuer à une activation microgliale prolongée et à la neuroinflammation. De plus, la fuite de l’ADN mitochondrial dans le cytoplasme est impliquée dans l’activation des réponses inflammatoires et la perturbation de la fonction cérébrale. Cette revue résume les avancées récentes concernant les changements métaboliques des microglies, notamment la glycolyse et la dysfonction mitochondriale, et explore le potentiel de cibler le métabolisme microglial comme approche thérapeutique novatrice pour les modifications de la fonction cérébrale et les maladies neurodégénératives associées au vieillissement. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/06/aged-microglia-exhibit-mitochondrial-dysfunction/

Une mutation rare confère une protection contre la maladie d’Alzheimer

Les scientifiques ont récemment découvert qu’une mutation rare protège contre la maladie d’Alzheimer en atténuant une voie inflammatoire centrale. Cette découverte a été confirmée à l’aide d’une petite molécule. Pendant près de 40 ans, des chercheurs ont étudié une vaste famille d’environ 6 000 personnes à Medellín, en Colombie, dont de nombreux membres portent la mutation génétique PSEN1 E280A (Paisa), qui entraîne généralement un développement précoce de la maladie d’Alzheimer. Ces porteurs présentent souvent des signes de troubles cognitifs dans la quarantaine, développent une démence dans la cinquantaine et décèdent dans la soixantaine. Cependant, Aliria Rosa Piedrahita de Villegas, une femme de cette famille, a défié ces attentes ; malgré le port de la mutation Paisa, elle est restée cognitivement saine jusqu’à ses 70 ans et est morte d’un cancer à 77 ans. Ses scanners cérébraux post-mortem ont révélé la présence de plaques amyloïdes, mais peu d’enchevêtrements neurofibrillaires de protéine tau, surtout dans les régions cérébrales liées à la mémoire. En plus de la mutation nuisible Paisa, Aliria avait deux copies d’une mutation rare dans le gène APOE3, connue sous le nom de mutation R136S ou mutation Christchurch. Des études ont montré que cette mutation avait des effets protecteurs contre la maladie d’Alzheimer, notamment en réduisant l’accumulation de tau et en préservant les niveaux de synapses. Les chercheurs ont utilisé le modèle CRISPR/Cas9 pour remplacer le gène APOE des souris par le gène humain APOE3 normal ou le gène APOE3 avec la mutation Christchurch. Les souris portant la mutation ont montré une diminution significative de l’accumulation de tau dans l’hippocampe et une protection contre la perte de synapses. De plus, cette mutation a empêché la perte de myéline, essentielle à la fonction neuronale, et a préservé les ondes cérébrales thêta et gamma, cruciales pour le traitement de l’information. Les chercheurs ont également mené des expériences in vitro sur des microglies, les cellules immunitaires du cerveau, montrant que celles portant la mutation R136S étaient plus efficaces dans l’élimination du tau. Une découverte centrale était que la mutation R136S supprimait la voie de signalisation cGAS-STING-interféron dans les microglies, qui est un régulateur central de l’inflammation, souvent activée par la pathologie tau et qui contribue à la progression de la maladie d’Alzheimer. En traitant des souris tauopathiques avec un inhibiteur de cGAS, les chercheurs ont observé des bénéfices similaires à ceux de la mutation, réduisant la propagation de tau et protégeant contre la perte synaptique. Bien que la mutation Christchurch ne puisse pas être introduite chez les humains, cibler la même voie qu’elle module pourrait offrir une nouvelle stratégie thérapeutique pour la maladie d’Alzheimer et d’autres conditions neurodégénératives. Source : https://www.lifespan.io/news/targeting-an-inflammatory-pathway-fights-alzheimers/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=targeting-an-inflammatory-pathway-fights-alzheimers

Le rôle du TIMP2 dans la dysfonction microgliale liée à l’âge

Dans le domaine du vieillissement du cerveau, les chercheurs se penchent de plus en plus sur le dysfonctionnement inflammatoire du système immunitaire du système nerveux central, en particulier sur les cellules immunitaires innées, connues sous le nom de microglies, qui sont analogues aux macrophages dans le reste du corps. Les conditions neurodégénératives se caractérisent par une inflammation excessive et non résolue dans le tissu cérébral, perturbant la structure et la fonction des tissus, ce qui altère le comportement cellulaire de manière préjudiciable. Comme le souligne l’article, la recherche sur l’origine de cette inflammation et le dysfonctionnement des microglies progresse progressivement, en examinant chaque gène individuellement pour identifier les mécanismes régulateurs importants et les points d’intervention.

Il existe peu de compréhension sur la manière dont le vieillissement constitue le facteur de risque le plus fort pour plusieurs maladies neurodégénératives. Des types de cellules neuronales spécifiques, comme les microglies, subissent des changements maladaptatifs liés à l’âge, notamment une inflammation accrue, un nettoyage des débris compromis, et une sénescence cellulaire, mais les médiateurs spécifiques qui régulent ces processus demeurent flous. Le cerveau âgé est rajeuni par des facteurs plasmatiques associés à la jeunesse, tels que l’inhibiteur tissulaire des métalloprotéinases 2 (TIMP2), qui agit sur la matrice extracellulaire pour réguler la plasticité synaptique. Étant donné les rôles émergents des microglies dans ces processus, nous avons examiné l’impact de TIMP2 sur la fonction microgliale.

Nous montrons que la délétion de TIMP2 aggrave les phénotypes microgliaux associés au vieillissement, y compris les changements transcriptomiques dans l’activation cellulaire, l’augmentation de la microgliose, et des niveaux accrus de protéines de stress et inflammatoires mesurés dans l’espace extracellulaire cérébral par microdialyse in vivo. La suppression de pools cellulaires spécifiques de TIMP2 in vivo a augmenté l’activation microgliale et altéré la phagocytose de la myéline. Le traitement de souris âgées avec TIMP2 a inversé plusieurs phénotypes observés dans nos modèles de délétion, entraînant une diminution de l’activation microgliale, une réduction des proportions de microglies pro-inflammatoires, et une amélioration de la phagocytose des substrats physiologiques. Nos résultats identifient TIMP2 comme un modulateur clé de la dysfonction microgliale associée à l’âge. Exploiter son activité pourrait atténuer les effets néfastes des agressions liées à l’âge sur la fonction microgliale. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/06/timp2-and-microglial-function-in-the-context-of-aging/