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Amélioration des fonctions cognitives post-commotionnelles grâce à l’oxygène hyperbare

Aviv Clinics a annoncé une nouvelle étude de cohorte rétrospective démontrant que la thérapie à l’oxygène hyperbare (HBOT) peut améliorer de manière significative les résultats cognitifs chez les adultes ayant subi un traumatisme crânien (TBI) durant l’enfance et continuant à éprouver un syndrome post-commotionnel (PCS). Cette recherche a été réalisée par le Sagol Center for Hyperbaric Medicine and Research au Shamir Medical Center et à l’Université de Tel Aviv, couvrant les traitements entre 2017 et 2024. L’étude a impliqué 26 participants adultes dont les TBI ont eu lieu avant l’âge de 17 ans et qui ont ensuite reçu au moins 40 séances de HBOT après l’âge de 20 ans. Selon l’entreprise, ces individus ont montré des améliorations substantielles dans plusieurs domaines cognitifs : cognition globale, mémoire, fonction exécutive, attention et vitesse de traitement de l’information. Ces gains ont été observés indépendamment du temps écoulé depuis la blessure ou de la gravité initiale du TBI. Parmi les résultats quantitatifs clés, on note des améliorations dans la fonction cognitive globale (8,06 points), la mémoire (9,82 points), la fonction exécutive (5,94 points), l’attention (8,50 points) et la vitesse de traitement de l’information (9,84 points), avec une signification statistique dans chaque catégorie. Les tailles d’effet variaient de moyennes à grandes, suggérant une pertinence clinique significative. Aviv Clinics souligne que c’est la première étude à se concentrer spécifiquement sur les adultes souffrant de PCS résultant d’un TBI survenu durant l’enfance, soulignant le potentiel de récupération neuroplastique même des décennies après la blessure. La société a précisé que son protocole HBOT consiste à administrer de l’oxygène à 100 % à une pression atmosphérique élevée, suivant une approche de « paradoxe hyperoxique-hypoxique ». Source : https://longevity.technology/news/aviv-clinics-reports-hbot-improves-long-term-post-concussion-cognitive-function/

Inversion des Effets du Vieillissement Cérébral grâce à la Protéine FTL1

Une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Aging a mis en évidence le rôle d’une protéine associée au fer, FTL1, dans le déclin cognitif lié à l’âge. Les chercheurs de l’UC San Francisco ont identifié FTL1 comme un facteur pro-vieillissement dans l’hippocampe, une région du cerveau cruciale pour l’apprentissage et la mémoire. Ils ont observé que les niveaux de FTL1 étaient élevés chez les souris âgées, coïncidant avec une diminution des connexions entre les cellules cérébrales et de mauvaises performances aux tâches de mémoire. Lorsque FTL1 a été artificiellement augmenté chez les jeunes souris, celles-ci ont commencé à présenter des déficits de mémoire et un câblage neural moins complexe, caractéristiques du vieillissement. En utilisant des techniques moléculaires ciblées pour réduire l’expression de FTL1 chez les souris âgées, les chercheurs ont constaté que ces animaux retrouvaient une connectivité neuronale robuste et réussissaient aussi bien aux tests de mémoire que leurs homologues jeunes. Selon le Dr Saul Villeda, auteur principal de l’étude, il s’agit d’une véritable inversion des déficiences liées à l’âge, et non simplement d’un retardement des symptômes. Les analyses moléculaires ont montré que FTL1 est étroitement lié à un déclin métabolique et à une dysfonction mitochondriale dans les neurones. Des niveaux élevés de FTL1 ralentissent le métabolisme neuronal, mais le renforcement des voies métaboliques, par exemple par la supplémentation en NADH, a pu contrebalancer en partie les effets néfastes de la protéine. Des études mécanistiques en culture cellulaire ont également confirmé l’impact de FTL1 : des neurones modifiés pour surproduire cette protéine ont développé des neurites simplifiés, perdant la ramification complexe nécessaire à une fonction synaptique saine. En revanche, la réduction de FTL1 a restauré la complexité dendritique et la plasticité synaptique. Ces résultats suggèrent que l’agrégation de FTL1 entraîne une accumulation de fer, un stress oxydatif et une interruption des processus neuronaux clés. Les chercheurs envisagent également que ces changements pathologiques pourraient ouvrir la voie à des traitements pour des maladies neurodégénératives telles qu’Alzheimer. Le Dr Villeda a exprimé qu’il y a de plus en plus d’opportunités pour atténuer les pires conséquences du vieillissement. Bien que les interventions de l’étude ne soient pas encore applicables aux humains, la découverte d’un facteur neuronal unique qui peut potentiellement inverser le déclin cognitif est significative. Les chercheurs espèrent que cibler FTL1 ou ses conséquences métaboliques pourrait un jour mener à des thérapies permettant non seulement de ralentir le vieillissement cérébral, mais également de rétablir la fonction cognitive. Source : https://longevity.technology/news/scientists-discover-brain-aging-protein-and-reverse-its-effects/

Le lithium : un nouvel espoir pour la prévention et le traitement de la maladie d’Alzheimer

Une nouvelle recherche de l’École de Médecine de Harvard et de ses collaborateurs révèle que la déplétion naturelle en lithium dans le cerveau précède les symptômes de la maladie d’Alzheimer et pourrait offrir une voie thérapeutique sûre pour la prévention et le traitement. Traditionnellement associé à la psychiatrie et au traitement du trouble bipolaire, le lithium est désormais considéré comme un élément crucial dans les premières étapes de la maladie d’Alzheimer et un facteur modifiable dans le vieillissement cognitif. L’étude, publiée dans la revue Nature, a analysé les niveaux de 27 métaux dans les tissus cérébraux de personnes sans déficience cognitive, avec un trouble cognitif léger (MCI) et atteintes d’Alzheimer, révélant que le lithium était le seul métal significativement réduit dans le cortex préfrontal tant dans le MCI que dans la maladie d’Alzheimer. Les niveaux de lithium dans le sérum, en revanche, demeuraient inchangés. Les auteurs ont constaté que le lithium était sequestré par les plaques amyloïdes, réduisant sa biodisponibilité. Des études sur des modèles murins ont montré qu’une déplétion diététique en lithium accélère la pathologie amyloïde et tau, favorise la neuroinflammation et aggrave le déclin cognitif. Bruce Yankner, auteur principal de l’étude, souligne que la carence en lithium pourrait être une cause de la maladie d’Alzheimer, suggérant une approche thérapeutique différente. Les résultats mettent en lumière que le lithium est régulé de manière dynamique dans le cerveau et que sa déplétion pourrait être un moteur précoce de la pathologie d’Alzheimer. De plus, il est suggéré que des populations ayant un taux de lithium plus élevé dans leur eau potable présentent une incidence plus faible de démence. Les résultats de l’étude pourraient inciter les organismes de recherche publique à financer le développement de biomarqueurs fiables pour mesurer le statut du lithium dans le cerveau et à tester des formulations à faible dose de lithium chez les personnes à risque ou aux premiers stades de la maladie. En réduisant le lithium diététique chez des souris, des augmentations rapides de la déposition d’amyloïdes et de l’activation microgliale ont été observées, soulignant l’importance du lithium dans diverses manifestations de la maladie d’Alzheimer. L’influence biologique du lithium pourrait être partiellement due à l’inhibition de la glycogène synthase kinase 3β (GSK3β), une kinase impliquée dans la phosphorylation tau et la production d’amyloïde. Les chercheurs ont également identifié le lithium orotate, un sel organique qui, à des doses physiologiques, a montré des effets positifs sur la pathologie amyloïde et tau, ainsi que sur les performances aux tâches de mémoire. Les effets protecteurs de la supplémentation en lithium se sont également manifestés dans le vieillissement cérébral normal, préservant les épines dendritiques et maintenant la capacité microgliale à éliminer les amyloïdes. Les données suggèrent que l’homéostasie du lithium pourrait être un déterminant mesurable et modifiable de la résilience au déclin cognitif. Cependant, les auteurs mettent en garde que la traduction des données précliniques chez l’homme nécessitera une attention particulière sur le dosage et la sécurité. Si les futures études confirment ces résultats, le lithium pourrait devenir un micronutriment pertinent pour la santé cérébrale et non plus simplement un outil pour les psychiatres. La clé sera de déterminer comment maintenir un niveau optimal de lithium dans le cerveau tout au long de la vie sans engendrer d’excès nuisibles. Source : https://longevity.technology/news/lithium-levels-in-the-brain-linked-to-alzheimers-progression/

La Neurogenèse chez l’Homme : Vers une Compréhension des Nouveaux Neurones Adultes

La neurogenèse, ou la création de nouveaux neurones dans le cerveau, est un processus bien établi chez les souris adultes, mais il reste des doutes quant à sa présence chez les humains adultes. Bien que le consensus général suggère que les humains ne diffèrent pas des souris à cet égard, établir que la neurogenèse se produit chez les humains vivants a été difficile en raison de divers défis techniques et logistiques. Ce processus est considéré comme essentiel pour l’apprentissage et la mémoire, et sa découverte pourrait faciliter le développement de thérapies régénératives pour restaurer des fonctions perdues. Une étude récente a utilisé plusieurs méthodes avancées pour analyser des tissus cérébraux de personnes âgées de 0 à 78 ans, provenant de plusieurs biobanques internationales. Les chercheurs ont employé le séquençage d’ARN à noyau unique pour analyser l’activité génique dans des noyaux cellulaires individuels, ainsi que la cytométrie en flux pour étudier les propriétés cellulaires. Grâce à l’apprentissage automatique, ils ont pu identifier différentes étapes du développement neuronal, allant des cellules souches aux neurones immatures, beaucoup étant en phase de division. Deux techniques ont également été utilisées pour localiser ces cellules dans le tissu, confirmant que les cellules nouvellement formées se trouvaient dans le gyrus denté de l’hippocampe, une région cruciale pour la formation des mémoires et la flexibilité cognitive. Les résultats montrent que les progéniteurs des neurones adultes sont similaires à ceux des souris, des porcs et des singes, bien qu’il existe des différences dans l’activité des gènes. De plus, des variations importantes ont été observées entre les individus, certains adultes humains ayant de nombreuses cellules progénitrices neuronales, tandis que d’autres en avaient très peu. Cette recherche pourrait avoir des implications pour le développement de traitements régénératifs visant à stimuler la neurogenèse dans les troubles neurodégénératifs et psychiatriques. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/confirming-adult-human-neurogenesis-in-the-hippocampus/

Rôle des Microglies Sénescentes dans la Maladie d’Alzheimer et l’Efficacité de la Delphinidine

Les microglies sont des cellules immunitaires innées du cerveau, comparables aux macrophages dans le reste du corps. Des recherches récentes montrent que le comportement inflammatoire maladaptatif des microglies dans le cerveau vieillissant joue un rôle crucial dans l’apparition et la progression de maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer. Certaines microglies deviennent inflammatoires en réponse à un environnement endommagé dans le tissu cérébral âgé, tandis que d’autres deviennent sénescentes, cessant de se répliquer et se concentrant sur la sécrétion de signaux inflammatoires perturbateurs, nocifs pour la structure et la fonction des tissus à long terme. De plus, des preuves émergentes suggèrent que les microglies sénescentes contribuent à la pathologie des β-amyloïdes et à la neuroinflammation dans la maladie d’Alzheimer. Cibler les cellules sénescentes avec des composés d’origine naturelle présentant une cytotoxicité minimale est une stratégie thérapeutique prometteuse. Cette étude visait à examiner si la delphinidine, un anthocyanine naturelle, peut atténuer les pathologies liées à la maladie d’Alzheimer en réduisant la sénescence microgliale et en élucidant les mécanismes moléculaires sous-jacents. Des souris APP/PS1 et des souris âgées naturellement ont été utilisées pour l’étude. Le traitement à la delphinidine a significativement amélioré les déficits cognitifs, la perte de synapses, et les plaques de peptides amyloïdes-β chez les souris APP/PS1, en régulant à la baisse la signature génique des microglies sénescentes, empêchant la sénescence cellulaire, y compris l’activité de la β-galactosidase associée à la sénescence, le phénotype sécrétoire associé à la sénescence (SASP), le stress oxydatif, et les marqueurs p21 et p16. De plus, le traitement à la delphinidine a également prévenu la sénescence microgliale chez les souris âgées naturellement. Des recherches supplémentaires ont indiqué que le traitement à la delphinidine améliore la voie de signalisation AMPK/SIRT1, et il a été constaté que la delphinidine interagissait directement avec SIRT1. Il est à noter que l’inhibiteur d’AMPK, le composé C, inversait l’effet protecteur de la delphinidine contre la sénescence microgliale. Ces résultats soulignent la delphinidine comme un agent anti-âge naturel prometteur contre le développement du vieillissement et des maladies liées à l’âge. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/reducing-microglial-senescence-slows-pathology-in-an-alzheimers-disease-mouse-model/

L’impact de la protéine TDP-43 sur les maladies neurodégénératives et la barrière hémato-encéphalique

TDP-43, ou TAR DNA-binding protein 43, est une protéine qui peut se modifier pour former des agrégats solides, contribuant ainsi à l’apparition et à la progression de diverses conditions neurodégénératives. Cette pathologie cérébrale a été récemment identifiée, notamment avec la définition de l’encéphalopathie TDP-43 liée à l’âge (LATE), qui fait partie des maladies neurodégénératives. TDP-43 joue également un rôle crucial dans la sclérose latérale amyotrophique (SLA). La recherche montre que l’agrégation de TDP-43 entraîne une diminution de sa présence dans le noyau cellulaire, où elle remplit des fonctions essentielles. Cette déplétion modifie le comportement cellulaire de manière pathologique, notamment dans les cellules de la barrière hémato-encéphalique, provoquant des fuites qui entraînent des réactions inflammatoires chroniques dans le tissu cérébral. Ces inflammations perturbent le fonctionnement normal du cerveau. La perte de TDP-43 dans le noyau est un trait commun à diverses maladies neurodégénératives, y compris la maladie d’Alzheimer et la démence frontotemporale. La baisse des niveaux nucléaires de TDP-43 est associée à des fonctions de splicing altérées, entraînant des inclusions aberrantes dans les transcrits et la déstabilisation des ARN messagers, ce qui affecte l’expression des protéines cruciales pour la projection axonale. Des études montrent qu’une augmentation du flux à travers la barrière hémato-encéphalique est détectée tôt dans ces maladies et que des modèles animaux indiquent que cette fuite peut exacerber les changements neurodégénératifs. La barrière hémato-encéphalique est un élément clé de l’unité neurovasculaire, et la réduction de TDP-43 dans les cellules endothéliales des capillaires des personnes atteintes de SLA-démence frontotemporale pourrait contribuer à l’augmentation de la perméabilité de cette barrière. La recherche a révélé que cette réduction entraîne la perte des complexes de jonction et l’intégrité de la barrière, provoquant des dépôts de fibrine, des modifications des microglies, et des déficits en mémoire et en interaction sociale. Ce constat souligne que la perte nucléaire de TDP-43 dans les cellules endothéliales du cerveau perturbe la barrière hémato-encéphalique et contribue aux caractéristiques de la démence frontotemporale. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/a-mechanism-by-which-tdp-43-aggregation-causes-pathology-in-the-aging-brain/

L’impact des astrocytes réactifs sur la neurodégénérescence et la mémoire dans la maladie d’Alzheimer

Les astrocytes réactifs dans le tissu cérébral sont des cellules qui deviennent inflammatoires en réponse à l’environnement local. Ce phénomène devient particulièrement fréquent avec l’âge, à cause de divers types de dommages moléculaires caractéristiques du vieillissement, tels qu’une signalisation inflammatoire accrue provenant d’autres cellules, y compris les cellules sénescentes, et l’accumulation de déchets métaboliques dans le cerveau en raison d’une défaillance du drainage du liquide céphalorachidien. La réactivité des astrocytes entraîne des effets maladaptatifs et contribue à l’apparition et à la progression des maladies neurodégénératives. Plutôt que de se concentrer sur la prévention de la réactivité en réparant les dommages liés à l’âge, la communauté de recherche a tendance à adopter une stratégie consistant à essayer d’améliorer le comportement des astrocytes réactifs, un aspect à la fois. Une étude récente a examiné le comportement des astrocytes dans la maladie d’Alzheimer, où ces cellules modifient leur comportement en réponse à la présence de plaques amyloïdes, un marqueur de la maladie. Bien qu’elles tentent de nettoyer ces plaques, ce processus déclenche une chaîne de réactions néfastes. Les astrocytes absorbent les plaques par autophagie et les dégradent, mais cette dégradation entraîne une surproduction de GABA, un neurotransmetteur qui réduit l’activité cérébrale et entraîne des troubles de la mémoire. De plus, ce processus génère du peroxyde d’hydrogène, un sous-produit toxique qui cause davantage de dommages neuronaux et de neurodégénérescence. Les chercheurs ont donc cherché à identifier les enzymes responsables de cette production excessive de GABA, espérant trouver un moyen de bloquer sélectivement ses effets nocifs sans interférer avec d’autres fonctions cérébrales. Grâce à des analyses moléculaires, de l’imagerie microscopique et de l’électrophysiologie, ils ont identifié SIRT2 et ALDH1A1 comme des enzymes clés impliquées dans la surproduction de GABA chez les astrocytes affectés par la maladie d’Alzheimer. L’inhibition de l’expression astrocytaire de SIRT2 chez des souris modèles de la maladie d’Alzheimer a permis d’observer une récupération partielle de la mémoire et une réduction de la production de GABA. Cependant, la récupération n’a été que partielle et a principalement concerné la mémoire de travail, tandis que la mémoire spatiale n’a pas montré d’amélioration. Cette inhibition a également maintenu la production de peroxyde d’hydrogène, indiquant que la dégénérescence neuronale pourrait continuer même si la production de GABA est réduite. Les résultats soulèvent ainsi de nouvelles questions sur la complexité des interactions entre les astrocytes et la neurodégénérescence dans le contexte du vieillissement et des maladies neurodégénératives. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/sirt2-inhibition-in-reactive-astrocytes-reduces-their-harmful-impact-in-alzheimers-disease/

Les avancées de la reprogrammation cellulaire pour des thérapies de rajeunissement

Le reprogrammation cellulaire complète se produit dans les premiers stades de l’embryon, entraînée par l’expression des facteurs de Yamanaka, souvent abrégés en OSKM. Ce processus transforme les cellules germinales adultes en cellules souches embryonnaires, réinitialisant les motifs épigénétiques et restaurant la fonction mitochondriale. Les chercheurs ont réussi à reproduire ce processus pour produire des cellules souches pluripotentes induites à partir de n’importe quel échantillon de cellule adulte. La reprogrammation partielle vise à exposer les cellules à l’expression des facteurs de Yamanaka suffisamment longtemps pour produire une réinitialisation des motifs épigénétiques et une amélioration de la fonction mitochondriale, mais pas trop longtemps pour ne pas changer l’état cellulaire d’autres manières. Cela est considéré comme une voie prometteuse pour la production de thérapies de rajeunissement, bien qu’il existe de nombreux défis à surmonter pour atteindre cet objectif clinique. Un des principaux défis est que différents types de cellules dans un tissu donné peuvent avoir des exigences très différentes en termes de durée d’exposition ou de niveau d’exposition pour produire une reprogrammation bénéfique avec un risque minimal de générer des cellules pluripotentes potentiellement cancéreuses.

La reprogrammation partielle et complète peut partiellement inverser les changements transcriptomiques et épigénétiques liés à l’âge. Cependant, il n’est pas clair dans quelle mesure les horloges de vieillissement mesurent l’âge biologique ou la santé cellulaire/organismique. Quoi qu’il en soit, d’autres biomarqueurs de rajeunissement peuvent être mesurés dans les expériences de reprogrammation partielle. Par exemple, si des cycles d’expression des facteurs de reprogrammation de courte durée sont suivis d’une phase de récupération, des effets de rajeunissement phénotypique peuvent être observés. Par défaut, les marqueurs de rajeunissement doivent être évalués sur une base tissu par tissu.

Un exemple intrigant est le cerveau, où la cyclicité des OSKM sans phase de récupération restaure la proportion de neuroblastes et améliore la production de neurones in vivo. De plus, des études in vivo réalisées sur des neurones de souris et des cellules du gyrus denté de rats suggèrent que les OSKM peuvent inverser le déclin neurologique associé à l’âge et améliorer la mémoire. D’autres études in vivo sur des souris ont montré que la reprogrammation améliore la régénération du foie, favorise la réparation des nerfs optiques écrasés et atténue la perte de l’acuité visuelle liée à l’âge, permet la régénération des fibres musculaires, améliore la cicatrisation des plaies cutanées chez des souris âgées et favorise le rajeunissement cardiaque après un infarctus du myocarde.

Le mécanisme de rajeunissement semble dépendre en partie de la façon dont les cellules sont reprogrammées. En effet, il a été constaté que le mécanisme de reprogrammation des cellules somatiques par des régimes de petites molécules est distinct de la reprogrammation médiée par des facteurs de transcription. En construisant des paysages de chromatine, les chercheurs ont identifié des modifications hiérarchiques des histones et une réaffectation séquentielle des enhancers qui sous-tendent les programmes de régénération suite à une reprogrammation chimique ; ce programme de régénération semble inverser la perte de potentiel régénératif dans le vieillissement des organismes mais ne semble pas être activé dans la reprogrammation OSKM.

La reprogrammation de cellules spécifiques in vivo affecte les tissus environnants. Par exemple, il a été constaté que l’activation in vivo des OSKM dans les myofibres entraînait la prolifération des cellules satellites dans le niche des cellules souches des myofibres, sans induire de dédifférenciation des myofibres ; ces changements sont probablement modulés en partie par des modifications de la matrice extracellulaire (ECM). En fait, l’ECM et ses constituants sont fréquemment affectés par la reprogrammation partielle. À mesure que les souris vieillissent, les niveaux de transcrits associés au collagène diminuent dans le pancréas, mais augmentent à nouveau, du moins partiellement, après un traitement par OSKM avec une période de récupération de deux semaines. De plus, dans des expériences sur des cellules mésenchymateuses de fibroblastes et d’adipocytes sans période de récupération, certains processus associés à l’ECM sont régulés à la hausse par la reprogrammation partielle, y compris les voies liées au collagène. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/reviewing-what-is-known-of-the-effects-of-partial-reprogramming/

Impact de la Dysfonction Lymphatique Méningée sur la Santé Cognitive Liée à l’Âge

Le liquide céphalorachidien (LCR) est produit en permanence, circule dans le cerveau et s’évacue dans le corps. Ce flux transporte les déchets métaboliques du cerveau, et les chercheurs commencent à considérer l’altération liée à l’âge de l’évacuation du LCR comme une contribution significative à la perte de fonction cognitive et au développement de conditions neurodégénératives à un âge avancé. Plusieurs voies d’évacuation ont été identifiées, chacune perdant sa fonction avec l’âge. D’abord, le LCR s’évacue par des ouvertures dans la plaque criblée derrière le nez, mais ce chemin se ferme avec l’âge ou des blessures. Des études menées par Leucadia Therapeutics ont souligné l’importance de ce chemin d’évacuation pour le développement de la maladie d’Alzheimer, qui commence dans une partie du cerveau spécifiquement alimentée par ce drainage. Ensuite, le système glymphatique évacue le LCR vers les vaisseaux lymphatiques. Les méninges, la membrane en couches entourant le cerveau et la moelle épinière, sont tapissées de vaisseaux lymphatiques, et le liquide y passe depuis le cerveau. Ce système de vaisseaux souffre d’atrophie et de dysfonctionnement avec l’âge, tout comme le reste du système lymphatique. On peut établir des analogies avec la diminution de la vascularisation pour le flux sanguin dans tout le corps, où la densité des petits vaisseaux capillaires diminue avec l’âge, car les processus de maintenance et de création de nouveaux vaisseaux deviennent dysfonctionnels. Dans un article en accès libre d’aujourd’hui, des chercheurs montrent que cette analogie est pertinente pour provoquer une augmentation de la création de vaisseaux comme moyen de remédier à la perte liée à l’âge des petits vaisseaux. Il a été démontré que la surexpression de VEGF par thérapie génique améliore l’angiogenèse chez les souris âgées, améliorant également leur santé en fin de vie, probablement en partie en limitant la perte de densité capillaire. Pour les vaisseaux lymphatiques, la protéine de signalisation analogue pour promouvoir la génération de nouveaux vaisseaux est le VEGF-C. Des chercheurs montrent que l’administration de VEGF-C par thérapie génique aux méninges peut restaurer l’évacuation du LCR chez les souris âgées et améliorer les mesures de la fonction cérébrale. Ils montrent que les signaux inflammatoires dans le cerveau diminuent une fois l’évacuation améliorée, soutenant l’idée que le problème de l’évacuation réduite est dû à une augmentation des déchets métaboliques dans le cerveau, provoquant une réponse inflammatoire mal adaptée des microglies, cellules immunitaires innées du système nerveux central. Des vaisseaux lymphatiques méningés, localisés dans la dure-mère des méninges, drainent le LCR avec son contenu de déchets dérivés du système nerveux central principalement vers les ganglions lymphatiques cervicaux profonds. Depuis la découverte des vaisseaux lymphatiques méningés, des preuves accumulées provenant de modèles murins et humains ont lié leur dysfonction à diverses conditions neurodégénératives. L’ablation des lymphatiques méningés par des moyens chimiques, génétiques ou chirurgicaux aggrave les résultats comportementaux dans des modèles murins de la maladie d’Alzheimer, des traumatismes crâniens et du stress chronique. Inversement, améliorer la fonction des lymphatiques méningés atténue les déficits cognitifs dans les modèles murins de la maladie d’Alzheimer, du vieillissement et de la craniosynostose. Il est montré que l’altération prolongée des lymphatiques méningés modifie l’équilibre des entrées synaptiques excitatoires et inhibitoires corticales, accompagnée de déficits dans les tâches de mémoire. Ces altérations synaptiques et comportementales induites par la dysfonction lymphatique sont médiées par les microglies, entraînant une expression accrue du gène de l’interleukine 6 (Il6), qui stimule les phénotypes des synapses inhibitrices. La restauration de la fonction lymphatique méningée chez les souris âgées via l’injection intracisternale d’un virus adéno-associé codant le VEGF-C inverse les altérations synaptiques et comportementales associées à l’âge. Nos résultats suggèrent que des lymphatiques méningés dysfonctionnels impactent négativement le circuit cortical par un mécanisme dépendant de l’IL-6 et identifient une cible potentielle pour traiter le déclin cognitif associé à l’âge. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/03/gene-therapy-with-vegf-c-restores-lost-lymphatic-drainage-of-cerebrospinal-fluid-in-aged-mice/

Échecs et défis dans le traitement de la maladie d’Alzheimer : un aperçu des approches thérapeutiques

L’histoire des tentatives de traitement de la maladie d’Alzheimer est marquée par des échecs coûteux, en partie à cause de la complexité du cerveau et de la maladie elle-même. La maladie d’Alzheimer, qui touche principalement les humains, présente des défis éthiques et pratiques pour la recherche, notamment l’accès à la biologie du cerveau vivant. Les modèles animaux, tels que ceux utilisant des souris, sont souvent artificiels et ne reproduisent pas fidèlement les mécanismes de la maladie, ce qui entraîne des traitements qui échouent chez les humains malgré leur efficacité dans les modèles. L’article de revue en accès libre d’aujourd’hui aborde les principales catégories de développement de médicaments, tout en soulignant que certains traitements, notamment ceux ciblant les enchevêtrements neurofibrillaires liés à la protéine tau, ont été omis. Il met en garde contre l’enthousiasme excessif pour les nouvelles approches, car le bon mécanisme à cibler reste encore incertain. La maladie d’Alzheimer, qui est la cause la plus fréquente de démence, est une maladie neurodégénérative progressive, caractérisée par la dégénérescence des neurones cholinergiques et la présence de plaques extracellulaires d’amyloïde bêta et d’enchevêtrements neurofibrillaires. Les formes familiales de la maladie, bien qu’elles soient rares, peuvent être prévenues si le traitement commence suffisamment tôt. Cependant, la majorité des cas sont sporadiques et apparaissent après 65 ans, sans corrélation entre la présence de plaques amyloïdes et le degré de déclin cognitif. Les efforts récents de l’industrie pharmaceutique se sont concentrés sur le développement de médicaments pour réduire l’amyloïde bêta, mais les résultats ont souvent été décevants, avec seulement quelques anticorps monoclonaux approuvés et des effets secondaires potentiellement graves. D’autres cibles, comme les inhibiteurs de la γ-sécrétase, ont échoué dans des essais cliniques, entraînant des détériorations cognitives. De plus, le stress oxydatif et les cytokines pro-inflammatoires sont présents chez tous les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, mais les médicaments qui pourraient les cibler ont également montré des effets indésirables ou des limitations d’efficacité. Des traitements comme le ladostigil, qui réduit le stress oxydatif, ont montré un potentiel prometteur dans des essais cliniques, mais le défi reste entier face à la complexité de la maladie et à la multitude de mécanismes contribuant à la neurodégénérescence. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/03/reviewing-the-state-of-therapies-for-alzheimers-disease/