Étiquette : Maladie d’Alzheimer

Le rôle prometteur du facteur plaquettaire 4 dans le rajeunissement cognitif du cerveau âgé

Le facteur plaquettaire 4 (PF4) est une chimiokine dérivée des plaquettes, trouvée dans le sang, qui joue un rôle essentiel dans la modulation du rajeunissement du cerveau âgé. Des études récentes montrent que la sécrétion de PF4 est cruciale pour les bénéfices cognitifs associés à des interventions telles que les transfusions de sang jeune, le facteur de longévité klotho, et l’exercice. L’administration systémique de PF4 exogène a démontré sa capacité à réduire les facteurs immunitaires pro-vieillissement dans le cerveau âgé, à restaurer la fonction immunitaire périphérique en atténuant la neuroinflammation hippocampique liée à l’âge, à favoriser des changements moléculaires dans la plasticité synaptique, et à améliorer la fonction cognitive chez les souris âgées. De plus, des niveaux réduits de PF4 dans le sérum ont été associés de manière significative au déclin cognitif et aux biomarqueurs pathologiques fondamentaux de la maladie d’Alzheimer. Sur le plan mécanistique, le récepteur CXCR3 joue un rôle partiel dans les bénéfices cellulaires, moléculaires et cognitifs de l’administration systémique de PF4 dans le cerveau âgé. Toutefois, plusieurs questions critiques demeurent, notamment le rôle potentiel de PF4 dans la communication sang-cerveau, son interaction avec les neurotransmetteurs et les processus neuropharmacologiques, ainsi que la manière dont ces découvertes pourraient être traduites en pratique clinique. Avec l’intérêt croissant des chercheurs pour le PF4, il est probable que nous entendrons davantage sur ce sujet dans les années à venir, alors que les investigations passent des études préliminaires à des tentatives de développement de thérapies basées sur l’upréglage direct de l’expression de PF4. Cependant, il est important de noter que le domaine de la biotechnologie n’est pas connu pour sa rapidité de progression du laboratoire à la clinique, comme l’illustre l’exemple des études sur le klotho, qui ont pris des décennies pour passer d’une science intéressante à des applications cliniques initiales. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/platelet-factor-4-an-interesting-target-for-modest-rejuvenation-of-the-aging-brain/

Le Rôle des Microglies et de Tim-3 dans la Maladie d’Alzheimer

Le système immunitaire du système nerveux central (SNC) diffère de celui du reste du corps, bien qu’il existe une interaction significative entre les deux. Les cellules immunitaires innées, connues sous le nom de microglies, jouent un rôle crucial dans la défense contre les pathogènes, l’élimination des déchets métaboliques et le maintien des connexions synaptiques entre les neurones. Cependant, avec l’âge, les microglies adoptent un comportement de plus en plus inflammatoire, ce qui peut avoir des conséquences néfastes et contribuer à l’apparition et à la progression des maladies neurodégénératives. Les chercheurs s’efforcent de trouver des moyens de modifier le comportement des microglies pour mieux lutter contre ces conditions. Parmi les cibles thérapeutiques émergentes, la molécule Tim-3 a récemment été identifiée comme un élément clé dans la recherche sur la maladie d’Alzheimer. Tim-3, qui est un ‘immune checkpoint’, a été lié à la maladie d’Alzheimer à début tardif, mais son rôle dans le cerveau n’était pas bien compris jusqu’à présent. Des études précliniques ont révélé que Tim-3 est présent uniquement dans les microglies du SNC, où il aide à maintenir un état de santé cellulaire. Cependant, il peut également empêcher le cerveau d’éliminer efficacement les plaques amyloïdes toxiques qui s’accumulent dans la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs ont constaté que la suppression de Tim-3 favorisait l’élimination des plaques en incitant les microglies à ingérer davantage de ces plaques, tout en produisant des protéines anti-inflammatoires pour réduire la neuroinflammation et limiter les troubles cognitifs. Actuellement, plusieurs essais cliniques testent des thérapies ciblant Tim-3 pour traiter des cancers résistants aux immunothérapies. L’étude met en lumière le potentiel thérapeutique d’adapter ces traitements pour améliorer l’élimination des plaques et atténuer la neurodégénérescence dans la maladie d’Alzheimer. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/tim-3-inhibition-in-microglia-encourages-amyloid-clearance-in-the-brain/

La neurogenèse : processus, enjeux et perspectives thérapeutiques

La neurogenèse est le processus par lequel de nouveaux neurones sont formés à partir de populations de cellules souches neurales. Ce processus est crucial pour la mémoire, l’apprentissage, le maintien normal des tissus cérébraux et la régénération partielle après une blessure. Avec l’âge, la neurogenèse diminue, ce qui contribue à la perte de fonctions cognitives observée chez les personnes âgées. Les chercheurs cherchent des moyens d’accélérer la neurogenèse pour compenser les dommages causés par le vieillissement et les maladies neurodégénératives, et potentiellement améliorer la fonction cognitive chez les jeunes. Bien que l’exercice physique ait été montré pour augmenter la neurogenèse et améliorer les performances cognitives, il ne peut pas éradiquer des diagnostics tels que la maladie d’Alzheimer. D’autres stratégies, comme les thérapies antidépresseurs, montrent également des effets limités sur la neurogenèse. Des résultats plus significatifs nécessiteraient des augmentations de neurogenèse beaucoup plus importantes que celles offertes par les méthodes actuellement disponibles.

Les études sur des modèles animaux ont démontré que des niveaux différents de neurogenèse hippocampique influencent les capacités d’apprentissage et de mémoire. Les manipulations qui réduisent la neurogenèse entraînent des performances cognitives altérées, alors que celles qui l’augmentent, comme l’enrichissement environnemental et l’exercice, améliorent les performances. L’identification des signaux altérés dans le gyrus denté des cerveaux vieillissants ou malades pourrait fournir des cibles thérapeutiques. Par exemple, un déséquilibre entre les protéines morphogénétiques osseuses et le noggin est lié à la neurogenèse réduite dans la dépression et le vieillissement.

Les facteurs de croissance neurotrophiques jouent un rôle clé dans la promotion de la prolifération et de la différenciation des cellules souches neurales. Ces facteurs, comme le facteur de croissance nerveuse et le facteur neurotrophique dérivé du cerveau, activent des récepteurs qui régulent l’auto-renouvellement et la détermination de la destinée des cellules souches. Des perturbations dans ces systèmes de signalisation sont associées à des troubles psychiatriques et neurodégénératifs. Les petites molécules capables de moduler ces signaux neurogéniques pourraient avoir un potentiel thérapeutique. Certaines molécules ont montré leur capacité à stimuler la prolifération des cellules souches neurales dans les niches neurogéniques.

Tous les types de médicaments antidépresseurs testés, y compris les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et les stabilisateurs de l’humeur, augmentent la prolifération et la survie des nouveaux neurones dans le gyrus denté. Des traitements chroniques avec certains antidépresseurs ont également montré des effets positifs sur la neurogenèse chez des modèles animaux. En résumé, la neurogenèse est un domaine de recherche prometteur pour le traitement des troubles cognitifs liés à l’âge et aux maladies neurodégénératives. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/reviewing-current-options-for-the-upregulation-of-neurogenesis-in-the-context-of-aging-and-alzheimers-disease/

Partenariat GSK-ABL Bio : Une avancée dans le traitement des maladies neurodégénératives

La société biotechnologique sud-coréenne ABL Bio a conclu un accord de licence avec le géant pharmaceutique GSK pour développer de nouveaux traitements destinés aux maladies neurodégénératives, s’appuyant sur sa technologie d’anticorps bispécifiques. Cette collaboration se concentre sur la plateforme propriétaire Grabody-B d’ABL Bio, qui vise à surmonter un défi majeur dans le développement de médicaments neurologiques : la barrière hémato-encéphalique (BHE). La BHE protège le cerveau contre des substances potentiellement nocives, mais limite également de manière significative la délivrance d’agents thérapeutiques. Grabody-B aborde ce problème en ciblant le récepteur du facteur de croissance insulinique 1, permettant le passage efficace de molécules thérapeutiques à travers la BHE sans compromettre son rôle protecteur essentiel. ABL Bio affirme que cela permet à une large gamme de modalités médicamenteuses, y compris les anticorps, les polynucléotides et les oligonucleotides tels que le siRNA, d’être « transportées » à travers la BHE et livrées au cerveau. En permettant à de grandes molécules thérapeutiques, traditionnellement entravées par la BHE, d’atteindre efficacement leurs cibles dans le cerveau, Grabody-B vise à élargir l’éventail des traitements potentiels pour les maladies du système nerveux central, tout en s’attaquant à un goulot d’étranglement majeur dans le développement de médicaments pour ces conditions. Sang Hoon Lee, PDG d’ABL Bio, a déclaré : « Étant donné le nombre croissant de patients souffrant de maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson, nous espérons que ce partenariat accélérera le développement de traitements innovants et apportera un nouvel espoir aux patients du monde entier. » Dans le cadre de cette collaboration, ABL Bio transférera sa technologie Grabody-B et son expertise associée à GSK. À partir de ce moment, GSK prendra l’entière responsabilité du développement préclinique et clinique, ainsi que de la fabrication et de la commercialisation des thérapies résultantes. Christopher Austin, responsable des technologies de recherche chez GSK, a déclaré : « Il existe un besoin critique de nouveaux traitements pour les maladies cérébrales neurodégénératives, qui augmentent rapidement en prévalence en raison du vieillissement de la population. De nombreuses nouvelles thérapies prometteuses sont des anticorps qui ne peuvent pas atteindre efficacement le cerveau sans un moyen de les faire passer à travers la BHE. Cet accord reflète notre engagement envers des technologies de plateforme innovantes pour surmonter la BHE et ainsi ouvrir de nouvelles opportunités pour traiter ces maladies dévastatrices, un élément important de notre pipeline émergent. » Selon les termes de l’accord, ABL Bio recevra un paiement initial d’environ 50 millions de dollars, les paiements initiaux et à court terme totalisant près de 100 millions de dollars. De plus, la société pourrait gagner jusqu’à environ 2,5 milliards de dollars en paiements d’étape couvrant plusieurs programmes thérapeutiques. ABL Bio recevra également des redevances échelonnées basées sur les ventes nettes de tout produit commercialisé avec succès découlant du partenariat. Source : https://longevity.technology/news/abl-bio-and-gsk-ink-2-5b-neurodegeneration-deal/

L’impact du microbiome intestinal sur la maladie d’Alzheimer : études et implications

Au cours des dernières années, de nombreuses études ont révélé que les patients atteints de la maladie d’Alzheimer présentent une composition distincte de leur microbiome intestinal par rapport à des pairs du même âge. Le microbiome intestinal évolue avec l’âge, perdant des microbes bénéfiques et leur production de métabolites nécessaires au fonctionnement des tissus, tout en gagnant des microbes inflammatoires qui contribuent à l’augmentation caractéristique du signalement inflammatoire chronique observé chez les personnes âgées. Il reste cependant une question ouverte quant à savoir si cette relation est due à l’inflammation qui précède et fait progresser la maladie d’Alzheimer, ou si d’autres facteurs sont en jeu. Par exemple, un dysfonctionnement immunitaire lié à l’âge pourrait être une cause majeure à la fois des conditions neurodégénératives et des changements dans la composition du microbiome intestinal. La maladie d’Alzheimer (AD) est la forme la plus courante de démence, caractérisée par un déclin irréversible de la fonction cognitive. La pathogénèse de plusieurs troubles neurodégénératifs a été liée à des changements dans le microbiote intestinal, transmis par l’axe intestin-cerveau. Nous avons cherché à établir, par le biais d’une méthodologie d’étude cas-témoins, s’il existait des différences dans la composition et/ou la fonction du microbiote intestinal entre des adultes plus âgés vivant en maison de retraite, avec ou sans diagnostic de la maladie d’Alzheimer, via l’analyse de la composition microbienne à partir d’échantillons fécaux. Nous avons effectué une analyse préliminaire comparant les témoins (n = 19) aux patients atteints de la maladie d’Alzheimer (n = 24). Les résultats indiquent des différences claires dans l’abondance relative de certaines espèces bactériennes et de métabolites bactériens entre les résidents de maison de retraite atteints ou non de la maladie d’Alzheimer, qui pourraient être indicatives d’une activité variable de l’axe intestin-cerveau. Le groupe de patients AD avait des proportions significativement plus élevées d’espèces bactériennes pro-inflammatoires et moins de ‘bactéries bénéfiques’. Nous avons également trouvé des corrélations claires entre les concentrations de métabolites bactériens bénéfiques et l’abondance de ‘bactéries saines’. Les patients AD avaient des niveaux accrus d’Escherichia/Shigella et de Clostridium_sensu_stricto_1, qui sont liés à des niveaux plus élevés d’inflammation intestinale. Les espèces Escherichia/Shigella peuvent entraîner des niveaux plus élevés de lipopolysaccharides circulants et ont été trouvées en plus grande concentration dans le microbiote intestinal d’individus avec des troubles cognitifs légers et dans plusieurs études antérieures sur la maladie d’Alzheimer. Certaines souches d’Escherichia/Shigella sont connues pour former des structures de protéines amyloïdes, appelées curli, similaires à celles observées dans le cerveau des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Bien que cela ne soit pas définitivement lié, cela soulève une possibilité quant à la manière dont des niveaux élevés d’Escherichia/Shigella pourraient potentiellement contribuer à une pathologie accrue de la maladie d’Alzheimer. Comme dans d’autres études, le groupe AD avait une abondance relative diminuée des espèces Bacteroides, Faecalibacterium, Blautia et Roseburia, qui sont généralement associées à une bonne santé. Les espèces Roseburia et Faecalibacterium sp. sont des producteurs clés de butyrate, et une diminution significative du nombre de bactéries productrices de butyrate, et par conséquent du butyrate, a été précédemment associée à la maladie d’Alzheimer. Ce que nos données ne permettent pas de déterminer, c’est si la différence du microbiote contribue à la pathologie de la maladie d’Alzheimer ou si la maladie d’Alzheimer elle-même cause la dysbiose microbienne. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/another-example-of-a-distinct-inflammatory-gut-microbiome-in-an-alzheimers-patient-population/

L’influence de l’inflammation chronique sur les maladies liées à l’âge et la maladie d’Alzheimer

L’inflammation chronique joue un rôle central dans l’apparition et la progression des maladies liées à l’âge. Les chercheurs analysent les différences spécifiques au sein du système immunitaire chez des patients atteints de maladies liées à l’âge, ce qui pourrait ne pas toujours mener à des avancées significatives dans la compréhension de l’inflammation. Il existe un consensus sur la nécessité de développer des approches plus sophistiquées pour réduire cette inflammation chronique, mais cela représente un défi, car les systèmes de régulation de l’inflammation inappropriée semblent être identiques à ceux nécessaires pour une inflammation normale et transitoire. Moduler le système immunitaire pour réduire l’inflammation non désirée pourrait par conséquent affaiblir également la réponse immunitaire aux agents pathogènes et aux cellules potentiellement cancéreuses. La meilleure voie à suivre serait d’éliminer les dommages liés à l’âge qui provoquent cette réponse inflammatoire, bien que l’identification complète des mécanismes impliqués reste une tâche complexe. Par ailleurs, l’immunité joue un rôle crucial dans la pathogenèse de la maladie d’Alzheimer, les microglies étant responsables de l’élimination des protéines amyloïdes et tau. De nombreux gènes de risque associés à cette maladie sont liés au système immunitaire. Cependant, les aspects phénotypiques et fonctionnels de l’immunité humorale dans la maladie d’Alzheimer sont encore mal compris. Des études antérieures ont révélé un panel d’autoanticorps impliqués dans la pathogenèse, et d’autres ont identifié divers autoanticorps dans la circulation et le liquide céphalorachidien des patients. Dans le cerveau des patients atteints d’Alzheimer, de nombreux autoanticorps réactifs au cerveau sont associés à la déposition d’Aβ, soutenant ainsi une hypothèse auto-immune. Néanmoins, les mécanismes sous-jacents à ce profil d’autoanticorps dysrégulé n’ont pas encore été pleinement élucidés. Les lymphocytes B, essentiels au système immunitaire adaptatif, jouent un rôle pivot en tant que cellules présentatrices d’antigènes et en sécrétant des autoanticorps. Une évaluation de l’immunophénotype des lymphocytes B périphériques chez des patients atteints d’Alzheimer a montré des altérations, incluant une diminution des cellules B mémoires et une augmentation des cellules produisant des cytokines pro-inflammatoires, tandis que celles produisant des cytokines anti-inflammatoires étaient réduites. Ces altérations sont liées à des fonctions cognitives et à des biomarqueurs chez les patients. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/the-b-cell-population-is-more-inflammatory-in-alzheimers-patients/

Impact de la Dysfonction Lymphatique Méningée sur la Santé Cognitive Liée à l’Âge

Le liquide céphalorachidien (LCR) est produit en permanence, circule dans le cerveau et s’évacue dans le corps. Ce flux transporte les déchets métaboliques du cerveau, et les chercheurs commencent à considérer l’altération liée à l’âge de l’évacuation du LCR comme une contribution significative à la perte de fonction cognitive et au développement de conditions neurodégénératives à un âge avancé. Plusieurs voies d’évacuation ont été identifiées, chacune perdant sa fonction avec l’âge. D’abord, le LCR s’évacue par des ouvertures dans la plaque criblée derrière le nez, mais ce chemin se ferme avec l’âge ou des blessures. Des études menées par Leucadia Therapeutics ont souligné l’importance de ce chemin d’évacuation pour le développement de la maladie d’Alzheimer, qui commence dans une partie du cerveau spécifiquement alimentée par ce drainage. Ensuite, le système glymphatique évacue le LCR vers les vaisseaux lymphatiques. Les méninges, la membrane en couches entourant le cerveau et la moelle épinière, sont tapissées de vaisseaux lymphatiques, et le liquide y passe depuis le cerveau. Ce système de vaisseaux souffre d’atrophie et de dysfonctionnement avec l’âge, tout comme le reste du système lymphatique. On peut établir des analogies avec la diminution de la vascularisation pour le flux sanguin dans tout le corps, où la densité des petits vaisseaux capillaires diminue avec l’âge, car les processus de maintenance et de création de nouveaux vaisseaux deviennent dysfonctionnels. Dans un article en accès libre d’aujourd’hui, des chercheurs montrent que cette analogie est pertinente pour provoquer une augmentation de la création de vaisseaux comme moyen de remédier à la perte liée à l’âge des petits vaisseaux. Il a été démontré que la surexpression de VEGF par thérapie génique améliore l’angiogenèse chez les souris âgées, améliorant également leur santé en fin de vie, probablement en partie en limitant la perte de densité capillaire. Pour les vaisseaux lymphatiques, la protéine de signalisation analogue pour promouvoir la génération de nouveaux vaisseaux est le VEGF-C. Des chercheurs montrent que l’administration de VEGF-C par thérapie génique aux méninges peut restaurer l’évacuation du LCR chez les souris âgées et améliorer les mesures de la fonction cérébrale. Ils montrent que les signaux inflammatoires dans le cerveau diminuent une fois l’évacuation améliorée, soutenant l’idée que le problème de l’évacuation réduite est dû à une augmentation des déchets métaboliques dans le cerveau, provoquant une réponse inflammatoire mal adaptée des microglies, cellules immunitaires innées du système nerveux central. Des vaisseaux lymphatiques méningés, localisés dans la dure-mère des méninges, drainent le LCR avec son contenu de déchets dérivés du système nerveux central principalement vers les ganglions lymphatiques cervicaux profonds. Depuis la découverte des vaisseaux lymphatiques méningés, des preuves accumulées provenant de modèles murins et humains ont lié leur dysfonction à diverses conditions neurodégénératives. L’ablation des lymphatiques méningés par des moyens chimiques, génétiques ou chirurgicaux aggrave les résultats comportementaux dans des modèles murins de la maladie d’Alzheimer, des traumatismes crâniens et du stress chronique. Inversement, améliorer la fonction des lymphatiques méningés atténue les déficits cognitifs dans les modèles murins de la maladie d’Alzheimer, du vieillissement et de la craniosynostose. Il est montré que l’altération prolongée des lymphatiques méningés modifie l’équilibre des entrées synaptiques excitatoires et inhibitoires corticales, accompagnée de déficits dans les tâches de mémoire. Ces altérations synaptiques et comportementales induites par la dysfonction lymphatique sont médiées par les microglies, entraînant une expression accrue du gène de l’interleukine 6 (Il6), qui stimule les phénotypes des synapses inhibitrices. La restauration de la fonction lymphatique méningée chez les souris âgées via l’injection intracisternale d’un virus adéno-associé codant le VEGF-C inverse les altérations synaptiques et comportementales associées à l’âge. Nos résultats suggèrent que des lymphatiques méningés dysfonctionnels impactent négativement le circuit cortical par un mécanisme dépendant de l’IL-6 et identifient une cible potentielle pour traiter le déclin cognitif associé à l’âge. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/03/gene-therapy-with-vegf-c-restores-lost-lymphatic-drainage-of-cerebrospinal-fluid-in-aged-mice/

Échecs et défis dans le traitement de la maladie d’Alzheimer : un aperçu des approches thérapeutiques

L’histoire des tentatives de traitement de la maladie d’Alzheimer est marquée par des échecs coûteux, en partie à cause de la complexité du cerveau et de la maladie elle-même. La maladie d’Alzheimer, qui touche principalement les humains, présente des défis éthiques et pratiques pour la recherche, notamment l’accès à la biologie du cerveau vivant. Les modèles animaux, tels que ceux utilisant des souris, sont souvent artificiels et ne reproduisent pas fidèlement les mécanismes de la maladie, ce qui entraîne des traitements qui échouent chez les humains malgré leur efficacité dans les modèles. L’article de revue en accès libre d’aujourd’hui aborde les principales catégories de développement de médicaments, tout en soulignant que certains traitements, notamment ceux ciblant les enchevêtrements neurofibrillaires liés à la protéine tau, ont été omis. Il met en garde contre l’enthousiasme excessif pour les nouvelles approches, car le bon mécanisme à cibler reste encore incertain. La maladie d’Alzheimer, qui est la cause la plus fréquente de démence, est une maladie neurodégénérative progressive, caractérisée par la dégénérescence des neurones cholinergiques et la présence de plaques extracellulaires d’amyloïde bêta et d’enchevêtrements neurofibrillaires. Les formes familiales de la maladie, bien qu’elles soient rares, peuvent être prévenues si le traitement commence suffisamment tôt. Cependant, la majorité des cas sont sporadiques et apparaissent après 65 ans, sans corrélation entre la présence de plaques amyloïdes et le degré de déclin cognitif. Les efforts récents de l’industrie pharmaceutique se sont concentrés sur le développement de médicaments pour réduire l’amyloïde bêta, mais les résultats ont souvent été décevants, avec seulement quelques anticorps monoclonaux approuvés et des effets secondaires potentiellement graves. D’autres cibles, comme les inhibiteurs de la γ-sécrétase, ont échoué dans des essais cliniques, entraînant des détériorations cognitives. De plus, le stress oxydatif et les cytokines pro-inflammatoires sont présents chez tous les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, mais les médicaments qui pourraient les cibler ont également montré des effets indésirables ou des limitations d’efficacité. Des traitements comme le ladostigil, qui réduit le stress oxydatif, ont montré un potentiel prometteur dans des essais cliniques, mais le défi reste entier face à la complexité de la maladie et à la multitude de mécanismes contribuant à la neurodégénérescence. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/03/reviewing-the-state-of-therapies-for-alzheimers-disease/

Les Dysfonctionnements Cérébraux Liés à l’Âge et le Rôle du CD2AP dans la Maladie d’Alzheimer

L’étude des dysfonctionnements cérébraux liés à l’âge est un domaine complexe et encore largement incompris. Bien que le vieillissement soit provoqué par des processus de dégradation relativement simples, le cerveau est un organe très complexe, ce qui signifie que même de petites dysfonctions peuvent entraîner une série de conséquences interconnectées. De nombreuses recherches se concentrent sur des protéines spécifiques, comme le CD2AP, et leurs interactions dans le cerveau. Les mécanismes spécifiques aux maladies sont généralement vrais, mais il est souvent difficile de comprendre leur contribution à la pathologie globale et leur utilité comme cibles thérapeutiques. Le CD2AP, identifié comme associé à la maladie d’Alzheimer, suscite un intérêt croissant. Selon les données d’expression génique, CD2AP est exprimé à de faibles niveaux dans les neurones, mais est enrichi dans des régions cérébrales hautement plastiques telles que l’hippocampe, le cortex et le cervelet. L’absence de CD2AP dans les neurones a été liée à des dommages synaptiques. De plus, il a été observé que CD2AP est exprimé à des niveaux plus élevés dans les microglies que dans les neurones et qu’il régule l’activation des microglies en réponse à la toxicité de l’amyloïde-β. CD2AP joue un rôle essentiel dans le transport et la dégradation des protéines intracellulaires, le trafic des vésicules, la signalisation cellulaire et le remodelage du cytosquelette. En tant que facteur de risque pour la maladie d’Alzheimer, des anomalies dans CD2AP pourraient contribuer à la pathogenèse de cette maladie par divers mécanismes, tels que l’influence sur le transport et le traitement de la protéine précurseur de l’amyloïde (APP), la participation à la neurotoxicité médiée par la protéine Tau, la perturbation de la fonction synaptique et de la libération des vésicules, la modulation de l’activation des microglies et la compromission de l’intégrité de la barrière hémato-encéphalique. Les mécanismes moléculaires spécifiques par lesquels CD2AP participe à ces processus restent cependant à élucider complètement. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/03/cd2ap-in-alzheimers-disease/

La Déplétion de TDP-43 dans les Vaisseaux Sanguins : Un Lien avec les Maladies Neurodégénératives

La recherche récente menée par des chercheurs de l’Université du Connecticut met en lumière l’importance de la barrière hémato-encéphalique (BHE) dans la progression des maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer (MA), la sclérose latérale amyotrophique (SLA) et la démence frontotemporale (DFT). Traditionnellement, les études se concentraient sur la dysfonction neuronale et l’agrégation des protéines. Cependant, cette nouvelle étude souligne le rôle critique de la protéine TDP-43, un facteur de liaison de l’ARN, dans le maintien de la fonction des cellules endothéliales et l’intégrité de la BHE. La déplétion de TDP-43 dans ces cellules est corrélée à une dysfonction vasculaire et à une rupture de la BHE dans plusieurs conditions neurodégénératives. En utilisant des techniques de séquençage à noyau unique sur des échantillons de cerveau humain post-mortem, les chercheurs ont identifié un sous-ensemble de cellules endothéliales capillaires associées à la maladie, montrant une réduction du β-caténine et une élévation des marqueurs de l’inflammation, ce qui indique que la perte de TDP-43 pourrait être un facteur commun dans la dégradation de la BHE à travers différentes maladies. Les résultats suggèrent que la santé cérébrovasculaire est non seulement une conséquence, mais peut également être un moteur de la neurodégénérescence. En mettant l’accent sur la nécessité d’interventions précoces ciblant la santé endothéliale, l’étude ouvre la voie à des thérapies visant à stabiliser les niveaux de TDP-43 dans les cellules endothéliales, ce qui pourrait potentiellement retarder la progression de ces maladies. En conclusion, cette recherche appelle à une reconsidération du rôle des vaisseaux sanguins dans les maladies neurodégénératives, en soulignant leur participation active dans la progression de la maladie et en suggérant que la préservation de l’intégrité vasculaire est cruciale pour prolonger la santé cognitive et la longévité. Source : https://longevity.technology/news/research-links-tdp-43-loss-in-blood-vessels-to-neurodegeneration/