Étiquette : Maladie d’Alzheimer

Le rôle des protéines mal repliées dans le déclin cognitif : nouvelles perspectives thérapeutiques

Après la création d’une protéine dans la cellule, celle-ci doit être repliée dans la bonne conformation pour fonctionner correctement. Un ensemble complexe de mécanismes est dédié à la fois à l’atteinte d’un repliement correct et à l’élimination des protéines mal repliées lorsque le processus échoue. La recherche sur le repliement incorrect des protéines se concentre principalement sur les protéines qui forment des agrégats solides lorsqu’elles sont mal repliées, car cette pathologie est évidente et mesurable, notamment dans des conditions telles que la maladie d’Alzheimer et les différentes formes d’amyloïdose. Cependant, il existe de nombreuses autres protéines mal repliées qui restent solubles. Des chercheurs ont noté que des centaines de protéines mal repliées peuvent être trouvées dans le cerveau de rats âgés, suggérant que leur rôle collectif dans la neurodégénérescence est significatif. De nombreuses études ont révélé que le réseau de protéostasie, qui maintient les protéines correctement repliées, est altéré avec l’âge, ce qui implique qu’il pourrait y avoir de nombreuses protéines subissant des modifications structurelles au fil du temps. Dans cette étude, une spectrométrie de masse de protéolyse limitée (LiP-MS) a été employée pour identifier les protéines présentant des variations dans leur structure dans l’hippocampe de rats âgés, avec ou sans déficience cognitive, que les chercheurs ont désignées sous le nom de protéines CASC. Au total, 215 protéines CASC ont été identifiées dans la région CA1 de l’hippocampe. La recherche sur le vieillissement, la démence et les maladies neurodégénératives a depuis longtemps établi un lien entre ces processus pathologiques et le repliement incorrect des protéines. Cependant, l’accent a historiquement été mis sur les protéines formant des amyloïdes ou d’autres agrégats insolubles. Cette étude a ciblé la fraction soluble du protéome hippocampique et a utilisé une méthodologie capable de détecter de manière sensible des changements subtils dans la structure des protéines. Les résultats indiquent que le repliement incorrect des protéines pourrait être une caractéristique plus répandue du déclin cognitif que ce que l’on pensait auparavant, et que bon nombre de ces formes mal repliées persistent sous forme soluble. Cette découverte suggère qu’il pourrait exister des pistes auparavant non identifiées pour des cibles thérapeutiques potentielles et des biomarqueurs diagnostiques pour le déclin cognitif, au-delà du petit sous-ensemble de protéines formant des amyloïdes souvent étudiées. Bien entendu, ces interventions devraient être spécifiques à la conformation, ce qui crée des opportunités et des défis supplémentaires. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/protein-misfolding-is-pervasive-in-the-aging-brain/

Rôle des Microglies Sénescentes dans la Maladie d’Alzheimer et l’Efficacité de la Delphinidine

Les microglies sont des cellules immunitaires innées du cerveau, comparables aux macrophages dans le reste du corps. Des recherches récentes montrent que le comportement inflammatoire maladaptatif des microglies dans le cerveau vieillissant joue un rôle crucial dans l’apparition et la progression de maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer. Certaines microglies deviennent inflammatoires en réponse à un environnement endommagé dans le tissu cérébral âgé, tandis que d’autres deviennent sénescentes, cessant de se répliquer et se concentrant sur la sécrétion de signaux inflammatoires perturbateurs, nocifs pour la structure et la fonction des tissus à long terme. De plus, des preuves émergentes suggèrent que les microglies sénescentes contribuent à la pathologie des β-amyloïdes et à la neuroinflammation dans la maladie d’Alzheimer. Cibler les cellules sénescentes avec des composés d’origine naturelle présentant une cytotoxicité minimale est une stratégie thérapeutique prometteuse. Cette étude visait à examiner si la delphinidine, un anthocyanine naturelle, peut atténuer les pathologies liées à la maladie d’Alzheimer en réduisant la sénescence microgliale et en élucidant les mécanismes moléculaires sous-jacents. Des souris APP/PS1 et des souris âgées naturellement ont été utilisées pour l’étude. Le traitement à la delphinidine a significativement amélioré les déficits cognitifs, la perte de synapses, et les plaques de peptides amyloïdes-β chez les souris APP/PS1, en régulant à la baisse la signature génique des microglies sénescentes, empêchant la sénescence cellulaire, y compris l’activité de la β-galactosidase associée à la sénescence, le phénotype sécrétoire associé à la sénescence (SASP), le stress oxydatif, et les marqueurs p21 et p16. De plus, le traitement à la delphinidine a également prévenu la sénescence microgliale chez les souris âgées naturellement. Des recherches supplémentaires ont indiqué que le traitement à la delphinidine améliore la voie de signalisation AMPK/SIRT1, et il a été constaté que la delphinidine interagissait directement avec SIRT1. Il est à noter que l’inhibiteur d’AMPK, le composé C, inversait l’effet protecteur de la delphinidine contre la sénescence microgliale. Ces résultats soulignent la delphinidine comme un agent anti-âge naturel prometteur contre le développement du vieillissement et des maladies liées à l’âge. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/reducing-microglial-senescence-slows-pathology-in-an-alzheimers-disease-mouse-model/

Rôle des microglies et dysfonction mitochondriale dans les maladies neurodégénératives liées à l’âge

Les microglies sont des cellules immunitaires innées résidant dans le cerveau, jouant un rôle crucial dans le maintien de l’homéostasie cérébrale et dans le bon fonctionnement des réseaux neuronaux. En vieillissant, ces cellules deviennent plus inflammatoires et actives, ce qui peut contribuer à l’apparition et à la progression de conditions neurodégénératives, telles que la maladie d’Alzheimer. Une des causes connues de cette inflammation microgliale est la dysfonction mitochondriale qui se produit au niveau cellulaire. Pour évaluer l’impact de la dysfonction mitochondriale sur les microglies, il serait idéal de corriger cette dysfonction, cependant, les approches actuellement disponibles pour améliorer la fonction mitochondriale, comme les dérivés de la vitamine B3, ne sont pas suffisamment puissantes. Des thérapies de transplantation mitochondriale pourraient être nécessaires pour déterminer si la correction des mitochondries peut ralentir ou inverser de manière significative les conditions neurodégénératives. Des études récentes ont mis en lumière que la dysfonction des microglies est impliquée dans la pathogenèse de diverses maladies neurodégénératives liées à l’âge. Le vieillissement et ces maladies sont liés à une altération de la fonction mitochondriale et à un changement métabolique des microglies, passant de la phosphorylation oxydative à la glycolyse, ce qui pourrait contribuer à une activation microgliale prolongée et à la neuroinflammation. De plus, la fuite de l’ADN mitochondrial dans le cytoplasme est impliquée dans l’activation des réponses inflammatoires et la perturbation de la fonction cérébrale. Cette revue résume les avancées récentes concernant les changements métaboliques des microglies, notamment la glycolyse et la dysfonction mitochondriale, et explore le potentiel de cibler le métabolisme microglial comme approche thérapeutique novatrice pour les modifications de la fonction cérébrale et les maladies neurodégénératives associées au vieillissement. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/06/aged-microglia-exhibit-mitochondrial-dysfunction/

Utilisation des microglies génétiquement modifiées pour la délivrance de protéines thérapeutiques dans le cerveau

Dans l’article publié dans la revue *Cell Stem Cell*, des chercheurs ont exploré comment des microglies génétiquement modifiées peuvent être utilisées pour délivrer des protéines thérapeutiques dans le cerveau. Un des défis majeurs dans le traitement des maladies neurologiques est la barrière hématoencéphalique (BHE), qui régule strictement les substances pouvant accéder au cerveau, tout en protégeant ce dernier des contaminants. Cependant, cette barrière représente également un obstacle pour l’administration de médicaments, ce qui complique le traitement de diverses pathologies. Les méthodes traditionnelles pour contourner la BHE, telles que l’injection directe de médicaments ou de cellules souches neurales, présentent des inconvénients, comme le risque de formation de tumeurs ou d’inflammations. Les chercheurs ont donc opté pour les microglies, qui sont des cellules auxiliaires du cerveau, comme vecteurs thérapeutiques. Ces cellules ne forment pas de tumeurs et ont montré une capacité d’engraftement efficace dans des modèles animaux.

Les scientifiques ont développé un modèle murin dépourvu de microglies, accumulant des plaques amyloïdes, pour tester leur approche. Ils ont créé des microglies dérivées de cellules souches pluripotentes induites (iPSCs) qui produisent la néprilysine, une enzyme capable de dégrader les peptides amyloïdes, en réponse à la présence de plaques grâce au récepteur CD9. Les résultats initiaux ont montré que ces microglies répondaient spécifiquement aux plaques sans s’exprimer dans d’autres régions du cerveau. De plus, l’approche de sécrétion de la néprilysine (sNEP), par rapport à la production membranaire (NEP), a permis une distribution améliorée de ce composé thérapeutique.

Les microglies sNEP ont montré une capacité accrue à phagocyter les amyloïdes, consommant ces derniers deux fois plus rapidement que les microglies humaines normales. Dans le modèle murin, ces microglies ont réussi à pénétrer et dégrader les plaques amyloïdes, réduisant ainsi la charge en amyloïde et la taille des plaques dans le cerveau. Parallèlement, les microglies sNEP ont contribué à la préservation des synapses, mesurée par le niveau de la protéine synaptophysine (SYP), dont les niveaux ont été restaurés à ceux d’un groupe témoin. Les souris modèles, semblables aux patients atteints de la maladie d’Alzheimer, ont également montré une réduction de l’astrogliose dans l’hippocampe, bien que cette réduction ne soit pas identique à celle observée dans le groupe témoin.

L’étude a également démontré que d’autres cibles de la néprilysine n’étaient pas affectées dans des régions non ciblées du cerveau, confirmant l’efficacité de la localisation de l’approche. Les chercheurs ont trouvé que l’engraftement généralisé des microglies sNEP n’était pas nécessaire pour obtenir des réductions des espèces amyloïdes dans tout le cerveau ; des injections précises dans l’hippocampe et le cortex suffisaient. De plus, la réduction des amyloïdes était accompagnée d’une diminution significative de l’inflammation, avec des niveaux de protéines inflammatoires, comme les interleukines, similaires à ceux du groupe témoin.

Bien que cette recherche soit à un stade précoce et considérée comme une preuve de principe, les auteurs soulignent que chaque élément de l’étude a été soigneusement contrôlé à un niveau génétique, sans impliquer de souris sauvages. La question de savoir si les microglies iPSC peuvent être adaptées à une utilisation humaine demeure ouverte, mais si cela s’avère possible, cette approche pourrait révolutionner la manière de délivrer des médicaments actuellement inaccessibles pour le traitement des maladies neurologiques. Source : https://www.lifespan.io/news/engineering-microglia-to-deliver-an-anti-alzheimers-drug/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=engineering-microglia-to-deliver-an-anti-alzheimers-drug

L’impact du microbiome intestinal et buccal sur les maladies neurodégénératives

Ces dernières années, des chercheurs ont établi des corrélations entre l’état du microbiome intestinal et le développement de conditions neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. Le déséquilibre des populations microbiennes constituant le microbiome intestinal change avec l’âge, favorisant une inflammation et une dysfonction accrues dans tout le corps. Il est également possible que le vieillissement du système immunitaire contribue à cette dysbiose intestinale et à la neurodégénérescence. Comprendre dans quelle mesure des mécanismes spécifiques sont responsables de conditions particulières est complexe, compte tenu de la complexité du vieillissement et de ses conséquences. Néanmoins, il y a de bonnes raisons de penser qu’un microbiome intestinal âgé est activement nuisible. Les chercheurs notent également que la migration inappropriée de bactéries buccales dans l’intestin pourrait jouer un rôle dans le vieillissement du microbiome intestinal et son impact sur le vieillissement du cerveau. Le microbiome humain est de plus en plus reconnu pour son rôle crucial dans le développement et la progression des maladies neurodégénératives. Bien que l’axe intestin-cerveau ait été largement étudié, la contribution du microbiome buccal et du tropisme bucco-intestinal dans la neurodégénérescence a été largement négligée. Le déclin cognitif est courant dans les maladies neurodégénératives et se développe sur un spectre. Dans les cas de maladie de Parkinson, le déclin cognitif est l’un des symptômes non moteurs les plus fréquents, mais son développement mécaniste reste flou, compliquant le diagnostic précoce des individus à risque. Dans cette étude, 228 échantillons de métagénomique par shotgun du microbiome intestinal et buccal ont été générés chez des patients atteints de la maladie de Parkinson avec un déclin cognitif léger ou une démence, ainsi que dans un groupe témoin sain, afin d’étudier le rôle des microbiomes intestinal et buccal sur le déclin cognitif dans la maladie de Parkinson. En plus de révéler des signatures compositionnelles et fonctionnelles, le rôle des pathobiontes et des voies métaboliques dérégulées du microbiome buccal et intestinal dans le déclin cognitif léger et la démence a été mis en évidence, ainsi que l’importance de la translocation bucco-intestinale dans l’augmentation de l’abondance des facteurs de virulence dans la maladie de Parkinson et le déclin cognitif. La virulence bucco-intestinale a été intégrée avec la métaprotéomique de la salive, démontrant son rôle potentiel dans la dysfonction de l’immunité de l’hôte et des cellules endothéliales cérébrales. Nos résultats soulignent l’importance de l’axe bucco-intestinal-cerveau et son potentiel pour découvrir de nouveaux biomarqueurs pour la maladie de Parkinson et le déclin cognitif. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/06/further-analysis-of-relationships-between-the-gut-microbiome-and-parkinsons-disease/

Avancées prometteuses des cellules CAR dans le traitement de la maladie d’Alzheimer

La recherche sur l’immunothérapie, traditionnellement associée à l’oncologie, entre dans un nouveau domaine avec l’étude menée par l’équipe du Buck Institute for Research on Aging. Cette étude explore l’utilisation des récepteurs antigéniques chimériques (CARs), généralement employés dans le traitement du cancer, pour détecter les caractéristiques clés de la maladie d’Alzheimer, notamment les enchevêtrements de tau et les plaques amyloïdes toxiques. Selon les résultats publiés dans le Journal of Translational Medicine, des CARs dérivés d’anticorps contre Alzheimer peuvent être intégrés dans des cellules immunitaires de souris pour identifier des formes de protéines spécifiques à la maladie avec une grande précision. La motivation derrière cette recherche est de développer des traitements plus ciblés. Dr Julie Andersen, auteur principal de l’article, explique que les traitements actuels agissent comme un marteau-pilon, tandis que l’objectif est de concevoir un scalpel ciblé, surtout face aux effets secondaires croissants des médicaments anti-anticorps contre Alzheimer. Cette recherche représente une avancée importante, non seulement parce que le concept fonctionne in vitro, mais aussi car il repose sur des cibles d’anticorps déjà en phase III d’essai clinique. Cela pourrait accélérer le processus de translational et attirer l’attention des investisseurs. L’extension potentielle de cette technologie à d’autres maladies neurodégénératives, comme la maladie de Parkinson, est également prometteuse. L’équipe du Buck Institute a décidé de rendre publiques les séquences complètes des récepteurs, une démarche rare dans le domaine, afin de stimuler la collaboration et l’innovation dans la communauté de la neuroimmunologie. La spécificité des CARs est cruciale, car la pathologie d’Alzheimer est complexe et les plaques amyloïdes et les enchevêtrements de tau existent sous plusieurs formes, dont certaines sont plus toxiques que d’autres. Les résultats montrent que les cellules immunitaires peuvent être formées pour reconnaître des formes spécifiques de ces protéines, ce qui pourrait révolutionner le traitement. Contrairement aux cellules CAR-T utilisées en oncologie, qui détruisent leurs cibles, ces cellules sont conçues pour guérir, identifiant les protéines spécifiques de la maladie et délivrant un traitement localement. Les implications de cette étude pourraient dépasser la maladie d’Alzheimer, touchant à d’autres conditions associées à l’âge. La transparence adoptée par les auteurs, en publiant les séquences des récepteurs, est une avancée qui pourrait bénéficier à l’ensemble de la communauté scientifique. En somme, même si l’utilisation clinique de ces thérapies cellulaires pourrait prendre encore quelques années, la direction dans laquelle se dirige la recherche est claire : adapter l’ingénierie immunitaire aux besoins complexes du cerveau vieillissant pourrait transformer notre approche aux maladies neurodégénératives et à la longévité. Source : https://longevity.technology/news/engineered-car-immune-cells-show-promise-in-alzheimers/

Les Approches Compensatoires dans le Traitement de la Maladie d’Alzheimer : Le Rôle de la Caveoline-1

La recherche sur la maladie d’Alzheimer (MA) se concentre sur les approches compensatoires visant à améliorer la capacité des cellules à fonctionner en dépit des dommages plutôt que de traiter directement ces dommages. Cela peut ralentir inévitablement la progression de la maladie, mais ne constitue pas une voie vers une thérapie curative. Les avancées majeures dans le traitement du vieillissement et des maladies associées nécessitent une amélioration de cette approche. La MA est un trouble neurodégénératif dévastateur, caractérisé par une perte synaptique progressive et un déclin cognitif. La thérapie génique qui augmente les voies neuroprotectrices intrinsèques offre une stratégie prometteuse pour atténuer la neurodégénérescence et prévenir une perte cognitive supplémentaire. La caveoline-1 (Cav-1), une protéine de structure des radeaux lipidiques, régule plusieurs voies de signalisation pro-croissance et pro-survie au sein des microdomaines plasmatiques. Des études précédentes ont montré que l’administration de Cav-1 (SynCav1) chez des souris présymptomatiques préservait les fonctions cognitives et le signalement neurotrophique associé aux radeaux lipidiques. Cependant, le potentiel thérapeutique de SynCav1 administré à un stade symptomatique n’avait pas été testé. Cette étude actuelle a donc examiné l’effet de l’administration de SynCav1 au niveau de l’hippocampe chez des souris présentant des modèles précliniques distincts de pathologie amyloïde : les souris PSAPP et APPKI. Les résultats ont montré que l’administration de SynCav1 aux souris PSAPP et APPKI à un âge symptomatique préservait de manière cohérente la mémoire dépendante de l’hippocampe. Le profil transcriptomique a révélé que les souris PSAPP-SynCav1 avaient un profil transcriptomique similaire à celui des souris sauvages appariées par âge. L’analyse d’enrichissement de l’ontologie génétique a indiqué une régulation à la baisse des voies spécifiques de neurodégénérescence et une régulation à la hausse des voies liées aux synapses et à la cognition chez les souris PSAPP-SynCav1. In vitro, les neurones corticaux primaires de souris transfectées avec SynCav1 ont montré une augmentation de l’expression des protéines p-CaMKII et p-CREB, suggérant que SynCav1 pourrait protéger le système nerveux central en améliorant l’activité neuronale et synaptique. De plus, une protéine neuroprotectrice dépendante de l’activité (ADNP) a été identifiée comme un candidat potentiel médiant les effets neuroprotecteurs de SynCav1 sur la cognition. La fractionnement membranaire subcellulaire a révélé que SynCav1 préservait le récepteur de polypeptide activant l’adénylate cyclase de l’hypophyse de type I (PAC1R), un régulateur bien connu de l’expression d’ADNP. Ensemble, ces résultats mettent en lumière SynCav1 comme un candidat prometteur pour la thérapie génique dans le traitement de la MA. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/06/caveolin-1-gene-therapy-reduces-cognitive-decline-in-an-alzheimers-mouse-model/

Rôle du STING dans l’inflammation cérébrale et la maladie d’Alzheimer

Les conditions neurodégénératives sont étroitement liées à l’inflammation chronique associée au vieillissement, ce qui nuit à la structure et à la fonction des tissus. De nombreuses preuves indiquent que la fonctionnalité dysrégulée des cellules immunitaires dans le cerveau contribue de manière significative à la pathologie. Cependant, le signalement inflammatoire est complexe, et il est difficile de trouver des moyens d’intervenir dans les réactions inflammatoires soutenues indésirables sans compromettre les réactions inflammatoires nécessaires à court terme. Dans cette étude, les chercheurs se sont concentrés sur un régulateur de l’inflammation bien étudié, le STING (Stimulateur des gènes de l’interféron), et ont démontré que sa désactivation peut réduire à la fois l’inflammation cérébrale et la progression de la pathologie d’Alzheimer dans un modèle murin de la maladie. Bien que la dysfonction immunitaire soit de plus en plus liée à la progression de la maladie d’Alzheimer (MA), de nombreuses molécules de signalisation immunitaire innées majeures n’ont pas encore été explorées dans la pathogénie de la MA en utilisant des approches de ciblage génétique. Pour examiner le rôle de la molécule clé d’adaptateur immunitaire inné, le STING, dans la MA, les chercheurs ont supprimé STING dans le modèle murin 5xFAD lié à l’amyloïdose de la MA et ont évalué les effets sur la pathologie, la neuroinflammation, l’expression génique et la cognition. L’ablation génétique de STING chez les souris 5xFAD a conduit à un meilleur contrôle des plaques d’amyloïde bêta, à des modifications du statut d’activation des microglies, à une diminution des niveaux de dystrophie neuritique et à une protection contre le déclin cognitif. De plus, la récupération de la maladie neurologique chez les souris 5xFAD déficientes en STING était caractérisée par une réduction de l’expression des gènes de signalisation de l’interféron de type I à la fois dans les microglies et dans les neurones excitateurs. Ces résultats révèlent des rôles critiques pour STING dans la maladie neurologique induite par l’Aβ (amyloïde bêta) et suggèrent que des thérapies ciblant STING pourraient offrir des stratégies prometteuses pour traiter la maladie d’Alzheimer. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/06/a-role-for-sting-mediated-inflammation-in-neurodegenerative-conditions/

Rôle protecteur du BDNF dans la prévention du déclin cognitif chez les personnes âgées

Le facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF) est une molécule signal circulante reconnue pour ses effets neuroprotecteurs, aidant les neurones à résister au stress. Il joue un rôle clé dans le soutien des fonctions neuronales et favorise la neurogenèse, c’est-à-dire la production de nouveaux neurones à partir de populations de cellules souches neuronales et leur intégration dans les circuits neuronaux existants. Ce processus est essentiel pour la mémoire, l’apprentissage et la régénération limitée du système nerveux central. Une augmentation des niveaux de BDNF dans le sang est associée à des effets bénéfiques, notamment une meilleure défense contre le vieillissement du cerveau et une protection accrue des neurones. L’article fournit un exemple parmi de nombreuses preuves soutenant cette affirmation. Le BDNF fait partie d’une liste restreinte de protéines signal circulantes dont des niveaux accrus produisent des effets généralement bénéfiques. D’autres protéines de ce type incluent α-klotho, follistatine et VEGF. Ces protéines sont de bons cibles pour des thérapies géniques durables qui utilisent des technologies éprouvées et peu coûteuses. Un exemple de thérapie génique inefficace, comme les vecteurs AAV ou les plasmides conjugués PEI, peut être administré par injection dans une poche de graisse pour produire suffisamment de BDNF pendant des années. Le BDNF est le neurotrophine le plus abondant dans le cerveau des mammifères, protégeant les neurones du stress et de la neurotoxicité tout en soutenant la neurogenèse, le développement et la différenciation des neurones. Pendant le vieillissement, les niveaux de BDNF augmentent en réponse au stress oxydatif, offrant ainsi une défense antioxydante partielle. Bien que mesurer directement le BDNF dans le cerveau humain soit difficile, les niveaux de BDNF dans le sang sont utilisés comme indicateurs, soutenus par des études animales montrant que le BDNF peut traverser la barrière hémato-encéphalique. Des études humaines ont établi un lien entre des niveaux élevés de BDNF dans le sang et un ralentissement de la dégradation cognitive dans la maladie d’Alzheimer, ainsi qu’une réduction du risque de conversion vers la démence. Cependant, il reste incertain si les niveaux de BDNF dans le sang sont liés au risque de progression vers des troubles cognitifs légers (MCI) chez les individus cognitivement normaux. Étant donné que divers facteurs de mode de vie modifiables peuvent augmenter les niveaux de BDNF dans le sang, comprendre l’association entre les niveaux de BDNF et la progression vers le MCI est crucial pour prévenir le déclin cognitif tardif. Une étude a été menée pour examiner si des niveaux élevés de BDNF dans le sérum sont associés à une réduction de la probabilité de progression vers le MCI sur une période de suivi de quatre ans chez des adultes âgés et cognitivement normaux. L’analyse longitudinale a été réalisée à partir des données de suivi de l’Étude coréenne sur le vieillissement cérébral pour le diagnostic précoce et la prédiction de la maladie d’Alzheimer. Parmi les 274 participants, 26 ont développé un MCI durant le suivi. Le groupe à haut niveau de BDNF a présenté une incidence de MCI significativement inférieure. Cette association a persisté même après ajustement pour divers facteurs de risque. Des analyses de sous-groupes ont révélé que l’association était significative uniquement chez les femmes, les personnes de moins de 75 ans, celles ayant un niveau d’éducation inférieur à un diplôme universitaire et les individus négatifs au PET amyloïde. Ces résultats suggèrent un rôle protecteur du BDNF contre la progression clinique vers le MCI chez les individus âgés cognitivement sains, avec un effet plus prononcé chez les femmes, les personnes relativement jeunes, moins éduquées et négatives au PET amyloïde. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/06/higher-serum-bdnf-correlates-with-lower-risk-of-mild-cognitive-impairment/

Transfusions de Plasma Induit par l’Exercice : Une Nouvelle Voie pour Traiter le Vieillissement et les Maladies Chroniques

Dans le contexte du vieillissement et des maladies liées à l’âge, les transfusions de plasma restent des thérapies en quête de preuves concluantes sur leurs bienfaits. Les efforts visant à transférer du plasma de jeunes donneurs vers des individus âgés, menés au cours de la dernière décennie, n’ont pas encore produit de résultats convaincants lors des essais cliniques. L’industrie des produits sanguins est vaste, et les grandes entreprises semblent considérer cela comme un problème de découverte, cherchant à créer un produit utile pour certains aspects du vieillissement à partir de la fraction de sang des donneurs. Cependant, les résultats obtenus jusqu’à présent ont été décevants. Dans ce contexte, des chercheurs plaident pour l’évaluation du plasma provenant d’individus en bonne condition physique ayant récemment fait de l’exercice. L’activité physique engendre des effets bénéfiques dans tout le corps, en grande partie grâce à la sécrétion modifiée de molécules de signalisation et de vésicules transportées dans le sang. On pourrait raisonnablement soutenir que le plasma d’un jeune donneur en forme pourrait être plus bénéfique pour le receveur que celui d’un donneur jeune et sédentaire. Néanmoins, les effets et les preuves sont cruciaux, ce qui souligne la nécessité de données supplémentaires et plus rigoureuses. La contraction des muscles squelettiques lors d’un exercice aigu entraîne une réponse moléculaire complexe dans plusieurs systèmes organiques. Ces signaux moléculaires persistent après l’exercice, et l’accumulation à long terme de ces séances d’exercice aboutit à des adaptations systémiques qui dépassent le système musculosquelettique, entraînant une amélioration de la durée de vie en bonne santé. Des études récentes sur des modèles murins précliniques révèlent des preuves prometteuses que le plasma obtenu après un entraînement physique améliore directement les résultats physiologiques chez des receveurs non-exercés. Par exemple, le plasma transfusé de rats ayant fait de l’exercice a amélioré la viabilité neuronale et augmenté de trois fois la neurogenèse chez des rats transgéniques atteints de la maladie d’Alzheimer. De plus, le plasma de jeunes souris (trois mois) administré par voie intraveineuse à des souris âgées (18 mois) a entraîné une augmentation de la prolifération des neurones hippocampiques. Des travaux passionnants sur la plasmaphérèse sont en cours aux États-Unis et en Norvège. Dans le premier cas, des donneurs jeunes ont fourni du plasma frais congelé à des patients atteints de la maladie d’Alzheimer, avec des résultats positifs en termes de sécurité et de tolérabilité. En Norvège, des études impliquent le plasma sanguin de jeunes individus bien entraînés transfusé à des adultes plus âgés atteints de la maladie d’Alzheimer. Ces investigations récentes offrent un aperçu d’une application translationnelle des adaptations induites par l’exercice pour la gestion des maladies chroniques, notamment en oncologie et en neurologie. Les mécanismes moléculaires qui sous-tendent les effets thérapeutiques de la transfusion de plasma induite par l’exercice posent les bases de leur utilisation potentielle dans les maladies cardiovasculaires et neurodégénératives. De plus, il existe une possibilité de traduire les bénéfices de ce plasma pour des patients alités ou paralysés qui ne peuvent pas ou ne tolèrent pas l’entraînement physique. En conclusion, nous pensons qu’il est temps de commencer des essais cliniques précoces pour tester le plasma conditionné par l’exercice pour différentes maladies chroniques. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/arguing-for-clinical-trials-of-exercise-conditioned-plasma/