Étiquette : Maladie d’Alzheimer

L’impact des agrégations protéiques sur les maladies neurodégénératives et la quête pour une meilleure autophagie

Ce texte explore le phénomène de l’agrégation des protéines dans le cerveau et son lien avec les maladies neurodégénératives liées à l’âge, telles que la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. Les protéines, lorsqu’elles se repliquent mal ou sont modifiées chimiquement, peuvent former des agrégats qui perturbent la biochimie cellulaire. Bien que de nombreuses protéines puissent former des agrégats transitoires, un nombre limité d’entre elles est capable de créer des agrégats persistants, ce qui peut contribuer à diverses conditions de santé à mesure que l’on vieillit. Des exemples notables incluent l’amyloïde-β, la protéine tau et l’α-synucléine, qui sont impliqués dans des maladies neurodégénératives. En dehors du cerveau, des agrégats de transthyretine sont associés à l’insuffisance cardiaque, tandis que d’autres types d’amyloïdes, comme celui de medin, pourraient influencer le vieillissement de manière plus subtile. La biologie humaine a des mécanismes pour éliminer ces agrégats, notamment par un processus de dégradation des protéines appelé aggrephagie, qui fait partie d’un ensemble de mécanismes appelés autophagie. L’autophagie consiste à identifier et à éliminer les molécules indésirables, les transportant vers les lysosomes pour être décomposées par des enzymes. Cependant, le simple fonctionnement de l’aggrephagie ne suffit pas à éviter l’accumulation d’agrégats persistants et à prévenir les maladies, ce qui incite la communauté scientifique à explorer les moyens d’améliorer ce processus. Une étude récente a révélé qu’une nouvelle collaboration dans les cellules aide à décomposer de plus gros agrégats en morceaux plus petits, facilitant leur élimination. Ce processus implique le sous-unité 19S du protéasome et le module chaperon DNAJB6-HSP70-HSP110, qui agissent ensemble pour améliorer la dégradation des protéines. Les chercheurs suggèrent qu’une approche thérapeutique combinée qui améliore à la fois la fragmentation des agrégats en plus petits morceaux et l’autophagie pourrait être plus efficace pour traiter des maladies neurodégénératives, telles que la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, la maladie de Huntington et la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Comprendre ce mécanisme de nettoyage cellulaire est essentiel pour développer de nouveaux traitements visant à éliminer ces agrégats toxiques, qui sont à l’origine de diverses maladies liées à l’âge et à la dégradation des protéines. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/09/fragmentation-of-protein-aggregates-is-needed-for-clearance-via-aggrephagy/

Annovis Bio présente une nouvelle forme cristalline de buntanetap pour traiter la maladie d’Alzheimer

Annovis Bio, Inc. a publié des résultats dans la revue Biomolecules concernant une nouvelle forme cristalline dihydratée de buntanetap, qui contient deux moles d’eau. Cette nouvelle forme conserve pratiquement le même profil pharmacocinétique (absorption, élimination, métabolisme) que sa forme anhydre originale, selon des études menées sur des souris, des chiens et des humains. L’entreprise a indiqué que la forme originale avait été utilisée dans tous les travaux précliniques et cliniques à ce jour. Cependant, la forme cristalline offre une plus grande stabilité. Actuellement, Annovis utilise cette forme cristalline dans son essai clinique de phase 3, qui est crucial, pour le traitement de la maladie d’Alzheimer précoce aux États-Unis, et qui est en cours de recrutement de participants. Cet essai est conçu pour fournir des résultats symptomatiques à l’automne 2026 et des résultats modifiant la maladie à l’automne 2027. En outre, Annovis affirme que la nouvelle forme cristalline prolonge la protection de la propriété intellectuelle concernant le mécanisme d’action du composé, son utilisation thérapeutique et les thérapies combinées jusqu’aux années 2040. Source : https://longevity.technology/news/annovis-reports-similar-pharmacokinetics-for-new-crystal-buntanetap/

Le rôle des microglies et du métabolisme du cholestérol dans la maladie d’Alzheimer

Les chercheurs portant leur attention sur les conditions neurodégénératives ont récemment mis en avant le rôle crucial des microglies, des cellules immunitaires innées similaires aux macrophages, dans le fonctionnement du cerveau. Ces cellules ont une gamme de tâches variées, allant de la défense contre les pathogènes à la destruction des cellules défaillantes, en passant par la coordination de l’entretien et de la régénération des tissus, ainsi que l’assistance à la modification des connexions synaptiques entre les neurones. Cependant, avec l’âge, certaines microglies deviennent hyperactives et inflammatoires, tandis que d’autres entrent dans un état de sénescence, exacerbant ces comportements et perturbant le fonctionnement cérébral. Parallèlement, des recherches suggèrent que le métabolisme du cholestérol dans le cerveau devient dysfonctionnel avec l’âge, car le cerveau est séparé du reste du corps par la barrière hémato-encéphalique, et les deux parties gèrent séparément le transport et la fabrication du cholestérol. Bien que chaque cellule ait besoin de cholestérol, un excès est toxique. Le cholestérol est principalement fabriqué par les astrocytes, mais un déséquilibre entre la production et le recyclage peut avoir des conséquences néfastes. Des observations indiquent que la microglie âgée accumule des gouttelettes lipidiques résultant d’un excès de cholestérol, et le gène APOE, impliqué dans le transport du cholestérol, a été associé à un risque accru de maladie d’Alzheimer, notamment la variante APOEε4 qui rend les microglies plus inflammatoires. Une étude récente a analysé des données de séquençage d’ARN à cellule unique pour explorer les mécanismes de sénescence cellulaire dans le cerveau, en mettant en avant le rôle central des microglies dans les phénotypes de sénescence associés à la maladie d’Alzheimer. Les analyses ont révélé que les microglies sénescentes présentent des processus liés au cholestérol altérés et un métabolisme du cholestérol dysfonctionnel, avec trois modules d’expression génique représentant les signatures de sénescence liées au cholestérol. Cette recherche fournit des preuves humaines que le métabolisme dysfonctionnel du cholestérol dans les microglies contribue à la sénescence cellulaire dans la maladie d’Alzheimer et suggère que cibler les voies du cholestérol dans ces cellules pourrait être une stratégie prometteuse pour atténuer la progression de la maladie. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/09/microglial-dysfunction-and-cholesterol-metabolism-dysregulation-in-the-aging-brain/

Impact de la Pollution de l’Air sur la Démence et les Maladies Neurodégénératives

L’exposition aux particules fines et à d’autres formes de pollution de l’air est largement reconnue comme nuisible pour la santé à long terme. Les données épidémiologiques soutiennent cette affirmation, en particulier dans les régions où des populations similaires sont exposées à des niveaux de pollution de l’air très différents. Les mécanismes biologiques sous-jacents suggèrent que les polluants interagissent avec les tissus pulmonaires et des voies respiratoires, provoquant une inflammation systémique accrue. Cette inflammation accélère l’apparition et la progression de diverses conditions mortelles liées à l’âge, y compris la démence et les maladies cardiovasculaires. Une étude de cohorte a utilisé des données d’autopsie collectées entre 1999 et 2022 au Centre de recherche sur les maladies neurodégénératives de l’Université de Pennsylvanie. L’analyse a porté sur 602 cas de démence et/ou de troubles du mouvement, en excluant ceux présentant des données manquantes. La concentration annuelle moyenne de PM2.5 avant le décès a été estimée à partir d’un modèle de prédiction spatiotemporelle. La gravité de la démence a été mesurée par les scores CDR-SB. Une association a été trouvée entre une exposition plus élevée aux PM2.5 et des changements neuropathologiques associés à la maladie d’Alzheimer, ainsi qu’avec un déclin cognitif et fonctionnel accru. De plus, une proportion significative de cette association était médiée par les changements neuropathologiques observés. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/09/greater-particulate-air-pollution-correlates-with-greater-severity-of-dementia/

Vers une Médecine de la Longévité : Innovations et Recherches sur le Vieillissement

Le site Fight Aging! se consacre à la publication de nouvelles et de commentaires sur les maladies liées à l’âge, avec l’objectif de maîtriser les mécanismes du vieillissement grâce à la médecine moderne. Cette newsletter est envoyée chaque semaine à des milliers d’abonnés intéressés par la recherche sur la longévité. Le fondateur, Reason, propose également des services de conseil stratégique pour les investisseurs et les entrepreneurs dans le secteur de la longévité. La newsletter aborde une variété de sujets, notamment les thérapies géniques, la maladie d’Alzheimer, le déclin cognitif, le vieillissement immunitaire, et d’autres aspects de la recherche sur le vieillissement. Les thèmes incluent des approches pour améliorer la livraison systémique de thérapies géniques, les interactions toxiques des récepteurs dans la maladie d’Alzheimer, et des études sur le déclin cognitif qui commencent dès la jeunesse. Les recherches mettent en lumière l’importance de la sénescence cellulaire et des traitements potentiels pour inverser le vieillissement immunitaire. Un des articles discute des complexes CCND1-CDK6 comme cibles pour des thérapies sénothérapeutiques. D’autres études examinent des interventions prometteuses pour augmenter la durée de vie et améliorer la santé des animaux âgés. Par exemple, une étude a montré que le traitement des souris âgées avec une combinaison d’inhibiteurs de TGF-β et d’oxytocine peut prolonger leur vie et améliorer leur santé. La recherche sur la neurodégénérescence explore l’utilisation de monocytes dérivés de cellules souches pluripotentes induites pour améliorer la fonction cérébrale. En outre, l’électrostimulation des macrophages a été identifiée comme une méthode pour induire un état régénératif. Les études sur l’érosion du contrôle épigénétique dans le cerveau des patients atteints de la maladie d’Alzheimer soulignent l’importance de comprendre les mécanismes moléculaires du vieillissement. D’autres recherches se concentrent sur la corrélation entre les maladies cardiovasculaires et le risque de démence, ainsi que sur les effets des agonistes du récepteur GLP-1 sur la mortalité due à l’insuffisance cardiaque. En résumé, Fight Aging! s’est imposé comme une plateforme essentielle pour discuter des avancées scientifiques et des stratégies thérapeutiques visant à améliorer la longévité et la santé au cours du vieillissement. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/09/fight-aging-newsletter-september-15th-2025/

Analyse des Profils Épigénétiques et Transcriptomiques dans la Maladie d’Alzheimer

Le coût abordable des outils omiques, associé à la capacité de distinguer le comportement des cellules individuelles à partir d’échantillons de tissus, permet de créer des bases de données de plus en plus grandes sur les profils épigénétiques et transcriptionnels du cerveau vieillissant. Bien que la création de ces bases de données soit intéressante, peu de progrès a été réalisé pour établir un lien de cause à effet concernant les différences observées entre un cerveau âgé et un cerveau jeune. Cette compréhension est essentielle pour développer des thérapies efficaces, mais c’est également ce qui constitue la partie la plus difficile du problème. La maladie d’Alzheimer (MA) est un trouble neurodégénératif se manifestant par un déclin cognitif progressif, mais ses bases épigénétiques restent difficiles à cerner. Dans cette étude, les chercheurs génèrent et intègrent des profils épigénomiques et transcriptomiques de cellules uniques, totalisant 3,5 millions de cellules provenant de 384 échantillons de cerveau post-mortem, répartis sur 6 régions et comprenant 111 individus atteints de MA et des témoins. Ils identifient plus d’un million d’éléments régulateurs cis (cCREs), organisés en 123 modules régulateurs couvrant 67 sous-types cellulaires. L’étude définit des compartiments épigénomiques à grande échelle et des informations épigénomiques à l’échelle des cellules uniques, tout en délimitant leur dynamique dans la MA. Les résultats révèlent une relaxation généralisée de l’épigénome et des signatures d’érosion épigénomique spécifiques aux régions cérébrales et aux types cellulaires pendant la progression de la MA. Ces dynamiques de stabilité épigénomique sont étroitement associées aux changements de proportions de types cellulaires, aux transitions d’état des cellules gliales, ainsi qu’à une dysrégulation coordonnée de l’épigénomique et de la transcriptomique liée à la pathologie de la MA, au déclin cognitif et à la résilience cognitive. Cette étude fournit des informations cruciales sur la progression de la MA et la résilience cognitive, en présentant un atlas multiomique de cellules uniques pour faire avancer la compréhension de la maladie d’Alzheimer. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/09/erosion-of-epigenetic-control-in-the-alzheimers-brain/

Comprendre la progression de la maladie d’Alzheimer : Rôle du complexe NMDAR/TRPM4 et nouvelles pistes thérapeutiques

La maladie d’Alzheimer (MA) est la forme de démence la plus répandue, caractérisée par un déclin cognitif et une dégénérescence neuronale progressive. Ce processus est marqué par la formation de plaques d’amyloïde β et de dégénérescence neurofibrillaire, deux caractéristiques morphologiques clés de la pathologie de la MA. Bien que les agrégats protéiques d’amyloïde β et de tau soient bien documentés, les molécules spécifiques responsables de la destruction cellulaire provoquée par ces protéinopathies n’ont pas encore été identifiées. Des recherches récentes se sont concentrées sur un complexe de signalisation de mort récemment découvert, le complexe NMDAR/TRPM4, qui joue un rôle crucial dans la signalisation toxique du glutamate, impliquée dans la pathogénie de la MA. Dans le modèle murin 5xFAD de la MA, une augmentation de la formation du complexe NMDAR/TRPM4 a été détectée, suggérant son implication dans la progression de la maladie. Cette augmentation a pu être inhibée par l’application orale de FP802, un inhibiteur de l’interface TwinF, capable de perturber et de détoxifier le complexe de mort NMDAR/TRPM4. Le traitement par FP802 a montré des résultats prometteurs, prévenant le déclin cognitif des souris 5xFAD lors de tests de mémoire, tout en préservant la complexité structurelle des dendrites, en empêchant la perte de synapses, en réduisant la formation de plaques d’amyloïde β et en protégeant les mitochondries contre les altérations pathologiques. Ces résultats identifient le complexe NMDAR/TRPM4 comme un promoteur majeur de la progression de la maladie d’Alzheimer, amplifiant les processus pathologiques potentiellement auto-entretus initiés par l’amyloïde β. L’utilisation d’inhibiteurs de l’interface TwinF offre une nouvelle voie thérapeutique, servant d’alternative ou de complément au traitement par anticorps visant à éliminer l’amyloïde β du cerveau des patients atteints de MA. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/09/the-toxic-nmdar-trpm4-interaction-in-alzheimers-disease/

Stimulation de l’assemblage mitochondrial pour restaurer la mémoire dans les modèles murins de démence

Des scientifiques ont découvert un moyen de stimuler directement l’assemblage du Complexe I dans les mitochondries, permettant de sauver des déficits de mémoire dans des modèles murins de la maladie d’Alzheimer et de la démence frontotemporale. De nombreuses maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer, sont associées à un dysfonctionnement mitochondrial, ce qui pourrait entraîner un mauvais fonctionnement des cellules ou leur mort. Cependant, il est difficile de déterminer si les problèmes mitochondriaux sont une cause fondamentale ou un symptôme de ces maladies. Cette incertitude est en grande partie due à l’absence de moyens fiables pour stimuler spécifiquement et rapidement la fonction mitochondriale dans le cerveau. Dans une nouvelle étude publiée dans Nature Neuroscience, des chercheurs de l’Inserm et de l’Université de Bordeaux, en collaboration avec des chercheurs de l’Université de Moncton au Canada, ont progressé vers la réponse à cette question, et peut-être vers le développement de thérapies pour les troubles mitochondriaux. Les chercheurs ont précédemment étudié le rôle des protéines G, qui sont des transducteurs de signaux. Ces protéines se trouvent typiquement à l’intérieur de la membrane externe principale de la cellule, liées à des récepteurs couplés aux protéines G (GPCR). Lorsque qu’une molécule de signalisation, comme une hormone ou un neurotransmetteur, se lie à un GPCR à la surface de la cellule, le récepteur active sa protéine G associée, ce qui initie une cascade de réactions biochimiques à l’intérieur de la cellule, entraînant un changement physiologique spécifique. Cependant, des études récentes ont découvert que les protéines G existent également dans les membranes mitochondriales et régulent la production d’énergie. L’idée des chercheurs était d’activer directement les protéines G à l’intérieur des mitochondries pour augmenter rapidement l’activité des organelles et améliorer la fonction cognitive. Pour ce faire, ils ont construit un outil basé sur la technologie DREADD (Designer Receptor Exclusively Activated by Designer Drugs), qui permet d’activer spécifiquement un récepteur modifié par un médicament designer inerte, comme la clozapine-N-oxyde (CNO). Ils ont également attaché une séquence au construct qui le guiderait directement vers les mitochondries, garantissant qu’il ne se retrouve pas dans d’autres membranes. Grâce à une microscopie de haute résolution et à une analyse protéique, ils ont confirmé que l’outil avait été réussi à être livré et intégré dans la membrane externe des mitochondries dans divers types cellulaires et dans les hippocampes de souris. Les expériences ont montré que l’activation du mitoDREADD-Gs avec CNO avait un effet direct et rapide sur la fonction mitochondriale. Dans les cellules et les tissus hippocampiques exprimant l’outil, le traitement par CNO a significativement augmenté le potentiel de membrane mitochondriale, qui est un indicateur de l’activité de production d’énergie, ainsi que le taux de consommation d’oxygène (OCR), qui mesure directement la respiration mitochondriale. L’équipe a également utilisé un DREADD de contrôle qui n’était pas ciblé sur les mitochondries, et il n’a eu aucun effet. Ce travail établit un lien de cause à effet entre le dysfonctionnement mitochondrial et les symptômes liés aux maladies neurodégénératives, suggérant que l’activité mitochondriale altérée pourrait être à l’origine du début de la dégénérescence neuronale. Les chercheurs ont également confirmé que le mitoDREADD-Gs fonctionne en activant la protéine Gs présente naturellement. Lorsque des cellules génétiquement modifiées pour ne pas avoir de Gs ont été utilisées, l’outil n’a pas réussi à augmenter l’activité mitochondriale. En explorant l’ensemble du mécanisme, l’équipe a découvert que la protéine Gs mitochondriale déclenchait une cascade de phosphorylation, commençant par l’enzyme protéine kinase A (PKA). Le but ultime s’est avéré être NDUFS4, un composant du Complexe I de la chaîne de transport d’électrons, qui est le mécanisme au cœur de la production d’énergie mitochondriale, favorisant son assemblage et son activité. Les chercheurs se sont ensuite tournés vers deux modèles murins : l’un de démence frontotemporale et l’autre de la maladie d’Alzheimer. Ils ont d’abord confirmé que ces souris avaient une respiration mitochondriale plus faible et une activité de PKA réduite dans l’hippocampe, une région du cerveau critique pour la mémoire. Dans les deux modèles, lorsque le mitoDREADD-Gs était exprimé dans les hippocampes de ces souris et activé avec CNO, les performances des animaux dans le test de reconnaissance d’objets nouveaux (NOR), un test de mémoire courant dans les études sur les rongeurs, ont été entièrement restaurées au niveau de souris saines. Le DREADD de contrôle (non mitochondrial) n’a eu aucun effet. Les résultats doivent être étendus, mais ils permettent de mieux comprendre le rôle important des mitochondries dans le bon fonctionnement de notre cerveau. En fin de compte, l’outil développé pourrait nous aider à identifier les mécanismes moléculaires et cellulaires responsables de la démence et faciliter le développement de cibles thérapeutiques efficaces. Les chercheurs continuent d’essayer de mesurer les effets de la stimulation continue de l’activité mitochondriale pour voir si cela impacte les symptômes des maladies neurodégénératives et, finalement, retarde la perte neuronale ou même la prévient si l’activité mitochondriale est restaurée. Source : https://www.lifespan.io/news/study-boosts-brain-mitochondria-rescues-memory-in-mice/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=study-boosts-brain-mitochondria-rescues-memory-in-mice

Les cellules immunitaires induites : une nouvelle stratégie pour lutter contre le déclin cognitif lié à l’âge et à la maladie d’Alzheimer

Les cellules immunitaires innées, notamment les monocytes et les macrophages, jouent un rôle crucial dans le fonctionnement des tissus corporels. Avec l’âge, ces cellules peuvent devenir dysfonctionnelles, notamment en devenant plus inflammatoires. Contrairement à d’autres parties du corps, le cerveau possède sa propre population de cellules similaires, appelées microglies. Il est donc intéressant de noter que l’administration de monocytes et de macrophages jeunes et fonctionnels dans la circulation peut améliorer le fonctionnement du cerveau vieillissant. Bien que de nombreux mécanismes indirects puissent être en jeu, il est pertinent de se concentrer sur les effets de l’inflammation. Des études récentes montrent que le plasma de jeunes animaux améliore la fonction cognitive chez des animaux âgés, mais sa disponibilité est limitée. Pour pallier ce problème, des chercheurs ont généré un sous-type de cellules sanguines jeunes à partir de cellules souches pluripotentes induites, et ont évalué leurs effets sur le déclin cognitif et neural associé à l’âge et à la maladie d’Alzheimer. Dans des souris âgées, la livraison intraveineuse de phagocytes mononucléés induits (iMPs) améliore les performances dans des tâches cognitives dépendant de l’hippocampe, favorise la santé neuronale et réduit la neuroinflammation. Les analyses de séquençage d’ARN à noyau unique de l’hippocampe montrent que les iMPs améliorent la santé d’une sous-population de cellules de la moelle qui jouent un rôle crucial dans les tâches cognitives où les iMPs améliorent les performances. De plus, les iMPs semblent inverser l’augmentation des niveaux d’amyloïdes sériques associée à l’âge. Ces résultats ont été confirmés in vitro, où le milieu conditionné par les iMPs a montré une protection des microglies humaines contre la mort cellulaire induite par les amyloïdes sériques. Finalement, les iMPs ont amélioré la cognition chez les souris jeunes et âgées, soulignant leur potentiel tant comme stratégie préventive que d’intervention. Ensemble, ces découvertes suggèrent que les iMPs pourraient constituer une nouvelle stratégie thérapeutique ciblant le déclin cognitif lié à l’âge et à la maladie d’Alzheimer. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/09/treating-neurodegeneration-with-monocytes-and-macrophages-derived-from-induced-pluripotent-stem-cells/

Découverte d’une voie régulatrice de l’agrégation des protéines dans les maladies neurodégénératives liées à l’âge

Les scientifiques ont récemment découvert une voie qui régule l’agrégation des protéines, un phénomène lié à plusieurs maladies neurodégénératives liées à l’âge. La plupart des maladies neurodégénératives, comme la sclérose latérale amyotrophique (SLA), la maladie de Huntington et la maladie d’Alzheimer, partagent des similitudes, notamment l’agrégation anormale des protéines, en dépit de la diversité des protéines impliquées. Cette agrégation est un des signes caractéristiques du vieillissement, souvent associé à une perte de la protéostase. Des recherches menées par l’Université de Cologne, publiées dans *Nature Aging*, ont révélé des mécanismes communs qui pourraient expliquer ces maladies. En utilisant des modèles de vers nématodes (*C. elegans*), les chercheurs ont identifié une voie de signalisation impliquant les protéines EPS-8 et RAC. Il a été observé qu’avec l’âge, l’accumulation d’EPS-8 active la signalisation de RAC, ce qui réduit la durée de vie des vers. L’étude a montré que la réduction de l’expression des gènes *eps-8* et *rac* entraînait une diminution significative de l’agrégation des protéines associées à des maladies, sans réduire la quantité totale de protéines, indiquant que cette action prévenait spécifiquement le phénomène de regroupement. De plus, la santé neuronale des vers a été préservée, ce qui a été démontré par des tests comportementaux. Les chercheurs ont également mis en lien l’accumulation d’EPS-8 avec une enzyme déubiquitinante, l’USP-4, dont les niveaux augmentent avec l’âge et contribuent à la dégradation des protéines. En réduisant *usp-4* chez les vers âgés, ils ont observé une diminution de l’agrégation des protéines et une augmentation de l’espérance de vie. Pour valider ces résultats chez l’humain, des expériences similaires ont été effectuées sur des neurones moteurs dérivés de cellules souches pluripotentes induites d’un patient atteint de SLA, montrant que la réduction de *EPS-8* ou *USP-4* diminuait l’agrégation des protéines mutantes et réduisait les formes de mort cellulaire. Ce travail ouvre de nouvelles perspectives sur les mécanismes moléculaires liant le vieillissement à des maladies comme la SLA et la maladie de Huntington, contribuant ainsi à l’éclaircissement des facteurs de risque liés à l’âge dans ces pathologies. Source : https://www.lifespan.io/news/a-mechanism-behind-protein-aggregation-discovered/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=a-mechanism-behind-protein-aggregation-discovered