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Le rôle des macrophages pro-inflammatoires dans la régénération musculaire au cours du vieillissement

Les macrophages, cellules du système immunitaire inné, adoptent différents comportements en fonction des circonstances, un phénomène connu sous le nom de polarisation. La recherche se concentre principalement sur la distinction entre la polarisation pro-inflammatoire M1 et la polarisation anti-inflammatoire M2. Bien que la polarisation M2 soit souvent associée à la régénération, il est constaté que la polarisation M1 joue également un rôle crucial dans le processus de régénération, en particulier dans le contexte du vieillissement. En effet, une surabondance de macrophages M1 est souvent observée chez les personnes âgées, ce qui pourrait entraver la capacité à régénérer les muscles. De plus, la fonctionnalité des macrophages pro-inflammatoires est essentielle pour la régénération musculaire, car ils sont parmi les premiers à répondre aux dommages tissulaires, facilitant l’élimination des débris et stimulant la prolifération des cellules satellites, tout en régulant l’accumulation de collagène et de graisse intramusculaire. La phénotypage des macrophages est sous le contrôle métabolique de l’accumulation d’intermédiaires du cycle de l’acide citrique et de l’activation du facteur 1-alpha induit par l’hypoxie (HIF1A). Des études ont été menées sur des souris âgées et jeunes exposées à une hypoxie normobarique après une période de décharge des membres inférieurs. Les résultats montrent que les souris âgées traitées avaient un profil de macrophages pro-inflammatoires amélioré, une meilleure régénération musculaire et une récupération fonctionnelle comparable à celle des souris jeunes. De plus, les souris jeunes ont également montré une amélioration de la régénération musculaire avec le traitement par hypoxie. La livraison intramusculaire de macrophages traités par hypoxie a reproduit les effets de remodelage musculaire observés suite à l’exposition hypoxique dans les souris âgées. Ces résultats soulignent l’importance des macrophages pro-inflammatoires dans la régénération musculaire liée à l’âge et mettent en lumière les approches immunométaboliques comme moyen d’améliorer la dynamique cellulaire musculaire et la régénération. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/09/pro-inflammatory-macrophages-in-muscle-regeneration/

Un nouvel outil de diagnostic révolutionnaire pour la maladie d’Alzheimer basé sur l’hypothèse vasculaire

Les scientifiques ont récemment développé un outil de diagnostic puissant basé sur l’hypothèse vasculaire de la maladie d’Alzheimer, surpassant trois techniques actuelles et offrant potentiellement des indices sur le mécanisme de la maladie. Traditionnellement, la maladie d’Alzheimer est associée à la présence de plaques amyloïdes et de dégénérescences neurofibrillaires, ce que l’on appelle l’hypothèse de la cascade amyloïde. Toutefois, des études récentes ont remis en question cette théorie, soulignant que de nombreuses personnes présentant une accumulation significative d’amyloïde ne développent jamais de démence, tandis que des maladies cérébrovasculaires sont couramment observées chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Cela a conduit à l’émergence de l’hypothèse vasculaire, qui postule que des problèmes d’approvisionnement sanguin au niveau du cerveau sont essentiels dans le développement de cette maladie.

Dans une étude menée à l’Université de Californie du Sud, les chercheurs ont proposé que la dégradation de la dynamique de la perfusion cérébrale entraîne une réduction du flux sanguin (hypoprofusion) et une hypoxie. Cette hypoxie peut, à son tour, accroître la production d’amyloïde, créant un cycle vicieux où les dommages vasculaires et la pathologie amyloïde se renforcent mutuellement, conduisant à un déclin cognitif. En s’appuyant sur cette idée, ils ont conçu un nouvel outil de diagnostic pour la maladie d’Alzheimer. Actuellement, les diagnostics précoces reposent soit sur une ponction lombaire, soit sur un PET scan pour mesurer le contenu amyloïde. Les médecins se basent sur les émissions du traceur radioactif PET comme mesure approximative de la quantité d’amyloïde ou de tau présente dans le cerveau, mais cela est jugé inadéquat et coûteux.

Une autre méthode populaire implique des tests d’évaluation cognitive, tels que le Mini-Mental State Examination (MMSE) et l’évaluation cognitive de Montréal (MoCA), qui présentent également des défauts. Les chercheurs ont recruté 167 participants, répartis en trois groupes : cognitivement normaux, atteints de troubles cognitifs légers (MCI) ou de la maladie d’Alzheimer légère. Chaque participant a subi une procédure non invasive au cours de laquelle plusieurs signaux ont été enregistrés simultanément, y compris l’utilisation de la Doppler transcrânienne pour mesurer la vitesse du flux sanguin dans les principales artères cérébrales, la spectroscopie proche infrarouge pour mesurer les niveaux d’oxygène dans le cortex préfrontal, et la surveillance continue de la pression artérielle artérielle et du CO₂ en fin d’expiration.

Lorsqu’un effort cognitif est exercé, le CO₂ est généré par le métabolisme dans les cellules cérébrales, qui doit être éliminé par le sang pour éviter l’acidose. Le corps possède un mécanisme de régulation appelé réactivité vasomotrice, qui dilate les vaisseaux cérébraux lorsque le CO₂ augmente dans le sang, permettant ainsi une meilleure circulation sanguine. Cependant, chez les patients atteints d’Alzheimer, ce mécanisme commence à échouer, ce qui signifie qu’ils ne parviennent pas à dilater les vaisseaux cérébraux pour amener plus de sang et fournir une perfusion adéquate au cerveau, compromettant ainsi l’apport en oxygène, en nutriments et en glucose nécessaires à la cognition.

L’équipe a développé et testé un nouvel indicateur, appelé l’Index de Dynamique Cérébrovasculaire (CDI). Ce score composite évalue la réaction des vaisseaux sanguins aux changements de CO₂, la capacité du cerveau à maintenir un flux sanguin stable lors des variations de pression artérielle, et la capacité à maintenir des niveaux d’oxygène dans le cortex pendant les changements de pression artérielle et de CO₂. Les performances du CDI ont été remarquables par rapport aux méthodes conventionnelles, avec un AUC (aire sous la courbe) de 0,96 pour diagnostiquer les patients MCI/AD par rapport aux témoins sains, surpassant le PET scan amyloïde (AUC de 0,78) et les tests cognitifs MoCA (0,92) et MMSE (0,91).

Le CDI a également été le meilleur pour déterminer la gravité de la maladie, avec un AUC de 0,98, largement supérieur aux scores MMSE (0,83) et MoCA (0,78), et a montré que les niveaux d’amyloïde seuls n’étaient pas utiles pour cette tâche. L’importance de cette étude va potentiellement au-delà du diagnostic, car elle pourrait aider à découvrir des vérités cachées sur la maladie d’Alzheimer et influencer le développement de thérapies. Les résultats suggèrent que la dysrégulation de la régulation de la perfusion cérébrale pourrait être un aspect critique dans la pathogénie de cette maladie, probablement en conjonction avec d’autres facteurs, y compris l’accumulation d’amyloïde. Source : https://www.lifespan.io/news/impaired-brain-blood-flow-might-be-important-in-alzheimers/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=impaired-brain-blood-flow-might-be-important-in-alzheimers

Réponse hypoxique et longévité : Mécanismes de régulation du vieillissement chez les cellules

Les cellules réagissent à une large gamme de stress de manière assez similaire. Que ce soit le froid, la chaleur, le manque de nutriments, le manque d’oxygène, la présence de toxines ou l’irradiation, ces facteurs peuvent avoir différents capteurs et réponses initiales, mais ces réponses convergent vers une augmentation des processus de maintenance et de réparation, tels que l’autophagie. Lorsque le stress et les dommages qui en résultent sont légers, cette augmentation de la maintenance et de la réparation produit un bénéfice net. Des stress légers répétés ou constants peuvent ainsi ralentir modestement le vieillissement en rendant les cellules plus résilientes aux formes de dommages et de dysfonctionnements qui apparaissent plus tard dans la vie. Une réponse coordonnée au stress est cruciale pour promouvoir la santé à court et à long terme d’un organisme. La perception du stress, souvent à travers le système nerveux, peut entraîner des changements physiologiques fondamentaux pour maintenir l’homéostasie. L’activation de la réponse à l’hypoxie, c’est-à-dire le manque d’oxygène, prolonge la durée de vie et la santé chez le ver nématode C. elegans. Cependant, malgré certains impacts positifs, les effets négatifs de la réponse hypoxique dans des tissus spécifiques empêchent la traduction de ces bénéfices chez les mammifères. Il est donc impératif d’identifier quels composants de cette réponse favorisent la longévité. Dans cette étude, les chercheurs interrogent la voie de signalisation de la réponse hypoxique non autonome des cellules. Ils constatent que la signalisation médiée par HIF-1 dans les neurones sérotoninergiques ADF est à la fois nécessaire et suffisante pour l’extension de la durée de vie. La signalisation à travers le récepteur de la sérotonine SER-7 dans les interneurones GABAergiques RIS est nécessaire dans ce processus. Les résultats soulignent également l’implication de molécules de signalisation neuronale supplémentaires, y compris les neurotransmetteurs tyramine et GABA, ainsi que le neuropeptide NLP-17, dans la médiation des effets de longévité. Enfin, l’étude démontre que les neurones sensibles à l’oxygène et au dioxyde de carbone agissent en aval de HIF-1 dans ce circuit. Ces insights développent un circuit expliquant comment la réponse hypoxique module de manière non autonome l’âge et suggèrent des cibles précieuses pour moduler le vieillissement chez les mammifères. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/further-exploring-how-the-hypoxic-response-slows-aging/

Impact de l’Hypoxie sur la Barrière Hémato-Encéphalique et le Vieillissement

La barrière hémato-encéphalique est composée de cellules spécialisées qui tapissent les vaisseaux sanguins du cerveau. Ces cellules permettent le passage de certaines molécules entre le cerveau et le reste du corps, maintenant ainsi une biochimie distincte et des populations cellulaires spécifiques au système nerveux central. Lorsque la barrière hémato-encéphalique fuit, cela entraîne une inflammation et une dysfonction des tissus cérébraux en raison de la présence de molécules et de cellules indésirables. Malheureusement, la barrière hémato-encéphalique se dégrade et fonctionne mal avec l’âge, ce qui est un facteur important dans le développement des conditions neurodégénératives. Dans un article en accès libre, les chercheurs examinent le rôle de l’hypoxie dans la production de dysfonctionnements de la barrière hémato-encéphalique. Un manque local d’oxygène peut provoquer une fuite de la barrière à tout âge, mais les individus plus âgés sont plus vulnérables et plus susceptibles de souffrir de conditions liées à l’âge qui provoquent régulièrement l’hypoxie. Une plus grande fuite de la barrière hémato-encéphalique chez les individus temporairement hypoxiques pourrait être un mécanisme important dans le lien entre plusieurs conditions induisant l’hypoxie et un risque accru de conditions neurodégénératives. Les chercheurs ont démontré que l’exposition à une hypoxie légère chronique chez des souris jeunes provoque une réponse de remodelage cérébrovasculaire et une légère disruption de la barrière, accompagnée d’une activation microgliale. De manière frappante, l’étendue de cette disruption est amplifiée chez les souris âgées. L’hypoxie est un élément commun de nombreuses maladies liées à l’âge, telles que la BPCO, l’asthme, les maladies cardiaques ischémiques, l’insuffisance cardiaque et l’apnée du sommeil. Dans cette étude, les chercheurs ont cherché à définir les seuils d’hypoxie déclenchant la disruption de la barrière hémato-encéphalique et comment l’âge influence ces seuils. Ils ont exposé des souris jeunes et âgées à divers niveaux d’oxygène pour déterminer les seuils d’hypoxie déclenchant la disruption de la barrière et ont constaté que les souris âgées étaient beaucoup plus sensibles à cette disruption. Cela a des implications pour les personnes exposées à l’hypoxie et celles vivant avec des conditions associées à l’hypoxie. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/the-aged-blood-brain-barrier-is-more-vulnerable-to-disruption-by-hypoxia/

L’impact des érythrocytes sur la longévité : étude des signatures métaboliques chez les individus âgés de plus de 90 ans

Les érythrocytes, ou globules rouges, jouent un rôle crucial dans le transport de l’oxygène dans le corps, mais ils sont rarement au centre des recherches sur le vieillissement. La majorité des études se concentrent sur le système hématopoïétique et les globules blancs, en se penchant sur les effets du vieillissement sur le système immunitaire. Cependant, une étude récente a analysé la biochimie des érythrocytes chez des personnes âgées de plus de 90 ans, considérées comme des individus de longévité. Ces derniers ont montré un métabolisme des érythrocytes semblable à celui des jeunes, ce qui pourrait être lié à une meilleure fonction corporelle. L’étude a révélé que ces individus possédaient des signatures métaboliques jeunes, distinctes de celles des personnes âgées, grâce à une reprogrammation métabolique. Des analyses ont mis en évidence de nouveaux métabolites liés à la longévité, tels que l’adénosine, le sphingosine-1-phosphate et le glutathion. Les chercheurs ont également découvert que des niveaux accrus de bisphosphoglycérate mutase (BPGM) et des niveaux réduits de MFSD2B dans les érythrocytes des individus de longévité favorisent la libération d’oxygène et améliorent le métabolisme du glucose. En conséquence, ces individus présentent moins de métabolites liés à l’hypoxie systémique et davantage de métabolites antioxydants et anti-inflammatoires, ce qui contribue à de meilleurs résultats cliniques, notamment une diminution des paramètres d’inflammation et une amélioration de la fonction hépatique et rénale. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/02/long-lived-individuals-exhibit-a-more-youthful-red-blood-cell-biochemistry/

Lésion cérébrale traumatique et risque accru de maladie d’Alzheimer : le rôle de la vasculature cérébrale

Les survivants d’une lésion cérébrale traumatique (TBI) présentent un risque accru de développer la maladie d’Alzheimer en raison de changements spécifiques dans la vasculature du cerveau blessé. Ces modifications semblent accélérer la déposition d’amyloïde-β, soutenant l’hypothèse de la cascade amyloïde, qui postule que l’agrégation d’amyloïde-β constitue la pathologie fondamentale de la maladie d’Alzheimer. Les lésions cérébrales traumatiques entraînent souvent une régulation altérée du flux sanguin cérébral, résultant de changements pathologiques dans les cellules musculaires lisses vasculaires (VSMCs) des parois artérielles. Ces changements peuvent contribuer au développement de divers troubles neurodégénératifs, notamment ceux ressemblant à la maladie d’Alzheimer, qui incluent l’agrégation d’amyloïde-β. Malgré leur importance, les mécanismes physiopathologiques responsables de la dysfonction des VSMCs après une TBI ont été peu étudiés. Dans cette étude, il a été démontré que la TBI humaine aiguë entraîne des changements pathologiques précoces dans les artères leptomeningeales, associés à une diminution des marqueurs VSMC tels que NOTCH3 et l’actine musculaire lisse alpha (α-SMA). Ces changements ont coïncidé avec une augmentation de l’agrégation de peptides amyloïdes de longueur variable, y compris Aβ1-40/42, Aβ1-16, et le fragment dérivé de la β-sécrétase (βCTF) causé par un traitement altéré de la protéine précurseur amyloïde (APP) dans les VSMCs. L’agrégation des peptides Aβ1-40/42 a également été observée dans les artères leptomeningeales de jeunes patients ayant subi une TBI. Les changements pathologiques ont également inclus des niveaux plus élevés de β-sécrétase (BACE1) dans les artères leptomeningeales, probablement causés par une hypoxie et un stress oxydatif, comme le montrent des études in vitro sur des VSMCs humains. Il a été constaté que l’inhibition de BACE1 restaurait non seulement la signalisation de NOTCH3, mais normalisait également les niveaux d’ADAM10 in vitro. De plus, une étude sur des souris soumises à un modèle expérimental de TBI a montré une réduction de l’activité d’ADAM10 et une diminution de NOTCH3, accompagnées d’une augmentation des niveaux de βCTF (C99). Cette étude apporte des preuves de changements précoces post-traumatiques dans les VSMCs des artères leptomeningeales, qui peuvent contribuer à la dysfonction vasculaire et exacerber les mécanismes de blessure secondaire après une TBI. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/02/brain-injury-accelerates-later-amyloid-aggregation-to-increase-risk-of-alzheimers-disease/