Étiquette : géroscience

Analyse des lacunes méthodologiques dans les études sur les interventions anti-vieillissement

L’analyse des études précliniques et cliniques sur le processus de vieillissement révèle un manque de standardisation et de rigueur méthodologique qui complique la compréhension des effets des interventions anti-vieillissement. De nombreux chercheurs se plaignent des différences dans la conception des études, des méthodes de publication incomplètes et des résumés trompeurs. Cette situation a conduit à une littérature scientifique perçue comme étant désorganisée, où chaque groupe de recherche adopte ses propres approches. L’intérêt croissant pour les interventions ciblant le vieillissement, soutenu par l’hypothèse de la géroscience, souligne l’importance d’une recherche de qualité dans ce domaine. En examinant 667 études de la base de données DrugAge, il a été constaté que de nombreuses études présentaient des lacunes en matière de randomisation et de blinding, et que les résultats des études sur les organismes non mammifères ne se traduisaient généralement pas chez les mammifères. Parmi 36 composés testés sur les deux types d’organismes, seuls huit ont montré une augmentation significative de la durée de vie. De plus, la majorité des expériences précliniques ont été menées tôt dans la vie des organismes, souvent avant la maturité sexuelle, rendant les résultats moins pertinents pour les mécanismes de sénescence. Bien que les études n’aient pas révélé de différences significatives entre les interventions débutées tôt ou tard, le manque de données sur les débuts tardifs soulève des inquiétudes quant à la capacité de ces résultats à se traduire chez les humains. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/preclinical-studies-of-means-to-slow-and-reverse-aging-are-more-haphazard-than-is-desired/

Un partenariat norvégien positionne le précurseur du NAD+ comme traitement prometteur pour la maladie de Parkinson

Niagen Bioscience a obtenu les droits exclusifs à l’échelle mondiale pour développer sa molécule brevetée de nicotinamide riboside (NR) comme traitement potentiel pour la maladie de Parkinson. Cet accord, établi avec l’Hôpital Universitaire de Haukeland à Bergen, en Norvège, marque une avancée significative dans le passage de la science des suppléments au développement pharmaceutique régulé. La recherche collaborative et les données issues de plusieurs essais cliniques, dont l’étude NOPARK récemment conclue, soutiennent cette initiative. L’étude NOPARK, un essai randomisé, en double aveugle et contrôlé par placebo, a recruté 400 personnes atteintes de la maladie de Parkinson à un stade précoce dans 12 sites en Norvège. Les participants ont reçu 500 mg de NR deux fois par jour ou un placebo pendant 52 semaines, avec pour principal objectif de mesurer l’évolution de la maladie à l’aide de l’échelle MDS-UPDRS, un standard pour évaluer la progression de la maladie. Les résultats de cette étude sont attendus d’ici fin 2025. Le développement de la nicotinamide riboside, utilisé par les biohackers et les passionnés de longévité en tant que stimulateur de NAD+, pourrait représenter un tournant dans le domaine de la longévité, passant des compléments alimentaires à un traitement modifiant la maladie de Parkinson, ce qui pourrait inciter d’autres interventions de longévité à suivre un parcours similaire. L’étude NOPARK, qui est de grande envergure et contrôlée par placebo, reflète également la maturation du domaine, passant d’une optimisme in vitro à des études humaines bien financées. Le fait que ce projet soit issu d’une collaboration entre l’académie et l’industrie lui confère du poids, étant donné que les découvertes précoces ne parviennent souvent pas à se traduire en applications thérapeutiques. Le professeur Charalampos Tzoulis, qui dirige l’étude NOPARK, a souligné que cet accord est une étape importante pour rapprocher un traitement potentiellement modifiant la maladie des patients. Rob Fried, PDG de Niagen Bioscience, a déclaré que ce jalon souligne leur engagement à traduire l’innovation scientifique en solutions thérapeutiques significatives. Si les résultats de l’étude NOPARK sont favorables, Niagen Bioscience prévoit de demander l’approbation réglementaire via des voies telles que l’Autorisation de Mise sur le Marché Conditionnelle et l’Approbation Accélérée selon les directives de l’Agence Européenne des Médicaments. La position exclusive de l’entreprise la place avantageusement dans le secteur des biotechnologies liées à la longévité, attirant potentiellement davantage d’investissements et d’intérêts scientifiques. À mesure que le domaine de la géroscience évolue, la transition de composés comme la nicotinamide riboside, des suppléments à des thérapeutiques régulées, pourrait devenir de plus en plus courante, reflétant un passage vers des approches basées sur des preuves pour un vieillissement en bonne santé. Source : https://longevity.technology/news/niagen-bioscience-secures-exclusive-rights-for-parkinsons-therapy/

Développement de biomarqueurs pour évaluer la ‘healthspan’ et les défis des ‘clocks’ de vieillissement

La recherche sur le vieillissement a fait des avancées significatives avec le développement de ‘clocks’ de vieillissement basés sur des données omiques. Ces outils visent à évaluer les effets de thérapies potentielles pour ralentir ou inverser les aspects du vieillissement. Toutefois, un défi majeur demeure : il est difficile de prédire si un ‘clock’ donné reflétera fidèlement les résultats futurs après un traitement spécifique. En effet, il n’existe pas de carte détaillée reliant les données omiques qui composent un ‘clock’ aux mécanismes sous-jacents du vieillissement ou aux résultats associés. Cela complique la capacité des chercheurs à anticiper comment un ‘clock’ de vieillissement réagira aux modifications des mécanismes ciblés par un traitement, rendant nécessaire de calibrer ces ‘clocks’ dans le cadre d’études longues et coûteuses, ce qui va à l’encontre de l’objectif initial de ces outils.

La focalisation de la recherche sur le vieillissement a récemment évolué, passant de l’augmentation de la longévité à l’amélioration de la ‘healthspan’, c’est-à-dire la période de vie sans incapacité. Malgré les efforts pour développer des biomarqueurs de vieillissement, peu d’études se sont concentrées sur les biomarqueurs de ‘healthspan’. Pour remédier à cette lacune, une signature protéomique de ‘healthspan’, appelée Healthspan Proteomic Score (HPS), a été développée. Cette signature utilise des données protéomiques issues de l’essai Olink Explore 3072, basé sur un échantillon de 53 018 individus et 2 920 protéines. Une valeur HPS basse a été liée à un risque accru de mortalité et à plusieurs conditions liées à l’âge, telles que la maladie pulmonaire obstructive chronique, le diabète, l’insuffisance cardiaque, le cancer, l’infarctus du myocarde, la démence et l’accident vasculaire cérébral. Le HPS a démontré une précision prédictive supérieure par rapport à d’autres mesures d’âge biologique. Les protéines associées au HPS étaient enrichies dans des voies clés comme la réponse immunitaire, l’inflammation, la signalisation cellulaire et la régulation métabolique. La validité externe a été évaluée à l’aide de l’étude sur l’épigénétique de l’hypertension essentielle, qui a également utilisé des données protéomiques issues de l’Olink Explore 3072, ainsi que des données épigénétiques complémentaires. Cela en fait un outil précieux pour évaluer la ‘healthspan’ et un potentiel marqueur substitut pour compléter les mesures d’âge biologique protéomique et épigénétique existantes dans les études guidées par la géroscience. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/06/the-healthspan-proteomic-score/

Appel de la Leopoldina : Intégration de la géroscience dans le système de santé national

La National Academy of Sciences Leopoldina en Allemagne a publié un document de politique détaillé qui appelle à un changement fondamental dans la recherche et la pratique médicale, en reconnaissant le vieillissement non seulement comme un contexte de maladies, mais comme le facteur central modifiable qui conduit à la plupart des maladies chroniques. Le texte présente le vieillissement comme un impératif scientifique et sociétal, suggérant que les systèmes de santé doivent être redessinés autour de la biologie du vieillissement, avec la médecine géronologique jouant un rôle prépondérant dans la gestion des multimorbidités croissantes chez les personnes âgées. Ce document, intitulé « Health-Extending Medicine in an Aging Society – Prospects for Medical Research and Practice », rassemble les avis de treize chercheurs et cliniciens de premier plan et recommande une série de réformes, telles que la création de biobanques nationales, la validation de biomarqueurs du vieillissement, et un effort coordonné pour traduire la recherche sur les mécanismes du vieillissement en interventions sûres et évolutives. Ces propositions répondent à un défi imminent, car d’ici 2035, un adulte sur trois en Allemagne aura plus de 65 ans, et plus de la moitié de cette population souffrira déjà de plusieurs conditions chroniques. Le rapport souligne l’urgence de traiter le vieillissement comme un domaine de recherche essentiel et non comme un sujet marginal. Cela signale un changement de paradigme, où la médecine géronologique, la prévention des maladies liés à l’âge en ciblant le vieillissement lui-même, est mise au centre des préoccupations politiques d’une grande économie. Les auteurs affirment que traiter le vieillissement est la seule réponse viable à la crise socio-économique imminente de la multimorbidité, apportant une autorité scientifique à ce qui était souvent considéré comme spéculatif. Ils plaident en faveur d’essais cliniques, d’intégration de biomarqueurs et d’infrastructures nationales sur une échelle comparable à celle mobilisée durant la pandémie, mais cette fois-ci pour la prévention des maladies chroniques à travers la géroscience. Ils appellent également à soutenir la réutilisation de médicaments déjà approuvés, à réformer les cadres réglementaires et à former les cliniciens à la médecine géronologique. Le document met en avant la nécessité de réallouer les priorités médicales de la simple traitement des maladies vers la maintenance de la santé et la résilience biologique. Il souligne également le potentiel des outils pharmacologiques existants et appelle à une infrastructure de données longitudinales robuste pour intégrer ces outils dans la pratique clinique. En conclusion, la publication de ce rapport positionne l’Allemagne comme un leader potentiel dans la recherche sur le vieillissement, avec des propositions concrètes visant à transformer la médecine et à encourager une culture de soins préventifs et basés sur la résilience. Source : https://longevity.technology/news/germany-calls-for-medicine-to-treat-aging-not-just-disease/

Géromédecine : Cibler la biologie du vieillissement pour améliorer la santé

Le vieillissement démographique mondial entraîne une augmentation des maladies chroniques, mettant à l’épreuve les individus et les systèmes de santé. Traditionnellement, la médecine a adopté un modèle d’intervention clinique qui consiste à traiter les maladies après leur apparition, souvent de manière isolée. Cependant, un nouvel article publié dans la revue Cell par des experts en gérontologie propose de repenser cette approche. Ce concept, appelé ‘géromédecine’, repose sur l’hypothèse de la géroscience, qui suggère que de nombreuses conditions chroniques liées à l’âge partagent des causes communes basées sur les processus biologiques fondamentaux qui régissent le vieillissement. Plutôt que de traiter chaque maladie individuellement, la géromédecine vise à cibler la biologie du vieillissement elle-même, avec l’objectif de retarder ou de prévenir l’apparition de plusieurs maladies liées à l’âge simultanément. Les auteurs soutiennent que le vieillissement devrait être considéré comme un facteur de risque modifiable, similaire à l’hypertension ou au tabagisme. Ils identifient plusieurs mécanismes biologiques fondamentaux, tels que la sénescence cellulaire et la dysfonction mitochondriale, non pas comme des conséquences passives du vieillissement, mais comme des points d’intervention potentiels. L’article appelle également à une évolution des cadres réglementaires, soulignant que les essais cliniques actuels, conçus autour d’objectifs uniques liés à des maladies, ne sont pas adaptés pour évaluer les interventions ciblant la biologie complexe du vieillissement. Les auteurs plaident en faveur de l’utilisation de critères composites et de biomarqueurs fonctionnels pour mieux refléter les objectifs d’extension de la durée de vie en bonne santé, une priorité de la géromédecine. En fin de compte, la géromédecine ne vise pas seulement à prolonger la vie, mais à améliorer la qualité de vie des personnes âgées, ce qui pourrait également offrir des solutions plus efficaces pour les systèmes de santé déjà surchargés. Si cette approche gagne en popularité, elle pourrait transformer les attentes sur la vie après 65 ans, en mettant l’accent sur le maintien de la santé plutôt que sur la réaction face aux maladies. Source : https://longevity.technology/news/geromedicine-treating-the-biology-of-aging-itself/

Approches contemporaines du traitement du vieillissement : SENS et Geroscience

Le texte aborde les différentes approches du traitement du vieillissement en tant que condition médicale. La première approche, représentée par les ‘Stratégies pour la Sénescence Négligeable Engénérée’ (SENS), vise à réparer les dommages cellulaires et tissulaires sous-jacents qui causent le vieillissement. Ces dommages, bien que déjà catalogués, n’ont pas connu d’ajouts significatifs ces dernières décennies. L’idée centrale est qu’un traitement ciblant une cause du vieillissement pourrait bénéficier à tous les individus âgés, semblable à l’utilisation initiale des antibiotiques qui ont apporté des améliorations considérables sans nécessiter de personnalisation. Ainsi, la première étape du programme SENS consiste à développer et à tester des thérapies pour évaluer leur efficacité en matière de rajeunissement.

La seconde approche, connue sous le nom de ‘geroscience’, se concentre sur la manipulation du métabolisme pour ralentir le vieillissement. Ce domaine est étroitement lié à la médecine personnalisée et à la biologie des systèmes, mettant en avant les différences individuelles. La geroscience part du constat que certaines personnes vieillissent plus lentement que d’autres et cherche à comprendre comment généraliser ce phénomène. La recherche dans ce domaine vise à approfondir la connaissance des différences génétiques, métaboliques et environnementales qui influencent le rythme du vieillissement et la vulnérabilité aux dommages cellulaires.

La principale différence entre les approches SENS et geroscience réside dans leurs ambitions. La geroscience est limitée et cherche uniquement à ralentir le vieillissement, tandis que SENS vise un rajeunissement complet. Bien que ces deux approches ne soient pas en conflit conceptuellement, elles s’opposent en termes d’idées, de financement et de volonté de progrès.

Au cours de la dernière décennie, le champ de la geroscience a connu des avancées significatives. Cette discipline émergeante vise à comprendre les mécanismes biologiques du vieillissement et leur contribution aux maladies liées à l’âge. Les recherches se concentrent sur le fait que le vieillissement est le principal facteur de risque pour de nombreuses maladies, telles que le diabète, les maladies cardiovasculaires, le cancer et les troubles neurodégénératifs. En étudiant les processus biologiques du vieillissement, les geroscientifiques espèrent développer des interventions qui prolongent la qualité de vie, c’est-à-dire la période de vie en bonne santé. De plus, ils analysent des échantillons de populations saines et malades pour identifier des biomarqueurs pertinents du vieillissement biologique et des voies associées au vieillissement qui peuvent être ciblées par des traitements préventifs.

Le texte indique que le vieillissement peut être considéré comme un processus influencé par l’activation excessive de gènes et de voies moléculaires favorisant le vieillissement, appelés ‘gerogenes’, et inversement ralenti par des ‘gerosuppressors’. Ces gènes sont souvent liés à des maladies liées à l’âge, offrant des cibles pour modéliser et traiter ces maladies. Les nouvelles technologies de profilage moléculaire permettent de caractériser ces voies, inaugurant ainsi l’ère de la médecine gérontologique de précision.

La médecine gérontologique devrait poursuivre trois objectifs principaux : analyser les interactions des mesures biologiques, cliniques, psychologiques, sociales et environnementales pour prédire les trajectoires de santé et proposer des mesures proactives ; détecter les ‘dérangements précoces’ chez les individus apparemment sains pour prévenir des pathologies spécifiques ; et identifier les lésions subcliniques pour intervenir précocement afin d’éviter leur évolution vers des maladies cliniquement manifestes. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/a-good-summary-of-the-less-effective-path-forward-for-the-treatment-of-aging/

Forum de la Longévité des Fondateurs : Un Événement Clé sur l’Investissement et la Recherche en Longévité à Singapour

Le Founders Longevity Forum se déroulera à Singapour dans deux semaines, réunissant des scientifiques, investisseurs et parties prenantes de l’industrie pour explorer des opportunités d’investissement dans le secteur de la longévité, un marché qui devrait atteindre 600 milliards de dollars. Cet événement se tiendra à l’intersection de la biotechnologie, de la santé et des marchés financiers, et servira de plateforme pour discuter des technologies émergentes, des stratégies de santé préventive et du rôle évolutif de l’intelligence artificielle dans la découverte de médicaments. La sélection de Singapour comme lieu d’accueil souligne son statut de hub pour l’innovation et l’investissement en santé dans la région Asie-Pacifique. Avec des institutions telles que l’Université nationale de Singapour (NUS) co-organisatrice de l’événement, la ville-État est un acteur clé dans la recherche sur la longévité, notamment dans des domaines comme la géroscience et la médecine de précision. Le programme comprendra des experts de renom abordant les dimensions scientifiques et commerciales de la longévité, mettant en lumière des avancées dans la diagnostic de l’âge biologique, la géroprotection et le retour sur investissement dans la biotechnologie. L’Asie-Pacifique connaît une accélération rapide des recherches et des investissements axés sur la longévité, avec un intérêt croissant pour les solutions de santé préventives en réponse à une population vieillissante. Des discussions sur les applications cliniques des gérodiagnostics, l’intégration des sciences de la longévité dans les produits de santé et les défis scientifiques et réglementaires liés aux formulations de suppléments seront également au programme. Le forum se conclura par un panel de leaders d’opinion qui discuteront des priorités évolutives des prestataires de soins de santé axés sur la longévité. Cet événement promet d’être une rencontre significative pour ceux qui souhaitent façonner l’avenir de la longévité, alliant expertise scientifique et compétences en investissement. Source : https://longevity.technology/news/founders-longevity-forum-prepares-to-convene-in-singapore/