Étiquette : études épidémiologiques

L’inefficacité des traitements antiviraux contre l’Alzheimer en lien avec les infections herpétiques

Les preuves concernant l’infection virale persistante, notamment par les virus de l’herpès, comme cause significative de la maladie d’Alzheimer, sont mitigées et souvent contradictoires. Bien qu’il existe des mécanismes clairs par lesquels une infection persistante pourrait contribuer à la neurodégénérescence, seules certaines données épidémiologiques semblent appuyer le rôle d’une infection virale dans la maladie d’Alzheimer. Ce rôle pourrait être marginal, se développer lentement sur une longue période, ou ne concerner qu’un sous-ensemble de patients présentant la biochimie nécessaire pour qu’une infection persistante ait un impact majeur sur les maladies neurodégénératives. Cependant, une fois les essais cliniques montrant qu’un traitement antiviral n’apporte pas d’effet bénéfique, il est probable que les recherches futures soient réduites à un niveau d’effort minimal. Plusieurs études ont trouvé des liens entre les infections herpétiques et la maladie d’Alzheimer, notamment une étude post-mortem qui a révélé que l’ADN du HSV1 était souvent associé à des plaques amyloïdes dans le cerveau de personnes diagnostiquées avec Alzheimer. D’autres études ont montré que les personnes traitées pour des infections herpétiques avaient moins de chances d’être diagnostiquées avec Alzheimer par rapport aux personnes positives au HSV n’ayant pas reçu de traitement antiviral. Cela a suscité l’espoir que les traitements contre l’herpès pourraient ralentir la progression des symptômes d’Alzheimer chez les patients. Toutefois, le premier essai clinique destiné à tester cette hypothèse a révélé qu’un antiviral courant, le valacyclovir, n’influe pas sur l’évolution de la maladie chez les patients au début de la maladie d’Alzheimer. L’essai a inclus 120 adultes, âgés en moyenne de 71 ans, tous diagnostiqués avec une maladie d’Alzheimer précoce ou un léger trouble cognitif, avec des tests d’imagerie ou sanguins indiquant une pathologie d’Alzheimer. Tous les participants avaient des anticorps révélant des infections herpétiques passées (principalement HSV1, certains HSV2). Les participants ont été assignés au hasard à prendre des pilules quotidiennes contenant soit du valacyclovir, soit un placebo. Les chercheurs ont mesuré les fonctions mémorielles des patients et ont réalisé des imageries cérébrales pour rechercher des dépôts d’amyloïde et de tau associés à Alzheimer ainsi que d’autres changements structurels. Après 18 mois, les chercheurs ont constaté que les patients prenant le placebo avaient légèrement mieux performé lors des tests cognitifs que le groupe prenant du valacyclovir, mais aucune autre mesure n’était significativement différente. Les conclusions de l’essai indiquent que les antiviraux ciblant l’herpès ne sont pas efficaces pour traiter la maladie d’Alzheimer précoce et ne peuvent pas être recommandés pour traiter les patients présentant des preuves d’infections antérieures par HSV. Il reste à déterminer si un traitement antiviral à long terme après une infection herpétique peut prévenir la maladie d’Alzheimer, car aucune étude contrôlée prospective n’a été réalisée. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/08/antiviral-treatment-fails-to-slow-the-progression-of-early-stage-alzheimers-disease/

L’impact de l’activité physique sur la santé cognitive et le vieillissement

Une montagne de données épidémiologiques humaines démontre que l’activité physique et la forme physique sont liées à une incidence réduite des maladies liées à l’âge ainsi qu’à un déclin fonctionnel plus lent. En outre, des études montrent que l’activité physique cumulative à long terme est corrélée à une diminution du déclin cognitif. Bien que les données humaines ne puissent produire que des corrélations fiables, des études animales montrent de manière convaincante que l’exercice améliore véritablement la santé à long terme. Il reste l’une des interventions les plus solides pour ralentir le processus de vieillissement, servant de référence pour développer de nouvelles thérapies contre le vieillissement. Face au manque d’interventions pharmacologiques efficaces pour les patients atteints de démence, la modification des facteurs de risque associés à la démence est devenue un domaine de recherche crucial. Les preuves actuelles montrent que l’activité physique (AP) est l’une des mesures protectrices les plus prometteuses contre la démence toutes causes confondues, ainsi que contre la maladie d’Alzheimer, la démence vasculaire et la maladie de Parkinson. L’AP pourrait potentiellement réduire les risques de démence de 2 %. Avant l’apparition de la démence, un nombre croissant de recherches a montré de façon constante que des niveaux plus élevés d’AP sont associés à une meilleure fonction cognitive, un taux de déclin cognitif plus lent et un risque réduit d’altération cognitive. L’AP a été démontrée comme étant capable d’améliorer la réserve cognitive, c’est-à-dire la capacité du cerveau à s’adapter et à compenser face à des changements dus à l’âge ou à des pathologies sans développer d’altération cognitive. De plus, l’AP améliore le flux sanguin vers le cerveau, réduit l’inflammation, ce qui améliore le fonctionnement cérébral, et aide à maintenir la performance cognitive. Ces mécanismes suggèrent que l’AP joue non seulement un rôle critique dans le maintien de la santé cognitive, mais pourrait également avoir un effet préventif sur le déclin cognitif tout au long du processus de vieillissement. Bien que certaines preuves suggèrent qu’une augmentation de l’AP pourrait aider à retarder le déclin cognitif, des résultats d’un essai clinique randomisé n’ont rapporté aucune amélioration significative après une intervention de six mois. À notre connaissance, il existe encore un manque de preuves solides sur l’association entre l’engagement soutenu et à long terme dans l’AP et le déclin cognitif au fil du temps pour les personnes âgées. Ainsi, cette étude vise à combler cette lacune dans la littérature en examinant l’association longitudinale entre l’AP cumulative au fil du temps et le déclin cognitif subséquent chez des adultes cognitivement sains âgés de 50 ans et plus. Cette étude a inclus 13 450 participants cognitivement sains de l’étude sur la santé et la retraite, de 2004 à 2020, avec une durée de suivi moyenne de 11,06 ans. Une AP cumulative plus élevée était associée à un retard dans les déclins cognitifs globaux, la mémoire et les fonctions exécutives, et ces bénéfices protecteurs ont augmenté au cours des 16 années de l’étude. Un engagement plus long dans l’AP était associé à un déclin cognitif progressivement retardé. Nous concluons que l’engagement dans l’AP sur de longues périodes pourrait mieux maintenir la performance cognitive. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/long-term-physical-activity-correlates-with-slowed-cognitive-decline/

Les inhibiteurs de la transcriptase inverse nucléosidiques : un espoir dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer

Les inhibiteurs de la transcriptase inverse nucléosidiques (NRTIs) ont été initialement développés pour traiter l’infection par le VIH, en interférant avec la capacité du virus à se répliquer. Cependant, des recherches récentes ont mis en évidence des preuves épidémiologiques suggérant que cette classe de médicaments pourrait également ralentir l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs se concentrent sur la réduction de l’inflammation comme mécanisme principal, tout en considérant qu’il est plausible que cet effet soit dû à l’interférence des NRTIs dans les activités nuisibles des éléments transposables. Ces éléments, tels que les rétrotransposons, représentent en grande partie des restes génétiques d’anciennes infections virales et composent une fraction importante du génome. Bien que ces séquences soient réprimées pendant la jeunesse, elles deviennent actives avec l’âge et les changements épigénétiques qui l’accompagnent, entraînant des dommages mutationnels, des réponses immunitaires innées et d’autres préjudices. Pour explorer cette hypothèse, les chercheurs ont examiné 24 ans de données de patients issues de la base de données de la Veterans Health Administration des États-Unis, qui est principalement constituée d’hommes, ainsi que 14 ans de données de la base de données MarketScan, qui représente une population plus large. Ils ont identifié plus de 270 000 patients âgés d’au moins 50 ans prenant des médicaments pour le VIH ou l’hépatite B, excluant ceux ayant déjà reçu un diagnostic de la maladie d’Alzheimer. Après ajustement pour divers facteurs susceptibles d’influer sur les résultats, les chercheurs ont conclu que le risque réduit de développer la maladie d’Alzheimer parmi les patients sous NRTIs était significatif. Contrairement à d’autres types de médicaments antirétroviraux, les NRTIs ont montré un effet protecteur contre cette maladie neurodégénérative, ce qui incite les chercheurs à proposer des tests cliniques pour évaluer leur potentiel à prévenir l’Alzheimer. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/nucleoside-reverse-transcriptase-inhibitors-may-slow-the-development-of-alzheimers-disease/

L’impact potentiel des microplastiques sur la santé humaine : une étude préliminaire

L’évidence épidémiologique concernant l’exposition aux microplastiques et nanoplastiques et leur contribution aux maladies liées à l’âge est actuellement limitée. Bien que l’intérêt pour ce sujet soit croissant et que des études plus importantes soient à prévoir dans les deux prochaines décennies, les données disponibles demeurent insuffisantes comparées à celles sur la pollution de l’air. Les microplastiques, qui sont de petits fragments de plastique mesurant entre 1 nanomètre et 5 millimètres, proviennent de la dégradation de plus gros morceaux de plastique et sont présents dans nos chaînes alimentaires, notre eau potable et l’air que nous respirons. Une étude a examiné les associations entre la concentration de microplastiques dans les eaux côtières des États-Unis et la prévalence de certaines conditions de santé, telles que l’hypertension, le diabète et les AVC, entre 2015 et 2019. Les chercheurs ont utilisé des données de 555 zones de recensement et ont trouvé une corrélation positive entre la concentration de microplastiques et ces maladies. Cependant, il est essentiel de noter que cette corrélation ne prouve pas nécessairement un lien de causalité. Les résultats suggèrent qu’une concentration plus élevée de microplastiques pourrait être associée à une prévalence accrue de certaines maladies, tandis que le cancer ne montre pas de lien cohérent avec cette pollution. Les chercheurs soulignent la nécessité de mener davantage d’études pour établir clairement si les microplastiques causent réellement ces problèmes de santé ou si d’autres facteurs environnementaux ou sociaux pourraient jouer un rôle. Les résultats de cette recherche suscitent des préoccupations quant à la pollution par les microplastiques, mais des investigations plus approfondies sont nécessaires pour tirer des conclusions définitives. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/are-microplastics-contributing-to-age-related-conditions/

Impact des régimes à base de plantes sur la mortalité : une méta-analyse

Cette méta-analyse examine plusieurs études épidémiologiques qui ont utilisé un système de classification simple pour évaluer la qualité d’un régime alimentaire ainsi que son caractère végétalien, en se basant sur l’indice des régimes à base de plantes (PDI). Il est possible d’adopter un régime végétalien malsain, caractérisé par une consommation élevée de sucre et de grains transformés. Les résultats montrent que les individus suivant un régime plus végétalien ont une mortalité réduite, à condition que leur alimentation soit saine. Des débats existent concernant les mécanismes expliquant ce résultat, tels que les niveaux d’inflammation et un apport calorique et protéique modérément inférieur. L’adhésion à des régimes à base de plantes a été associée à une meilleure longévité en diminuant l’incidence et la gravité des maladies liées au mode de vie. Des études antérieures sur l’association entre les modèles alimentaires à base de plantes, évalués par les indices PDI, hPDI (indice de régime végétalien sain) et uPDI (indice de régime végétalien malsain), et le risque de mortalité, ont donné des résultats variés. Cette méta-analyse vise à résumer les preuves concernant cette association et à quantifier la relation dose-réponse potentielle à partir de toutes les études de cohorte disponibles. Au total, 11 études de cohorte éligibles (13 ensembles de données) ont été incluses dans cette analyse. Les participants dans le quintile supérieur des PDI et hPDI avaient un risque de mortalité global significativement réduit (ratio de risque combiné pour PDI = 0,85 ; ratio de risque combiné pour hPDI = 0,86) par rapport à ceux dans le quintile le plus bas. En revanche, le quintile le plus élevé de l’uPDI était lié à un risque accru de mortalité (ratio de risque combiné pour uPDI = 1,20). En conclusion, une plus grande adhésion aux modèles alimentaires PDI ou hPDI était associée à un risque de mortalité réduit, tandis que le modèle uPDI était positivement lié au risque de mortalité. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/02/mortality-effects-of-healthy-versus-unhealthy-plant-based-diets/