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Corrélations entre Intelligence et Longévité : Une Perspective Épidémiologique et Génétique

Les données épidémiologiques humaines mettent en évidence un réseau de corrélations entre l’intelligence, l’éducation, la richesse, les choix de mode de vie, le statut social et la longévité. Bien que ces corrélations soient relativement simples à découvrir, établir des relations causales s’avère beaucoup plus complexe, surtout en tenant compte des mécanismes biologiques possibles. Cependant, des recherches intéressantes suggèrent qu’il existe une contribution biologique à la corrélation entre intelligence et longévité. Il se peut que certaines variations naturelles entre les individus, en termes de robustesse physique ou de résilience aux dommages cellulaires et tissulaires liés à l’âge, puissent influencer à la fois l’intelligence et la longévité.

Un article récent souligne que la mesure de l’intelligence est un exercice délicat. Les débats sur les mérites des différentes approches appliquées aux humains ne font qu’ajouter à la complexité lorsque l’on tente de mesurer l’intelligence chez des espèces inférieures. Cet article contribue à la compréhension de la corrélation entre l’intelligence et la longévité chez les mouches, mais il est possible d’argumenter que l’évaluation utilisée ne mesure pas réellement l’intelligence, ou du moins pas d’une manière qui soit facilement comparable à celle utilisée chez les humains. Les mouches sont confrontées à un choix gauche ou droit dans un labyrinthe en T, avec de la nourriture dans une direction détectable par l’odorat. Les mouches qui se dirigent vers la nourriture sont-elles réellement plus intelligentes, ou cela mesure-t-il plutôt une motivation, une capacité olfactive ou un autre facteur ? Les résultats montrent que les mouches réussies vivent plus longtemps, ce qui indique qu’il existe une biologie intéressante liée à la robustesse de la fonction cellulaire, mais il n’est pas clair que l’intelligence y soit impliquée.

Des études épidémiologiques menées dans différentes populations et à différentes époques montrent de manière cohérente que l’intelligence élevée est positivement corrélée à la longévité. Le lien entre l’intelligence élevée et la longévité demeurait inconnu, soupçonné d’être une conséquence des différences socioéconomiques associées à l’intelligence dans la population humaine. Dans ce contexte, il a été rapporté que la stabilité génomique contribue à la fois à la durée de vie et à l’intelligence chez Drosophila melanogaster. L’intelligence des mouches génétiquement hétérogènes a été évaluée à l’aide d’un test de mémoire olfactive dans un labyrinthe en T, où les mouches se dirigeant vers la bonne direction étaient classées comme intelligentes (INT) et celles se dirigeant dans la mauvaise direction comme non-intelligentes (NINT). Les mouches INT mâles et femelles ont vécu 26,40 % et 21,35 % plus longtemps que leurs homologues NINT, respectivement, suggérant un lien génétique possible entre intelligence et longévité. L’élevage sélectif bidirectionnel basé sur l’intelligence a progressivement prolongé la durée de vie génération après génération chez les mouches INT, contrairement au modèle inversé chez les mouches NINT. Les mouches INT de la génération F12 ont vécu plus longtemps que les mouches NINT de la même génération, affichant une longévité accrue de 63,91 % pour les mâles et de 67,88 % pour les femelles, résultant d’un vieillissement plus lent. L’analyse du transcriptome complet a montré l’activation des gènes associés aux ribosomes et à l’autophagie chez les INT, ainsi que des voies liées à la stabilité génomique et à la réaction immunitaire chez les NINT. En particulier, la voie génétique associée à la stabilité génomique était la plus marquante, indiquant que la stabilité génomique contribue à la fois à la durée de vie et à l’intelligence chez D. melanogaster. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/revisiting-a-biological-basis-for-the-correlation-between-intelligence-and-longevity/

La Diminution des Taux de Démence chez les Générations Récemment Nées

La prévalence de la démence semble diminuer chez les personnes âgées d’aujourd’hui par rapport aux générations précédentes, malgré le vieillissement de la population. Une étude à grande échelle menée par l’Université du Queensland a examiné les taux de démence chez des cohortes nées à différentes époques. Les résultats montrent que les personnes nées plus récemment, par exemple entre 1939 et 1943, avaient des taux de démence significativement plus bas que celles nées entre 1890 et 1913. Bien que le nombre total de cas de démence augmente en raison d’une population vieillissante, les données indiquent une diminution statistiquement significative des cas chez les cohortes plus récentes. Ce déclin est particulièrement marqué chez les femmes, attribué à des facteurs environnementaux tels que l’amélioration des niveaux d’éducation, une meilleure santé cardiovasculaire et des modes de vie plus actifs. Cependant, des inquiétudes subsistent au sujet de l’augmentation des taux d’obésité et de pollution de l’air. Les résultats de cette étude soulignent l’importance de continuer à investir dans la santé publique pour maintenir ces tendances positives et lutter contre les risques associés à la démence. Malgré les avancées, il est essentiel de rester vigilant face aux défis émergents. Source : https://www.lifespan.io/news/younger-cohorts-show-less-dementia-at-the-same-age/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=younger-cohorts-show-less-dementia-at-the-same-age

Impact du Chronotype sur le Déclin Cognitif chez les Adultes Éduqués

Une analyse récente portant sur plus de 20 000 adultes d’âge moyen et plus âgés a montré une association entre un chronotype tardif, souvent appelé ‘hiboux de nuit’, et le déclin cognitif chez les personnes hautement éduquées. Le rythme circadien, un cycle naturel de 24 heures de sommeil et d’activité, est perturbé par des facteurs tels que le travail de nuit et le décalage horaire, contribuant ainsi à la neurodégénérescence. Le chronotype se réfère à la préférence naturelle d’une personne pour le moment du sommeil et de l’activité. Les ‘lève-tôt’ se réveillent et se couchent tôt, tandis que les ‘hiboux de nuit’ préfèrent rester éveillés tard dans la nuit. Cette étude a été menée auprès de 23 798 participants issus de l’étude de cohorte basée sur la population Lifelines, dans le nord des Pays-Bas, avec un âge médian de 49 ans. Les chercheurs ont évalué les chronotypes et les capacités cognitives des participants, en se concentrant sur la fluidité non verbale et le fonctionnement exécutif, au début de l’étude puis après un suivi de 10 ans. Le déclin cognitif a été mesuré par la différence entre les deux évaluations, produisant un score entre 0 et 175. Les résultats ont révélé une association entre un chronotype tardif et le déclin cognitif, mais pas pour les lève-tôt. L’hypothèse initiale de la relation U entre chronotype et santé cognitive a été infirmée. Les chercheurs ont constaté que seuls les niveaux d’éducation modéraient cette association, avec un impact négatif significatif sur le groupe à haut niveau d’éducation. Pour chaque heure d’augmentation du chronotype, la cognition a diminué de 0,80 points dans ce groupe, tandis que les groupes à éducation moyenne et faible n’ont montré qu’un effet borderline ou pas d’association. Le lien entre le niveau d’éducation et le déclin cognitif pourrait être lié aux types de travail effectués par les groupes, ceux ayant des emplois précoces étant plus susceptibles d’avoir un rythme de sommeil perturbé. Les chercheurs ont également examiné la qualité du sommeil et des comportements de santé, découvrant que la mauvaise qualité du sommeil et le statut de fumeur médiatisent partiellement l’association. Par ailleurs, la recherche aborde la question du décalage social, qui résulte d’un désalignement entre le chronotype d’une personne et ses activités quotidiennes. Les résultats soulignent que des études futures doivent explorer plus en profondeur les interactions entre chronotype et déclin cognitif, en tenant compte du décalage social. En conclusion, bien que des associations aient été trouvées, la complexité du sujet nécessite des recherches supplémentaires pour mieux comprendre la relation entre chronotype, qualité du sommeil et cognition. Source : https://www.lifespan.io/news/educated-night-owls-might-have-more-cognitive-decline-risk/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=educated-night-owls-might-have-more-cognitive-decline-risk

L’Argument Économique pour la Santé : Perspectives et Défis

Cette semaine, plus de 2 500 participants et plus de 175 intervenants se réunissent à Riyad, en Arabie Saoudite, pour le deuxième Sommet mondial sur la santé de la Hevolution Foundation. Cet événement explore les voies et les cadres nécessaires pour faire progresser l’écosystème de la santé. En trois ans, la Hevolution Foundation est devenue le plus grand bailleur de fonds philanthropique au monde dans le domaine de la biologie du vieillissement et des sciences émergentes de la santé, avec un engagement de plus de 400 millions de dollars. Le Sommet mondial sur la santé de la Hevolution Foundation aborde divers sujets, de la recherche aux technologies redéfinissant le domaine, en passant par le paysage d’investissement dans le secteur de la santé et les opportunités de financement. La fondation publiera également la deuxième édition de son rapport mondial sur la santé, qui examine l’état et les perspectives futures de la santé, en mettant en lumière les développements clés et les actions nécessaires pour propulser le domaine vers l’avant.

Dans une interview avec la Professeure Andrea Maier, une autorité reconnue dans le domaine de la santé, elle souligne que les gouvernements commencent à ressentir la pression d’un système de santé centré sur le soin des malades. Maier note que les dépenses de santé augmentent alors que la durée de vie en bonne santé de la population ne suit pas. Par exemple, à Singapour, 22 % de la population aura 65 ans ou plus dans cinq ans, ce qui entraîne une prévalence accrue des maladies. Par conséquent, il devient crucial d’adopter des soins axés sur la santé pour permettre aux individus âgés de contribuer à la société, notamment au travail.

Maier affirme que l’argument économique en faveur de la santé est de plus en plus entendu par les gouvernements, qui commencent à agir en conséquence. Cependant, il reste un long chemin avant que les soins de santé ne soient véritablement axés sur la santé, principalement en raison d’un manque de définition claire de ce qu’est la santé. Maier insiste sur l’importance de définir la santé et d’établir des diagnostics et des traitements basés sur des preuves scientifiques avant de démocratiser l’accès à ces soins, actuellement perçus comme un luxe. La question de l’accessibilité est donc complexe, car les traitements actuels sont souvent coûteux et non régulés, ce qui soulève des préoccupations quant à leur démocratisation.

Pour l’avenir, Maier prédit une courbe d’apprentissage significative au cours de la prochaine décennie pour améliorer les diagnostics et les interventions. L’éducation est essentielle pour établir la médecine de longévité saine, et il est nécessaire de former des professionnels de la santé capables d’appliquer ces connaissances dans la pratique clinique. En parallèle, des essais plus larges doivent être réalisés pour comparer les soins de santé traditionnels avec ceux axés sur la longévité saine et démontrer leur efficacité tant clinique qu’économique. Source : https://longevity.technology/news/the-argument-for-healthspan-is-an-economic-one/

Corrélations entre Espérance de Vie, Statut Socioéconomique et Vieillissement

Le texte explore les corrélations entre la santé, l’espérance de vie, les choix de mode de vie, et les liens complexes entre l’intelligence, la réussite éducative, la richesse et le statut social. Il est établi qu’un statut socioéconomique plus élevé et une plus grande intelligence sont associés à une espérance de vie plus longue. Cependant, il reste difficile de comprendre les causes et leur importance relative. La question se pose de savoir si des facteurs tels que l’obésité et l’exercice physique jouent un rôle prédominant, ou s’il existe des facteurs génétiques qui relient l’intelligence à la robustesse physique requise pour une longévité accrue. De plus, la richesse pourrait-elle offrir un meilleur accès à des soins médicaux qui influencent l’espérance de vie? Le texte aborde également la problématique de savoir si certains choix de vie ou facteurs de statut social accélèrent réellement le vieillissement dégénératif. Des recherches montrent que l’obésité peut en effet accélérer certains des mécanismes connus du vieillissement, comme l’accumulation de cellules sénescentes. En ce qui concerne le statut socioéconomique bas, il est plus difficile de théoriser un lien mécaniste direct avec l’espérance de vie et le rythme de vieillissement. Des études montrent que l’âge biologique progresse plus rapidement chez les personnes ayant un statut socioéconomique faible, mais les raisons de ce phénomène restent floues. En outre, les disparités de statut socioéconomique en matière de soins de santé sont bien documentées et ont des implications graves. Les personnes classées avec un statut socioéconomique inférieur ont une espérance de vie plus courte et un risque accru de souffrir de conditions chroniques liées à l’âge, telles que la douleur chronique. Cela est particulièrement pertinent dans le contexte de la douleur lombaire chronique, où les individus à faible statut socioéconomique présentent une intensité de douleur et une incapacité liée à la douleur plus marquées. Des preuves émergentes lient les résultats douloureux médiocres à des altérations épigénétiquement induites dans des voies impliquées dans la neuroinflammation, la dysrégulation hormonale, le fonctionnement immunitaire altéré, les charges allostatiques, et un mauvais contrôle métabolique. Ces voies biologiques majeures se chevauchent avec les processus qui régulent le vieillissement. Une étude a utilisé un logiciel appelé Dunedin Pace of Aging Calculated from the Epigenome pour évaluer le rythme du vieillissement biologique chez des adultes de 18 à 85 ans. Les résultats montrent que, en moyenne, le rythme de vieillissement biologique était 5 % plus rapide dans l’échantillon. De plus, les individus ayant un niveau d’éducation plus élevé avaient un rythme de vieillissement biologique significativement plus lent que ceux ayant un niveau d’éducation inférieur. Après ajustement pour le sexe et la race, le niveau de revenu des ménages était significativement corrélé avec le rythme de vieillissement biologique, l’intensité de la douleur, l’interférence de la douleur et la performance physique. Des analyses de médiation ont révélé que le rythme de vieillissement biologique médie la relation entre le niveau de revenu des ménages (mais pas l’éducation) et l’intensité de la douleur chronique lombaire, ainsi que l’interférence et la performance physique.