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Le UK Biobank franchit le cap des 100 000 scans : nouvelles perspectives sur le vieillissement et la détection précoce des maladies

Le UK Biobank a récemment atteint un jalon important avec la réalisation d’une étude d’imagerie multi-organes impliquant 100 000 participants. Ce projet, qui a débuté il y a plus de dix ans, a permis la collecte de plus d’un milliard d’images médicales, intégrant des données génomiques, des biomarqueurs sanguins, des informations sur le mode de vie et des dossiers cliniques. L’ambition du UK Biobank est de redéfinir la détection et la compréhension des maladies, ainsi que la possibilité de les prévenir. Les images détaillées du corps entier fournissent des informations sur l’âge biologique des organes et des scores de risque personnalisés, ouvrant la voie à des interventions préventives dans le domaine de la santé. Ces données ont déjà été utilisées dans plus de 1 300 publications scientifiques et ont conduit à des améliorations concrètes dans le diagnostic et le traitement des maladies, comme l’utilisation de l’imagerie cérébrale pour affiner le diagnostic de la démence. L’intégration des données d’imagerie avec les informations génétiques et de mode de vie permet une meilleure compréhension des mécanismes corporels et la détection des pathologies avant l’apparition des symptômes. De plus, des outils d’IA ont été développés pour prédire les pathologies à partir des données d’imagerie. Les résultats de ce projet indiquent que le vieillissement biologique peut être mesuré et surveillé, révélant des changements subtils dans la structure des organes liés à des facteurs de risque tels que la consommation d’alcool et l’inactivité physique. Le UK Biobank a également mis en place un modèle d’accès ouvert, facilitant la participation d’institutions à travers le monde. Avec un second phase en cours, le projet continue d’explorer les changements structurels et métaboliques au fil du temps, contribuant à un changement de paradigme dans la recherche sur la longévité, en passant d’une médecine réactive à une stratégie de santé publique proactive. Source : https://longevity.technology/news/largest-ever-human-imaging-study-completed/

Rôle de l’α-synuclein et des cellules T dans la détection précoce de la maladie de Parkinson

La protéine α-synuclein joue un rôle central dans la maladie de Parkinson, en se mal repliant et en se propageant d’un neurone à l’autre dans le système nerveux, provoquant ainsi la pathologie associée à cette maladie. Des études montrent que chez les patients atteints de Parkinson, les cellules T présentent une réactivité accrue envers l’α-synuclein, ce qui pourrait contribuer à l’inflammation et à la progression de la maladie. Fait intéressant, cette réactivité est mesurable avant même l’apparition des symptômes évidents de la maladie, ce qui soulève la possibilité d’un test sanguin permettant de détecter la maladie de Parkinson à ses stades les plus précoces. Les chercheurs ont également longtemps soupçonné un rôle du système immunitaire dans la progression de la maladie de Parkinson, notamment en raison de la fréquence accrue des cellules gliales activées et des cellules T infiltrantes dans la substantia nigra. Des données antérieures indiquent que les donneurs atteints de Parkinson présentent des réponses T cellulaires accrues envers PINK1 et l’α-synuclein, qui sont deux protéines associées aux corps de Lewy. La réactivité des cellules T envers l’α-synuclein est particulièrement marquée à l’approche de l’apparition de la maladie, suggérant que les cellules T autoreactives pourraient jouer un rôle dans la pathogenèse de la maladie de Parkinson. Cependant, on ignore si cette autoreactivité des cellules T est présente durant la phase prodromale de la maladie. Dans cette étude, les chercheurs ont examiné les réponses des cellules T envers PINK1 et l’α-synuclein chez des donneurs à haut risque de développer la maladie de Parkinson (maladie prodromale), en les comparant à des donneurs atteints de Parkinson et à des témoins sains. Ils ont constaté que la réactivité des cellules T envers ces deux autoantigènes était détectable chez les donneurs prodromaux à des niveaux comparables à ceux observés chez les individus diagnostiqués cliniquement. En accord avec l’incidence accrue de la maladie de Parkinson chez les hommes, les chercheurs ont également observé que les hommes atteints de Parkinson avaient une réactivité T cellulaire élevée par rapport aux témoins sains, tandis que chez les donneurs prodromaux, les hommes et les femmes présentaient tous deux des réponses T cellulaires élevées. Ces tendances divergentes dans la réactivité soulignent la nécessité d’études supplémentaires sur l’impact du sexe biologique sur la neuroinflammation et la progression de la maladie de Parkinson. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/06/t-cell-reactivity-as-an-early-marker-of-parkinsons-disease/

Progrès dans le diagnostic précoce des synucléinopathies par imagerie et tests sanguins

Les chercheurs ont récemment fait des progrès dans l’évaluation de la charge de l’α-synnucléine mal repliée dans le cerveau vivant grâce à l’imagerie par contraste. Cela pourrait offrir une méthode fiable pour diagnostiquer la maladie de Parkinson avant l’apparition des symptômes. Contrairement à l’imagerie des agrégats protéiques associés à la maladie d’Alzheimer, cette capacité n’est pas encore établie. Il est probable que les approches d’imagerie perdent en importance dans les années à venir, car des tests sanguins, moins coûteux, ont montré leur capacité à détecter les maladies neurodégénératives à leurs débuts. L’accumulation anormale de la protéine α-synnucléine est un élément pathologique clé de plusieurs conditions neurodégénératives, connues sous le nom de synucléinopathies, incluant la maladie de Parkinson, l’atrophie multisystémique et la démence à corps de Lewy. Jusqu’à récemment, la confirmation de la présence de ces agrégats protéiques nécessitait une examination post-mortem, limitant ainsi les capacités de diagnostic précoce et de suivi du traitement. Un article récent examine en détail les avancées récentes dans le développement de traceurs pour la tomographie par émission de positrons (PET), en mettant l’accent sur des candidats prometteurs ayant montré leur efficacité dans des contextes de laboratoire et cliniques. Les chercheurs soulignent des traceurs tels que [18F]F-0502B, [18F]C05-05 et [18F]ACI-12589, qui ont montré des résultats encourageants pour distinguer les patients atteints de synucléinopathies des témoins sains. Une avancée particulièrement significative a eu lieu lorsque [18F]C05-05 a réussi à visualiser des synucléinopathies chez dix patients répondant aux critères diagnostiques cliniques pour la maladie de Parkinson ou la démence à corps de Lewy. Ce traceur a montré une liaison accrue dans le mésencéphale, une zone communément affectée par les pathologies des corps de Lewy, et cette liaison a bien corrélé avec la gravité des symptômes moteurs. Malgré ces développements, plusieurs défis demeurent dans le développement de traceurs PET optimaux pour l’α-synnucléine. La distribution hétérogène et la conformation des agrégats d’α-synnucléine à travers différentes synucléinopathies, ainsi que la densité relativement faible de ces caractéristiques pathologiques, compliquent le développement d’agents d’imagerie universellement efficaces. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/towards-pet-scan-detection-of-%ce%b1-synuclein-for-early-diagnosis-of-parkinsons-disease/

Avancées des biomarqueurs fluides pour les maladies neurodégénératives

Les maladies neurodégénératives, telles que la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, la sclérose latérale amyotrophique (SLA) et la sclérose en plaques (SEP), se caractérisent par des mécanismes pathologiques variés, notamment l’accumulation de protéines mal repliées, le stress oxydatif, la neuroinflammation et des perturbations dans la signalisation neuronale. Par exemple, la maladie d’Alzheimer est principalement associée à la déposition de plaques d’amyloïde-beta (Aβ) et à l’hyperphosphorylation de la protéine tau, entraînant la formation de dégénérescences neurofibrillaires, tandis que la maladie de Parkinson se manifeste par l’accumulation d’alpha-synuclein agrégée formant des corps de Lewy. Malgré les variations pathologiques, ces maladies partagent des caractéristiques communes, telles que la perte progressive de neurones, un manque de traitements modifiant l’évolution de la maladie et la nécessité d’un diagnostic précoce pour atténuer la progression de la maladie. Actuellement, les outils de diagnostic tels que les évaluations cognitives et l’imagerie neuroanatomique (comme l’IRM et la TEP) sont largement utilisés, mais ils ne sont souvent valables que lorsque la maladie a atteint des stades avancés. Cela crée un besoin d’outils diagnostiques et pronostiques novateurs capables de détecter et de classifier ces maladies à leurs stades précliniques. Les biomarqueurs liquides, qui peuvent être obtenus à partir de fluides corporels comme le liquide céphalorachidien (LCR), le sang, la salive et l’urine, offrent un moyen non invasif et potentiellement plus sensible de détecter les maladies neurodégénératives. Les biomarqueurs sont des molécules qui pourraient refléter les changements pathologiques sous-jacents dans le corps, tels que le repliement anormal des protéines, les lésions neuronales et la neuroinflammation, parfois même avant l’apparition des symptômes cliniques. La détection précoce de ces changements grâce aux biomarqueurs liquides pourrait permettre l’essai opportun d’interventions susceptibles de ralentir ou de prévenir la progression de la maladie. Bien que le LCR ait été une source traditionnelle pour détecter les biomarqueurs des maladies neurodégénératives, son accès invasif limite son utilisation routinière dans la pratique clinique. Récemment, des avancées dans la recherche sur les biomarqueurs fluides se sont étendues au sang et à la salive, qui sont plus accessibles et moins invasifs. Les biomarqueurs sanguins ont suscité une attention particulière, car ils permettent des mesures répétées dans le temps et sont adaptés au dépistage à grande échelle. Les ratios Aβ42/40 dans le plasma, diverses espèces de p-tau et la chaîne légère de neurofilament (NfL) ont montré une promesse pour détecter la pathologie d’Alzheimer avec une précision comparable aux biomarqueurs du LCR. Dans la maladie de Parkinson, la détection de l’alpha-synuclein dans le sang a également démontré un potentiel diagnostique précoce. De plus, des niveaux élevés de NfL dans le sang et le LCR ont été observés dans la SLA et la SEP, en faisant un marqueur précieux pour les lésions neuroaxionales dans plusieurs maladies neurodégénératives. Les niveaux salivaires d’alpha-synuclein ont été étudiés comme un marqueur potentiel pour la maladie de Parkinson, tandis que les protéines Aβ42 et tau dans la salive montrent un potentiel pour le diagnostic d’Alzheimer. Bien que les concentrations de ces biomarqueurs soient plus faibles dans la salive comparativement au sang ou au LCR, les avancées dans la technologie de détection améliorent la sensibilité des biomarqueurs salivaires, en faisant un outil potentiel pour le dépistage à grande échelle. Les biomarqueurs urinaires sont également en cours d’investigation, avec des études préliminaires identifiant des changements dans les niveaux de protéines comme Aβ, tau et des marqueurs de stress oxydatif dans l’urine de patients atteints de maladies neurodégénératives. Bien que les biomarqueurs urinaires soient encore au stade de recherche précoce, ils offrent une autre méthode non invasive pour détecter les changements liés à la maladie, particulièrement dans les milieux cliniques à ressources limitées. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/reviewing-the-state-of-fluid-biomarker-assays-for-neurodegenerative-conditions/