Étiquette : cellules endothéliales

Les Réactions Différentielles de la Graisse Viscerale et Sous-Cutanée à l’Obésité

Les scientifiques ont découvert que la graisse viscérale, qui s’accumule autour des organes dans l’abdomen, et la graisse sous-cutanée, qui s’accumule sous la peau, réagissent différemment à l’obésité chez les souris mâles et les patients humains, et ont identifié un régulateur clé de ces processus. Des études épidémiologiques ont montré une corrélation plus forte entre la graisse viscérale et les dysfonctionnements métaboliques, les maladies et la mortalité. La recherche a également révélé que les tissus adipeux sont hautement vascularisés, jouant un rôle crucial dans la régulation du métabolisme énergétique. Une étude récente du Centre allemand de recherche cardiovasculaire (DZHK) a utilisé des outils avancés pour analyser le comportement des cellules endothéliales (CE) dans le tissu adipeux blanc (WAT) chez des souris nourries avec un régime normal ou un régime riche en graisses (HFD) pendant huit semaines. Les résultats ont montré une réduction significative de la densité des vaisseaux sanguins dans le WAT sous-cutané (sWAT) et le WAT viscéral (vWAT) en réponse au HFD, un phénomène connu sous le nom de raréfaction vasculaire. Grâce à une analyse de séquençage RNA à cellule unique, les chercheurs ont découvert un sous-ensemble unique de CE dans le sWAT caractérisé par des pores appelés « fenestrations ». Ces CE fenestrés étaient plus abondants dans le sWAT des souris maigres mais considérablement réduits chez les souris obèses. Le marqueur moléculaire de ces cellules, ITM2A, était également significativement régulé à la baisse dans les tissus de patients humains obèses par rapport aux individus maigres. Les auteurs suggèrent que ces CE fenestrés facilitent l’échange rapide et efficace de nutriments, d’hormones et de molécules de signalisation entre le tissu adipeux et la circulation sanguine. Leur perte pendant l’obésité pourrait donc nuire à la fonction métabolique saine du dépôt adipeux. L’étude a identifié le facteur de croissance endothélial vasculaire A (VEGFA) comme essentiel pour maintenir ces cellules spécialisées. Les niveaux de VEGFA étaient significativement réduits chez les souris obèses, mais cela ne se produisait que dans le sWAT et non dans le vWAT. De plus, il a été révélé que le HFD avait un effet dépendant du temps, avec une régulation temporaire à la hausse de VEGFA après quatre semaines, suggérant une réponse compensatoire éphémère. Pour prouver le rôle de VEGFA, les chercheurs ont bloqué systématiquement VEGFA chez des souris, ce qui a entraîné une réduction de la densité totale des vaisseaux sanguins et de la population spécifique de vaisseaux fenestrés dans le sWAT. Un modèle de perte de fonction du gène Vegfa a également montré une diminution significative des vaisseaux fenestrés. En revanche, une expérience de gain de fonction a révélé que des niveaux plus élevés de VEGFA entraînaient une densité vasculaire globale plus élevée. Les chercheurs ont noté que les CE du vWAT réagissaient différemment au HFD en suivant un programme d’augmentation vasculaire, alors que ceux du sWAT réagissaient en augmentant les facteurs liés à l’inflammation. Les résultats montrent que les changements vasculaires liés à l’obésité commencent plus tôt que prévu et varient considérablement en fonction de l’emplacement de la graisse. Ces découvertes pourraient fournir une base précieuse pour de futures thérapies visant à améliorer la fonction des vaisseaux sanguins dans le tissu adipeux et à prévenir des maladies secondaires telles que le diabète ou les crises cardiaques. Cependant, il est important de noter que l’étude a utilisé exclusivement des souris mâles et des tissus de patients humains mâles, ce qui limite sa généralisation en raison des différences biologiques connues entre les sexes dans le tissu adipeux. Source : https://www.lifespan.io/news/subcutaneous-and-visceral-fat-react-differently-to-obesity/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=subcutaneous-and-visceral-fat-react-differently-to-obesity

L’Influence des Microbes Intestinaux sur la Sénescence Endothéliale et la Santé Cardiovasculaire

Dans une étude récente impliquant des données provenant d’humains, de souris et d’expériences en culture cellulaire, les chercheurs ont démontré que les microbes intestinaux et leurs métabolites peuvent influencer de manière significative la sénescence des cellules endothéliales. Les cellules endothéliales, qui tapissent les surfaces internes des vaisseaux sanguins, jouent un rôle essentiel dans la santé cardiovasculaire. Cependant, le vieillissement entraîne la sénescence de ces cellules, ce qui est accompagné de divers changements cellulaires, contribuant ainsi au développement de maladies cardiovasculaires liées à l’âge. Les chercheurs ont examiné les mécanismes sous-jacents à cette sénescence, en se concentrant sur l’impact potentiel des métabolites dérivés du microbiote et du stress oxydatif. Ils ont analysé les métabolites plasmatiques chez des souris âgées et jeunes, constatant que les souris âgées présentaient des concentrations plus élevées d’acide phénylacétique (PAA) et de son sous-produit, le phénylacétylglutamine (PAGln). Ces métabolites sont interconnectés dans la voie métabolique partagée entre l’hôte et le microbiome. Les produits et composants de cette voie étaient plus élevés chez les souris âgées, avec une corrélation entre la présence de gènes microbien impliqués et les niveaux de PAA. Cette voie est cruciale pour les maladies cardiovasculaires, car des recherches antérieures ont établi des liens entre ces métabolites et divers événements cardiovasculaires. En analysant des données de la cohorte TwinsUK, les chercheurs ont observé des augmentations liées à l’âge de PAA et PAGln chez des participants plus âgés, ainsi qu’une enrichissement de bactéries du genre Clostridium. Ils ont également établi un lien entre ces niveaux accrus et une dysfonction endothéliale significative, des biomarqueurs de sénescence cellulaire et le phénotype sécrétoire associé à la sénescence (SASP) dans les cellules endothéliales aortiques des souris âgées. Pour tester l’effet de Clostridium sp. ASF356 et de son métabolite PAA sur la sénescence et la dysfonction endothéliale, les chercheurs ont colonisé des souris antibiotiques avec cette bactérie, entraînant une augmentation des niveaux de PAA et PAGln, ainsi que des signes de sénescence endothéliale. Un cocktail sénolytique a inversé certains marqueurs de sénescence, améliorant ainsi la fonction vasculaire. D’autres expériences ont montré que le PAA induisait des niveaux accrus de ROS, ce qui engendrait des modifications moléculaires entraînant une cascade de changements liés à la SASP. En outre, le traitement des cellules endothéliales avec l’acétate a eu des effets positifs, restituant la fonction endothéliale et exerçant un effet pro-angiogénique. Les résultats suggèrent que le microbiome et le PAA jouent des rôles clés dans le déclin vasculaire lié à l’âge, ouvrant la voie à des biomarqueurs potentiels et à des approches thérapeutiques pour réguler le vieillissement cardiovasculaire. Source : https://www.lifespan.io/news/how-gut-microbiota-impact-endothelial-cell-senescence/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=how-gut-microbiota-impact-endothelial-cell-senescence