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Effets de la Restriction Calorique sur le Vieillissement Ovarien et la Longévité Reproductive

La restriction calorique est reconnue pour ralentir le vieillissement chez les mammifères. Les améliorations à court terme du métabolisme sont relativement similaires parmi les espèces de mammifères, mais les mammifères à courte durée de vie montrent une extension de la durée de vie beaucoup plus importante en réponse à la restriction calorique par rapport aux mammifères à longue durée de vie comme les humains. La raison pour laquelle cela se produit reste à déterminer, mais il est possible que la réponse se trouve dans les détails encore incomplets de l’autophagie, qui évolue avec l’âge et varie entre les espèces. Des chercheurs ont démontré que les processus de maintenance cellulaire de l’autophagie sont essentiels pour que la restriction calorique entraîne un ralentissement du vieillissement, ce qui en fait un domaine de recherche prioritaire.

En ce qui concerne le vieillissement ovarien, celui-ci entraîne une diminution de la fertilité et de la fonction endocrine. Chez les souris, la restriction calorique permet de maintenir la fonction ovarienne. Une étude a été menée pour déterminer si la restriction calorique avait également un effet bénéfique sur la longévité reproductive chez les primates non humains (NHP). Des ovaires ont été prélevés chez des macaques rhésus jeunes (10-13 ans) et âgés (19-26 ans) suivant un régime de restriction calorique modérée ou un régime témoin pendant trois ans. Pour évaluer l’effet de la restriction calorique sur le nombre de follicules, ceux-ci ont été analysés dans des sections histologiques des animaux à travers les groupes expérimentaux : Jeune Témoin, Jeune CR, Vieux Témoin, Vieux CR (n = 4-8/groupe).

Dans les animaux témoins, une diminution dépendante de l’âge du nombre de follicules a été observée à tous les stades de follicules. Bien qu’aucun effet du régime sur le nombre total de follicules n’ait été constaté, la distribution des follicules dans le groupe Vieux CR ressemblait davantage à celle des jeunes animaux. Un sous-groupe d’animaux Vieux CR qui avaient encore des cycles, bien que de manière irrégulière, possédait plus de follicules primordiaux que les témoins. L’évaluation des matrices de collagène et d’acide hyaluronique a révélé que la restriction calorique atténuait les changements liés à l’âge dans le microenvironnement ovarien. En somme, la restriction calorique pourrait améliorer certains aspects de la longévité reproductive chez les NHP, mais le moment de cette intervention durant la durée de vie reproductive semble être critique. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/06/calorie-restriction-improves-measures-of-ovarian-aging-in-non-human-primates/

Effets Synergiques du Rapamycine et Tramétinib sur l’Extension de la Durée de Vie des Souris

Cette étude récente examine l’effet synergique de la combinaison du rapamycine et du tramétinib sur l’extension de la durée de vie des souris. Le rapamycine, utilisé initialement comme immunosuppresseur, est reconnu comme un puissant géroprotecteur qui a démontré une augmentation de l’espérance de vie médiane chez les souris dans des essais cliniques. Son mécanisme d’action repose sur l’inhibition de la voie mTOR, impliquée dans la régulation de la détection des nutriments, ce qui permet de rediriger les ressources du corps vers des processus de maintenance comme l’autophagie. L’étude rapporte que le tramétinib, un médicament anticancéreux, a également prolongé la durée de vie des souris, bien qu’à un degré moindre. Les résultats montrent que la combinaison des deux médicaments a produit des effets remarquables, augmentant la durée de vie médiane de 35% chez les femelles et de 27% chez les mâles, ainsi qu’augmentant la durée de vie maximale. De plus, le traitement combiné a amélioré divers résultats fonctionnels, y compris la santé cardiaque et la réduction de l’inflammation. Il a également été observé que la combinaison réduisait la prévalence des tumeurs dans le foie et la rate, suggérant que l’extension de la durée de vie pourrait être en partie attribuée à une réduction de la charge cancéreuse. Cependant, malgré ces avantages, de nombreux animaux traités sont restés sensibles au cancer. L’étude conclut que le tramétinib, en combinaison avec le rapamycine, pourrait être un candidat prometteur pour des essais cliniques en tant que géroprotecteur, bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour comprendre pleinement leur potentiel chez l’humain. Source : https://www.lifespan.io/news/a-drug-combo-increases-lifespan-in-mice-by-over-30/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=a-drug-combo-increases-lifespan-in-mice-by-over-30

L’impact de l’alimentation restreinte dans le temps sur la longévité et la santé intestinale des mouches

Les mouches, notamment Drosophila melanogaster, présentent un intérêt particulier dans l’étude de l’âge et de la santé intestinale. Leur processus de vieillissement semble fortement lié à la fonction intestinale, bien que leurs réponses à une réduction de l’apport nutritionnel diffèrent de celles d’autres espèces de laboratoire. Des recherches récentes se sont concentrées sur le microbiome intestinal et ses changements liés à l’âge, mais peu d’études ont été menées sur les mouches. Cela soulève des questions sur la pertinence des résultats obtenus chez ces insectes par rapport aux mammifères. L’alimentation restreinte dans le temps (TRF), qui implique des périodes de jeûne quotidien, a été associée à des avantages métaboliques, mais son impact à long terme reste flou. L’étude des effets d’un régime TRF de 16:8 sur la durée de vie, la reproduction, la santé intestinale et la composition du microbiote chez Drosophila a révélé que cette approche prolongeait significativement la durée de vie, même lorsqu’elle était appliquée uniquement au début de l’âge adulte, sans nuire à la fécondité des femelles. De plus, le TRF a favorisé l’homéostasie intestinale chez les mouches âgées en réduisant la prolifération des cellules souches intestinales et en améliorant l’intégrité de la barrière épithéliale. Il a également entraîné un changement dans la composition du microbiote, augmentant la prévalence des bactéries gram-négatives. Ces résultats suggèrent que même des interventions TRF à court terme peuvent avoir des bénéfices physiologiques à long terme. Les mécanismes sous-jacents pourraient inclure le reprogrammation métabolique ou une augmentation de l’autophagie. En somme, le TRF se révèle être une stratégie efficace et non invasive pour promouvoir une longévité saine sans effets indésirables significatifs sur d’autres aspects de la vie. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/time-restricted-feeding-improves-the-gut-microbiome-and-slows-aging-in-flies/

Avancées et Défis dans la Lutte Contre le Vieillissement et les Maladies Associées

Fight Aging! est une plateforme dédiée à la publication de nouvelles et de commentaires sur les avancées médicales visant à éradiquer les maladies liées à l’âge. Son fondateur, Reason, propose également des services de conseil stratégique pour les investisseurs intéressés par l’industrie de la longévité. Dans le cadre de cette mission, plusieurs articles traitent des mécanismes de l’âge et de leurs implications pour la santé. Parmi les sujets abordés, on trouve le vieillissement testiculaire, la régulation de l’autophagie par SQSTM1, et la compétition XPRIZE sur la longévité, qui encourage le développement de thérapies visant à améliorer la santé des personnes âgées. Les chercheurs explorent également le rôle des cellules T γδ dans l’élimination des cellules sénescentes, la relation complexe entre les éléments transposables et le vieillissement, ainsi que les effets de la perte auditive sur le déclin cognitif. D’autres articles abordent les implications de la protéine p53 sur la longévité, l’inflammation dans les maladies vasculaires cérébrales, et le potentiel des composés mimétiques de restriction en méthionine. L’utilisation de l’apprentissage automatique dans la polypharmacologie pour ralentir le vieillissement est également discutée, ainsi que les hypothèses sur la propagation synaptique et la vulnérabilité sélective dans les maladies neurodégénératives. Enfin, des approches innovantes pour prévenir l’agrégation de l’amyloïde-β et étudier les effets des acides produits par le microbiote intestinal sur l’endothélium vasculaire sont mises en lumière. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/fight-aging-newsletter-may-26th-2025/

Rôle du SQSTM1 (P62) dans le vieillissement cutané et la sénescence cellulaire

Le SQSTM1, également connu sous le nom de P62, est une protéine qui joue un rôle essentiel dans le processus d’autophagie, un mécanisme de réponse au stress crucial pour le recyclage des matériaux cellulaires. Cette protéine se lie à des structures marquées par une molécule d’ubiquitine, facilitant ainsi leur transport vers le lysosome, où elles sont dégradées. Un niveau insuffisant de SQSTM1 peut altérer l’autophagie, tandis qu’un excès de cette protéine peut en améliorer l’efficacité. Les recherches suggèrent que l’autophagie, par son influence sur le vieillissement cellulaire, est liée à des interventions qui ralentissent le processus de vieillissement, comme la restriction calorique. Cependant, ces effets sont généralement plus marqués chez les espèces à courte durée de vie que chez les espèces à longue durée de vie, y compris l’homme.

Dans un article récent, les chercheurs examinent la biochimie entourant le SQSTM1 et l’autophagie, en se concentrant notamment sur la sénescence cellulaire et le vieillissement de la peau. Les cellules sénescentes, qui s’accumulent dans les tissus vieillissants, génèrent des signaux inflammatoires nuisibles à la structure et à la fonction tissulaires. Une autophagie plus efficace pourrait aider à retarder l’entrée dans cet état sénescent, réduisant ainsi la charge de cellules sénescentes dans les tissus vieillissants, à condition que le système immunitaire soit suffisamment compétent pour éliminer ces cellules. Cependant, des essais cliniques restituant des preuves concluantes sur ce point restent à réaliser, même pour des médicaments bien établis comme le rapamycine.

Le SQSTM1 (p62) est également lié à la régulation de l’homéostasie protéique intracellulaire et joue un rôle crucial dans le contrôle du cycle cellulaire, la sénescence et le cancer. La déficience en p62 est associée à un raccourcissement de la durée de vie, à un stress oxydatif accru, ainsi qu’à des déficiences synaptiques et des troubles de la mémoire. En interagissant avec la protéine GATA4, p62 favorise la dégradation autophagique sélective, inhibant ainsi la sénescence cellulaire.

Dans le derme, les fibroblastes régulent l’expression du collagène et maintiennent l’intégrité de la peau. Cependant, les fibroblastes sénescents contribuent à l’amincissement du derme, à l’augmentation des rides et au relâchement de la peau. Les kératinocytes jouent également un rôle clé dans la formation de l’environnement microenvironnemental cutané sénescent, y compris le maintien de la jonction dermo-épidermique et la sécrétion de facteurs associés au phénotype sécrétoire de sénescence (SASP). Les kératinocytes sénescents montrent une enrichissement des composants SASP, y compris des cytokines pro-inflammatoires et des protéases, ce qui entraîne une diminution du potentiel régénératif cellulaire et tissulaire, contribuant ainsi à la progression du vieillissement cutané. Toutefois, les mécanismes précis par lesquels p62 régule les kératinocytes dans le vieillissement de la peau restent à élucider.

L’étude en question a pour but d’explorer la fonction de p62 et les mécanismes potentiels dans le vieillissement de la peau et la sénescence cellulaire. Les chercheurs ont identifié p62 comme un régulateur négatif dans le vieillissement cutané et les kératinocytes sénescents. L’expression de p62 étant réduite dans les cellules sénescentes et la peau vieillissante tant chez l’homme que chez la souris, la déplétion de p62 dans l’épiderme est positivement associée à un vieillissement accéléré et à l’initiation du SASP. Sur le plan mécanistique, p62 inhibe l’accumulation de USP7 lors de l’induction de la sénescence en orchestrant sa dégradation par des interactions de liaison spécifiques. Cette étude représente la première démonstration que p62 joue un rôle critique et régule des mécanismes spécifiques dans le vieillissement de la peau et la sénescence cellulaire. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/sqstm1-in-cellular-senescence-and-skin-aging/

Mise à jour des caractéristiques du vieillissement : Vers une médecine gérontologique de précision

L’équipe des Hallmarks of Aging a récemment publié une revue dans la revue Cell, proposant une mise à jour des caractéristiques du vieillissement. Initialement, neuf hallmarks du vieillissement avaient été identifiés en 2013. Dans cette mise à jour de 2023, trois hallmarks supplémentaires ont été ajoutés, portant le total à quatorze. Parmi ces ajouts, on trouve les modifications de la matrice extracellulaire, qui sont bien documentées, ainsi que l’isolement psychosocial, une cause et une conséquence de l’affaiblissement mental et physique lié à l’âge. Les auteurs soulignent que ces hallmarks sont souvent entrelacés, rendant leur utilisation comme biomarqueurs difficile. Par exemple, la restauration de l’autophagie peut avoir des effets en cascade sur la stabilité génomique, la fonction mitochondriale et l’inflammation. Ils proposent donc de considérer ces hallmarks comme des ‘points d’entrée’ pour des recherches multidimensionnelles sur le vieillissement.

En raison de cette complexité, l’équipe de recherche insiste sur l’importance d’une méthode d’évaluation basée sur les gènes, qui permettrait une évaluation plus précise et indépendante des voies moléculaires. Les gènes associés à l’âge peuvent être classés en gerogènes ou gerosuppresseurs, en fonction de leur impact sur le vieillissement. Des données massives sur les biomarqueurs pourraient être analysées par des systèmes d’intelligence artificielle, ce qui pourrait améliorer le diagnostic et l’évaluation des traitements existants. L’isolement localisé du vieillissement, où certains organes vieillissent plus rapidement que d’autres, ainsi que les ‘ageotypes’, ou signatures moléculaires du vieillissement, sont également des sujets de discussion pour une recherche future.

Pour appliquer ces connaissances en pratique clinique, les auteurs proposent une stratégie en trois volets. Premièrement, ils suggèrent une approche de biologie des systèmes utilisant des technologies -omiques pour orienter les traitements. Deuxièmement, ils préconisent d’identifier et de traiter les signes de vieillissement prématuré avant l’apparition de la pathologie clinique. Troisièmement, l’analyse des biomarqueurs devrait permettre de détecter les problèmes spécifiques, comme le cancer, de manière préventive. Bien que certaines de ces évaluations soient déjà courantes, elles sont souvent réalisées par des spécialistes sans approche systémique. Les auteurs insistent sur la nécessité de différencier leur approche des ‘cliniques de longévité’, souvent basées sur des thérapies non éprouvées.

Ils proposent également un cadre pour l’approbation par la FDA de cette approche, qui inclurait des groupes témoins recevant des soins standard comparés à des patients bénéficiant de traitements individualisés basés sur des données multi-omiques. Les critères d’évaluation seraient des différences quantifiables dans les biomarqueurs de vieillissement. Bien que coûteux, ce type d’essai est jugé nécessaire pour faire progresser le traitement du vieillissement. En résumé, cette revue propose un plan pour moderniser la médecine en intégrant les avancées technologiques afin d’étendre la durée de vie en bonne santé des patients. Source : https://www.lifespan.io/news/well-known-researchers-discuss-personalized-aging-treatments/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=well-known-researchers-discuss-personalized-aging-treatments

Le rôle du p62 dans la prévention de la sénescence des cellules cutanées

Les chercheurs ayant publié dans Aging Cell ont découvert une voie biochimique qui conduit les cellules cutanées à devenir sénescentes, ainsi qu’une cible potentielle pour des thérapies futures. Les fibroblastes dermiques, des cellules essentielles dans la recherche sur le vieillissement, jouent un rôle crucial dans le maintien de l’intégrité et du collagène de la peau. Lorsque ces cellules deviennent sénescentes, la peau se dégrade, devenant plus fine et relâchée. La recherche sur les facteurs fondamentaux impliqués dans la sénescence a montré des résultats prometteurs. Par exemple, la protéine p53, associée à la suppression des tumeurs, est un acteur clé dans la sénescence. Inhiber cette protéine a été trouvé utile pour réduire la sénescence, mais cela comporte des risques, car ces facteurs ont des fonctions critiques. Un autre facteur clé, USP7, est responsable de la maintenance des protéines. L’augmentation de la voie USP7/p300 accroît p53 et active un autre facteur de sénescence, p21. Les chercheurs ont alors identifié le sequestosome 1, ou p62, comme un facteur fondamental plus facilement ciblable. Le p62 est crucial dans tout le corps humain, et sa déplétion est liée à des problèmes neurologiques et à des stades précoces de la maladie d’Alzheimer. En utilisant un modèle murin qui ne produit pas de p62 dans les kératinocytes, les chercheurs ont constaté que la peau de ces souris vieillissait rapidement, devenant ridée et fine, avec des biomarqueurs inflammatoires augmentés. De plus, les fibroblastes et kératinocytes dépourvus de p62 devenaient sénescents rapidement sous l’effet des rayons UV. À l’inverse, les cellules qui surexprimaient p62 étaient beaucoup plus résistantes à la sénescence. Ces résultats suggèrent que l’augmentation de p62 pourrait ralentir la sénescence des cellules cutanées, maintenant ainsi une peau plus saine plus longtemps. Cependant, ces recherches sont encore à un stade précoce, et l’effet d’une augmentation systémique de p62 reste à déterminer. En résumé, les découvertes récentes mettent en lumière le potentiel du p62 comme cible pour des interventions thérapeutiques visant à retarder le vieillissement cutané. Source : https://www.lifespan.io/news/a-new-approach-to-treating-aging-skin/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=a-new-approach-to-treating-aging-skin

Le rôle du facteur de transcription EB dans la sénescence cellulaire et la survie des cellules stressées

Dans cet article publié dans Aging Cell, les chercheurs explorent le rôle du facteur de transcription EB (TFEB) dans la sénescence cellulaire, en mettant en lumière son interaction avec le mécanisme de l’autophagie et le fonctionnement des lysosomes. Ils soulignent que le TFEB, lorsqu’il est inactivé par la voie de signalisation mTOR, a un impact significatif sur la survie des cellules stressées. Lorsque mTOR est actif, TFEB est phosphorylé et devient inactif dans le cytosol, mais en cas de stress nutritionnel ou lorsque les lysosomes sont sollicités, TFEB est activé, modifiant ainsi le fonctionnement lysosomal. Les chercheurs ont observé que lors d’une phase de stress, induite chimiquement chez des fibroblastes dermiques humains, TFEB était localisé dans le noyau, ce qui indique son activation, tandis que mTOR était inactif. Une fois les cellules devenues sénescentes, TFEB était inactivé dans le cytosol. L’étude met également en avant le paradoxe de la signalisation de mTOR durant la sénescence : bien qu’il active des composants du phénotype sécrétoire associé à la sénescence (SASP), il est inactif en raison du stress, ce qui permet à TFEB de jouer un rôle protecteur. En expérimentant avec des cellules sur-exprimant TFEB, les chercheurs ont constaté que ces cellules avaient un taux de survie plus élevé face à la sénescence, bien qu’elles progressent tout de même vers cet état. Cela suggère que TFEB n’est pas directement responsable de la sénescence, mais qu’il est un mécanisme de survie cellulaire, permettant aux cellules de persister malgré le stress. Les implications de cette recherche pourraient mener à l’utilisation d’inhibiteurs de TFEB comme des agents pré-sénolytiques, pour cibler les cellules stressées et éviter qu’elles ne sécrètent des substances inflammatoires nuisibles. Source : https://www.lifespan.io/news/tfeb-lets-cells-live-long-enough-to-become-senescent/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=tfeb-lets-cells-live-long-enough-to-become-senescent

Les cellules sénescentes et leurs implications sur le vieillissement : Approches thérapeutiques et défis

Les cellules sénescentes s’accumulent avec l’âge dans les tissus du corps. Elles sont produites tout au long de la vie, principalement parce que les cellules somatiques atteignent la limite de Hayflick lors de leur réplication, mais aussi à cause de divers stress. Dans la jeunesse, les cellules sénescentes nouvellement créées sont rapidement éliminées par le système immunitaire. Cependant, cette capacité diminue avec l’âge, ce qui permet aux cellules sénescentes de persister. Bien qu’elles ne représentent qu’une petite fraction des cellules d’un tissu, les cellules sénescentes produisent de manière énergétique des signaux inflammatoires, connus sous le nom de phénotype sécrétoire associé à la sénescence (SASP). Ce signalement, lorsqu’il est maintenu dans le temps, cause des dommages qui perturbent le fonctionnement des cellules et des tissus, contribuant ainsi à des conditions liées à l’âge. Il existe plusieurs approches pour traiter le problème des cellules sénescentes. La première consiste à détruire sélectivement les cellules sénescentes par le biais de thérapies sénolytiques, qui sont les plus développées et offrent des résultats prometteurs. Dans des études sur des souris, ces thérapies ont montré une inversion rapide de certaines conditions liées à l’âge. La seconde approche vise à empêcher les cellules de devenir sénescentes, permettant ainsi au système immunitaire de réduire le fardeau des cellules sénescentes persistantes. Les thérapies qui augmentent l’autophagie, comme les inhibiteurs de mTOR, illustrent cette stratégie. La troisième approche consiste à interférer avec la capacité des cellules sénescentes à générer le SASP, ce qui est complexe en raison de la régulation variée du SASP et de ses composants. La modulation du SASP est une stratégie thérapeutique qui a suscité un intérêt croissant pour lutter contre les maladies liées à l’âge, la dégénérescence tissulaire et la progression du cancer. Bien que des études précliniques montrent des promesses, la traduction clinique est limitée en raison de la nature hétérogène et spécifique au contexte du SASP, ainsi que de son interaction complexe avec les voies immunitaires. Le SASP n’est pas uniforme, mais varie selon le type cellulaire, le déclencheur de sénescence, l’environnement tissulaire et la durée. Bien que des composants clés comme IL-6, IL-8 et CXCL1 soient couramment exprimés, d’autres, comme les microARN dérivés de vésicules extracellulaires, montrent une grande spécificité tissulaire. Cette diversité moléculaire complique la découverte de biomarqueurs et la conception de thérapies universelles. Les avancées en séquençage d’ARN à cellule unique et en transcriptomique spatiale ont amélioré notre compréhension de l’hétérogénéité du SASP, bien que des limitations techniques persistent. Les outils d’apprentissage automatique capables d’intégrer des ensembles de données multi-omiques pourraient aider à créer des approches personnalisées pour la modulation du SASP. Sur le plan thérapeutique, le SASP joue des rôles bénéfiques et nocifs selon le contexte. Un SASP aigu favorise la régénération, la cicatrisation et le développement embryonnaire, tandis qu’un SASP chronique contribue à l’inflammaging, à la fibrose et au cancer. Par exemple, les fibroblastes sénescents sécrètent des facteurs pro-angiogéniques, aidant à la réparation tout en facilitant la croissance tumorale et l’évasion immunitaire dans les tissus épithéliaux. La dysfonction mitochondriale, en particulier via la voie de détection de l’ADN cytosolique cGAS-STING, peut être à l’origine d’un SASP chronique et de l’inflammation associée, mais cibler les mitochondries soulève des inquiétudes quant aux effets à long terme sur l’intégrité métabolique. Le système immunitaire est à la fois influencé par et réactif au SASP. Un SASP précoce soutient le recrutement immunitaire grâce à des cytokines comme IL-6 et CXCL2, favorisant l’élimination des cellules sénescentes. Cependant, un SASP persistant peut entraîner une épuisement immunitaire et une inflammation chronique, supprimant les réponses anti-tumorales par des niveaux élevés d’IL-6 et de TGF-β. Les immunothérapies comme les inhibiteurs PD-1/PD-L1 montrent un succès partiel mais nécessitent une compréhension plus approfondie des dynamiques entre le SASP et le système immunitaire pour améliorer la cohérence et l’efficacité. La traduction des résultats précliniques en applications cliniques pose d’autres obstacles. Les modèles murins échouent souvent à reproduire la biologie de la sénescence humaine en raison des différences spécifiques aux espèces dans le SASP et les réponses immunitaires. Les plateformes émergentes telles que les systèmes d’organoïdes humanisés et les greffes de tissus âgés dérivés de patients offrent une meilleure fidélité, mais sont entravées par des méthodes d’induction inconsistantes et un manque de standardisation. Des cadres de recherche collaboratifs et des protocoles harmonisés seront essentiels pour obtenir des résultats cliniques reproductibles. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/suppression-of-the-senescence-associated-secretory-phenotype-as-a-basis-for-therapy/

Le Dysfonctionnement Mitochondrial et le Vieillissement Squelettique : Une Nouvelle Perspective

Une nouvelle étude de l’Université de Cologne a mis en lumière le lien entre le dysfonctionnement mitochondrial et le vieillissement prématuré du squelette. Les chercheurs ont démontré que des perturbations dans le métabolisme mitochondrial des chondrocytes, les cellules spécialisées du cartilage, entraînent une cascade de changements cellulaires qui aboutissent à la dégénération tissulaire. L’étude, publiée dans Science Advances, révèle que l’activité métabolique altérée dans les chondrocytes compense initialement le dysfonctionnement mitochondrial, mais perturbe à long terme des voies régulatrices clés, notamment la signalisation mTORC1, ce qui finit par réprimer l’autophagie et provoquer la mort cellulaire. Ces résultats s’inscrivent dans un contexte où la dysfonction mitochondriale est de plus en plus associée aux maladies liées à l’âge, telles que la sarcopénie et la fragilité. En ciblant la chaîne respiratoire mitochondriale chez des souris, les chercheurs ont pu suivre les effets en aval au sein du tissu cartilagineux et caractériser les réponses moléculaires qui conduisent au vieillissement squelettique précoce. La recherche souligne également l’importance de la santé mitochondriale pour maintenir l’intégrité tissulaire pendant le vieillissement, particulièrement dans les tissus avasculaires comme le cartilage. La découverte d’une augmentation du rapport NAD⁺/NADH, qui reflète le stress réducteur, a été identifiée comme un facteur contribuant à la mort cellulaire. De plus, la supplémentation avec un précurseur du NAD⁺, comme le NMN, a montré un potentiel pour rétablir l’équilibre métabolique et sauver la survie des chondrocytes. Cette recherche jette les bases de nouvelles stratégies de traitement visant à influencer la dégénérescence cartilagineuse et le vieillissement squelettique dans le contexte des troubles mitochondriaux à un stade précoce. Les implications thérapeutiques des résultats sont considérables, car elles pointent vers des cibles modifiables, notamment les voies de détection des nutriments et le métabolisme redox. Bien que l’étude ait utilisé le NMN, il se pourrait que d’autres précurseurs comme le nicotinamide riboside offrent des effets similaires, bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour évaluer leur impact thérapeutique. En somme, les résultats soulignent l’importance des interventions précoces pour soutenir le métabolisme mitochondrial, ce qui pourrait offrir des bénéfices significatifs pour l’intégrité squelettique et la longévité. Source : https://longevity.technology/news/mitochondria-metabolism-and-the-aging-skeleton/