Étiquette : auto-renouvellement

Cinq caractéristiques du vieillissement des cellules souches

Dans une revue publiée dans la revue Cell Stem Cell, un trio de réviseurs propose cinq caractéristiques spécifiques au vieillissement des cellules souches. Contrairement à une approche axée sur les molécules, cette classification met l’accent sur les caractéristiques physiques et le comportement général des cellules souches. Les marqueurs moléculaires du vieillissement, tels que l’instabilité génomique, les altérations épigénétiques et le dysfonctionnement mitochondrial, affectent toutes les cellules, et non seulement les cellules souches. Par conséquent, les auteurs souhaitent donner une compréhension globale du vieillissement des cellules souches en se concentrant sur leur fonction, leur survie et leur prolifération. Les cinq caractéristiques proposées sont : la quiescence, la propension à l’auto-renouvellement, les destins cellulaires, la résilience et l’hétérogénéité.

La quiescence, où la majorité des cellules souches ne se divisent pas activement, est essentielle pour leur fonction. Des quiescences trop profondes ou trop superficielles peuvent nuire à la régénération des tissus, comme observé dans les muscles et le cerveau. L’auto-renouvellement, une autre caractéristique, peut également être affecté par le vieillissement, entraînant soit une accumulation de cellules souches non fonctionnelles, soit une épuisement des cellules souches. Les relations entre les cellules souches et les cellules somatiques restent à explorer davantage.

Le vieillissement peut également altérer le destin cellulaire, où les cellules souches peuvent produire trop d’un type de cellule ou différencier en cellules indésirables, comme les cellules graisseuses au lieu des cellules de la moelle osseuse fonctionnelles. La résilience, la capacité des cellules à compenser les stress, diminue avec l’âge, rendant certaines cellules plus susceptibles à la mort cellulaire. Enfin, l’hétérogénéité des cellules souches augmente avec l’âge en raison de l’accumulation de mutations, mais elle diminue dans les âges avancés, avec seulement quelques clones survivants. Les auteurs soulignent que ces caractéristiques peuvent être utilisées comme guide pour comprendre le vieillissement et le rajeunissement, et que l’efficacité des interventions visant à inverser certains aspects du vieillissement des cellules souches peut être évaluée à travers leur impact sur ces caractéristiques. Source : https://www.lifespan.io/news/five-hallmarks-of-stem-cell-aging-proposed/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=five-hallmarks-of-stem-cell-aging-proposed

Impact du Vieillissement sur les Cellules Souches Hématopoïétiques et la Fonction Immunitaire

Les cellules souches hématopoïétiques (HSC) présentes dans la moelle osseuse jouent un rôle crucial dans la génération des globules rouges et des cellules immunitaires. Ces cellules immunitaires se divisent en deux grandes lignées : les lignées myéloïdes, qui sont associées au système immunitaire inné, et les lignées lymphoïdes, qui relèvent du système immunitaire adaptatif. Avec l’âge, il a été observé que la production de cellules myéloïdes devient plus favorisée par rapport à celle des cellules lymphoïdes, ce qui contribue à la dysfonction du système immunitaire des personnes âgées. Cette étude met en évidence un changement dans la signature des cellules hématopoïétiques lié à l’âge, favorisant la production de cellules myéloïdes. Cela pourrait représenter une première étape vers le ciblage de ces cellules hématopoïétiques dysfonctionnelles afin de restaurer une génération plus équilibrée des cellules immunitaires et d’améliorer ainsi la fonction immunitaire chez les individus âgés. Les HSC subissent des altérations phénotypiques et fonctionnelles significatives liées à l’âge. Bien que des technologies monocellulaires aient permis de mettre en lumière des changements de composition en lien avec le vieillissement, l’identification prospective des sous-ensembles de HSC associés à l’âge reste un défi. Cette étude a utilisé des souris porteuses du gène rapporteur Clusterin-GFP pour démontrer que l’expression de Clusterin marque fidèlement les HSC biaisées vers les lignées myéloïdes/plaquettes tout au long de la vie. L’expression de Clu-GFP permet de séparer un nouveau sous-ensemble de HSC associé à l’âge, qui chevauche mais se distingue de ceux identifiés précédemment par des anticorps ou des systèmes de rapporteurs des gènes signatures des HSC vieillissantes. Les HSC positives pour Clu (Clu+) émergent comme une minorité chez le fœtus mais augmentent progressivement avec l’âge. Ces cellules présentent une propension accrue à la différenciation myéloïde/plaquettes et favorisent l’auto-renouvellement par rapport à la différenciation en progéniteurs. En revanche, les HSC négatives pour Clu (Clu-) montrent une différenciation équilibrée entre lignées, prédominante dans le réservoir de HSC durant le développement mais devenant moins représentée avec l’âge. Les deux sous-ensembles conservent des capacités d’auto-renouvellement à long terme même chez les souris âgées, mais contribuent différemment à l’hématopoïèse. L’expansion prédominante des HSC Clu+ entraîne principalement les changements liés à l’âge observés dans le réservoir de HSC. En revanche, les HSC Clu- conservent des fonctionnalités juvéniles et des caractéristiques moléculaires jusqu’à un âge avancé. Par conséquent, les changements progressifs dans l’équilibre entre les sous-ensembles de HSC Clu+ et Clu- expliquent le vieillissement des HSC. Nos résultats établissent Clu comme un nouveau marqueur permettant d’identifier les changements liés à l’âge dans les HSC et offrent une nouvelle approche qui permet de suivre tout au long de la vie le processus de vieillissement des HSC. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/clusterin-expression-is-a-signature-of-age-related-hematopoietic-stem-cell-dysfunction/