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Lésion cérébrale traumatique et risque accru de maladie d’Alzheimer : le rôle de la vasculature cérébrale

Les survivants d’une lésion cérébrale traumatique (TBI) présentent un risque accru de développer la maladie d’Alzheimer en raison de changements spécifiques dans la vasculature du cerveau blessé. Ces modifications semblent accélérer la déposition d’amyloïde-β, soutenant l’hypothèse de la cascade amyloïde, qui postule que l’agrégation d’amyloïde-β constitue la pathologie fondamentale de la maladie d’Alzheimer. Les lésions cérébrales traumatiques entraînent souvent une régulation altérée du flux sanguin cérébral, résultant de changements pathologiques dans les cellules musculaires lisses vasculaires (VSMCs) des parois artérielles. Ces changements peuvent contribuer au développement de divers troubles neurodégénératifs, notamment ceux ressemblant à la maladie d’Alzheimer, qui incluent l’agrégation d’amyloïde-β. Malgré leur importance, les mécanismes physiopathologiques responsables de la dysfonction des VSMCs après une TBI ont été peu étudiés. Dans cette étude, il a été démontré que la TBI humaine aiguë entraîne des changements pathologiques précoces dans les artères leptomeningeales, associés à une diminution des marqueurs VSMC tels que NOTCH3 et l’actine musculaire lisse alpha (α-SMA). Ces changements ont coïncidé avec une augmentation de l’agrégation de peptides amyloïdes de longueur variable, y compris Aβ1-40/42, Aβ1-16, et le fragment dérivé de la β-sécrétase (βCTF) causé par un traitement altéré de la protéine précurseur amyloïde (APP) dans les VSMCs. L’agrégation des peptides Aβ1-40/42 a également été observée dans les artères leptomeningeales de jeunes patients ayant subi une TBI. Les changements pathologiques ont également inclus des niveaux plus élevés de β-sécrétase (BACE1) dans les artères leptomeningeales, probablement causés par une hypoxie et un stress oxydatif, comme le montrent des études in vitro sur des VSMCs humains. Il a été constaté que l’inhibition de BACE1 restaurait non seulement la signalisation de NOTCH3, mais normalisait également les niveaux d’ADAM10 in vitro. De plus, une étude sur des souris soumises à un modèle expérimental de TBI a montré une réduction de l’activité d’ADAM10 et une diminution de NOTCH3, accompagnées d’une augmentation des niveaux de βCTF (C99). Cette étude apporte des preuves de changements précoces post-traumatiques dans les VSMCs des artères leptomeningeales, qui peuvent contribuer à la dysfonction vasculaire et exacerber les mécanismes de blessure secondaire après une TBI. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/02/brain-injury-accelerates-later-amyloid-aggregation-to-increase-risk-of-alzheimers-disease/

Nouveaux Horizons dans le Traitement de la Maladie d’Alzheimer : L’Inhibition de la Neuroinflammation

La maladie d’Alzheimer est caractérisée par l’accumulation de plaques d’amyloïde-β et de filaments de tau dans le cerveau. Cependant, des recherches récentes mettent en évidence le rôle central de la neuroinflammation dans la progression de la maladie. Une étude publiée dans la revue Immunity par des chercheurs du Centre allemand pour les maladies neurodégénératives (DZNE) et de l’Université de Bonn explore comment le ciblage de l’inflammasome NLRP3, un régulateur clé de la réponse immunitaire, pourrait moduler la fonction métabolique et mitochondriale des microglies, améliorant ainsi leur capacité à éliminer les plaques d’amyloïde-β et à ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer. Les résultats suggèrent que la neuroinflammation n’est pas simplement une conséquence secondaire de l’accumulation d’amyloïde-β, mais qu’elle pourrait en réalité être un moteur de la pathologie de la maladie. De plus, la neuroinflammation semble apparaître précocement dans la progression de la maladie d’Alzheimer, potentiellement avant même la formation des plaques. Cela offre une cible prometteuse pour l’intervention thérapeutique. Moduler l’activité des microglies et les voies inflammatoires pourrait permettre de développer des traitements qui s’attaquent simultanément à plusieurs aspects de la maladie d’Alzheimer, surtout face au succès limité des traitements actuels qui se concentrent uniquement sur l’amyloïde-β ou le tau. L’idée de cibler la neuroinflammation pour la prévention plutôt que pour le simple traitement pourrait également ouvrir de nouvelles voies pour ralentir le déclin cognitif avant que des dommages irréversibles ne se produisent. L’étude souligne également que l’inhibition chronique de NLRP3 est nécessaire pour induire des changements métaboliques significatifs dans les microglies. Cette inhibition entraîne une réduction de la neuroinflammation et aide les microglies à éliminer les dépôts nocifs d’amyloïde-β, un processus connu sous le nom de phagocytose. Les chercheurs ont identifié le transporteur de glutamate Slc1a3 comme un médiateur clé de ces effets, les microglies avec une activité réduite de NLRP3 montrant une augmentation de leur potentiel de membrane mitochondriale, ce qui améliore leur capacité à phagocyter l’amyloïde-β. De plus, les mécanismes observés dans cette étude ont été constatés chez des espèces différentes, puisque des tissus cérébraux post-mortem de patients atteints de la maladie d’Alzheimer présentaient une activité NLRP3 élevée et des niveaux réduits de Slc1a3. Cela souligne un chemin potentiel pour le développement de thérapies ciblant NLRP3 qui pourraient être applicables chez l’homme. L’étude s’inscrit dans une tendance croissante suggérant que la maladie d’Alzheimer ne se résume pas uniquement à un problème d’amyloïde, mais qu’elle implique une combinaison de dysfonctionnements métaboliques, immunitaires et neurovasculaires. Les résultats identifient également des voies de signalisation auparavant inconnues influencées par NLRP3, notamment la façon dont NLRP3 régule l’utilisation des nutriments par les microglies et leur impact sur les gènes ayant un rôle majeur dans leur fonction. La possibilité de reprogrammer les microglies par des interventions métaboliques soulève de nouvelles questions sur la façon dont l’inflammation pourrait être ciblée dans d’autres maladies neurodégénératives, y compris la maladie de Parkinson et la démence frontotemporale. Avec plusieurs inhibiteurs de NLRP3 actuellement en essais cliniques, cette recherche fournit un soutien supplémentaire à l’idée que la modulation des réponses immunitaires pourrait former une approche multi-ciblée pour le traitement des maladies neurodégénératives. Bien que d’autres études soient nécessaires pour évaluer la sécurité et l’efficacité à long terme de ces interventions, le potentiel de déplacer la fonction des microglies d’un état pro-inflammatoire vers un phénotype protecteur et homéostatique représente une avenue importante pour la recherche future. Source : https://longevity.technology/news/reducing-neuroinflammation-may-provide-new-pathway-for-alzheimers-treatment/

Réévaluation de l’hypothèse de la cascade amyloïde dans la maladie d’Alzheimer et exploration de nouvelles thérapies

Depuis plusieurs décennies, les chercheurs tentent de comprendre l’hypothèse de la cascade amyloïde, qui soutient qu’une accumulation de protéines amyloïdes-β (Aβ) déclenche une série d’événements entraînant la neurodégénérescence et la démence. Malgré les avancées dans la compréhension des mutations menant à l’agrégation de l’Aβ, des incertitudes subsistent quant à l’assemblage des protéines Aβ neurotoxiques. De plus, les essais cliniques des traitements ciblant la protéine Aβ ou ses agrégats se sont révélés seulement modérément efficaces, ce qui incite à réévaluer le rôle de l’Aβ en tant que principal moteur du processus de la maladie d’Alzheimer.

Les thérapies immunitaires récentes, bien qu’efficaces pour éliminer la plupart des formes d’amyloïde du cerveau, produisent peu de bénéfices pour les patients aux stades avancés de la maladie d’Alzheimer. Cela pourrait indiquer que l’hypothèse de la cascade amyloïde doit être interprétée différemment, suggérant que l’amyloïde-β ne joue pas un rôle crucial dans la pathologie des stades avancés, mais qu’elle prépare le terrain pour la neuroinflammation et l’agrégation de la tau, qui sont les véritables mécanismes de destruction cérébrale.

Les résultats décevants des thérapies immunitaires techniques suscitent un intérêt croissant pour d’autres mécanismes au sein de la communauté de recherche, poursuivant une tendance née de la frustration face à la lente progression vers un nettoyage efficace de l’amyloïde. De nombreux programmes, hypothèses et cibles mécaniques sont en quête de soutien pour le développement de nouvelles thérapies potentielles, notamment en réinterprétant le rôle de la γ-sécrétase dans la production d’amyloïde-β comme élément clé de la progression de la maladie.

Un changement d’accent est également observé sur la production de l’Aβ, un processus appelé protéolyse, où une protéine précurseur, appelée protéine précurseur amyloïde (APP), est coupée par une enzyme appelée γ-sécrétase. Des mutations dans la γ-sécrétase empêchent son action efficace sur l’APP, entraînant une accumulation de formes intermédiaires de l’APP et de l’Aβ. Des études récentes ont montré que ces mutations augmentent la stabilité des complexes enzyme-substrat, suggérant que le processus protéolytique est entravé, ce qui pourrait déclencher la neurodégénérescence même en l’absence de production de protéine amyloïde-β.

Les chercheurs proposent que des activateurs de la γ-sécrétase capables de relancer la protéolyse arrêtée pourraient compléter les traitements ciblant d’autres voies associées à la maladie d’Alzheimer. Cette approche pourrait offrir une nouvelle voie prometteuse pour aborder la maladie, en mettant l’accent sur la nécessité de développer des thérapies qui s’attaquent à ces complexes enzymatiques stagnants. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/02/stalled-amyloid-%ce%b2-production-as-a-contributing-cause-of-alzheimers-disease/

Rôle des infections virales persistantes dans la maladie d’Alzheimer : état des lieux et perspectives de recherche

Une variété de données épidémiologiques suggèrent un rôle pour les infections virales persistantes dans le développement de la maladie d’Alzheimer, bien que cette affirmation soit contestée par des données contradictoires qui montrent l’absence de lien. La situation est donc complexe. Sur le plan mécaniste, les infections virales persistantes, telles que les herpesvirus, pourraient accélérer l’apparition de conditions neurodégénératives en provoquant une inflammation accrue, un plus grand nombre de microglies dysfonctionnelles dans le cerveau, et une augmentation de l’amyloïde-β, un peptide antimicrobien. Des chercheurs ont découvert que l’herpèsvirus pourrait favoriser l’agrégation de la protéine tau, caractéristique des stades avancés et plus dommageables de la maladie d’Alzheimer, ce qui complique encore l’état actuel des données sur les mécanismes et l’épidémiologie. Des protéines liées au HSV-1 ont été identifiées dans des échantillons de cerveau d’Alzheimer, avec une concentration plus élevée de protéines virales co-localisées avec des enchevêtrements de tau phosphorylé dans des régions cérébrales particulièrement vulnérables à la maladie. Des études sur des modèles miniatures de cerveaux humains en milieu de culture ont suggéré que l’infection par HSV-1 pourrait moduler les niveaux de protéine tau dans le cerveau et réguler sa fonction, offrant ainsi un mécanisme protecteur qui semble diminuer la mort des neurones humains post-infection. Bien que les mécanismes précis par lesquels HSV-1 influence la protéine tau et contribue à la maladie d’Alzheimer restent inconnus, les chercheurs prévoient d’explorer ces questions dans de futures recherches, en testant des stratégies thérapeutiques potentielles ciblant les protéines virales ou en ajustant la réponse immunitaire du cerveau. Ils envisagent également d’explorer si des mécanismes similaires sont impliqués dans d’autres maladies neurodégénératives, telles que la maladie de Parkinson et la sclérose latérale amyotrophique (ALS). Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/01/continued-discussion-of-herpesvirus-infection-as-a-contributing-cause-of-alzheimers-disease/