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Vulnérabilité accrue des souris âgées face à la pathologie d’Alzheimer induite par l’amyloïde-β

Cette étude met en lumière la vulnérabilité accrue des souris âgées face à la pathologie causée par l’introduction d’agrégats d’amyloïde-β dans le tissu cérébral, par rapport aux souris jeunes. Les agrégats d’amyloïde-β, qui se forment à la suite de la malformation de cette protéine, sont considérés comme un facteur clé dans le développement de la maladie d’Alzheimer. Alors que le vieillissement du système immunitaire pourrait être perçu comme un élément central de cette différence entre jeunes et vieux, il est également essentiel de considérer d’autres facteurs liés à l’âge. Le système immunitaire des souris âgées est à la fois plus inflammatoire et moins efficace, ce qui les rend plus susceptibles de présenter une réponse maladaptive face à l’introduction de molécules toxiques. L’étude a utilisé un modèle in vivo de la maladie d’Alzheimer en injectant des oligomères d’Aβ1-42 dans les hippocampes de souris âgées. Les résultats ont montré que les souris âgées présentaient des déficits significatifs en mémoire de travail, densité synaptique et neurogenèse, ainsi qu’une inflammation basale accrue. Après une lésion aiguë infligée à l’hippocampe, les souris âgées ont subi des déficits soutenus, y compris une fonction cognitive altérée, une neurogenèse et une densité synaptique encore plus réduites, ainsi qu’une activation microgliale et un stress mitochondrial accrus. En revanche, les souris jeunes n’ont montré que des effets aigus sans progression à long terme de la pathologie. Les résultats suggèrent que l’environnement cérébral vieillissant augmente la susceptibilité à des lésions aiguës par Aβ, créant ainsi des conditions favorables à la progression de la maladie d’Alzheimer. En conséquence, il est crucial de considérer les processus de vieillissement comme un facteur intégral dans le développement de la maladie. Cibler les mécanismes du vieillissement pourrait ouvrir de nouvelles voies pour la prévention et le traitement de la maladie d’Alzheimer ainsi que d’autres maladies neurodégénératives. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/the-aging-brain-is-more-vulnerable-to-amyloid-%ce%b2-toxicity/

Une nouvelle approche pour traiter les protéines amyloïdes mal repliées dans la maladie d’Alzheimer

Les chercheurs explorent une approche innovante pour piéger les protéines amyloïdes-β mal repliées avant qu’elles ne s’agrègent et n’interfèrent avec la biochimie du cerveau. En empêchant l’agrégation de ces protéines, celles-ci peuvent se décomposer ou être éliminées sans causer de dommages. Ce développement est particulièrement pertinent car il existe un besoin pressant de traitements alternatifs moins coûteux et plus sûrs aux immunothérapies anti-amyloïdes actuelles. Les amyloïdes-β jouent un rôle crucial dans l’évolution vers la maladie d’Alzheimer, rendant d’autant plus important de traiter cette condition à un stade précoce et de manière préventive dans une large population. Les coûts et les effets secondaires des thérapies actuelles ne sont pas adaptés à cette utilisation. La plupart des maladies neurodégénératives sont marquées par l’accumulation de protéines mal repliées dans le cerveau, entraînant une perte progressive de neurones. Pour résoudre ce problème, les chercheurs se sont tournés vers une classe de peptides amphiphiles contenant des chaînes modifiées d’acides aminés, déjà utilisés dans des médicaments bien connus. Le tréhalose, un sucre naturel présent dans les plantes et les insectes, est reconnu pour sa capacité à stabiliser les macromolécules biologiques, y compris les protéines. Dans les expériences, lorsqu’ils sont ajoutés à l’eau, les peptides amphiphiles s’assemblent en nanofibres recouvertes de tréhalose. Étonnamment, le tréhalose a eu un effet déstabilisant sur les nanofibres, ce qui a en fait eu un effet bénéfique en rendant ces assemblages moléculaires très réactifs. Les nanofibres se sont alors liées aux protéines amyloïdes-β, piégeant ainsi ces protéines dans des structures fibreuses stables. Cela signifie que les protéines amyloïdes-β, qui auraient formé des fibres amyloïdes nuisibles, sont désormais piégées et ne peuvent plus pénétrer les neurones pour les détruire. Ce mécanisme novateur pourrait représenter une solution efficace pour freiner la progression des maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer à un stade précoce, en opposition aux thérapies actuelles qui reposent sur la production d’anticorps contre les fibres amyloïdes bien formées. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/therapeutic-peptide-amphiphiles-prevent-misfolded-amyloid-%ce%b2-from-aggregating/

L’impact de l’agrégation des protéines sur les maladies neurodégénératives et les avancées thérapeutiques

Ce texte traite des protéines dans le corps qui peuvent se malplier et former des agrégats, ce qui nuit au fonctionnement normal des cellules. Ces agrégats peuvent causer des dommages directs ou induire une réponse inflammatoire néfaste. La recherche sur ces agrégats protéiques se concentre principalement sur le cerveau vieillissant et les maladies neurodégénératives, qui se caractérisent par la formation de divers types d’agrégats protéiques, tels que l’amyloïde-β, la protéine tau et l’α-synucléine. Un ajout récent à cette liste est la TDP-43, associée à une condition ressemblant à la maladie d’Alzheimer, appelée encéphalopathie liée à l’âge prédominante du TDP-43 (LATE). Les recherches montrent que l’agrégation de TDP-43 est courante chez les personnes âgées et souvent mal diagnostiquée comme maladie d’Alzheimer. Cette agrégation est également liée à la sclérose latérale amyotrophique (SLA) et potentiellement à d’autres conditions. Les formes d’agrégation protéique dans le cerveau vieillissant sont inévitables, et des pathologies évidentes se développent lorsque ces agrégats atteignent un certain seuil de dommages. Dans la SLA, les agrégats de protéines mal solubles, comprenant la TDP-43, s’accumulent dans les neurones moteurs, entraînant la perte de fonctionnalité et la mort cellulaire. Les chercheurs ont découvert qu’en exposant les cellules à un stress, la TDP-43 peut être libérée du noyau cellulaire dans le cytosol, où elle forme des granules de stress. Les granules de stress servent de protection temporaire pour les protéines, mais si la TDP-43 est mutée, ces granules persistent et causent des dommages. Une avancée récente a permis d’empêcher la TDP-43 de quitter le noyau en l’associant à une protéine appelée SUMO, dirigeant la TDP-43 vers des corps nucléaires qui aident à la dégradation des formes nocives. La recherche continue pour développer des candidats médicamenteux qui favorisent cette interaction. L’étude démontre également que l’attachement de SUMO2 à la TDP-43 permet de la compartimenter dans les corps nucléaires, limitant ainsi son agrégation en réponse au stress protéotoxique. L’exploitation de cette voie pourrait offrir une nouvelle approche thérapeutique pour contrer l’agrégation des protéines. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/a-possible-approach-to-the-development-of-therapies-targeting-tdp-43-aggregation/

Le rôle complexe des microglies dans la maladie d’Alzheimer

Les microglies sont des cellules immunitaires innées résidant dans le cerveau, similaires aux macrophages présents dans le reste du corps. Ces cellules présentent une diversité d’états et peuvent passer d’un état à un autre en fonction des circonstances. Les recherches se concentrent souvent sur l’état inflammatoire M1, capable de chasser et de détruire les pathogènes, en opposition à l’état anti-inflammatoire M2, qui est axé sur la régénération et le maintien des tissus. Cependant, cette dichotomie simplifie à l’excès un continuum d’états plus complexe, dont certains ne s’insèrent pas bien dans ces catégories. La compréhension des microglies est cruciale, notamment dans le contexte des maladies neurodégénératives, où un trop grand nombre de ces cellules devient inflammatoire et dysfonctionnelle en réponse à l’environnement tissulaire vieillissant du cerveau. Certaines microglies sont plus nuisibles que d’autres, et des tentatives pour ajuster broadement leur état peuvent ne pas être aussi bénéfiques qu’espéré. Il est suggéré que davantage d’états de microglies doivent être compris en détail et ciblés de manière distincte.

Dans le cas de la maladie d’Alzheimer (MA), le rôle des microglies reste complexe et dual. Cette revue vise à résumer les avancées récentes concernant le rôle des microglies dans la MA, en tenant compte des mécanismes d’activation de ces cellules, de leur effet sur le nettoyage de l’amyloïde-β (Aβ), de la pathologie tau et de l’impact des variations génétiques sur leurs fonctions. L’état fonctionnel des microglies, principales cellules immunitaires du système nerveux central, est bien plus complexe que la simple polarisation des phénotypes M1 et M2. Les études récentes ont montré que l’état des microglies dans la MA peut comprendre une grande variété de phénotypes différents jouant divers rôles à différentes étapes de la maladie et dans divers microenvironnements.

Au-delà des phénotypes M1 et M2 classiques, des conditions comme les microglies associées à la maladie (DAM) et les microglies réactives (RAM) ont des profils fonctionnels et moléculaires spécifiques dans la pathologie de la MA. Les microglies M1 sont activées par des facteurs pro-inflammatoires, libérant des cytokines pro-inflammatoires qui aggravent les réactions neuroinflammatoires et les lésions neuronales, tout en promouvant l’accumulation d’Aβ et l’hyperphosphorylation de la protéine tau. En revanche, les microglies M2, activées par des facteurs anti-inflammatoires, sécrètent des facteurs neurotrophiques qui favorisent la régénération. De plus, les DAM présentent des motifs d’expression génique distincts associés à la MA et jouent un rôle crucial dans l’élimination de l’Aβ et la modulation de la pathologie tau. Les variantes de TREM2 sont significativement associées à un risque accru de MA, et leur fonction physiologique est de permettre la formation de DAM, facilitant ainsi le nettoyage de l’Aβ. La pathologie tau augmente également de manière significative avec une fonction TREM2 déficiente ou une déficience microgliale, soulignant le rôle essentiel des DAM dans la prévention de la propagation de tau. En somme, les phénotypes des microglies dans la MA vont au-delà des simples M1 et M2, englobant des phénotypes plus évolués tels que les DAM. Chaque état remplit des fonctions correspondantes à différentes étapes de la maladie et dans divers microenvironnements, et des recherches futures devront explorer les mécanismes moléculaires et les différences fonctionnelles entre ces états pour élucider le rôle multifonctionnel des microglies dans la MA. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/microglia-in-neurodegenerative-conditions-more-complex-than-simply-a-double-edged-sword/

Les Dysfonctionnements Cérébraux Liés à l’Âge et le Rôle du CD2AP dans la Maladie d’Alzheimer

L’étude des dysfonctionnements cérébraux liés à l’âge est un domaine complexe et encore largement incompris. Bien que le vieillissement soit provoqué par des processus de dégradation relativement simples, le cerveau est un organe très complexe, ce qui signifie que même de petites dysfonctions peuvent entraîner une série de conséquences interconnectées. De nombreuses recherches se concentrent sur des protéines spécifiques, comme le CD2AP, et leurs interactions dans le cerveau. Les mécanismes spécifiques aux maladies sont généralement vrais, mais il est souvent difficile de comprendre leur contribution à la pathologie globale et leur utilité comme cibles thérapeutiques. Le CD2AP, identifié comme associé à la maladie d’Alzheimer, suscite un intérêt croissant. Selon les données d’expression génique, CD2AP est exprimé à de faibles niveaux dans les neurones, mais est enrichi dans des régions cérébrales hautement plastiques telles que l’hippocampe, le cortex et le cervelet. L’absence de CD2AP dans les neurones a été liée à des dommages synaptiques. De plus, il a été observé que CD2AP est exprimé à des niveaux plus élevés dans les microglies que dans les neurones et qu’il régule l’activation des microglies en réponse à la toxicité de l’amyloïde-β. CD2AP joue un rôle essentiel dans le transport et la dégradation des protéines intracellulaires, le trafic des vésicules, la signalisation cellulaire et le remodelage du cytosquelette. En tant que facteur de risque pour la maladie d’Alzheimer, des anomalies dans CD2AP pourraient contribuer à la pathogenèse de cette maladie par divers mécanismes, tels que l’influence sur le transport et le traitement de la protéine précurseur de l’amyloïde (APP), la participation à la neurotoxicité médiée par la protéine Tau, la perturbation de la fonction synaptique et de la libération des vésicules, la modulation de l’activation des microglies et la compromission de l’intégrité de la barrière hémato-encéphalique. Les mécanismes moléculaires spécifiques par lesquels CD2AP participe à ces processus restent cependant à élucider complètement. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/03/cd2ap-in-alzheimers-disease/

Évaluation des immunothérapies dans le traitement de la maladie d’Alzheimer : bénéfices limités et implications pour les patients

Des données humaines récentes permettent aux chercheurs de tirer des conclusions sur l’effet des immunothérapies visant à éliminer l’amyloïde-β du cerveau sur la maladie d’Alzheimer. Bien que ces traitements montrent des résultats, l’ampleur de leur effet est bien inférieure à l’espoir d’un renversement de la maladie. En fait, l’agrégation de l’amyloïde-β pourrait ne pas être le mécanisme pathologique le plus important aux stades avancés de la maladie. Il se peut qu’elle soit un mécanisme initial crucial qui ouvre la voie à d’autres dysfonctionnements, comme l’agrégation de tau et la neuroinflammation. Il faudra de nombreuses années pour rassembler suffisamment de données afin de déterminer si ces immunothérapies anti-amyloïdes peuvent prévenir la maladie d’Alzheimer de manière significative. Les patients atteints de la maladie d’Alzheimer et leurs familles se heurtent à la difficile question de savoir s’ils doivent suivre un traitement qui ne les améliorera pas et qui ne freinera même pas leur déclin cognitif. Au mieux, des traitements comme le lecanemab ou le donanemab pourraient ralentir le déclin cognitif inévitable. De plus, ces traitements sont coûteux, nécessitent des perfusions bihebdomadaires ou mensuelles, et comportent des risques tels que des hémorragies cérébrales et un gonflement du cerveau, qui sont généralement légers et temporaires, mais peuvent dans de rares cas être mortels. Cependant, même si les bénéfices sont limités, ils peuvent être précieux pour les patients et leurs familles. Deux points critiques marquent la transition entre indépendance et dépendance : le premier est lorsque la personne ne peut plus vivre de manière autonome en raison de l’incapacité à gérer les tâches quotidiennes ; le deuxième est lorsque la personne a besoin d’aide pour des soins corporels. Les chercheurs ont estimé combien de temps les personnes pourraient s’attendre à vivre de manière autonome sans traitement, en analysant les expériences de 282 participants. Les résultats montrent qu’une personne avec des symptômes très légers pourrait vivre de manière autonome pendant 29 mois sans traitement, 39 mois avec lecanemab, et 37 mois avec donanemab. Pour ceux avec des symptômes légers, la mesure la plus pertinente est la durée pendant laquelle ils pourraient gérer leur auto-soin. Les chercheurs estiment qu’une personne à ce stade pourrait s’attendre à gérer son auto-soin de manière autonome pendant 26 mois avec lecanemab et 19 mois avec donanemab. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/02/a-more-favorable-way-of-looking-at-the-modest-effects-of-amyloid-clearing-immunotherapies-in-alzheimers-patients/

Lésion cérébrale traumatique et risque accru de maladie d’Alzheimer : le rôle de la vasculature cérébrale

Les survivants d’une lésion cérébrale traumatique (TBI) présentent un risque accru de développer la maladie d’Alzheimer en raison de changements spécifiques dans la vasculature du cerveau blessé. Ces modifications semblent accélérer la déposition d’amyloïde-β, soutenant l’hypothèse de la cascade amyloïde, qui postule que l’agrégation d’amyloïde-β constitue la pathologie fondamentale de la maladie d’Alzheimer. Les lésions cérébrales traumatiques entraînent souvent une régulation altérée du flux sanguin cérébral, résultant de changements pathologiques dans les cellules musculaires lisses vasculaires (VSMCs) des parois artérielles. Ces changements peuvent contribuer au développement de divers troubles neurodégénératifs, notamment ceux ressemblant à la maladie d’Alzheimer, qui incluent l’agrégation d’amyloïde-β. Malgré leur importance, les mécanismes physiopathologiques responsables de la dysfonction des VSMCs après une TBI ont été peu étudiés. Dans cette étude, il a été démontré que la TBI humaine aiguë entraîne des changements pathologiques précoces dans les artères leptomeningeales, associés à une diminution des marqueurs VSMC tels que NOTCH3 et l’actine musculaire lisse alpha (α-SMA). Ces changements ont coïncidé avec une augmentation de l’agrégation de peptides amyloïdes de longueur variable, y compris Aβ1-40/42, Aβ1-16, et le fragment dérivé de la β-sécrétase (βCTF) causé par un traitement altéré de la protéine précurseur amyloïde (APP) dans les VSMCs. L’agrégation des peptides Aβ1-40/42 a également été observée dans les artères leptomeningeales de jeunes patients ayant subi une TBI. Les changements pathologiques ont également inclus des niveaux plus élevés de β-sécrétase (BACE1) dans les artères leptomeningeales, probablement causés par une hypoxie et un stress oxydatif, comme le montrent des études in vitro sur des VSMCs humains. Il a été constaté que l’inhibition de BACE1 restaurait non seulement la signalisation de NOTCH3, mais normalisait également les niveaux d’ADAM10 in vitro. De plus, une étude sur des souris soumises à un modèle expérimental de TBI a montré une réduction de l’activité d’ADAM10 et une diminution de NOTCH3, accompagnées d’une augmentation des niveaux de βCTF (C99). Cette étude apporte des preuves de changements précoces post-traumatiques dans les VSMCs des artères leptomeningeales, qui peuvent contribuer à la dysfonction vasculaire et exacerber les mécanismes de blessure secondaire après une TBI. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/02/brain-injury-accelerates-later-amyloid-aggregation-to-increase-risk-of-alzheimers-disease/

Nouveaux Horizons dans le Traitement de la Maladie d’Alzheimer : L’Inhibition de la Neuroinflammation

La maladie d’Alzheimer est caractérisée par l’accumulation de plaques d’amyloïde-β et de filaments de tau dans le cerveau. Cependant, des recherches récentes mettent en évidence le rôle central de la neuroinflammation dans la progression de la maladie. Une étude publiée dans la revue Immunity par des chercheurs du Centre allemand pour les maladies neurodégénératives (DZNE) et de l’Université de Bonn explore comment le ciblage de l’inflammasome NLRP3, un régulateur clé de la réponse immunitaire, pourrait moduler la fonction métabolique et mitochondriale des microglies, améliorant ainsi leur capacité à éliminer les plaques d’amyloïde-β et à ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer. Les résultats suggèrent que la neuroinflammation n’est pas simplement une conséquence secondaire de l’accumulation d’amyloïde-β, mais qu’elle pourrait en réalité être un moteur de la pathologie de la maladie. De plus, la neuroinflammation semble apparaître précocement dans la progression de la maladie d’Alzheimer, potentiellement avant même la formation des plaques. Cela offre une cible prometteuse pour l’intervention thérapeutique. Moduler l’activité des microglies et les voies inflammatoires pourrait permettre de développer des traitements qui s’attaquent simultanément à plusieurs aspects de la maladie d’Alzheimer, surtout face au succès limité des traitements actuels qui se concentrent uniquement sur l’amyloïde-β ou le tau. L’idée de cibler la neuroinflammation pour la prévention plutôt que pour le simple traitement pourrait également ouvrir de nouvelles voies pour ralentir le déclin cognitif avant que des dommages irréversibles ne se produisent. L’étude souligne également que l’inhibition chronique de NLRP3 est nécessaire pour induire des changements métaboliques significatifs dans les microglies. Cette inhibition entraîne une réduction de la neuroinflammation et aide les microglies à éliminer les dépôts nocifs d’amyloïde-β, un processus connu sous le nom de phagocytose. Les chercheurs ont identifié le transporteur de glutamate Slc1a3 comme un médiateur clé de ces effets, les microglies avec une activité réduite de NLRP3 montrant une augmentation de leur potentiel de membrane mitochondriale, ce qui améliore leur capacité à phagocyter l’amyloïde-β. De plus, les mécanismes observés dans cette étude ont été constatés chez des espèces différentes, puisque des tissus cérébraux post-mortem de patients atteints de la maladie d’Alzheimer présentaient une activité NLRP3 élevée et des niveaux réduits de Slc1a3. Cela souligne un chemin potentiel pour le développement de thérapies ciblant NLRP3 qui pourraient être applicables chez l’homme. L’étude s’inscrit dans une tendance croissante suggérant que la maladie d’Alzheimer ne se résume pas uniquement à un problème d’amyloïde, mais qu’elle implique une combinaison de dysfonctionnements métaboliques, immunitaires et neurovasculaires. Les résultats identifient également des voies de signalisation auparavant inconnues influencées par NLRP3, notamment la façon dont NLRP3 régule l’utilisation des nutriments par les microglies et leur impact sur les gènes ayant un rôle majeur dans leur fonction. La possibilité de reprogrammer les microglies par des interventions métaboliques soulève de nouvelles questions sur la façon dont l’inflammation pourrait être ciblée dans d’autres maladies neurodégénératives, y compris la maladie de Parkinson et la démence frontotemporale. Avec plusieurs inhibiteurs de NLRP3 actuellement en essais cliniques, cette recherche fournit un soutien supplémentaire à l’idée que la modulation des réponses immunitaires pourrait former une approche multi-ciblée pour le traitement des maladies neurodégénératives. Bien que d’autres études soient nécessaires pour évaluer la sécurité et l’efficacité à long terme de ces interventions, le potentiel de déplacer la fonction des microglies d’un état pro-inflammatoire vers un phénotype protecteur et homéostatique représente une avenue importante pour la recherche future. Source : https://longevity.technology/news/reducing-neuroinflammation-may-provide-new-pathway-for-alzheimers-treatment/

Réévaluation de l’hypothèse de la cascade amyloïde dans la maladie d’Alzheimer et exploration de nouvelles thérapies

Depuis plusieurs décennies, les chercheurs tentent de comprendre l’hypothèse de la cascade amyloïde, qui soutient qu’une accumulation de protéines amyloïdes-β (Aβ) déclenche une série d’événements entraînant la neurodégénérescence et la démence. Malgré les avancées dans la compréhension des mutations menant à l’agrégation de l’Aβ, des incertitudes subsistent quant à l’assemblage des protéines Aβ neurotoxiques. De plus, les essais cliniques des traitements ciblant la protéine Aβ ou ses agrégats se sont révélés seulement modérément efficaces, ce qui incite à réévaluer le rôle de l’Aβ en tant que principal moteur du processus de la maladie d’Alzheimer.

Les thérapies immunitaires récentes, bien qu’efficaces pour éliminer la plupart des formes d’amyloïde du cerveau, produisent peu de bénéfices pour les patients aux stades avancés de la maladie d’Alzheimer. Cela pourrait indiquer que l’hypothèse de la cascade amyloïde doit être interprétée différemment, suggérant que l’amyloïde-β ne joue pas un rôle crucial dans la pathologie des stades avancés, mais qu’elle prépare le terrain pour la neuroinflammation et l’agrégation de la tau, qui sont les véritables mécanismes de destruction cérébrale.

Les résultats décevants des thérapies immunitaires techniques suscitent un intérêt croissant pour d’autres mécanismes au sein de la communauté de recherche, poursuivant une tendance née de la frustration face à la lente progression vers un nettoyage efficace de l’amyloïde. De nombreux programmes, hypothèses et cibles mécaniques sont en quête de soutien pour le développement de nouvelles thérapies potentielles, notamment en réinterprétant le rôle de la γ-sécrétase dans la production d’amyloïde-β comme élément clé de la progression de la maladie.

Un changement d’accent est également observé sur la production de l’Aβ, un processus appelé protéolyse, où une protéine précurseur, appelée protéine précurseur amyloïde (APP), est coupée par une enzyme appelée γ-sécrétase. Des mutations dans la γ-sécrétase empêchent son action efficace sur l’APP, entraînant une accumulation de formes intermédiaires de l’APP et de l’Aβ. Des études récentes ont montré que ces mutations augmentent la stabilité des complexes enzyme-substrat, suggérant que le processus protéolytique est entravé, ce qui pourrait déclencher la neurodégénérescence même en l’absence de production de protéine amyloïde-β.

Les chercheurs proposent que des activateurs de la γ-sécrétase capables de relancer la protéolyse arrêtée pourraient compléter les traitements ciblant d’autres voies associées à la maladie d’Alzheimer. Cette approche pourrait offrir une nouvelle voie prometteuse pour aborder la maladie, en mettant l’accent sur la nécessité de développer des thérapies qui s’attaquent à ces complexes enzymatiques stagnants. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/02/stalled-amyloid-%ce%b2-production-as-a-contributing-cause-of-alzheimers-disease/

Rôle des infections virales persistantes dans la maladie d’Alzheimer : état des lieux et perspectives de recherche

Une variété de données épidémiologiques suggèrent un rôle pour les infections virales persistantes dans le développement de la maladie d’Alzheimer, bien que cette affirmation soit contestée par des données contradictoires qui montrent l’absence de lien. La situation est donc complexe. Sur le plan mécaniste, les infections virales persistantes, telles que les herpesvirus, pourraient accélérer l’apparition de conditions neurodégénératives en provoquant une inflammation accrue, un plus grand nombre de microglies dysfonctionnelles dans le cerveau, et une augmentation de l’amyloïde-β, un peptide antimicrobien. Des chercheurs ont découvert que l’herpèsvirus pourrait favoriser l’agrégation de la protéine tau, caractéristique des stades avancés et plus dommageables de la maladie d’Alzheimer, ce qui complique encore l’état actuel des données sur les mécanismes et l’épidémiologie. Des protéines liées au HSV-1 ont été identifiées dans des échantillons de cerveau d’Alzheimer, avec une concentration plus élevée de protéines virales co-localisées avec des enchevêtrements de tau phosphorylé dans des régions cérébrales particulièrement vulnérables à la maladie. Des études sur des modèles miniatures de cerveaux humains en milieu de culture ont suggéré que l’infection par HSV-1 pourrait moduler les niveaux de protéine tau dans le cerveau et réguler sa fonction, offrant ainsi un mécanisme protecteur qui semble diminuer la mort des neurones humains post-infection. Bien que les mécanismes précis par lesquels HSV-1 influence la protéine tau et contribue à la maladie d’Alzheimer restent inconnus, les chercheurs prévoient d’explorer ces questions dans de futures recherches, en testant des stratégies thérapeutiques potentielles ciblant les protéines virales ou en ajustant la réponse immunitaire du cerveau. Ils envisagent également d’explorer si des mécanismes similaires sont impliqués dans d’autres maladies neurodégénératives, telles que la maladie de Parkinson et la sclérose latérale amyotrophique (ALS). Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/01/continued-discussion-of-herpesvirus-infection-as-a-contributing-cause-of-alzheimers-disease/