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Caractérisation des sous-types de macrophages et leur impact sur le vieillissement et l’obésité

Dans un article publié dans la revue Nature Aging, des chercheurs ont identifié et catégorisé plusieurs sous-types de macrophages, y compris un sous-type qui apparaît avec le vieillissement et un autre qui gère la fonction nerveuse. Le déclin des macrophages avec l’âge est un problème bien connu, et de nombreuses solutions proposées impliquent de changer leur polarité de M1, favorisant l’inflammation, à M2, favorisant la régénération. Cependant, cette polarité ne s’applique pas aux macrophages de tissu adipeux (ATMs), qui ne se polarisent pas de cette manière. Les chercheurs notent qu’il y a peu de travaux sur la relation entre ces divers sous-types d’ATMs et le vieillissement. L’article aborde plusieurs de ces sous-types, y compris les macrophages associés aux nerfs (NAMs), qui non seulement surveillent les nerfs eux-mêmes, mais sont également liés aux fonctions des tissus où se trouvent les nerfs, comme l’intestin. Dans le tissu adipeux, le comportement des NAM a été associé à l’obésité.

Les expériences ont commencé par dériver le tissu adipeux blanc viscéral (VAT) de souris et isoler des cellules immunitaires positives pour F4/80 et CD11b+. Les souris utilisées dans cette expérience avaient soit 2 mois soit 22 mois, et des souris mâles et femelles ont été incluses. Environ trois-quarts de ces cellules étaient considérées comme résidentes dans les tissus, avec le reste circulant dans la vasculature. Une analyse en composantes principales a révélé des différences substantielles entre les cellules circulantes et résidentes, ainsi que des différences entre les cellules trouvées dans la graisse brune et la graisse blanche. Ensuite, les chercheurs ont regroupé ces cellules en fonction du séquençage d’ARN à cellule unique, ce qui leur a permis d’identifier des commonalités cellulaires et de les différencier en sous-types. Fait intéressant, le cluster le plus nombreux était très différent entre les sexes, avec un cluster commun chez les souris mâles (Cluster 0) qui était réduit chez les femelles, tandis qu’un cluster exceptionnellement commun chez les femelles (Cluster 5) était beaucoup moins présent chez les mâles. Le Cluster 5 était fortement enrichi pour Maoa, qui dégrade les catécholamines telles que les neurotransmetteurs, ce qui a conduit les chercheurs à conclure qu’il s’agissait de NAMs. Une analyse de l’expression génique a révélé que le Cluster 0 était composé de VAMs.

Les clusters ont changé de manière significative avec le vieillissement, selon une analyse de cytométrie en flux axée sur les marqueurs de surface, et la manière dont ils ont changé dépendait largement du sexe. Entre les souris de 2 mois et celles de 22 mois, le Cluster 0 a diminué avec l’âge chez les mâles mais pas chez les femelles, le Cluster 5 a diminué chez les femelles mais pas chez les mâles, et le cluster 13 a augmenté chez les femelles mais pas chez les mâles. Les clusters 4 et 10 ont augmenté chez les deux sexes, et le Cluster 4 a été reconnu comme étant uniquement associé au vieillissement plutôt qu’à la fonction tissulaire, les chercheurs l’ayant appelé macrophages associés au vieillissement (AAMs), qui expriment des composés pro-inflammatoires et sont caractérisés par le marqueur d’âge CD38. Il est intéressant de noter que ces résultats de cytométrie en flux ne concordaient pas entièrement avec l’analyse de séquençage d’ARN, qui suggérait que le nombre de NAMs du Cluster 5 restait inchangé chez les souris femelles. Il est plausible que l’expression des marqueurs de surface cellulaire ait changé avec le vieillissement.

Les NAMs ont été trouvés presque exclusivement associés au vieillissement. Tandis que les AAMs dans le Cluster 4 présentaient également des caractéristiques similaires à celles de la sénescence, ces caractéristiques étaient communes aux NAMs du Cluster 5. Cela a été basé sur l’analyse de l’expression génique et était relatif au comportement des cellules âgées plutôt qu’à des marqueurs cellulaires connus de la sénescence. Les chercheurs ont découvert que ces cellules effectuent des tâches critiques. En particulier, les NAMs dérivés du tissu adipeux ont été trouvés pour aider à maintenir la myéline, les gaines cellulaires qui protègent les axones neuronaux. La déplétion des NAMs dérivés du tissu adipeux chez des souris de 3 mois a conduit à une dérégulation des catécholamines ainsi qu’à l’obésité ; des souris nourries librement dont les NAMs dérivés du tissu adipeux étaient épuisés étaient considérablement plus susceptibles de prendre du poids. D’autres expériences avec des souris plus âgées ont montré que la déplétion des NAMs entraînait une augmentation significative de l’inflammation.

Cette recherche met en lumière une petite partie de l’hétérogénéité présente dans la biologie, détaille ses changements avec le vieillissement et suggère qu’il pourrait être possible de gérer spécifiquement les sous-types de macrophages. Par exemple, de futures expériences pourraient découvrir qu’il est bénéfique de réduire la population des macrophages associés au vieillissement tels qu’identifiés ici. Ce focus sur les macrophages pourrait également être précieux pour examiner les causes fondamentales de l’obésité et analyser les effets des médicaments anti-obésité existants. Source : https://www.lifespan.io/news/how-macrophages-manage-obesity-and-change-with-age/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=how-macrophages-manage-obesity-and-change-with-age