Bimagrumab est un anticorps monoclonal qui cible les récepteurs αActRIIA et αActRIIB, impliqués dans l’inhibition de la croissance musculaire par l’activité de la myostatine. La myostatine, une protéine circulante, se lie au récepteur αActRIIB et inhibe la croissance musculaire. Des approches variées ont été explorées pour contrer cette inhibition et favoriser la croissance musculaire, notamment la mutation du gène de la myostatine, des anticorps pour réduire les niveaux de myostatine circulante, et des thérapies géniques pour augmenter les niveaux de follistatine, une protéine qui bloque l’action de la myostatine. L’objectif de ces recherches est de trouver une méthode efficace pour induire une croissance musculaire sans exercice physique, ce qui pourrait contribuer à inverser la perte de masse et de force musculaire liée à l’âge.
Actuellement, bimagrumab est en phase d’essai clinique pour le traitement de l’obésité, car les médicaments actuels pour la perte de poids, tels que les agonistes des récepteurs GLP-1, entraînent une perte significative de masse musculaire en plus de la perte de masse grasse. Il existe une forte demande pour des médicaments pouvant contrer cette perte indésirable de masse musculaire. Des études ont montré que le traitement par bimagrumab est efficace pour augmenter la masse musculaire ainsi que la densité minérale osseuse chez les souris. L’augmentation de la densité minérale osseuse est également observée avec d’autres approches axées sur la myostatine, bien que cela ne soit pas souvent rapporté ou considéré comme le principal objectif de recherche sur les tissus musculaires.
L’anticorps anti-récepteur activine de type IIA et IIB (αActRIIA/IIB ab) est une nouvelle classe de médicaments qui cible la voie de signalisation des récepteurs activine. L’inhibition des ligands des récepteurs, tels que les activines et la myostatine, peut favoriser l’hypertrophie musculaire et la formation osseuse. Malgré le fait que bimagrumab ait progressé vers les essais cliniques, deux questions cruciales subsistent concernant l’influence de la thérapie αActRIIA/IIB ab sur le métabolisme osseux et la résistance osseuse, similaire à celle de ses homologues génériques. Ainsi, l’étude présentée vise à explorer le potentiel thérapeutique de l’anticorps αActRIIA/IIB dans un modèle murin de sarcopénie et d’ostéopénie combinées.
Dans des souris C57BL/6JRj, une sarcopénie et une ostéopénie combinées ont été induites localement par injection de toxine botulique A dans le membre postérieur droit, entraînant une faiblesse musculaire aiguë. Immédiatement après l’immobilisation, les souris ont reçu des injections intrapéritonéales bihebdomadaires avec l’anticorps αActRIIA/IIB (10 mg/kg) pendant 21 jours, après quoi elles ont été sacrifiées. La masse musculaire, la taille des fibres musculaires squelettiques et l’expression du gène Smad2 ont été analysées dans les muscles rectus femoris et gastrocnemius. La masse osseuse et la microstructure osseuse ont été examinées dans l’os trabéculaire et cortical.
Les résultats montrent que l’anticorps αActRIIA/IIB a provoqué une augmentation significative de la masse musculaire tant chez les souris saines (+21%) que chez celles immobilisées (sarcopéniques et ostéopéniques) (+12%). De plus, cet anticorps a augmenté le volume osseux trabéculaire (+65% pour les souris saines et +44% pour les souris immobilisées). Concernant l’os cortical, une petite mais significative augmentation de la surface osseuse (+6%) a été observée chez les souris immobilisées, mais pas chez les souris saines. Ces résultats suggèrent un potentiel dans le traitement de l’ostéopénie et de la sarcopénie concomitantes. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/02/bimagrumab-treatment-increases-bone-density-and-muscle-mass-in-mice/