Auteur/autrice : Guillaume

Le rôle des protéines mal repliées dans le déclin cognitif : nouvelles perspectives thérapeutiques

Après la création d’une protéine dans la cellule, celle-ci doit être repliée dans la bonne conformation pour fonctionner correctement. Un ensemble complexe de mécanismes est dédié à la fois à l’atteinte d’un repliement correct et à l’élimination des protéines mal repliées lorsque le processus échoue. La recherche sur le repliement incorrect des protéines se concentre principalement sur les protéines qui forment des agrégats solides lorsqu’elles sont mal repliées, car cette pathologie est évidente et mesurable, notamment dans des conditions telles que la maladie d’Alzheimer et les différentes formes d’amyloïdose. Cependant, il existe de nombreuses autres protéines mal repliées qui restent solubles. Des chercheurs ont noté que des centaines de protéines mal repliées peuvent être trouvées dans le cerveau de rats âgés, suggérant que leur rôle collectif dans la neurodégénérescence est significatif. De nombreuses études ont révélé que le réseau de protéostasie, qui maintient les protéines correctement repliées, est altéré avec l’âge, ce qui implique qu’il pourrait y avoir de nombreuses protéines subissant des modifications structurelles au fil du temps. Dans cette étude, une spectrométrie de masse de protéolyse limitée (LiP-MS) a été employée pour identifier les protéines présentant des variations dans leur structure dans l’hippocampe de rats âgés, avec ou sans déficience cognitive, que les chercheurs ont désignées sous le nom de protéines CASC. Au total, 215 protéines CASC ont été identifiées dans la région CA1 de l’hippocampe. La recherche sur le vieillissement, la démence et les maladies neurodégénératives a depuis longtemps établi un lien entre ces processus pathologiques et le repliement incorrect des protéines. Cependant, l’accent a historiquement été mis sur les protéines formant des amyloïdes ou d’autres agrégats insolubles. Cette étude a ciblé la fraction soluble du protéome hippocampique et a utilisé une méthodologie capable de détecter de manière sensible des changements subtils dans la structure des protéines. Les résultats indiquent que le repliement incorrect des protéines pourrait être une caractéristique plus répandue du déclin cognitif que ce que l’on pensait auparavant, et que bon nombre de ces formes mal repliées persistent sous forme soluble. Cette découverte suggère qu’il pourrait exister des pistes auparavant non identifiées pour des cibles thérapeutiques potentielles et des biomarqueurs diagnostiques pour le déclin cognitif, au-delà du petit sous-ensemble de protéines formant des amyloïdes souvent étudiées. Bien entendu, ces interventions devraient être spécifiques à la conformation, ce qui crée des opportunités et des défis supplémentaires. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/protein-misfolding-is-pervasive-in-the-aging-brain/

Le rapamycine : enjeux, usages et perspectives pour la santé des personnes âgées

La régulation des médicaments au sein des institutions académiques et gouvernementales est dominée par une vision qui considère que les individus ne devraient pas avoir le droit de choisir leurs propres risques ni de commettre leurs propres erreurs. Cette approche préconise que le rôle des régulateurs est d’éliminer autant de risques que possible. Les coûts élevés des soins médicaux et la lenteur de l’introduction de nouveaux médicaments sont jugés moins problématiques que la liberté accrue des patients. Cette perspective est mise en lumière dans la discussion sur le rapamycine, un médicament immunosuppresseur qui a récemment suscité un intérêt accru pour son potentiel à améliorer la santé des personnes âgées et à ralentir le vieillissement dégénératif. Bien qu’il soit approuvé pour un usage immunosuppresseur, le rapamycine est de plus en plus prescrit off-label par des médecins, qui peuvent justifier cette utilisation si des travaux préexistants suggèrent que l’usage alternatif pourrait être sûr et utile. Cependant, il existe peu de données concrètes sur son utilisation chez l’homme pour le ralentissement du vieillissement, en raison du coût prohibitif des essais cliniques. De plus, de nombreux universitaires et régulateurs expriment leur mécontentement face à l’utilisation hors étiquetage, révélant leurs préoccupations quant à la liberté, au risque et au rôle des régulateurs. Le rapamycine, découvert dans les années 1970, est devenu un outil essentiel en recherche biomédicale. Son rôle dans l’inhibition de la voie mTOR, qui régule la division cellulaire et la survie, est de plus en plus étudié dans le contexte du vieillissement et des maladies liées à l’âge. Bien que les médecins et les biohackers utilisent le rapamycine hors étiquetage pour prévenir les conditions liées à l’âge, la disponibilité semi-régulée du médicament soulève des préoccupations éthiques quant à la sécurité des patients et à la désinformation. Le cas du technologue Bryan Johnson, qui a suivi un régime anti-vieillissement complexe impliquant le rapamycine, illustre les dangers de contourner la science examinée par des pairs au profit d’une culture de biohacking anecdotal. Bien que la FDA ne reconnaisse pas le vieillissement comme une maladie, l’intérêt croissant pour l’approbation de thérapies qui améliorent la durée de vie en bonne santé est à noter. Cependant, les approbations de la FDA sont généralement basées sur des indications spécifiques et diagnosables, plutôt que sur des syndromes généralisés. La question de l’efficacité du rapamycine pour le traitement de maladies spécifiques comme Alzheimer, plutôt que pour le vieillissement en général, reste ouverte, tout comme les défis réglementaires et de preuves scientifiques qui doivent être pris en compte pour évaluer l’avenir clinique et de recherche du rapamycine. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/a-conservative-view-of-rapamycin/

Whoop conteste l’avertissement de la FDA sur sa fonctionnalité de pression artérielle

Whoop, une entreprise de technologie portable spécialisée dans le suivi de la santé, a répondu à une lettre d’avertissement de la FDA concernant sa nouvelle fonctionnalité d’Insights sur la pression artérielle. Cette fonctionnalité, qui estime les valeurs de pression artérielle systolique et diastolique à partir de données physiologiques nocturnes, a été qualifiée par la FDA de dispositif médical non approuvé. Bien que Whoop tente de présenter cette fonctionnalité comme un outil de bien-être général, la FDA estime que l’estimation de la pression artérielle entre dans le domaine de la réglementation pour le diagnostic et la gestion des maladies, nécessitant une approbation préalable à la mise sur le marché. La FDA a donné à l’entreprise 15 jours ouvrables pour répondre avec un plan d’actions correctives. Whoop a ensuite publié une déclaration en désaccord respectueux avec la position de la FDA, affirmant que les Insights sur la pression artérielle ne sont pas destinés à être un outil de diagnostic, mais un moyen d’aider les utilisateurs à comprendre comment leur pression artérielle réagit à divers facteurs tels que la qualité du sommeil, le stress, l’effort physique et la récupération. La société a souligné que cette fonctionnalité de bien-être est courante dans la technologie portable et fournit des informations précieuses pour prendre de meilleures décisions concernant les performances sans nécessiter de validation de la FDA. Annoncé en mai, l’outil utilise des données sur le rythme cardiaque, la variabilité de la fréquence cardiaque et les schémas de flux sanguin enregistrés pendant le sommeil pour générer des estimations de la pression artérielle. Bien que la FDA n’ait pas remis en question l’exactitude du modèle, elle considère que cette offre nécessite un examen et une autorisation réglementaire. L’approche de Whoop reflète une tendance croissante à fournir des interprétations de données biométriques de plus en plus sophistiquées tout en naviguant dans un environnement réglementaire en évolution qui distingue les outils de bien-être des dispositifs médicaux. L’industrie des wearables suivra de près l’issue de ce différend, car elle pourrait établir des précédents importants pour la réglementation des fonctionnalités de bien-être impliquant des données de santé aux États-Unis. Source : https://longevity.technology/news/whoop-pushes-back-on-fda-blood-pressure-warning/

L’Influence des Maladies Chroniques sur le Risque de Démence : Une Étude de l’Université d’Oxford

Une étude de grande envergure menée par l’Université d’Oxford a mis en lumière l’impact des maladies chroniques sur le risque de développer la démence. Publiée dans la revue Brain Communications, cette recherche a analysé les dossiers de santé électroniques de plus de 282 000 participants de la UK Biobank, se concentrant sur l’évolution de 46 maladies chroniques jusqu’à l’âge de 70 ans. Les résultats indiquent que l’âge d’apparition des maladies et leur séquence peuvent influencer de manière significative le risque de démence. En particulier, les individus ayant développé des maladies cardiométaboliques, comme les maladies coronariennes ou le diabète, avant l’âge de 55 ans ont montré un risque accru de démence. Entre 55 et 70 ans, les troubles de santé mentale tels que la dépression et l’anxiété sont devenus des indicateurs prédictifs majeurs du déclin cognitif. L’étude souligne l’importance de considérer non seulement la présence de maladies, mais aussi leur timing et leur ordre d’apparition. En effet, la succession des maladies et leur gestion peuvent avoir des implications profondes pour la santé cognitive à long terme. Les résultats incitent à un changement de paradigme dans la prévention de la démence, en mettant l’accent sur des stratégies proactives basées sur la compréhension des trajectoires de santé au cours de la vie. En intégrant ces connaissances dans les politiques de santé publique, il pourrait être possible de réduire le risque de démence. L’étude appelle également à des recherches supplémentaires dans des populations plus diversifiées pour valider ces résultats et mieux comprendre les mécanismes sous-jacents. En somme, la recherche met en avant que le risque de démence n’est pas un destin inéluctable, mais peut être influencé par des facteurs modifiables tout au long de la vie. Source : https://longevity.technology/news/chronic-conditions-in-midlife-linked-to-dementia-risk/

Révolution des thérapies par cellules souches : La Floride ouvre la voie à l’innovation médicale

Ce mois-ci, une nouvelle loi sur les cellules souches est entrée en vigueur en Floride, marquant un changement significatif dans l’approche de l’État en matière de médecine régénérative. Selon cette législation, les médecins licenciés en Floride peuvent désormais administrer certaines thérapies par cellules souches qui n’ont pas reçu l’approbation de la FDA, dans des contextes médicaux spécifiques tels que l’orthopédie, les soins des plaies et la gestion de la douleur. Cependant, cette loi n’autorise pas tous les procédés de cellules souches, mais établit des limites définies quant à qui peut fournir ces traitements et dans quelles circonstances. Les cellules souches doivent provenir d’installations accréditées, l’utilisation de cellules provenant de fœtus ou d’embryons avortés est interdite, et des mesures strictes de consentement éclairé et de transparence publicitaire sont imposées pour protéger les patients.

Cette évolution législative a suscité de nombreuses annonces de la part des entreprises dans le domaine des cellules souches, notamment la société Celularity, qui a signé un partenariat avec le fournisseur de cliniques de longévité Fountain Health pour fournir ses produits de thérapie par cellules souches. Le PDG de Celularity, Dr Robert Hariri, a salué l’approche proactive et fondée sur des données de la Floride pour faire progresser les thérapies expérimentales par cellules souches et améliorer les résultats pour les patients.

Avec l’évolution du paysage sanitaire américain, la décision de la Floride pourrait-elle être un signe de changements à venir en matière d’accès des patients à des thérapies innovantes ? En parallèle, d’autres États comme l’Utah et le Montana ont également adopté des lois similaires, contournant la FDA pour offrir des thérapies non approuvées à leurs résidents. Ces États se positionnent à l’avant-garde de l’expansion de l’accès des patients à des thérapies innovantes mais non prouvées, cherchant à équilibrer innovation et nouvelles réglementations, tout en garantissant des protections éthiques.

Lors d’un entretien avec Bernard Siegel, directeur exécutif de la Regenerative Medicine Foundation et fondateur de la Healthspan Action Coalition, il a exprimé ses préoccupations sur le fait que ces lois, bien qu’elles représentent un progrès, soulignent également la nécessité de réformes au niveau fédéral. Siegel a fait valoir que les systèmes réglementaires doivent évoluer pour suivre le rythme des avancées technologiques. Il a évoqué un article de 2011 qui soulignait que les thérapies cellulaires étaient un pilier clé de la santé, mais qu’elles n’avaient pas encore d’infrastructure adaptée comme les médicaments et les dispositifs médicaux. Il a souligné que, pour que les thérapies cellulaires puissent prospérer, des lois adaptées sont nécessaires.

Les États jouent un rôle crucial en tant que « laboratoires de la démocratie », permettant d’expérimenter des lois qui ne contredisent pas les lois fédérales. Siegel a cité des exemples comme l’Institut californien pour la médecine régénérative, financé par les contribuables, qui illustre l’importance des États dans l’adoption de lois novatrices. Toutefois, il a alerté sur les risques que ces nouvelles législations peuvent comporter pour les praticiens et les patients, en soulignant que chaque loi est différente et que des précautions doivent être prises pour éviter des poursuites pour faute médicale.

Malgré ces risques, Siegel estime que ces lois sont une étape nécessaire pour accélérer les progrès à un niveau national. Il a noté que les changements apportés sous l’administration Trump pourraient conduire à des régulations différentes et à une autonomie accrue pour les patients. Il s’attend à une explosion de lois et de modifications des lois existantes sur le droit d’essayer, et envisage que davantage de cliniques proposeront des thérapies cellulaires et d’autres thérapies innovantes. À terme, il espère que ces initiatives mettront la pression sur le gouvernement fédéral pour qu’il s’organise et adapte ses régulations pour les thérapies cellulaires, reconnaissant qu’elles sont différentes et nécessitent des lois spécifiques. En fin de compte, Siegel insiste sur le fait qu’il est impératif de ne pas attendre des décennies pour approuver des thérapies qui pourraient potentiellement sauver des vies. Source : https://longevity.technology/news/we-need-new-regulation-to-keep-up-with-longevity-innovation/

Immortal Dragons : Un Fonds d’Investissement Révolutionnaire pour la Longévité

Immortal Dragons est un fonds d’investissement axé sur la longévité, basé à Singapour, qui a annoncé une approche unique pour investir dans les technologies d’extension radicale de la vie. Avec 40 millions de dollars d’actifs sous gestion, Immortal Dragons se positionne pour redéfinir la manière dont le capital soutient les percées scientifiques dans le domaine de la longévité et de la santé. Au cœur de sa philosophie, le fonds considère le vieillissement et la mort non pas comme des inévitabilités, mais comme des défis techniques qui peuvent être surmontés grâce à l’innovation scientifique. Cette conviction guide chaque décision d’investissement, mettant l’accent sur les impacts plutôt que sur les rendements financiers. Immortal Dragons cible divers domaines au sein du secteur de la longévité, ayant déjà investi dans plus de 15 startups à la pointe de ces mutations, explorant des technologies dans plusieurs piliers stratégiques tels que le remplacement et la régénération des composants biologiques, la thérapie génique, l’impression biographique 3D et l’infrastructure de longévité. Boyang Wang, le fondateur, a souligné que le fonds est motivé par la volonté de créer un impact réel et de soutenir des projets ambitieux qui repoussent les limites de la science. En opérant avec la flexibilité d’une structure à un seul investisseur, Immortal Dragons peut diriger son capital vers des projets qui lui tiennent à cœur, permettant une action rapide et décisive. Ce modèle permet au fonds de soutenir des recherches sous-financées mais transformantes que les capital-risqueurs traditionnels pourraient négliger. Boyang Wang est également l’un des premiers bénéficiaires mondiaux de la thérapie génique de Minicircle, ce qui témoigne de la volonté du fonds d’embrasser la science de pointe. Au-delà des investissements conventionnels, Immortal Dragons s’engage à promouvoir une advocacy mondiale pour la longévité, en s’impliquant dans des initiatives de sensibilisation éducative et de création de communauté, comme la traduction de conférences scientifiques et la publication de livres sur le thème de la longévité. Le fonds a été salué par des universitaires de premier plan pour son approche proactive. Immortal Dragons se distingue par son engagement envers une vision audacieuse de l’extension de la vie humaine et continue de bâtir des ponts entre les marchés, le capital, la recherche et les institutions à travers diverses initiatives de sensibilisation. Source : https://www.lifespan.io/news/immortal-dragons-launches-40m-longevity-fund/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=immortal-dragons-launches-40m-longevity-fund

Création de cellules exprimant GDF11 pour améliorer la fibrose pulmonaire chez les souris

Dans un article publié dans la revue *Molecular Therapy*, des chercheurs ont rapporté la création de cellules exprimant le facteur régénératif GDF11, qui se sont révélées améliorer la fibrose dans un modèle murin. GDF11, tout comme d’autres facteurs, a suscité un intérêt considérable dans le cadre des maladies liées à l’âge. Cependant, les recherches sur ce facteur ont produit des résultats contradictoires, certains études indiquant qu’il pourrait nuire à la régénération musculaire, tandis que d’autres soutiennent qu’il pourrait être bénéfique. Les effets de GDF11 semblent dépendre du contexte, variant selon la dose, la maladie, la gravité de la fibrose et le type de tissu. Les difficultés rencontrées dans l’utilisation de GDF11 en tant que médicament incluent son coût élevé de fabrication et sa courte demi-vie dans l’organisme, rendant son dosage crucial pour éviter des effets indésirables. En réponse à ces défis, les chercheurs ont développé une lignée de cellules souches embryonnaires (CSE) qui produisent GDF11 de manière endogène et peuvent être activées pour le sécréter. Ils ont ensuite différencié des progéniteurs pulmonaires à partir de ces cellules modifiées, dotées d’un système de sécurité pour éliminer les cellules nuisibles qui prolifèrent trop rapidement. Dans leurs expériences, les chercheurs ont observé que les souris plus âgées exprimaient beaucoup moins le gène Gdf11 par rapport aux souris plus jeunes. En exposant certaines de ces souris à une blessure pulmonaire induite par la bléomycine, qui mimait la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) chez l’homme, ils ont constaté que les souris âgées ne récupéraient pas de la fibrose comme le faisaient les jeunes souris. L’exposition à la bléomycine avait diminué l’expression de Gdf11 chez les souris âgées comparées à des témoins sains du même âge. Les chercheurs ont également identifié une association négative entre GDF11 et le gène de fibrose S100a4, avec une augmentation du gène lié à la sénescence p16. En examinant les cellules alvéolaires de type II (AEC-II) du poumon, ils ont découvert que l’exposition à GDF11 recombiné restaurait l’expression de la protéine surfactante C, essentielle pour la fonction de ces cellules, et améliorait la fonction mitochondriale tout en réduisant le stress oxydatif. Les télomères de ces cellules étaient allongés grâce à GDF11, sans effets similaires sur les cellules jeunes. GDF11 a également permis de réduire les dommages à l’ADN et les gènes de sénescence, sans tuer les cellules sénescentes, le qualifiant de composé sénomorphe. Les chercheurs ont ensuite décrit les cellules qu’ils avaient créées, s’assurant qu’elles étaient engagées en tant que progéniteurs pulmonaires et ne produiraient GDF11 que lorsqu’elles seraient exposées à la doxycycline, un médicament qui n’existe pas dans la nature. Après avoir comparé les cellules pulmonaires blessées par la bléomycine en présence de GDF11 recombiné ou de cellules SC-GDF11, ils ont trouvé que les cellules exposées à GDF11 avaient des signes de sénescence cellulaires significativement réduits, les cellules SC-GDF11 étant encore plus efficaces. Enfin, lors d’expériences sur des souris âgées, les chercheurs ont administré SC-GDF11 deux semaines après l’administration de bléomycine. Les poumons des souris traitées avec SC-GDF11 ressemblaient beaucoup à ceux du groupe témoin, avec une densité pulmonaire normale et moins de fibrose, montrant une préservation de la fonction pulmonaire. Les analyses d’expression génique ont confirmé ces résultats, montrant que non seulement Gdf11 avait été restauré, mais également que divers marqueurs de sénescence avaient été significativement réduits. Bien que ces résultats soient prometteurs, il s’agit encore d’une étude sur des souris et des cellules, et des recherches supplémentaires pour concevoir des cellules pour un usage humain doivent être menées avant d’envisager des essais cliniques. Source : https://www.lifespan.io/news/engineered-stem-cells-reduce-lung-fibrosis-in-mice/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=engineered-stem-cells-reduce-lung-fibrosis-in-mice

Impact de la sénescence cellulaire sur les maladies osseuses liées à l’âge

L’accumulation des cellules sénescentes liée à l’âge est reconnue comme un mécanisme majeur contribuant aux conditions dégénératives des tissus osseux. Des études animales indiquent que l’élimination de ces cellules à l’aide de thérapies sénolytiques pourrait constituer un traitement prometteur pour les dysfonctionnements osseux liés à l’âge. Cependant, les données humaines arrivent lentement, principalement à travers de petits essais cliniques axés sur la sécurité plutôt que sur l’efficacité. Peu d’essais sont menés sur les sénolytiques de première génération, tels que la combinaison de dasatinib et quercétine, en raison du manque d’incitation financière pour l’industrie. La sénescence cellulaire et d’autres mécanismes liés à l’âge contribuent à un fonctionnement altéré des cellules osseuses, facilitant l’apparition de maladies osseuses comme l’ostéoporose, la dégénérescence des disques intervertébraux et l’arthrose. La sénescence cellulaire se caractérise par un arrêt irréversible du cycle cellulaire et par l’émergence d’un phénotype sécrétoire associé à la sénescence (SASP), qui joue un rôle clé dans le développement et la progression des maladies squelettiques. De plus, d’autres mécanismes liés à l’âge dans le système squelettique, tels que la communication intercellulaire altérée et l’accumulation anormale de phénotypes sénescents dans la moelle osseuse, contribuent à la pathologie osseuse. La population âgée présente une forte prévalence de maladies osseuses liées à l’âge, qui sont la principale cause d’incapacité mondiale chez les personnes de 65 ans et plus. La douleur et la mobilité limitée entraînent une diminution de la qualité de vie, représentant un fardeau important pour les systèmes de santé. Actuellement, les perspectives de développement de médicaments ciblant les maladies liées à l’âge du squelette ne sont pas optimistes, principalement en raison d’un manque de compréhension des mécanismes de sénescence cellulaire et d’autres processus liés à l’âge qui conduisent à la dysfonction osseuse. Cette revue résume les connaissances actuelles sur la sénescence cellulaire et d’autres mécanismes liés à l’âge dans la pathogénie des maladies osseuses, en soulignant la diversité des mécanismes impliqués dans la sénescence cellulaire au sein des différents microenvironnements osseux liés au vieillissement. De plus, un aperçu des approches thérapeutiques impliquant l’élimination sélective ou la réversion de la sénescence cellulaire est fourni. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/reviewing-cellular-senescence-in-skeletal-disease/

Rôle du PDGF dans la Sénescence Cellulaire et la Dégénération des Disques Intervertébraux

La recherche sur les cellules sénescentes a mis en lumière leur rôle néfaste dans la signalisation inflammatoire, pouvant perturber la structure et la fonction des tissus sur le long terme. La présence persistante de ces cellules est associée à de nombreuses conditions inflammatoires, notamment la dégénération des disques intervertébraux (DIV). Dans des modèles cellulaires, il a été démontré que le facteur de croissance dérivé des plaquettes (PDGF) recombiné peut réduire les marqueurs de la sénescence cellulaire. Cependant, il reste à déterminer si cela se fait par destruction des cellules sénescentes, reprogrammation de celles-ci ou prévention de leur formation. La douleur lombaire (LBP), première cause d’années vécues avec un handicap, est une condition répandue dont l’étiologie est multifactorielle, la dégénération des DIV étant un contributeur majeur. Les DIV sont constitués de trois compartiments : le noyau pulpeux gélatineux, l’annulus fibrosus fibreux et la plaque cartilagineuse. La sénescence cellulaire, provoquée par des stress intrinsèques et extrinsèques, est un mécanisme fondamental des maladies chroniques liées à l’âge. Les cellules sénescentes se caractérisent par un arrêt de croissance irréversible et acquièrent un phénotype sécréteur de sénescence (SASP), sécrétant des cytokines pro-inflammatoires, des chimiokines et des protéases nuisibles aux tissus. Il a été établi que le nombre de cellules sénescentes augmente avec le vieillissement et la dégénération des DIV. Des études antérieures ont montré que le PDGF atténuait la dégénération des DIV en ayant des effets anti-apoptotiques, anti-inflammatoires et pro-anaboliques, mais son impact sur la sénescence des cellules des DIV était encore flou. Le PDGF, principal constituant du plasma riche en plaquettes (PRP), est largement utilisé dans des contextes cliniques pour la régénération et la réparation des tissus. Dans cette étude, des cellules humaines du NP et de l’AF provenant de DIV âgés et dégénérés ont été traitées avec du PDGF-AB/BB pendant cinq jours, et les changements de profil transcriptomique ont été examinés par séquençage d’ARNm. Le traitement par PDGF-AB/BB a entraîné une régulation à la baisse des clusters de gènes liés à la neurogenèse et à la réponse au stimulus mécanique dans les cellules de l’AF, tandis que les gènes régulés à la baisse dans les cellules du NP étaient principalement associés aux voies métaboliques. Dans les deux types de cellules, le traitement par PDGF-AB et BB a augmenté l’expression des gènes impliqués dans la régulation du cycle cellulaire, la différenciation des cellules mésenchymateuses et la réponse à des niveaux réduits d’oxygène, tout en diminuant l’expression des gènes liés au SASP, notamment le stress oxydatif, les espèces réactives de l’oxygène (ROS) et la dysfonction mitochondriale. Le traitement par PDGF-AB/BB a atténué la progression de la sénescence en augmentant la population cellulaire en phase S, en réduisant l’activité de SA-β-Gal et en diminuant l’expression des régulateurs de la sénescence tels que P21, P16, IL6 et NF-κB. Nos résultats révèlent un nouveau rôle anti-sénescence du PDGF dans les DIV, le positionnant comme un candidat prometteur pour retarder la dégénération des DIV induite par le vieillissement. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/a-form-of-pdgf-suppresses-cellular-senescence-in-intervertebral-disc-degeneration/

Les effets thérapeutiques de la psilocybine sur le vieillissement et la longévité

La psilocybine est un hallucinogène d’origine végétale qui a une longue histoire d’utilisation et une histoire plus récente de prohibition, ce qui a entravé les efforts de recherche sur sa biochimie. Cependant, ces dernières années, des efforts ont été déployés pour transformer la psilocybine, qui était auparavant prohibée, en une forme de thérapie pour des conditions neurologiques. L’intérêt croissant pour ce composé dans les cercles de recherche et de financement, combiné à la capacité de mener des études sur la psilocybine sans censure, a conduit à de nouvelles découvertes. Par exemple, des chercheurs ont récemment présenté des preuves suggérant que la psilocybine pourrait ralentir le vieillissement. Des souris ayant reçu des doses mensuelles de psilocybine à un âge avancé ont montré une augmentation de 10 à 15 % de leur durée de vie médiane. Les études sur les cellules ont indiqué que la psilocybine agit sur plusieurs voies bien connues qui influencent la durée de vie des mammifères et réduit la charge de la sénescence cellulaire. Les souris traitées et non traitées ont montré un poids corporel similaire, ce qui suggère que les résultats de l’étude animale ne sont pas dus à une restriction calorique involontaire. Bien que ces résultats soient prometteurs, de nombreuses recherches supplémentaires sont nécessaires pour approfondir les mécanismes impliqués. Il est également important de noter que la plupart des mécanismes qui ralentissent le vieillissement ont des effets beaucoup plus importants chez les espèces à courte durée de vie que chez les espèces à longue durée de vie comme les humains. À ce jour, plus de 150 études cliniques sur la psilocybine ont été menées ou sont en cours pour diverses indications cliniques, y compris des troubles psychiatriques tels que l’anxiété, la dépression et l’addiction, ainsi que des troubles neurodégénératifs comme la maladie d’Alzheimer. Des études humaines ont démontré qu’une seule dose de psilocybine peut améliorer des symptômes physiques et psychologiques débilitants, avec des effets durables pouvant aller jusqu’à cinq ans. Malgré les preuves cliniques considérables soutenant les bienfaits thérapeutiques de la psilocybine, les mécanismes moléculaires responsables de ces impacts restent énigmatiques. Les recherches sur la psilocybine se sont principalement concentrées sur les impacts neurologiques et/ou les résultats comportementaux, et peu d’études ont évalué des mécanismes alternatifs ou systémiques qui pourraient également contribuer à ses effets bénéfiques. L’hypothèse des télomères de la psilocybine postule que les interventions à base de psilocybine pourraient avoir un impact quantifiable sur la longueur des télomères, ce qui pourrait expliquer son efficacité à travers un large éventail d’indications cliniques. Cette hypothèse repose sur un grand corpus d’études liant la santé mentale aux marqueurs biologiques du vieillissement. Cependant, aucune étude précédente n’a examiné expérimentalement l’impact direct de la psilocybine sur le vieillissement biologique. Pour évaluer l’impact de la psilocybine sur le vieillissement cellulaire, une étude in vitro a été réalisée. Les cellules ont été passées en série avec un milieu contenant de la psilocybine ou un véhicule jusqu’à ce qu’elles atteignent la sénescence réplicative. Le traitement à la psilocybine (10 μM) a entraîné une extension de 29 % de la durée de vie cellulaire, et des résultats encore plus frappants ont été observés avec une dose plus élevée (100 μM) qui a conduit à une extension de 57 % de la durée de vie cellulaire. De plus, la longueur des télomères a été préservée dans les cellules traitées. Ces données suggèrent que la psilocybine impacte des voies de signalisation associées au vieillissement cellulaire. Pour évaluer l’impact de la psilocybine sur la longévité in vivo, des souris âgées (19 mois) ont été traitées avec un véhicule ou de la psilocybine une fois par mois pendant 10 mois. Les souris ont d’abord reçu une faible dose (5 mg/kg) pour le premier traitement, suivie de traitements mensuels à forte dose (15 mg/kg) pour un total de 10 traitements. Les souris traitées à la psilocybine ont démontré une survie significativement plus élevée (80 %), contre 50 % pour celles traitées avec le véhicule. Bien que cela n’ait pas été mesuré quantitativement, les souris traitées à la psilocybine ont montré des améliorations phénotypiques, telles qu’une meilleure qualité de fourrure, y compris une croissance des poils et une réduction des cheveux blancs par rapport aux souris traitées avec le véhicule. En résumé, cette étude fournit la première preuve expérimentale démontrant que le traitement à la psilocybine peut améliorer la survie des souris âgées. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/psilocybin-as-a-geroprotective-drug/