Théories du vieillissement

Il existe plusieurs théories du vieillissement.

Par exemple, la théorie de la reprogrammation métabolique pro-vieillissement (PAMRP).


1. La théorie de la pléiotropie antagoniste (George Williams)
Cette théorie fondamentale propose que certains gènes bénéfiques pour la survie et la reproduction pendant la jeunesse deviennent délétères avec l’âge. L’évolution favorise ces gènes car l’avantage précoce l’emporte sur les inconvénients tardifs. Par exemple :
– Les gènes favorisant une forte minéralisation osseuse dans la jeunesse peuvent conduire à de l’arthrose plus tard
– Les gènes de réparation tissulaire intense peuvent augmenter le risque de cancer avec l’âge

2. La théorie du soma jetable (Thomas Kirkwood)
Elle suggère que l’organisme doit répartir ses ressources énergétiques limitées entre :
– La maintenance du soma (corps)
– La reproduction et la transmission des gènes
L’évolution favorise l’investissement dans la reproduction au détriment de la maintenance à long terme du corps, d’où le vieillissement.

3. La théorie de l’accumulation des mutations (Peter Medawar)
Elle postule que des mutations délétères s’exprimant tardivement s’accumulent dans le génome car la pression de sélection naturelle diminue avec l’âge (la plupart des individus sont déjà morts ou ont déjà transmis leurs gènes).

4. L’hypothèse de la grand-mère
Elle explique la longévité post-reproductive unique chez l’humain (notamment la ménopause) par l’avantage sélectif qu’apporte la présence de grands-parents pour la survie des petits-enfants, permettant la transmission indirecte des gènes.

Ces théories ne sont pas mutuellement exclusives et peuvent expliquer différents aspects du vieillissement. Elles soulignent toutes un point crucial : le vieillissement n’est pas « programmé » pour nous faire mourir, mais résulte plutôt de l’absence de pression sélective pour maintenir les fonctions biologiques au-delà de l’âge de reproduction.

Cette perspective aide à comprendre pourquoi :
– Les espèces ont des durées de vie très variables
– Certains organismes (comme certains hydres ou méduses) ne semblent pas vieillir
– La sénescence apparaît plus rapidement chez les espèces à courte durée de vie et forte reproduction