Rôle des gènes Sestrins dans la longévité et la restriction calorique : perspectives et implications

La recherche sur la biologie cellulaire implique souvent la désactivation de gènes afin d’observer leur rôle dans divers processus. Cette méthode peut s’avérer complexe, car les cellules disposent de plusieurs mécanismes pour atteindre un même but, ce qui rend difficile l’analyse des conséquences de la suppression d’un gène. Néanmoins, lorsque l’on identifie un gène essentiel, cela contribue à la compréhension des mécanismes biochimiques sous-jacents. L’article en accès libre de ce jour illustre cette recherche appliquée à la restriction calorique, qui est un avancement progressif dans la compréhension des bénéfices d’une diminution de l’apport calorique. La restriction calorique active des processus de maintenance cellulaire favorisant la résilience, la santé et la longévité. Cette réponse au jeûne a évolué très tôt dans l’histoire de la vie, se manifestant de manière similaire dans des organismes variés allant de la levure aux humains. Dans toutes ces espèces, la restriction calorique entraîne des changements profonds dans la biochimie cellulaire, rendant difficile l’identification des mécanismes de contrôle. Au fil des ans, des chercheurs ont établi que l’autophagie est indispensable pour que la restriction calorique prolonge la vie, tout en identifiant des gènes régulateurs importants comme mTOR. Cependant, il reste beaucoup à découvrir. Il semble plausible que cette importante recherche et le développement de médicaments mimétiques de la restriction calorique ne soient qu’une note de bas de page dans l’extension future de la durée de vie humaine en bonne santé. La restriction calorique n’a pas le même effet sur la longévité chez les espèces à longue espérance de vie que chez celles à courte espérance. Les souris soumises à une restriction calorique peuvent vivre jusqu’à 40 % plus longtemps, tandis que les humains ne gagnent probablement que quelques années. Les raisons de cette différence demeurent une question ouverte, mais il se pourrait que les espèces à longue vie possèdent déjà la plupart des améliorations métaboliques induites par la restriction calorique. L’article met également en lumière le rôle des Sestrins, des protéines réactives au stress qui régulent l’homéostasie cellulaire. Les génomes des vertébrés possèdent trois gènes Sestrin, tandis que les invertébrés n’en ont qu’un. De nombreux stress tels que l’hypoxie, le stress oxydatif et la privation de nutriments induisent l’expression des Sestrins. Cette expression, orchestrée par divers facteurs de transcription, est cruciale pour la régulation de la viabilité cellulaire face aux stress. Des recherches antérieures ont établi que les Sestrins jouent un rôle majeur dans l’inhibition de mTORC1, un capteur environnemental qui intègre des signaux de nutriments et de stress pour réguler les décisions cellulaires. L’application d’inhibiteurs spécifiques de mTORC1, comme le rapamycine, a montré un effet positif sur la longévité de plusieurs organismes. Cette étude vise à élucider l’influence du gène sesn-1 sur la modulation de la durée de vie durant la restriction calorique chez le nématode modèle C. elegans. Les résultats révèlent que le sesn-1 est essentiel pour l’extension de la durée de vie sous restriction calorique, principalement via la répression de mTORC1 et l’activation de l’autophagie. De plus, le sesn-1 joue un rôle essentiel dans l’amélioration de la résilience au stress chez les nématodes, notamment en ce qui concerne la détection des nutriments. Cette recherche souligne les implications profondes des Sestrins dans le vieillissement et la résistance au stress, ouvrant des pistes thérapeutiques pour la prévention et le traitement des troubles associés à l’âge. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/08/sestrin-1-is-required-for-calorie-restriction-to-extend-life-in-nematode-worms/

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