Mois : mai 2025

L’Inflammation Chronique et sa Rôle dans la Maladie Cérébrale des Petits Vaisseaux

L’inflammation chronique est un élément majeur du vieillissement, perturbant la structure et la fonction des tissus. Ce texte examine les dysfonctionnements du système immunitaire associés à la maladie cérébrale des petits vaisseaux (cSVD), en notant diverses mesures reflétant l’inflammation. De nombreuses preuves indiquent que l’inflammation de l’endothélium vasculaire, la couche interne des vaisseaux sanguins, est importante dans le développement de conditions vasculaires telles que l’athérosclérose et la cSVD. L’inflammation soutenue est susceptible de perturber toutes les structures et fonctions des tissus vasculaires, y compris la barrière hémato-encéphalique qui tapisse les vaisseaux sanguins dans le cerveau. La cSVD fait référence à toutes les pathologies des artérioles, des capillaires et des veinules du cerveau. Elle est très répandue avec l’âge et est diagnostiquée par ses caractéristiques neuroimagerie. Des preuves émergentes suggèrent que les cellules immunitaires circulantes jouent un rôle important dans la pathologie de la cSVD, bien que les populations spécifiques de cellules immunitaires impliquées restent mal comprises. Une revue systématique a été réalisée, synthétisant les preuves actuelles sur les cellules immunitaires circulantes dans la cSVD et leurs associations avec les caractéristiques de la cSVD. Un total de 18 études ont été incluses, toutes enquêtant sur l’association entre les cellules immunitaires périphériques et les caractéristiques d’imagerie de la cSVD. Les données ont été extraites sur la conception de l’étude, les cellules immunitaires et les mesures de la cSVD, ainsi que sur les résultats. Les monocytes pro-inflammatoires étaient associés à la gravité et à la progression de la cSVD au fil du temps. Le rapport neutrophiles/lymphocytes (NLR) a montré des associations positives avec les hyperintensités de la matière blanche (WMH) et les espaces périvasculaires agrandis. Le rapport monocytes/HDL (MHR) a démontré une association plus forte que le NLR avec les WMH, les lacunes et les micro-hémorragies cérébrales. Le rapport lymphocytes/monocytes (LMR) était lié à une progression plus lente des WMH et à une prévalence plus faible de la cSVD. Les résultats clés soulignent le rôle des monocytes circulants pro-inflammatoires, du NLR, du MHR et du LMR chez les patients atteints de cSVD. Ces ratios dérivés servent de prédicteurs de maladies plus fiables que les comptages sanguins individuels, montrant un potentiel en tant que marqueurs diagnostiques et pronostiques innovants. Cependant, les études examinées ont principalement employé des conceptions transversales et rétrospectives, suggérant la nécessité de recherches prospectives à grande échelle pour déterminer le rôle de ces marqueurs inflammatoires dans la pathogenèse de la cSVD. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/inflammatory-immune-cells-in-cerebral-small-vessel-disease/

Impact de la restriction en méthionine sur l’obésité et le métabolisme : Études et perspectives

La restriction calorique est une pratique qui a montré des bénéfices significatifs pour la santé et l’extension de la vie dans certaines espèces à durée de vie courte. Un des mécanismes à l’origine de ces bénéfices est la détection des niveaux spécifiques d’acides aminés, notamment la méthionine. Des études ont démontré que des régimes faibles en méthionine peuvent reproduire certains effets bénéfiques de la restriction calorique sans nécessité de réduire l’apport calorique, au moins chez les rongeurs. De plus, il existe des mimétiques de restriction calorique, qui sont des molécules provoquant des réponses biochimiques similaires à celles de la restriction calorique. Des chercheurs discutent d’un de ces mimétiques de restriction en méthionine, tout en notant que la recherche actuelle est souvent orientée vers le traitement de l’obésité, en dépit des avantages potentiels pour les individus de poids normal, car l’obésité est devenue la principale préoccupation de l’industrie pharmaceutique.

La restriction des acides aminés soufrés (SAAR), qui consiste à réduire la concentration diététique des acides aminés soufrés méthionine et cystéine, a montré des effets anti-obésité marqués chez les rongeurs. Cependant, des difficultés de formulation rendent la traduction de ce régime pour la consommation humaine difficile. Des études antérieures suggèrent que le rôle mécaniste d’un faible niveau de glutathion (GSH), un antioxydant, pourrait être impliqué dans les effets anti-obésité induits par la SAAR. Dans cette optique, les chercheurs ont examiné si la réduction pharmacologique de GSH peut reproduire le phénotype maigre chez des souris obèses nourries avec un régime riche en acides aminés soufrés.

Dans l’étude, des souris C57BL6/NTac mâles obèses ont été nourries avec des régimes riches en graisses contenant différents niveaux de méthionine. Le régime SAAR a entraîné une diminution du GSH hépatique tout en augmentant certains marqueurs moléculaires, ce qui a conduit à une fréquence réduite des gouttelettes lipidiques hépatiques et à une diminution de la masse corporelle grasse. En revanche, l’administration de NAC, un précurseur du GSH, a inversé ces changements. Les souris recevant du DL-buthionine-(S,R)-sulfoximine (BSO), un inhibiteur de la biosynthèse du GSH, ont montré des changements similaires, bien qu’avec un effet de taille plus petit et une prédilection pour les modifications dans les reins plutôt que dans le foie. Les données de métabolomique indiquent que BSO et le régime SAAR induisent des changements comparables dans les reins. Les mesures de la concentration plasmatique d’aspartate et d’alanine transaminases n’ont montré aucune altération, ce qui suggère que l’administration continue de BSO est sans danger à long terme. Les résultats montrent que BSO reproduit les effets anti-obésité induits par SAAR et que le GSH joue un rôle mécaniste. Des études dose-réponse avec BSO chez les animaux, ainsi que des études pilotes chez les humains, sont fortement recommandées pour lutter contre l’obésité. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/investigating-a-methionine-restriction-mimetic-compound/

Rôle du SQSTM1 (P62) dans le vieillissement cutané et la sénescence cellulaire

Le SQSTM1, également connu sous le nom de P62, est une protéine qui joue un rôle essentiel dans le processus d’autophagie, un mécanisme de réponse au stress crucial pour le recyclage des matériaux cellulaires. Cette protéine se lie à des structures marquées par une molécule d’ubiquitine, facilitant ainsi leur transport vers le lysosome, où elles sont dégradées. Un niveau insuffisant de SQSTM1 peut altérer l’autophagie, tandis qu’un excès de cette protéine peut en améliorer l’efficacité. Les recherches suggèrent que l’autophagie, par son influence sur le vieillissement cellulaire, est liée à des interventions qui ralentissent le processus de vieillissement, comme la restriction calorique. Cependant, ces effets sont généralement plus marqués chez les espèces à courte durée de vie que chez les espèces à longue durée de vie, y compris l’homme.

Dans un article récent, les chercheurs examinent la biochimie entourant le SQSTM1 et l’autophagie, en se concentrant notamment sur la sénescence cellulaire et le vieillissement de la peau. Les cellules sénescentes, qui s’accumulent dans les tissus vieillissants, génèrent des signaux inflammatoires nuisibles à la structure et à la fonction tissulaires. Une autophagie plus efficace pourrait aider à retarder l’entrée dans cet état sénescent, réduisant ainsi la charge de cellules sénescentes dans les tissus vieillissants, à condition que le système immunitaire soit suffisamment compétent pour éliminer ces cellules. Cependant, des essais cliniques restituant des preuves concluantes sur ce point restent à réaliser, même pour des médicaments bien établis comme le rapamycine.

Le SQSTM1 (p62) est également lié à la régulation de l’homéostasie protéique intracellulaire et joue un rôle crucial dans le contrôle du cycle cellulaire, la sénescence et le cancer. La déficience en p62 est associée à un raccourcissement de la durée de vie, à un stress oxydatif accru, ainsi qu’à des déficiences synaptiques et des troubles de la mémoire. En interagissant avec la protéine GATA4, p62 favorise la dégradation autophagique sélective, inhibant ainsi la sénescence cellulaire.

Dans le derme, les fibroblastes régulent l’expression du collagène et maintiennent l’intégrité de la peau. Cependant, les fibroblastes sénescents contribuent à l’amincissement du derme, à l’augmentation des rides et au relâchement de la peau. Les kératinocytes jouent également un rôle clé dans la formation de l’environnement microenvironnemental cutané sénescent, y compris le maintien de la jonction dermo-épidermique et la sécrétion de facteurs associés au phénotype sécrétoire de sénescence (SASP). Les kératinocytes sénescents montrent une enrichissement des composants SASP, y compris des cytokines pro-inflammatoires et des protéases, ce qui entraîne une diminution du potentiel régénératif cellulaire et tissulaire, contribuant ainsi à la progression du vieillissement cutané. Toutefois, les mécanismes précis par lesquels p62 régule les kératinocytes dans le vieillissement de la peau restent à élucider.

L’étude en question a pour but d’explorer la fonction de p62 et les mécanismes potentiels dans le vieillissement de la peau et la sénescence cellulaire. Les chercheurs ont identifié p62 comme un régulateur négatif dans le vieillissement cutané et les kératinocytes sénescents. L’expression de p62 étant réduite dans les cellules sénescentes et la peau vieillissante tant chez l’homme que chez la souris, la déplétion de p62 dans l’épiderme est positivement associée à un vieillissement accéléré et à l’initiation du SASP. Sur le plan mécanistique, p62 inhibe l’accumulation de USP7 lors de l’induction de la sénescence en orchestrant sa dégradation par des interactions de liaison spécifiques. Cette étude représente la première démonstration que p62 joue un rôle critique et régule des mécanismes spécifiques dans le vieillissement de la peau et la sénescence cellulaire. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/sqstm1-in-cellular-senescence-and-skin-aging/

Remplacement modulaire : une nouvelle approche pour aborder le vieillissement

Un nouvel article publié dans Nature Aging propose une approche innovante pour traiter le vieillissement en remplaçant plutôt qu’en réparant les organes et les cellules. Les auteurs, dont Sierra Lore et George Church, suggèrent que les technologies nécessaires pour réaliser ces remplacements existent déjà, bien qu’elles soient principalement en phase de preuve de concept. Au lieu de se concentrer sur la recherche de solutions universelles contre le vieillissement, ils préconisent une utilisation stratégique et préventive des outils médicaux tels que les greffes, les prothèses et les thérapies cellulaires. Ce changement de perspective vise à adopter une vision modulaire de la biologie humaine où, plutôt que de ralentir tous les aspects du déclin, on cible des défaillances spécifiques, comme celles des articulations ou du pancréas, et on les remplace par des alternatives fonctionnelles, qu’elles soient biologiques ou synthétiques. Ce cadre proposé cartographie les interventions de remplacement le long de deux axes : biologique et synthétique, et cellulaire, organique/tissulaire et cérébral. Il reflète des décennies de développement technologique qui convergent lentement vers la problématique du déclin lié à l’âge.

Les auteurs soutiennent que la gestion du vieillissement pourrait devenir moins une question de résoudre les énigmes biologiques complexes et davantage une question de logistique et d’ingénierie. Ils envisagent la possibilité d’une nouvelle classe d’interventions, y compris des remplacements préventifs et des dispositifs bio-intégrés, déployés bien avant les échecs catastrophiques. Cependant, la mise en pratique de cette approche demeure un défi en raison des coûts, de l’invasivité des remplacements d’organes, des risques d’immunosuppression et des questions éthiques concernant la création de modèles synthétiques pour le sourcing cellulaire. Malgré ces défis, des progrès sont réalisés dans la culture de tissus spécifiques au patient et l’utilisation de technologies telles que les cellules souches pluripotentes induites (iPSC) et CRISPR pour réduire les risques de rejet. Le document conclut que, si le vieillissement peut être géré non seulement par une maîtrise moléculaire, mais aussi par l’orchestration de l’ingénierie bio et de la logistique, alors il ne s’agit pas seulement d’un problème biologique, mais aussi d’un problème systémique. Source : https://longevity.technology/news/modular-replacement-could-reframe-how-aging-is-addressed/

Juvena Therapeutics lance un essai clinique pour une thérapie de régénération musculaire

Juvena Therapeutics, une entreprise de biotechnologie axée sur la longévité, a lancé son premier essai clinique humain pour sa thérapie biologique phare, JUV-161, conçue pour régénérer le tissu musculaire. Ce traitement, appelé ‘insuline pour les muscles’, a montré son efficacité dans des modèles précliniques en favorisant la formation des fibres musculaires, en inversant l’atrophie musculaire, en améliorant la force et l’endurance, ainsi qu’en optimisant la santé métabolique. JUV-161 est actuellement exploré pour le traitement de la dystrophie myotonique de type 1 (DM1), une maladie héréditaire débilitante sans traitements approuvés, qui entraîne une dégénérescence musculaire progressive, des complications cardiaques, des cataractes et une résistance à l’insuline. L’année dernière, ce traitement a reçu la désignation de médicament orphelin par la FDA. Le premier essai, qui recrute des participants en Australie, est une étude à dose unique croissante visant à évaluer la sécurité, la tolérabilité, la pharmacocinétique et la pharmacodynamie chez des volontaires adultes en bonne santé. Cet essai soutient la stratégie plus large de la société, qui consiste à développer JUV-161 pour plusieurs indications de maladies musculaires. La société prévoit de déposer une demande de nouveau médicament expérimental l’année prochaine pour passer aux études de phase II chez des patients atteints de DM1 congénitale et de sarcopénie. Le PDG de Juvena, Dr Hanadie Yousef, a exprimé son enthousiasme pour le potentiel d’application de JUV-161, qui pourrait restaurer la santé musculaire et améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de DM1 ainsi que d’autres conditions sarcopéniques liées au vieillissement, à l’obésité ou au diabète. JUV-161 repose sur une forme ingénierie de l’IGF2 (Insulin-like Growth Factor 2) et vise à restaurer la signalisation AKT, une voie clé régulant la croissance musculaire, la survie et le métabolisme, souvent altérée dans les maladies et le vieillissement. Juvena se distingue par sa plateforme de découverte de médicaments, JuvNET, qui intègre l’IA avec la biologie du secretome des cellules souches pour identifier et concevoir des protéines thérapeutiques. La société a identifié plus de 50 candidats biologiquement actifs avec un potentiel thérapeutique pour traiter des troubles musculaires chroniques et métaboliques, comme JUV-112, un candidat ciblant l’obésité qui induit une perte de poids par une augmentation de la dépense énergétique plutôt que par la suppression de l’appétit. En 2022, Juvena a levé 41 millions de dollars lors d’un tour de financement de série A, portant son financement total à 50 millions de dollars. Source : https://longevity.technology/news/juvena-kicks-off-first-human-trial-of-muscle-regeneration-therapy/

Bilan de l’année 2024 du Longevity Investor Network : Vers des thérapies de rajeunissement

Le domaine de la biotechnologie de rajeunissement vise à développer des technologies pour combattre les maladies liées à l’âge en maintenant les individus biologiquement plus jeunes. Le Longevity Investor Network (LIN) a été créé pour connecter des entreprises prometteuses dans le domaine de la longévité avec des investisseurs, afin d’amener ces technologies en clinique. En 2024, le LIN a connu une croissance significative, presque doublant son nombre d’investisseurs, passant de 205 à 411 membres. Cette expansion renforce la capacité du réseau à relier les investisseurs à des startups de biotechnologie de longévité à la pointe de l’innovation. Le réseau a investi activement dans six entreprises de biotechnologie de longévité, déployant plus de 650 000 USD en 2024, ce qui démontre son engagement à soutenir des solutions innovantes visant à traiter les maladies liées au vieillissement et à prolonger la durée de vie en bonne santé. Parmi les entreprises soutenues figurent XM Therapeutics, qui se concentre sur la régénération tissulaire, BioIO, qui remet en question la découverte de médicaments traditionnels, et Oviva Therapeutics, qui cherche à améliorer la santé des femmes en créant des thérapies pour la fonction ovarienne. D’autres entreprises comme BE Therapeutics se consacrent à la lutte contre le vieillissement cérébral, tandis que LEAH Labs innove dans les thérapies CAR-T pour les animaux de compagnie. Vivian Therapeutics met en œuvre un processus de découverte personnalisé pour le traitement du cancer. Pour engager davantage les investisseurs, le LIN a organisé 25 séances de présentation d’investisseurs et cinq séminaires éducatifs. Depuis 2020, le réseau a investi dans 19 entreprises avec plus de 5,5 millions USD, construisant ainsi un portefeuille croissant de sociétés de biotechnologie de rajeunissement. Javier Noris, le responsable du projet LIN, souligne que l’industrie de la biotechnologie de longévité, autrefois considérée comme spéculative, entre désormais dans une phase de traction réelle, avec des investissements stimulés par une nouvelle classe de fonds sophistiqués. Les thérapies sont de plus en plus proches de la disponibilité publique, rendant ce moment excitant pour les investisseurs passionnés par les startups qui façonnent l’avenir de la santé et de la longévité. Grâce aux efforts du LIN, nous nous rapprochons de l’ère où les thérapies de rajeunissement pourraient être accessibles au système de santé. Source : https://www.lifespan.io/news/longevity-investor-network-2024-end-of-year-update/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=longevity-investor-network-2024-end-of-year-update

Efficacité limitée d’une combinaison senolytique dans le traitement de la maladie d’Alzheimer

Les résultats d’un essai de phase 1 sur l’association senolytique bien connue de dasatinib et quercétine (D+Q) chez des patients atteints de la maladie d’Alzheimer ont été publiés dans la revue Neurotherapeutics. Les chercheurs soulignent la relation entre les cellules sénescentes et la maladie d’Alzheimer, notant que ces cellules dans le cerveau sont associées à l’agrégation de la protéine tau et que les astrocytes sénescents ont été liés à la maladie d’Alzheimer. Le dasatinib et la quercétine, qui sont connus pour réduire la sénescence cellulaire, ont montré des résultats prometteurs dans des modèles murins en réduisant les plaques de tau et d’amyloïde beta. Cependant, ces résultats doivent être validés par des essais chez l’homme, car les souris ne développent pas naturellement la maladie d’Alzheimer. Un essai de faisabilité antérieur a montré que le dasatinib était bien toléré et atteignait le cerveau des patients. Dans cette étude, les chercheurs ont testé l’efficacité du D+Q chez cinq participants âgés de 70 à 82 ans, au début de la maladie d’Alzheimer, qui ont reçu un traitement intermittent pendant trois mois. Les résultats ont montré une augmentation du fractalkine, un chimiokine inflammatoire, mais sans signification statistique. De plus, aucune modification significative des biomarqueurs de la pathologie d’Alzheimer n’a été observée, et l’étude a été jugée insuffisante en termes de taille d’échantillon pour tirer des conclusions solides. Bien que certains marqueurs de stress cellulaire aient montré des résultats prometteurs, l’absence de signaux discernables concernant les biomarqueurs d’amyloïde ou de tau laisse supposer que cette combinaison de senolytique pourrait ne pas être efficace pour traiter la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs concluent que la maladie d’Alzheimer n’est probablement pas principalement liée à la sénescence, et des approches différentes seraient nécessaires. Un essai plus vaste et de plus longue durée pourrait aider à confirmer ces résultats, mais à ce stade, cela semble peu probable. Source : https://www.lifespan.io/news/results-of-a-phase-1-trial-of-senolytics-for-alzheimers/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=results-of-a-phase-1-trial-of-senolytics-for-alzheimers

Impact de la perte auditive sur le déclin cognitif chez les personnes âgées

La perte auditive (PA) et le déclin cognitif sont des phénomènes bien établis qui présentent des corrélations significatives, notamment chez les personnes âgées. Bien qu’il existe un débat sur la causalité, des études récentes suggèrent fortement que la perte d’audition accélère le déclin cognitif. Une perte auditive modérée ou sévère est fréquente chez les adultes âgés, avec une prévalence qui augmente avec l’âge, passant de 12 % à 60 ans à plus de 58 % à 90 ans. Ce facteur de risque modifiable est crucial, car il est estimé que 7 % des cas de démence à l’échelle mondiale pourraient être évités si ce risque était éliminé. La recherche, notamment l’Étude longitudinale brésilienne sur la santé des adultes, a évalué 805 participants lors de trois vagues d’étude entre 2008 et 2019, utilisant des tests de cognition tels que la fluence verbale et des tests de traçage pour évaluer la performance cognitive. Les résultats ont montré que 62 des participants avaient une perte auditive, et un suivi a révélé une association significative entre la perte auditive et un déclin cognitif global plus rapide, avec une diminution mesurée au fil du temps. Ces résultats soulignent l’importance de surveiller la perte auditive comme un facteur de risque potentiellement modifiable pour le déclin cognitif et la démence dans les populations vieillissantes. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/hearing-loss-correlates-with-increased-risk-of-cognitive-decline/

Le rôle de la protéine p53 dans le vieillissement et la suppression tumorale

La protéine suppresseur de tumeur p53, codée par le gène TP53, joue un rôle crucial dans l’équilibre entre le maintien des tissus et le risque de cancer, ce qui contribue à la durée de vie des espèces. Une activité excessive de p53 réduit le risque de cancer mais raccourcit la durée de vie en supprimant également le maintien des tissus. À l’inverse, une activité trop faible de p53 augmente la durée de vie, mais accroît le risque de cancer, ce qui peut finalement mettre fin prématurément à cette vie prolongée. L’évolution atteint un certain équilibre pour chaque niche écologique, mais il pourrait y avoir des leçons à tirer d’autres espèces pour informer les approches possibles de contrôle du cancer chez l’homme.

Plusieurs mécanismes moléculaires ont été proposés pour réguler le vieillissement et influencer la durée de vie, dont beaucoup sont liés aux activités suppresseurs de tumeur de p53. Dans des conditions de stress faibles ou élevées, p53 se lie à plusieurs gènes cibles et induit des processus suppresseurs de tumeur tels que la réparation de l’ADN, l’apoptose et la sénescence cellulaire. D’une manière contextuelle, son mécanisme de réparation de l’ADN améliore la longévité, tandis que l’apoptose aberrante et la sénescence cellulaire accélèrent le vieillissement.

Des études de corrélation génotype-phénotype ont tenté de cartographier les différences observées dans la durée de vie à travers les espèces avec des différences dans la séquence et la structure des orthologues de p53, se concentrant principalement sur le domaine de liaison à l’ADN (DBD). Pour les orthologues de p53 étroitement liés, ceux des espèces à durée de vie plus longue possèdent des mutations uniques dans leur DBD qui sont hypothétisées pour améliorer leur interactome régulateur de longévité. Les résidus 180-192, qui composent la région L2 du DBD dans le p53 humain, montrent une forte corrélation avec la longévité.

Les changements d’acides aminés dans les régions non liantes à l’ADN, comme le domaine de transactivation (TAD), le domaine riche en proline (PRD), le domaine régulateur (REG) et le domaine de tétramérisation (TET), sont largement inexplorés. Pour aborder cette question, une méthode de travail appelée Relative Evolutionary Scoring (RES) a été développée pour examiner de manière exhaustive les changements dans la structure du p53 complet à travers des organismes de divers ordres taxonomiques et les durées de vie observées. En utilisant l’outil de prédiction de mutations Sorting Intolerant From Tolerant (SIFT) et les résultats d’essais fonctionnels basés sur la levure, nous avons caractérisé l’effet des résidus associés à la longévité prédits par RES sur la fonction de p53 et les voies suppresseurs de tumeur.

Nos résultats révèlent que, bien que la plupart des résidus associés à la longévité se trouvent dans le domaine de liaison à l’ADN, des résidus critiques existent également dans d’autres domaines de p53. Les expériences fonctionnelles de mutation et les prédictions d’interaction protéique suggèrent que ces résidus pourraient jouer un rôle vital dans la stabilité de p53 et ses interactions avec d’autres protéines impliquées dans l’induction de la sénescence. Ce travail élargit notre compréhension des mécanismes sous-jacents à la suppression tumorale dysrégulée de p53 et son lien avec le vieillissement accéléré. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/a-deeper-look-at-tp53-in-the-determination-of-species-life-span/

Impact du vieillissement sur la fonction testiculaire et stratégies thérapeutiques potentielles

Les testicules, également appelés testes, jouent un rôle essentiel dans la santé à long terme en produisant de la testostérone, une hormone cruciale pour diverses fonctions corporelles. De plus, ils abritent des cellules germinales qui fabriquent les spermatozoïdes, ce qui est fondamental pour la reproduction. Cependant, avec l’âge, ces deux fonctions tendent à diminuer, entraînant des effets indésirables sur la santé reproductive des hommes. Bien que la recherche ait identifié de nombreux mécanismes intermédiaires liés à l’âge qui influencent cette dégradation, un modèle clair reliant les causes fondamentales du vieillissement à la diminution des fonctions testiculaires reste à établir. La biologie cellulaire est complexe et le vieillissement ajoute une couche supplémentaire de complexité, non seulement au niveau des cellules individuelles mais aussi au niveau des tissus, où de nombreuses cellules interagissent. Dans ce contexte, des chercheurs ont découvert que la perte de capacité à réaliser la cétogenèse dans les cellules de Leydig, responsables de la production de testostérone, joue un rôle significatif dans le déclin fonctionnel des testicules. Cette découverte ouvre la voie à de potentielles thérapies médicamenteuses visant à ralentir la dégradation liée à l’âge dans cet organe. Toutefois, des suppléments comme l’acide β-hydroxybutyrique montrent déjà des résultats prometteurs. Le vieillissement testiculaire est également caractérisé par une diminution de la testostérone, ce qui est lié à divers troubles reproductifs masculins et à une qualité de vie altérée chez les personnes âgées. Actuellement, la thérapie de remplacement de la testostérone (TRT) est la principale intervention pour atténuer les symptômes, bien qu’elle soit associée à des effets secondaires notables et ne reproduise pas les schémas physiologiques de sécrétion de l’hormone. Ainsi, il est crucial d’explorer de nouvelles stratégies thérapeutiques pour traiter le vieillissement testiculaire. Les testicules vieillissants subissent des altérations profondes tant au niveau des cellules germinales que des cellules somatiques, entraînant une réduction de leur fonctionnalité. Des études antérieures ont montré que le vieillissement testiculaire se caractérise par une diminution du nombre de spermatogonies et de spermatocytes, ainsi que par l’accumulation de dommages à l’ADN et de mutations au sein des cellules germinales. Les cellules de Leydig, en tant que principales productrices de testostérone, sont particulièrement vulnérables aux dommages liés à l’âge, notamment en raison du stress oxydatif causé par les espèces réactives de l’oxygène. Dans cette étude, les chercheurs ont utilisé un marqueur de sénescence pour caractériser le vieillissement testiculaire et ont découvert que les cellules de Leydig sont les plus sensibles au vieillissement dans les testicules. Grâce à la transcriptomique unicellulaire, ils ont observé une régulation à la baisse significative d’une enzyme clé impliquée dans la cétogenèse, ce qui a des conséquences sur la sénescence et le vieillissement testiculaire. Des études in vivo ont confirmé que l’amélioration de la cétogenèse grâce à une surexpression de l’enzyme ou à des suppléments peut réduire la sénescence des cellules de Leydig et améliorer la fonction testiculaire chez des souris âgées. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/impaired-ketogenesis-important-in-testicular-aging-in-mice-at-least/