Mois : mars 2025

Appel à candidatures pour le programme Xplore 2025 de LongX

LongX est une initiative dédiée à l’accès au domaine de la longévité, qui a récemment annoncé un appel à candidatures pour le programme Xplore de 2025. Ce programme de bourses, qui a lancé sa première cohorte l’année dernière, est ouvert aux professionnels en début de carrière et aux étudiants souhaitant faire leurs premiers pas dans la biotechnologie de la longévité. La deuxième édition se déroulera de juin à août 2025 et comportera un mois de cours sur la biologie du vieillissement et la biotechnologie, suivi de deux mois d’expérience en entreprise avec des sociétés biotechnologiques partenaires. Les boursiers du programme Xplore bénéficieront de l’accompagnement de professionnels du secteur tout en ayant l’opportunité de se connecter avec des pairs et des experts. Les candidatures sont acceptées jusqu’au 31 mars 2025. Pour plus d’informations, il est possible de visiter le site de LongX ou de postuler directement au programme Xplore. LongX a été formé en 2023 avec pour objectif de réduire les barrières d’entrée pour les professionnels émergents dans le domaine de la longévité. L’initiative vise à augmenter le nombre et la capacité des individus qui contribuent de manière significative à l’industrie de la longévité à l’échelle mondiale, en encourageant l’exploration au-delà des rôles traditionnels. LongX propose également une plateforme Substack où divers articles et interviews sont publiés, mettant en avant les développements dans le domaine de la longévité, ainsi que des ressources, des opportunités et des conseils. Marvin Yan, co-fondateur de LongX, est la personne à contacter pour toute demande d’information. Source : https://www.lifespan.io/news/longx-launches-2nd-edition-of-the-xplore-program/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=longx-launches-2nd-edition-of-the-xplore-program

Rôle des macrophages et des cellules souches dans la guérison des plaies

Les macrophages, éléments clés du système immunitaire inné, présentent différentes polarités, notamment les macrophages M1 et M2. Les macrophages M1 sont pro-inflammatoires et attaquent les pathogènes, tandis que les macrophages M2 ont un rôle anti-inflammatoire et sont essentiels pour l’entretien des tissus. Bien qu’ils ne soient pas strictement indispensables à la guérison des blessures, leur présence dans l’état M2 accélère ce processus. Ce texte met en avant que la dysfonction de la transition des macrophages de l’état M0 non polarisé vers l’état M2 entraîne des désordres dans le microenvironnement immunitaire des plaies et l’inflammation chronique, ce qui entrave la guérison. Réguler cette polarisation est donc une stratégie efficace pour améliorer la guérison des plaies. De plus, il est mentionné que les cellules souches mésenchymateuses (CSM) peuvent jouer un rôle crucial dans ce processus en livrant des facteurs régulateurs via des vésicules extracellulaires paracrines. Des études antérieures ont établi un lien entre les corps apoptotiques et la régression de l’inflammation ainsi que la polarisation des macrophages, bien que les mécanismes spécifiques de régulation restent encore à élucider. Dans cette étude, les chercheurs ont conçu un échafaudage en polycaprolactone (PCL) chargé de corps apoptotiques dérivés de CSM. Ils ont évalué le phénotype des macrophages et l’inflammation des plaies cutanées à la fois in vivo et in vitro, et analysé l’efficacité de cet échafaudage pour promouvoir la guérison des plaies. Les données suggèrent que l’échafaudage en PCL régule l’expression du gène CCL-1 en ciblant la livraison de mmu-miR-21a-5p par des corps apoptotiques CSM en libération soutenue, ce qui incite les macrophages M0 à se polariser en macrophages M2, régulant ainsi l’inflammation et l’angiogenèse, et favorisant la guérison des plaies. Cette étude propose une stratégie thérapeutique prometteuse et une base expérimentale pour traiter diverses maladies associées à des déséquilibres dans les réponses immunitaires pro-inflammatoires et anti-inflammatoires. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/03/altered-macrophage-behavior-can-accelerate-wound-healing/

L’Impact de l’Épaisseur Rétinienne sur le Déclin Cognitif : Une Étude Longitudinale

Le système nerveux central, bien que difficile à observer chez les êtres vivants, offre un accès partiel à travers la rétine, située à l’arrière de l’œil. Étant une extension du système nerveux central, la rétine peut être utilisée comme un indicateur du vieillissement cérébral, car elle subit des mécanismes de vieillissement similaires à ceux du cerveau. Plusieurs études ont exploré cette relation et ont développé divers ‘horloges de vieillissement’ basées sur l’imagerie rétinienne. Une étude récente a examiné la structure de la rétine, en se concentrant sur l’épaisseur de ses différentes couches comme mesure de la dégénérescence liée à l’âge. Les chercheurs ont utilisé la tomographie par cohérence optique (OCT), un outil non invasif pour évaluer la santé rétinienne, qui a montré un potentiel pour prédire le déclin cognitif. Cependant, les résultats des études antérieures étaient variés. Cette recherche a impliqué un large échantillon (n = 490) d’individus asiatiques fréquentant des cliniques de mémoire, qui ont subi des évaluations neuropsychologiques complètes pendant cinq ans. L’épaisseur rétinienne a été mesurée par OCT au début de l’étude. Les résultats ont révélé que les participants ayant une couche de cellules ganglionnaires maculaires et couche plexiforme interne (GCIPL) considérablement plus mince (≤ 79 μm) au départ avaient un risque de déclin cognitif supérieur de 38 % par rapport à ceux avec une épaisseur ≥ 88 μm. Même après ajustement pour des facteurs tels que l’âge, l’éducation, les maladies cérébrovasculaires, l’hypertension, l’hyperlipidémie, le diabète de type 2 et le tabagisme, une épaisseur plus mince du GCIPL était associée à un risque accru de déclin cognitif (ratio de risque = 1,14). En revanche, l’épaisseur de la couche des fibres nerveuses rétiniennes (RNFL) n’a pas montré d’association avec le déclin cognitif. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/03/retinal-thinning-correlates-with-pace-of-cognitive-decline/

Résistance au Changement en Médecine : L’Anesthésie et l’Évolution des Thérapies Anti-Âge

Le texte aborde la résistance au changement dans le domaine médical, en particulier face aux nouvelles thérapies visant à prolonger la vie en bonne santé. Malgré l’évidence d’un allongement de la vie en bonne santé comme un progrès positif, la communauté médicale montre un certain scepticisme. L’article mentionne un éditorial qui établit un parallèle avec le développement de l’anesthésie au 19ème siècle, un processus qui a été retardé par des attitudes conservatrices parmi les médecins. Ces derniers, bien que souvent bien intentionnés, ont freiné l’adoption de pratiques bénéfiques pour les patients, illustrant un conflit entre l’autonomie du patient et le paternalisme médical. Le texte souligne deux évolutions majeures de la médecine moderne : la transformation des maladies fatales en conditions gérables grâce à des traitements efficaces, et l’évolution de la relation entre médecins et patients vers une plus grande autonomie et prise de décision partagée. Cependant, cette progression n’a pas été linéaire. Par exemple, l’anesthésie, découverte au début des années 1800, n’a été adoptée qu’après des décennies de scepticisme et de résistance, ce qui a limité les choix offerts aux patients. Le texte fait également écho à des préoccupations contemporaines concernant l’attitude des institutions médicales face à l’âge et à la mort, en citant des déclarations qui minimisent l’importance de prolonger la vie. Il mentionne que des patients terminalement malades expriment un fort désir de vivre plus longtemps, même dans des circonstances difficiles. Le texte conclut en affirmant que, tout comme les patients du passé auraient souhaité des interventions moins douloureuses, de nombreux patients aujourd’hui désiraient également des options pour prolonger leur vie tout en maintenant leur qualité de vie. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/03/on-medical-community-resistance-to-treating-aging-in-order-to-extend-healthy-life/

Insilico Medicine : Une licorne de la découverte de médicaments grâce à l’IA

Insilico Medicine, une entreprise spécialisée dans la découverte de médicaments grâce à l’intelligence artificielle, a récemment annoncé avoir levé 110 millions de dollars lors d’un tour de financement de Série E, ce qui valorise l’entreprise à plus de 1 milliard de dollars et lui permet d’entrer dans le club exclusif des licornes. Le PDG Alex Zhavoronkov a déclaré que ces fonds seront principalement utilisés pour accélérer le développement de leur pipeline de médicaments et affiner leurs plateformes d’IA, tout en soutenant leur mission d’accroître la longévité en bonne santé. Insilico possède actuellement 30 candidats médicaments dans son portefeuille, dont 10 ont reçu l’autorisation de la FDA pour des études sur l’homme. Grâce à son approche basée sur l’IA, l’entreprise prétend réduire les délais de conception des médicaments à une moyenne de 13 mois. Les fonds levés seront également alloués à des essais cliniques cruciaux pour Rentosertib, le candidat médicament principal d’Insilico, qui cible la fibrose pulmonaire idiopathique. Rentosertib a été entièrement développé à l’aide de la plateforme d’IA propriétaire d’Insilico et cible le TNIK, une kinase jouant un rôle clé dans le développement de la fibrose. Des résultats d’un essai de phase 2a mené en Chine l’année dernière ont montré des améliorations dépendantes de la dose de la capacité pulmonaire et des scores de qualité de vie des patients atteints d’IPF après trois mois de traitement. En 2025, Insilico a également dévoilé Supervisor, un robot humanoïde capable d’imiter les mouvements des scientifiques pour exécuter des tâches de laboratoire, visant à réduire l’intervention manuelle et à intégrer directement les données expérimentales dans la plateforme d’Insilico. De plus, l’entreprise a récemment formé un partenariat avec Tenacia Biotechnology pour développer des thérapeutiques CNS, en se concentrant sur la création d’inhibiteurs de petites molécules pouvant traverser la barrière hémato-encéphalique pour traiter des conditions telles que la maladie d’Alzheimer et l’épilepsie. Insilico a également signé un deuxième accord de licence exclusif avec Menarini Group pour un petit composé ciblant des cancers avec des besoins non satisfaits. Le dernier tour de financement a été dirigé par Value Partners, basé à Hong Kong, avec la participation de Warburg Pincus, OrbiMed Advisors et Eli Lilly’s venture arm. Source : https://longevity.technology/news/insilico-seals-unicorn-status-after-landing-110m-for-ai-drug-discovery/

Life Biosciences se prépare pour les premiers essais cliniques de reprogrammation épigénétique partielle

En 2020, une étude marquante publiée dans la revue Nature a démontré que le traitement par reprogrammation épigénétique partielle avait restauré la vision chez des souris aveugles. Depuis, l’attente s’est intensifiée pour un essai clinique visant à tester cette technologie chez l’homme. Aujourd’hui, presque cinq ans plus tard, Life Biosciences, cofondée par le Dr David Sinclair, se prépare à lancer le premier candidat de reprogrammation épigénétique partielle dans le cadre d’essais cliniques. La société a récemment nommé le Dr Michael Ringel, ancien responsable de la recherche et du développement chez Boston Consulting Group, au poste de directeur des opérations. Ringel exprime son enthousiasme à l’idée de participer à l’exécution opérationnelle de Life Bio à un moment critique pour la société. Selon lui, des preuves accumulées sur le potentiel à long terme de la reprogrammation épigénétique sont désormais disponibles, et il est temps de rendre cela concret avec des thérapies pour traiter les maladies liées à l’âge. Life Bio prévoit de commencer des essais cliniques avec sa thérapie ER-100, qui utilise trois facteurs de transcription pour induire la reprogrammation épigénétique partielle, ciblant deux indications ophtalmologiques : le glaucome, une maladie touchant des millions de personnes dans le monde, et la neuropathie optique ischémique antérieure non artéritique (NAION), un trouble rare entraînant une perte de vision soudaine. Ringel souligne que, bien que le glaucome ait de bons traitements, beaucoup échouent avec le temps, créant un besoin pour des thérapies de seconde ligne. De plus, il y a une préoccupation croissante quant à la NAION, qui n’a actuellement aucun traitement. Les études précliniques sur des primates non humains ont montré de bons résultats, ce qui donne confiance à Life Bio quant à sa capacité à traiter ces conditions chez l’homme. Cependant, ces essais cliniques en phase 1 seront différents des essais typiques, car ils se dérouleront chez des patients plutôt que chez des personnes en bonne santé, permettant ainsi de recueillir des données anecdotiques sur l’efficacité tout en se concentrant sur la sécurité. Life Bio a également mis en place des protocoles pour surveiller les effets indésirables potentiels liés à la reprogrammation épigénétique partielle. Avec un système entièrement inductible pour sa thérapie ER-100, la société prévoit d’utiliser un traitement à court terme pour minimiser l’exposition. Life Bio ne se limite pas à l’ophtalmologie et explore également d’autres indications, s’appuyant sur des technologies de livraison prometteuses comme les nanoparticules lipidiques. La société reste optimiste quant à ses perspectives futures et à l’impact potentiel de ses thérapies sur diverses maladies. Source : https://longevity.technology/news/life-bio-ready-for-worlds-first-partial-epigenetic-reprogramming-trials/

Lien entre la sénescence cellulaire et le déclin cognitif chez les souris

Dans une étude publiée dans Aging Cell, des chercheurs ont établi un lien entre la sénescence cellulaire et le déclin cognitif chez des souris mâles non modifiées. Ils notent que le déclin cognitif chez les personnes âgées varie considérablement, certaines souffrant de graves déficits cognitifs tandis que d’autres sont à peine affectées. Pour mesurer ce déclin, ils ont développé un outil automatisé, PhenoTyper, qui évalue les capacités cognitives des souris noires B6, en utilisant un étalon de référence basé sur l’âge des souris. Des expériences antérieures ont montré que certaines souris restaient fonctionnelles tout au long de leur vie, tandis que d’autres souffraient d’un déclin cognitif sévère, sans lien avec la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs attribuent ce déclin à la gliose réactive, une réponse normale du cerveau à une blessure, mais qui peut devenir chronique avec l’âge, un phénomène connu sous le nom d’inflammaging. Ils ont réalisé des expériences pour mieux comprendre la relation entre la sénescence cérébrale et le déclin cognitif. Dans une première expérience, ils ont formé des souris à entrer dans un trou spécifique pour obtenir de la nourriture, puis ont testé leur capacité à inverser cet apprentissage. Les résultats ont montré une grande disparité entre les souris jeunes et âgées lors de la tâche d’inversion, les souris âgées ayant des performances bimodales. Les chercheurs ont ensuite examiné les différences entre les groupes de souris, découvrant des variations significatives dans la morphologie et la biologie biochimique. L’activité microgliale était considérablement accrue dans le groupe impaired, tandis que le groupe intact ne montrait pas de différences par rapport aux souris plus jeunes. Des biomarqueurs de la sénescence cellulaire ont également été mesurés, révélant des différences notables entre les groupes. En administrant une combinaison sénolytique de dasatinib et quercétine à des souris âgées, les chercheurs ont constaté une amélioration des performances cognitives, les biomarqueurs sénescents étant réduits à des niveaux similaires à ceux des souris jeunes. Ces résultats pourraient avoir des implications pour les humains, suggérant qu’un traitement sénolytique pourrait aider à maintenir les capacités cognitives chez certaines populations âgées. Source : https://www.lifespan.io/news/cellular-senescence-prevents-unlearning-in-some-male-mice/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=cellular-senescence-prevents-unlearning-in-some-male-mice

Cataractes et sénescence cellulaire : vers de nouvelles thérapies

La formation de cataractes liée à l’âge dans le cristallin de l’œil est une cause majeure de cécité. Cette opacité croissante du cristallin semble être largement influencée par un fardeau croissant de sénescence cellulaire dans les cellules du cristallin. Les thérapies sénolytiques, qui visent à éliminer les cellules sénescentes, pourraient potentiellement réduire le besoin de chirurgie et le développement de thérapies cellulaires et de lentilles de remplacement à partir de tissus cultivés. Cependant, il est à noter que les cataractes ne figurent pas parmi les principales priorités pour lesquelles ces traitements pourraient avoir un effet bénéfique. Actuellement, il n’est pas clair si des groupes travaillent sur des essais cliniques de sénolytiques pour les patients à risque de formation de cataractes.

La sénescence cellulaire joue un rôle à double tranchant dans la santé et la maladie, en agissant à la fois comme un gardien contre la prolifération incontrôlée et comme un moteur des pathologies liées à l’âge, y compris la formation de cataractes. L’interaction complexe entre le stress oxydatif, la dysfonction mitochondriale et l’inflammation chronique souligne la complexité de la sénescence dans les cellules épithéliales du cristallin (LECs), qui sont essentielles au maintien de la transparence du cristallin et particulièrement vulnérables au stress oxydatif.

La sénescence progressive des LECs représente un facteur critique dans la cataractogenèse liée à l’âge. Les avancées dans les sénothérapeutiques pourraient offrir des stratégies prometteuses pour atténuer la sénescence des LECs, soit par l’élimination des cellules sénescentes grâce aux sénolytiques, soit par la modulation des effets nocifs du phénotype sécrétoire associé à la sénescence (SASP) à l’aide de sénomorphiques. Des composés naturels tels que le fisétin, la lutéoline, et la metformine, ainsi que des thérapies innovantes comme le FOXO4-DRI et l’édition génique, mettent en lumière le potentiel croissant des interventions ciblées pour retarder la progression des cataractes.

Les recherches futures sur la sénescence cellulaire dans la formation de cataractes pourraient révéler de nouvelles stratégies thérapeutiques visant à retarder ou à prévenir l’opacité du cristallin. Une compréhension approfondie des moteurs moléculaires de la sénescence des LECs, en particulier le rôle du stress oxydatif, de la dysfonction mitochondriale, et de l’agrégation des protéines, sera essentielle pour développer des interventions ciblées. L’exploration de l’interaction entre les facteurs SASP et les changements dans le microenvironnement du cristallin pourrait fournir des informations sur la façon dont l’inflammation chronique accélère la progression des cataractes. La recherche sur la sénescence pourrait ouvrir la voie à des traitements innovants qui préservent la transparence du cristallin et préviennent les cataractes liées à l’âge. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/03/senescent-cells-in-the-aging-of-the-lens-of-the-eye/

Impact du facteur d’induction par hypoxie sur le vieillissement pulmonaire et la sénescence cellulaire

Cet article de revue examine les connaissances actuelles sur la signalisation du facteur d’induction par hypoxie (HIF) dans le vieillissement des tissus pulmonaires, avec un accent particulier sur le fardeau de la sénescence cellulaire comme mesure de la dysfonction liée à l’âge. Selon les chercheurs, l’expression chronique du HIF avec l’âge favorise la sénescence cellulaire. Comprendre pourquoi l’expression du HIF devient dysrégulée avec l’âge est l’une des nombreuses questions difficiles à résoudre. Il faut un grand effort pour retracer la chaîne de cause à effet qui mène à une altération donnée de l’expression génique, et dans presque tous les cas, la connexion longue et sinueuse à un mécanisme causal fondamental du vieillissement n’a pas été définitivement établie.

Le facteur d’induction par hypoxie (HIF) est un médiateur transcriptionnel clé des réponses cellulaires à un faible taux d’oxygène, régulant la physiologie et la pathogénie des poumons. Il est un régulateur central de l’adaptation hypoxique dans les tissus pulmonaires et joue un double rôle dans le maintien de l’homéostasie et la promotion de processus pathologiques. À faibles niveaux, l’activation induite par l’hypoxie du HIF est hormétique, déclenchant des réponses cellulaires adaptatives qui améliorent la résistance au stress et la longévité. Cependant, une activation excessive ou prolongée du HIF fausse cette réponse adaptative, favorisant la fibrose, l’inflammation et la progression des maladies.

Au cours du vieillissement normal, le HIF maintient l’homéostasie de l’oxygène, régule l’activité mitochondriale et soutient les réponses adaptatives au stress dans les tissus pulmonaires. Avec l’âge, l’efficacité de la signalisation HIF diminue, entraînant une tolérance au stress réduite et des mécanismes de réparation altérés dans les cellules pulmonaires. La dysrégulation chronique du HIF dans les poumons vieillissants a été liée à une augmentation du stress oxydatif, à l’induction de la sénescence et à la signalisation pro-inflammatoire. Dans les poumons, le HIF est également essentiel pour l’homéostasie de l’oxygène et l’adaptation aux environnements hypoxiques. Au-delà de son rôle dans la détection de l’oxygène, le HIF module le métabolisme cellulaire, l’inflammation et les voies de sénescence, influençant directement le vieillissement pulmonaire.

Des études récentes indiquent que le HIF et la sénescence cellulaire interagissent à plusieurs niveaux, où le HIF peut à la fois induire et supprimer la sénescence, selon les conditions cellulaires. Alors qu’une activation transitoire du HIF soutient la réparation des tissus et la résistance au stress, une dysrégulation chronique aggrave les pathologies pulmonaires. Des preuves émergentes suggèrent que cibler les voies HIF et de sénescence pourrait offrir de nouvelles stratégies thérapeutiques pour atténuer les maladies pulmonaires liées à l’âge. Cet article de revue explore les interactions complexes entre ces mécanismes, mettant en lumière la manière dont leur jeu d’influence affecte le vieillissement pulmonaire et la progression des maladies. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/03/dysregulated-hypoxia-inducible-factor-signaling-in-the-aging-lung/

L’impact d’ACSS2 sur le phénotype sécrétoire associé à la sénescence et le vieillissement

Depuis près de 15 ans, la recherche sur les cellules sénescentes a évolué de manière significative. La première démonstration convaincante de rajeunissement par l’élimination de ces cellules dans des tissus de souris âgées a ouvert la voie à une communauté dynamique d’équipes académiques et d’entreprises biopharmaceutiques. Ces groupes explorent la biochimie de la sénescence cellulaire pour trouver des moyens de détruire sélectivement ces cellules, de modifier leur comportement pour réduire leur contribution à l’inflammation systémique et à la dysfonction tissulaire, et même d’inverser la transition normalement irréversible vers l’état sénescent. Les découvertes potentielles de ces recherches pourraient conduire à des thérapies capables de ralentir ou d’inverser certains aspects du vieillissement. Les cellules sénescentes sont associées à un phénomène appelé ‘phénotype sécrétoire associé à la sénescence’ (SASP), qui produit des signaux pro-croissance et pro-inflammatoires. Bien que l’élimination du SASP puisse sembler bénéfique, il est important de noter que ce dernier joue également un rôle positif à court terme, comme dans la guérison des plaies et la suppression des cellules potentiellement cancéreuses. La destruction périodique des cellules sénescentes ne nuit pas aux comportements bénéfiques à court terme, alors qu’un traitement chronique pour supprimer le SASP pourrait avoir des effets néfastes. Malgré cela, l’intérêt pour la réduction ou l’élimination du signalement SASP croît parmi les chercheurs. L’étude récente sur ACSS2, une enzyme impliquée dans la biosynthèse des purines, montre qu’elle régule le SASP. L’inhibition pharmacologique ou la suppression de l’ACSS2 chez des souris a révélé une atténuation du SASP, ainsi qu’une abolition des fonctions pro-tumorigènes et de surveillance immunitaire des cellules sénescentes. ACSS2 interagit directement avec PAICS, un enzyme essentiel pour la biosynthèse des purines, et son acétylation favorise la dégradation médiée par l’autophagie de PAICS, limitant ainsi le métabolisme des purines et réduisant les pools de dNTP nécessaires à la réparation de l’ADN. Cela entraîne une accumulation de fragments de chromatine cytoplasmique et une augmentation du SASP. En résumé, ce travail relie la génération locale d’acétyl-CoA médiée par ACSS2 au métabolisme des purines, identifiant ACSS2 comme une cible potentielle pour prévenir les maladies associées à la sénescence. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/03/continued-progress-towards-understanding-the-regulators-of-the-senescence-associated-secretory-phenotype/