Mois : mars 2025

Un nouveau traceur PET pour quantifier le stress oxydatif dans le cerveau

Une nouvelle sonde d’imagerie par tomographie par émission de positons (PET), dérivée du médicament edaravone, a montré un potentiel pour détecter le stress oxydatif dans le système nerveux central, un facteur sous-jacent dans des maladies neurodégénératives telles qu’Alzheimer et la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Les chercheurs de St Jude Children’s Research Hospital et de l’Université de Virginie ont développé le [18F]fluoroedaravone ([18F]FEDV), un analogue radio-labellisé de l’antioxydant edaravone, qui permet une imagerie in vivo des espèces réactives d’oxygène et d’azote (RONS) dans le cerveau. L’étude, publiée dans Nature Biomedical Engineering, souligne l’importance de ce développement pour comprendre le rôle du stress oxydatif dans la neurodégénérescence. Cette étude répond à un défi de longue date : l’incapacité à mesurer directement les RONS in vivo dans le système nerveux central. Le développement du [18F]FEDV, un traceur PET dérivé de l’edaravone, offre un outil puissant pour visualiser le stress oxydatif au niveau cellulaire. En traversant avec succès la barrière hémato-encéphalique et en démontrant sa stabilité dans le plasma humain, le [18F]FEDV permet un suivi en temps réel et longitudinal de l’activité des RONS, ce qui est très pertinent pour évaluer la progression de la maladie et les interventions thérapeutiques dans des conditions comme la maladie d’Alzheimer et l’accident vasculaire cérébral. La large réactivité du [18F]FEDV avec les radicaux peroxyliques solubles dans les lipides et dans l’eau témoigne de sa polyvalence en tant que biomarqueur du stress oxydatif. Si cet outil d’imagerie est traduit en utilisation clinique, il pourrait affiner la sélection des patients pour des interventions basées sur des antioxydants, surveiller les réponses au traitement avec une précision sans précédent et même prédire l’apparition des symptômes, offrant ainsi un potentiel pour redéfinir la compréhension et la ciblage du stress oxydatif dans la gestion du vieillissement et des maladies neurodégénératives. Les espèces réactives d’oxygène et d’azote contribuent à la signalisation cellulaire et à l’homéostasie ; cependant, lorsque leur production dépasse la capacité des systèmes antioxydants de l’organisme, elles déclenchent des réactions en chaîne dommageables. Une activité excessive des RONS a été impliquée dans les lésions neuronales, la dysfonction mitochondriale et la progression pathologique des maladies neurodégénératives, mais malgré cela, la mesure directe du stress oxydatif dans le cerveau vivant reste un défi. Edaravone, initialement approuvé pour le traitement de la SLA, chasse les radicaux peroxyliques, les radicaux hydroxyles et le peroxynitrite, des composés qui contribuent aux lésions oxydatives. Le [18F]FEDV conserve ces propriétés tout en étant radio-labellisé pour l’imagerie PET, permettant ainsi de servir de biomarqueur du stress oxydatif. Contrairement à d’autres traceurs PET qui détectent la neuroinflammation ou le dépôt d’amyloïde, le [18F]FEDV fournit une mesure directe des niveaux de stress oxydatif, permettant un suivi longitudinal de la progression de la maladie et de la réponse aux traitements antioxydants. L’étude a démontré que le [18F]FEDV peut traverser la barrière hémato-encéphalique et s’accumuler sélectivement dans des régions présentant un stress oxydatif élevé. Dans des modèles murins, le traceur a détecté l’accumulation de RONS après un AVC induit et dans des cerveaux présentant une tauopathie, caractéristique de la maladie d’Alzheimer. Sa spécificité a été confirmée par un prétraitement des souris avec de l’edaravone, qui a bloqué le signal PET, indiquant que la sonde mesure directement le stress oxydatif plutôt que d’autres processus métaboliques. L’auteur correspondant, Kiel Neumann, PhD, du département de radiologie de St Jude, a expliqué que c’est la blessure secondaire subséquente, généralement causée par la réponse immunitaire, qui cause le plus de dommages neurologiques. Une visualisation du stress oxydatif en temps réel pourrait améliorer considérablement l’étude de la neurodégénérescence. Alors que les essais cliniques sur les antioxydants ont produit des résultats mitigés, en partie en raison du manque d’une méthode pour confirmer leur effet in vivo, le [18F]FEDV pourrait servir d’outil crucial pour évaluer l’efficacité thérapeutique. En permettant une mesure directe du stress oxydatif, le traceur pourrait également aider à identifier les individus à risque de développer des conditions neurodégénératives avant l’apparition des symptômes. L’objectif en imagerie est de promouvoir le contraste, donc nous voulons quelque chose qui interagisse rapidement avec sa cible mais qui soit également éliminé rapidement pour que vous puissiez voir votre cible immédiatement. Ce qui était unique à ce médicament, c’est que lorsqu’il réagit avec le stress oxydatif, il subit un changement structural et de polarité massif qui le garde dans la cellule et favorise le contraste. Des recherches supplémentaires seront nécessaires pour valider le [18F]FEDV dans des études humaines. Les prochaines étapes comprennent des essais cliniques pour évaluer sa sécurité et son efficacité chez les patients atteints de SLA, de la maladie d’Alzheimer et d’autres conditions neurodégénératives. De plus, les chercheurs visent à affiner les protocoles d’imagerie PET pour améliorer la sensibilité et la résolution de la détection du stress oxydatif dans le cerveau humain. Les tests diagnostiques sont de l’ordre des nanogrammes à microgrammes de matériel, donc le corps ne sait même pas qu’il est là. En fin de compte, notre objectif est d’utiliser cela pour impacter les soins cliniques. L’intervention thérapeutique utilisant cette technologie pour la gestion des maladies cliniques est l’avenir. Avec son potentiel à combler une lacune de longue date dans la recherche neurodégénérative, le [18F]FEDV représente une avancée dans l’imagerie moléculaire, qui pourrait conduire à un diagnostic plus précoce et précis des conditions liées au stress oxydatif, ainsi qu’à des stratégies améliorées pour leur traitement. Source : https://longevity.technology/news/repurposed-drug-enables-imaging-of-neurodegeneration/

Effets du Glibenclamide sur la Sénescence Cellulaire et l’Inversion des Modifications Épigénétiques

Dans une étude publiée dans la revue Nature Signal Transduction and Targeted Therapy, des chercheurs ont examiné comment le glibenclamide, un médicament utilisé pour traiter le diabète de type 2, peut partiellement inverser les altérations épigénétiques et combattre la sénescence cellulaire chez les souris. L’article débute par une discussion sur la relation entre les modifications épigénétiques et la sénescence cellulaire. Les histones H3K4me3 et H3K27me3 régulent les gènes associés à la sénescence, tels que Cdkn1a et Cdkn2a, tandis que H3K9me3 supprime les éléments génétiques répétitifs responsables de l’inflammation liée à la sénescence. Les chercheurs soulignent la difficulté de cibler directement ces histones avec de petites molécules en raison de leur similarité structurelle, suggérant plutôt que cibler le métabolisme pourrait être plus efficace, car des aspects fondamentaux du métabolisme sont liés à la méthylation des histones. Auparavant, ils avaient constaté que la chlorpropamide produisait un effet de rajeunissement chez des vers C. elegans par un chemin mitochondrial. Dans ce contexte, ils ont étudié les fibroblastes pulmonaires en utilisant un agent chimique basé sur la chlorpropamide, identifiant MDH2 comme une cible potentielle. Des études supplémentaires ont montré que MDH2 était directement lié à la sénescence cellulaire, et en manipulant son expression, les chercheurs ont pu observer des variations significatives dans les biomarqueurs de sénescence. En testant l’interaction de MDH2 avec divers sulfonylurées, ils ont découvert que le glibenclamide avait l’interaction la plus forte, aboutissant à une réduction des biomarqueurs de sénescence dans les fibroblastes pulmonaires. Bien que le glibenclamide ait augmenté les espèces réactives de l’oxygène mitochondrial, il a également activé des marqueurs de sénescence bénéfiques. L’étude sur des souris Black 6 a révélé que celles traitées au glibenclamide avaient moins de frailty et une longévité significativement accrue par rapport aux autres groupes. Bien que les effets physiques ne soient pas immédiatement apparents, le glibenclamide a montré des résultats prometteurs en réduisant la fibrose hépatique et la sénescence. Ces résultats suggèrent que le glibenclamide pourrait avoir des applications anti-âge chez l’homme, et les chercheurs proposent de développer des dérivés du médicament pour cibler plus précisément MDH2 afin de ralentir la sénescence cellulaire. Source : https://www.lifespan.io/news/an-existing-diabetes-drug-may-treat-aspects-of-aging/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=an-existing-diabetes-drug-may-treat-aspects-of-aging

Augmentation des erreurs de traduction liées à l’âge : Une étude sur un modèle de souris luminescent

Les chercheurs ont développé un modèle de souris qui intègre une séquence d’ADN produisant une protéine luminescente uniquement en cas d’erreur de lecture (readthrough), lorsque la machinerie de traduction ignore un codon d’arrêt dans la séquence d’ADN. Cette méthode permet d’évaluer dans quelle mesure les erreurs de lecture augmentent avec l’âge, entraînant la production de molécules d’ARN aberrantes et des dysfonctionnements associés. Des preuves suggèrent qu’il y a une augmentation liée à l’âge des erreurs de traduction lors de la production d’ARN à partir de l’ADN. Cependant, il est difficile de déterminer dans quelle mesure le vieillissement dégénératif résulte de ce type de dysfonctionnement dans l’expression génique. La question de la précision de la synthèse des protéines et de son lien avec le vieillissement est un sujet d’intérêt de longue date. Pour étudier si des changements spontanés dans le taux d’erreurs ribosomiques se produisent en fonction de l’âge, les chercheurs ont d’abord établi que le readthrough des codons d’arrêt est un indicateur plus sensible de la mistraduction due à un appariement incorrect des codons et anticodons que l’incorporation d’acides aminés par erreur. Par la suite, ils ont développé des souris knock-in pour la détection in-vivo du readthrough des codons d’arrêt, utilisant un rapporteur de type Kat2-TGA-Fluc qui combine des techniques d’imagerie fluorescente et bioluminescente sensibles. Les chercheurs ont suivi l’expression des protéines rapporteurs in-vivo au fil du temps, et ont évalué l’expression de Kat2 et Fluc dans des extraits de tissus ainsi que par imagerie ex-vivo de tout organe. Les résultats montrent une augmentation organo-dépendante et liée à l’âge des erreurs de traduction : le readthrough des codons d’arrêt augmente avec l’âge dans les muscles (+75%) et le cerveau (+50%), mais pas dans le foie. En parallèle, des données récentes indiquent un vieillissement prématuré chez des souris présentant une mutation de ram sujette aux erreurs, soulignant que le déclin de la fidélité de traduction lié à l’âge pourrait contribuer au vieillissement. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/03/translational-errors-increase-with-age-in-some-organs-in-mice/

Impact de l’insulinorésistance et de l’indice TyG sur le vieillissement biologique

Le métabolisme diabétique est largement considéré comme un accélérateur du vieillissement, soutenu par des preuves solides. Les chercheurs utilisent souvent des souris diabétiques comme modèles plus rapides et moins coûteux pour étudier le vieillissement. Ainsi, on s’attend à ce que toute mesure de l’âge biologique indique un vieillissement biologique accéléré chez les animaux ou les personnes diabétiques. Cela est confirmé par des données sur deux des horloges de vieillissement nouvellement développées. Cela constitue l’un des nombreux critères qu’une horloge de vieillissement doit respecter pour être considérée comme un indicateur fiable de l’âge biologique. L’insulinorésistance (IR) est également associée au vieillissement, mais peu d’études ont approfondi le lien entre l’IR et l’âge biologique. L’indice triglycéride-glucose (TyG) est reconnu comme un marqueur de l’IR. Dans cette étude transversale, nous avons analysé des données provenant de l’enquête nationale sur la santé et la nutrition (NHANES), impliquant 12 074 adultes âgés de 20 ans et plus, sur les cycles de 2001-2010 et 2015-2018. Les résultats montrent que pour chaque augmentation d’une unité de l’indice TyG, il y a une élévation de 1,64 an de l’âge biologique selon la méthode Klemera-Doubal et un risque accru de 117 % de vieillissement accéléré. De plus, chaque augmentation d’une unité de l’indice TyG correspond à une augmentation de 0,40 an de l’âge phénotypique, entraînant un risque de vieillissement accéléré de 15 %. L’analyse a également mis en évidence des relations non linéaires positives entre l’indice TyG et le vieillissement biologique, notamment pour l’âge biologique KDM et l’âge phénotypique, avec un point de retournement à 8,66. Dans tous les sous-groupes, l’indice TyG a montré une corrélation positive avec le vieillissement biologique, même en présence d’interactions significatives. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/03/insulin-resistance-accelerates-biological-aging-as-measured-by-aging-clocks/

Reprogrammation cellulaire : Vers des thérapies de rajeunissement efficaces

La est un domaine de qui vise à redonner aux somatiques des propriétés similaires à celles des induites, notamment grâce à l’expression des facteurs de Yamanaka. Ces facteurs, découverts il y a environ vingt ans, permettent la dédifférenciation des cellules somatiques lorsqu’ils sont exprimés de manière robuste sur plusieurs jours. Cependant, une expression limitée de ces facteurs peut déclencher une reprogrammation partielle, entraînant une réinitialisation des contrôles épigénétiques de l’ADN nucléaire et de l’expression génique, ce qui est considéré comme un objectif désirable pour la communauté médicale. Avec une augmentation significative des financements pour le développement de thérapies de rajeunissement basées sur la reprogrammation partielle, le potentiel d’une reprogrammation corporelle complète est également exploré. Cela pourrait restaurer les fonctions des cellules d’un corps et d’un cerveau vieillissants, malgré les dommages accumulés à l’ADN nucléaire et à l’environnement cellulaire. Un axe de recherche prometteur est l’utilisation de petites molécules pour induire l’expression des facteurs de Yamanaka. Bien que les thérapies géniques puissent être plus efficaces pour produire une expression génique ciblée, elles souffrent de problèmes de délivrance, car il est difficile de distribuer uniformément ces thérapies dans tout le corps. En revanche, les petites molécules présentent l’avantage d’une distribution plus large et il existe des études en cours pour identifier davantage de ces molécules. Les travaux actuels se concentrent sur l’évaluation des capacités de ces petites molécules dans des modèles in vitro, avec l’intention de progresser vers des études animales. La dysfonction vasculaire, qui est une cause majeure des maladies cardiovasculaires liées à l’âge, est en partie attribuée aux cellules endothéliales sénescentes. Ces cellules s’accumulent avec le temps et nuisent à plusieurs processus cellulaires, entraînant un vieillissement de l’endothélium. Par conséquent, inverser la sénescence des cellules endothéliales est un objectif de recherche important. Les approches actuelles incluent l’utilisation de sénolytiques pour induire la mort cellulaire ou la reprogrammation cellulaire. Un cocktail de petites molécules a été développé pour améliorer la fonction des cellules endothéliales sénescentes, contribuant à la régénération et à l’amélioration de la fonction hépatique. Ce cocktail, composé de tranilast, d’acide valproïque et de carbonate de lithium, a montré des effets prometteurs dans la réversion du phénotype sénescent in vitro, et tous ces composés sont déjà approuvés par la FDA, facilitant ainsi leur transition vers un usage clinique. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/03/an-in-vitro-example-of-pharmacological-induction-of-yamanaka-factor-expression/

Lutte contre le vieillissement : Actualités et recherches sur la longévité

Fight Aging! est une publication qui traite des actualités et des commentaires concernant l’objectif d’éradiquer toutes les maladies liées à l’âge en maîtrisant les mécanismes du vieillissement grâce à la médecine moderne. Le bulletin hebdomadaire est envoyé à des milliers d’abonnés intéressés par ce sujet. Le fondateur de Fight Aging!, Reason, propose également des services de conseil stratégique pour les investisseurs et entrepreneurs intéressés par l’industrie de la longévité. Ce document présente plusieurs articles portant sur divers sujets liés à la santé et au vieillissement, chacun apportant des perspectives nouvelles sur des problèmes médicaux complexes. L’un des articles discute de la dépression tardive chez les personnes âgées et de son lien potentiel avec les maladies cérébrovasculaires, indiquant que la maladie cérébrale vasculaire (CSVD) pourrait contribuer à la dépression tardive, les deux conditions pouvant partager une pathologie sous-jacente. Un autre article met en lumière l’importance de l’AP2A1 dans l’inflammation des cellules sénescentes, soulignant que la taille des cellules sénescentes est nécessaire pour leur signalisation inflammatoire. D’autres études examinées incluent l’impact de l’exercice et du comportement sédentaire sur les horloges biologiques du vieillissement, les résultats d’un essai de traitement par dasatinib et quercétine pour les patients atteints de déficience cognitive légère, et les défis liés à l’application des thérapies CAR-T aux cancers solides. La recherche sur l’impact du stress thermique sur le vieillissement épigénétique, ainsi que les contributions des astrocytes vieillissants à l’inflammation cérébrale, sont également abordées. Les articles explorent également la question du sous-diagnostic de la maladie d’Alzheimer précoce et l’importance de la détection précoce pour le traitement, ainsi que des approches pour réduire l’infiltration des cellules T dans les plaques athéroscléreuses. Finalement, la recherche sur la restauration de la couche glycocalyx de la barrière hémato-encéphalique âgée et l’identification d’isoformes spécifiques de la protéine tau comme responsables des dommages neuronaux sont discutées. Globalement, ces articles soulignent les avancées et les défis dans la compréhension des mécanismes de vieillissement et des maladies associées, tout en mettant en avant la nécessité d’une recherche continue et d’approches innovantes pour améliorer la santé des personnes âgées. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/03/fight-aging-newsletter-march-10th-2025/

L’Horloge CheekAge : Une avancée dans l’épigénétique et la santé

Une nouvelle étude publiée dans la revue GeroScience souligne les associations entre l’Horloge épigénétique de vieillissement de nouvelle génération, CheekAge, et une variété de maladies et de conditions. CheekAge est à la base du test TallyAge, un test non invasif à domicile utilisant un échantillon buccal proposé par la société de longévité Tally Health. En comparant CheekAge avec cinq autres horloges de vieillissement épigénétique, l’étude a analysé 25 ensembles de données de méthylation de l’ADN disponibles publiquement, révélant des corrélations significatives entre CheekAge et 33 variables de santé et de maladie. Parmi celles-ci, on trouve le trouble dépressif majeur, le traumatisme psychologique, la maladie du foie gras non alcoolique, la fibrose pulmonaire, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et plusieurs types de cancers et de tumeurs. Le Dr Adiv Johnson, responsable des affaires scientifiques de Tally Health, a souligné que les résultats de cette recherche permettent d’identifier des signaux de santé nouvellement associés à des âges épigénétiques plus jeunes ou plus âgés à travers six horloges de vieillissement épigénétique différentes. Par exemple, l’étude a observé un vieillissement épigénétique accéléré chez les individus exposés au PBB-153, un produit chimique industriel persistant et perturbateur endocrinien, ajoutant ainsi à un corpus croissant de preuves que le vieillissement humain est influencé par des facteurs environnementaux. L’étude a également identifié des sites spécifiques de méthylation de l’ADN qui influencent la précision prédictive de CheekAge. Ces résultats fournissent des informations biologiques plus profondes sur la façon dont certains modèles méthylomiques contribuent à diverses maladies et conditions. En identifiant des processus biologiques pertinents et des cibles de facteurs de transcription, l’étude vise à mettre en lumière la connexion entre épigénétique, santé et vieillissement. Les recherches indiquent également des sites de méthylation de l’ADN uniques qui renforcent ou affaiblissent les associations avec CheekAge, offrant des perspectives biologiques nouvelles et une compréhension approfondie des relations entre certains modèles méthylomiques et diverses maladies. Tally Health, cofondée par le chercheur renommé en vieillissement Dr David Sinclair, adopte une approche combinant des tests répétés d’âge épigénétique avec des interventions personnalisées, dans le but de produire des améliorations mesurables de l’âge biologique. La société affirme que les clients ayant réalisé des tests pendant plus de six mois ont constaté une réduction moyenne de TallyAge de près de dix mois, tandis que ceux qui ont continué pendant plus d’un an ont réalisé une amélioration moyenne de plus de 1,5 an. Max Shokhirev, auteur principal de l’étude et responsable de la biologie computationnelle et des sciences des données chez Tally Health, a déclaré que CheekAge, le modèle computationnel qui a inspiré le test TallyAge, capture une large gamme de signaux biologiques associés à la maladie et à la santé. La méthode de collecte par écouvillon buccal employée par la société est jugée plus attrayante pour les consommateurs qu’un test sanguin, et elle permet de capter efficacement ce qui se passe dans le corps, ouvrant la voie à de futures horloges spécifiques à la santé comme une horloge de ménopause ou de fertilité, sans perturber l’expérience utilisateur. Source : https://longevity.technology/news/new-study-shows-cheekage-clock-is-significantly-associated-with-health-and-disease-variables/

LyGenesis : Avancées dans la régénération des organes pour traiter les maladies hépatiques en phase terminale

LyGenesis, une biotech en phase clinique spécialisée dans la régénération des organes, a obtenu l’approbation de son Data and Safety Monitoring Board (DSMB) pour poursuivre et augmenter les doses dans son essai clinique de phase 2a. Cet essai évalue une approche novatrice pour la régénération d’organes, en particulier pour les patients atteints de maladie hépatique en phase terminale (ESLD). La méthode de LyGenesis utilise les ganglions lymphatiques d’un patient comme bioreacteurs pour cultiver des organes ectopiques fonctionnels. En introduisant des hépatocytes allogéniques dans le système lymphatique par échographie endoscopique, une procédure peu invasive, l’entreprise vise à favoriser la croissance de tissus hépatiques fonctionnels dans le corps du patient. Cette technique pourrait transformer le paradigme traditionnel de la transplantation d’organes, permettant à un seul organe donné de fournir des cellules thérapeutiques pour de nombreux receveurs. L’essai clinique de phase 2a vise à évaluer la sécurité, la tolérabilité et l’efficacité préliminaire de cette technologie de régénération hépatique. L’approbation récente du DSMB permet la poursuite de l’étude et l’augmentation des doses, marquant une avancée significative dans l’évaluation clinique de cette thérapie innovante. LyGenesis s’engage à faire progresser le domaine de la régénération des organes, affirmant que ce jalon les rapproche d’un avenir où un seul organe donné pourrait traiter des dizaines de patients. La pénurie d’organes transplantables demeure un défi majeur en médecine moderne, car la transplantation d’organes traditionnelle est limitée par la disponibilité d’organes de donneurs appropriés. L’approche de LyGenesis vise à atténuer ces contraintes en permettant la régénération d’organes fonctionnels au sein du corps du patient, élargissant ainsi le potentiel d’options thérapeutiques. La technologie de la plateforme de l’entreprise se concentre non seulement sur la régénération du foie, mais s’étend également à d’autres organes, notamment le thymus, le pancréas et les reins, chacun à divers stades de développement préclinique et clinique. À mesure que LyGenesis fait progresser son programme clinique, les implications pour les patients souffrant d’insuffisance organique pourraient être profondes. La capacité de régénérer des organes au sein du système lymphatique d’un patient pourrait réduire le besoin d’immunosuppression à vie, diminuer les risques associés aux transplantations d’organes et offrir une alternative viable à ceux qui ne sont pas candidats pour des greffes traditionnelles. La recherche et les essais cliniques en cours seront essentiels pour examiner pleinement l’efficacité et la sécurité de cette approche, mais l’approbation du DSMB pour LyGenesis de continuer et d’augmenter ses doses dans son essai clinique de phase 2a représente une étape cruciale vers la validation d’un nouveau paradigme thérapeutique dans la régénération des organes. Source : https://longevity.technology/news/lygenesis-progresses-phase-2a-clinical-trial-in-organ-regeneration/

La recherche sur le vieillissement au Royaume-Uni : un panorama des institutions et des défis

David Weinkove, président de la British Society for Research on Ageing, aborde la question de la recherche sur le vieillissement au Royaume-Uni, soulignant la diversité des institutions impliquées. En utilisant des données provenant de l’adhésion à la BSRA, il note que 56 institutions au Royaume-Uni comptent au moins un membre de la BSRA. L’University College London (UCL) et l’Université de Birmingham se distinguent avec 11 membres chacun, suivis par l’Université d’Oxford et l’Université Aston avec 9 membres. Bien que cette répartition montre une large activité de recherche, Weinkove s’interroge sur l’efficacité d’une telle dispersion, alors que la recherche sur le vieillissement n’a pas encore engendré de percées majeures. Il souligne que la biologie du vieillissement est complexe et nécessite une expertise variée à plusieurs niveaux (moléculaire, cellulaire, etc.), ce qui justifie la diversité des institutions. Cependant, il reconnaît également que la recherche sur le vieillissement demande des ressources considérables et que le regroupement des efforts pourrait s’avérer bénéfique. Weinkove mentionne des investissements massifs comme ceux d’Altos Labs, qui dépense 3 milliards de dollars sur un aspect spécifique de la recherche sur le vieillissement, soulignant que le Royaume-Uni doit être audacieux dans ses investissements. Il plaide pour un soutien gouvernemental et philanthropique accru pour faire avancer la recherche, non seulement pour le plaisir de la recherche, mais pour améliorer la qualité de vie des personnes âgées. En conclusion, il appelle à un meilleur soutien financier et à une collaboration renforcée entre les chercheurs pour mieux comprendre le vieillissement et appliquer les résultats à la santé humaine. Source : https://longevity.technology/news/aging-research-in-the-uk-identifying-the-next-breakthrough/

La protéine tau et son rôle dans la maladie d’Alzheimer : isoformes et implications thérapeutiques

La protéine tau joue un rôle crucial dans les maladies neurodégénératives, notamment la maladie d’Alzheimer, en se phosphorylant et en formant des enchevêtrements neurofibrillaires. Ce processus nuit aux neurones et, associé à une inflammation, constitue la pathologie dominante dans les stades avancés de la maladie d’Alzheimer et d’autres tauopathies. Des chercheurs ont réussi à modifier des neurones pour exprimer chacune des six isoformes de tau, montrant que seule une de ces isoformes est responsable de la pathologie. Les enchevêtrements neurofibrillaires, causés par la tau hyperphosphorylée, sont un signe distinctif de la maladie d’Alzheimer et d’autres maladies neurodégénératives. Dans des conditions pathologiques, comme en présence d’oligomères amyloïdes toxiques, la tau subit une hyperphosphorylation qui perturbe la dynamique des microtubules axonaux, entraînant des déficits de transport axonal, une perte de synapses et finalement la mort neuronale ainsi qu’un déclin cognitif. Dans le cerveau humain adulte, six isoformes de tau résultent du splicing alternatif des exons du gène MAPT. Les isoformes tau 1N (1N3R/1N4R) représentent 50 % des tau exprimés tandis que les isoformes 2N sont les moins exprimées (5 % à 10 %). Chez les rongeurs, qui expriment presque exclusivement des isoformes tau 4R, il est difficile de comprendre les mécanismes de la maladie car ces animaux ne développent pas naturellement la démence. Des modèles de tauopathie reposent sur l’expression excessive d’isoformes tau uniques pour étudier ces mécanismes. Ici, des cellules souches pluripotentes induites (hiPSCs) ont été modifiées pour développer des neurones glutamatergiques. Les neurones KO tau montrent des impairments dans la croissance des neurites et la formation du segment initial de l’axone, qui peuvent être restaurés par la réexpression d’isoformes tau individuelles. Les neurones KO tau sont protégés contre la dysfonction neuronale induite par l’AβO et les changements transcriptomiques, le 1N4R étant l’isoforme qui restaure entièrement la vulnérabilité des neurones KO tau. Ce résultat suggère que le 1N4R tau est moins lié aux microtubules et pourrait être une cible thérapeutique potentielle pour la maladie d’Alzheimer. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/03/one-of-the-six-isoforms-of-tau-protein-is-responsible-for-the-harms-done-to-neurons/