Mois : janvier 2025

L’Héritage de Mikhail Blagosklonny : La Théorie de l’Hyperfonction et le Vieillissement

Mikhail Blagosklonny, un éminent scientifique, a profondément influencé le débat moderne sur les causes de l’âge, notamment par sa théorie de l’hyperfonction. Après sa mort, il est pertinent de réfléchir à ses contributions et à son dialogue avec d’autres chercheurs, tels qu’Aubrey de Grey. Blagosklonny a affirmé que l’hyperfonction, plutôt que l’accumulation de dommages, est à la base du vieillissement. Il a soutenu que l’hyperfonction des voies de signalisation entraîne des dommages organiques, plutôt qu’une accumulation de dommages moléculaires. Cette perspective remet en question les théories traditionnelles basées sur les dommages, qui considèrent que le vieillissement est principalement causé par des dommages génétiques et oxydatifs. Au cours d’un échange en 2021 avec de Grey, il a mis en avant que les dommages moléculaires, bien qu’ils s’accumulent, ne limitent pas nécessairement la durée de vie dans des conditions normales. Cependant, il a reconnu que si des interventions prolongent significativement la durée de vie, ces dommages peuvent devenir plus contraignants. De Grey, en réponse, a convenu que la théorie de l’hyperfonction offre des perspectives précieuses mais a insisté sur l’importance de la réparation des dommages pour traiter le vieillissement. Blagosklonny a également proposé que cibler les voies de croissance hyperactives pourrait atténuer le vieillissement et ses maladies associées, en se basant sur l’utilisation de la rapamycine, un inhibiteur du mTOR. Sa théorie a également inspiré l’émergence d’autres théories et modèles sur le vieillissement et la santé, tels que l’hypofonction, les programmes coûteux, la théorie des contraintes et la mort adaptative. En somme, le débat entre l’hyperfonction et les théories basées sur les dommages reste un sujet de recherche crucial pour l’avenir des interventions contre le vieillissement. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/01/a-snapshot-of-one-portion-of-the-ongoing-debate-over-causes-and-processes-of-aging/

L’Interaction Cruciale entre le Système Immunitaire et le Système Nerveux dans le Vieillissement Cérébral

Le système immunitaire joue un rôle crucial qui va bien au-delà de la simple défense contre les pathogènes et les cellules cancéreuses. Il est intimement impliqué dans le fonctionnement et le maintien des tissus, dans la régénération après des dommages, dans l’élimination des débris, et il communique à distance à travers le corps grâce à une multitude de molécules de signalisation. Cependant, ce système subit un déclin lié à l’âge, ce qui entraîne des modifications dans son fonctionnement. L’inflammation chronique, par exemple, altère le comportement cellulaire, ce qui aggrave la situation. Une part importante des problèmes liés à l’immuno-vieillissement est liée à l’augmentation des signaux inflammatoires non résolus et à leurs effets sur les tissus. Pendant longtemps, on a cru que le système immunitaire n’avait aucune influence sur le système nerveux central (SNC) en bonne santé, et qu’il était souvent considéré comme nuisible dans le cadre des troubles cérébraux. Cette perception était soutenue par le concept d’immunité privilégiée du SNC, renforcée par la présence de la barrière hémato-encéphalique et l’absence présumée d’un système lymphatique dans le SNC. Toutefois, des recherches récentes ont transformé notre compréhension des relations entre le cerveau et le système immunitaire, ouvrant de nouvelles perspectives en neurosciences. Il a été mis en évidence que les neurones nécessitent l’assistance et le réglage fournis par le système immunitaire adaptatif à travers de nouvelles voies de communication. Cette interconnexion suggère que la santé cérébrale dépend de la santé immunitaire, qui est elle-même modifiée par notre mode de vie. Cette interaction complexe entre le système immunitaire et le système nerveux se déroule principalement aux frontières du cerveau, où les cellules immunitaires sont concentrées. Avec l’âge, la fonction de ces frontières et la composition des cellules immunitaires changent, affectant ainsi les signaux transmis au cerveau et altérant ses fonctions. Cela implique que le déclin cognitif observé avec l’âge n’est pas uniquement causé par un déclin de la fonction neuronale, mais également par des modifications dépendantes de l’âge dans les niches immunitaires entourant le cerveau et dans le système immunitaire périphérique. Comprendre cette route de communication tout au long de la vie et identifier les processus immunitaires qui deviennent défectueux avec l’âge pourrait aider à développer des stratégies potentielles pour rajeunir le système immunitaire, en tant que moyen de ralentir ou d’arrêter le vieillissement cérébral. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/01/immune-aging-as-a-driver-of-brain-aging/

Reverser la Sénescence Cellulaire : Un Pas Vers le Rajeunissement

Les cellules sénescentes s’accumulent avec l’âge et contribuent à la dysfonction liée à l’âge par le biais de leurs sécrétions inflammatoires. Une cellule devient sénescente lorsqu’elle atteint la limite de Hayflick concernant la réplication, ou en réponse à des dommages ou à un stress. Dans un processus normal, une cellule sénescente cesse de se répliquer, ce qui constitue un changement irréversible. Bien que certaines approches aient montré qu’il est possible de renverser cet état sénescent, la question se pose de savoir s’il est judicieux de le faire. En effet, certaines cellules sénescentes accumulent des dommages à l’ADN lors de leur entrée dans cet état, et il a été suggéré que permettre à ces cellules de se répliquer à nouveau pourrait entraîner des complications, notamment une augmentation du risque de cancer. Cependant, des chercheurs ont exploré la possibilité de renverser la sénescence et des études récentes fournissent des preuves convaincantes que cela pourrait être bénéfique. Par exemple, des souris soumises à des traitements pour renverser la sénescence ont montré une durée de vie prolongée, une amélioration de leur fonction et aucun risque accru de cancer, ce qui est surprenant. Cela suggère que la plupart des cellules sénescentes chez les animaux âgés ne sont pas sénescentes pour de bonnes raisons et que de nombreux dommages à l’ADN pourraient être réparés à leur sortie de l’état sénescent. De plus, certaines thérapies, comme la thérapie génique par télomérase, pourraient offrir des avantages immunitaires qui compenseraient les risques accrus de cancer. L’objectif de cibler les cellules sénescentes a émergé comme une stratégie prometteuse pour prolonger la durée de vie en bonne santé et retarder l’apparition des maladies liées à l’âge. Les thérapies visant les cellules sénescentes se divisent en deux grandes catégories : l’élimination des cellules sénescentes et la suppression de la signalisation pathologique associée à la sénescence. Ces stratégies ont montré des bénéfices thérapeutiques, mais présentent également des limites. Par exemple, bien que la stratégie sénolytique puisse éliminer efficacement les cellules sénescentes lorsque leur nombre est faible, leur prévalence augmente avec l’âge, et les éliminer peut entraîner des dommages tissulaires considérables. La suppression du SASP peut également avoir des effets rajeunissants, mais elle peut entraver la surveillance immunitaire des pathogènes et des cellules cancéreuses. Il est donc crucial de développer de nouvelles stratégies de rajeunissement ciblant les cellules sénescentes pour relever ces défis. Dans cette étude, des exosomes dérivés de cellules souches embryonnaires humaines ont été utilisés pour inverser la sénescence en restaurant la capacité proliférative des cellules sénescentes. Le traitement a remodelé le paysage prolifératif de ces cellules chez des souris âgées, entraînant un rajeunissement, comme en témoignent une durée de vie prolongée, une amélioration de la performance physique et une réduction des marqueurs de vieillissement. L’analyse a mis en évidence miR-302b, enrichi dans les exosomes, qui cible spécifiquement les inhibiteurs du cycle cellulaire. Le traitement par miR-302b a inversé l’arrêt prolifératif des cellules sénescentes sans problèmes de sécurité sur une période d’observation de 24 mois. Ces résultats montrent que miR-302b a le potentiel de renverser la sénescence cellulaire, offrant une approche prometteuse pour atténuer les pathologies liées à la sénescence et au vieillissement. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/01/mir-302b-rejuvenates-mice-by-allowing-senescent-cells-to-replicate-once-more/

Les Interactions entre le Système Immunitaire et le Système Nerveux : Vers une Nouvelle Compréhension du Vieillissement Cérébral

Le système immunitaire ne se limite pas à défendre l’organisme contre les pathogènes et les cellules cancéreuses ; il joue également un rôle crucial dans le fonctionnement et l’entretien des tissus, la régénération après des lésions, et l’élimination des débris. Ce système communique à distance dans tout le corps à travers une multitude de molécules de signalisation. Cependant, le déclin lié à l’âge du système immunitaire et l’inflammation chronique altèrent le comportement cellulaire, aggravant ainsi certains problèmes de santé. Une part importante des défis liés à l’âge immunitaire réside dans l’augmentation des signaux inflammatoires non résolus et leur impact sur les tissus. Pendant des décennies, on a cru que le système immunitaire n’avait aucun effet sur le système nerveux central (SNC) en bonne santé, et qu’il était même nuisible dans le cadre des troubles cérébraux. Cette compréhension était fondée sur le concept de « privilège immunitaire du SNC », soutenu par la présence de la barrière hémato-encéphalique et l’absence supposée d’un système lymphatique au sein du SNC. Toutefois, de récentes découvertes ont transformé cette vision des relations entre le cerveau et le système immunitaire, ouvrant de nouvelles perspectives en neurosciences. Il a été démontré que les neurones nécessitent l’assistance de l’immunité adaptative, établissant de nouvelles voies de communication entre les deux systèmes. Selon cette nouvelle approche, la santé cérébrale dépend de la santé immunitaire, qui est modifiée par notre mode de vie. Cette interaction complexe entre les systèmes immunitaire et nerveux se produit principalement aux frontières du cerveau, où les cellules immunitaires sont concentrées. Avec l’âge, la fonction de ces frontières et la composition des cellules immunitaires changent, ce qui altère les signaux transmis au cerveau et affecte négativement sa fonction. Cela signifie que le déclin cognitif observé avec l’âge n’est pas uniquement dû à la dégradation de la fonction neuronale, mais également aux modifications liées à l’âge dans les niches immunitaires entourant le cerveau et dans le système immunitaire périphérique. Comprendre cette voie de communication tout au long de la vie et identifier les processus immunitaires qui deviennent défectueux avec l’âge pourrait aider à développer des stratégies potentielles de rajeunissement du système immunitaire pour ralentir ou même arrêter le vieillissement cérébral. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/01/immune-aging-as-a-driver-of-brain-aging/

Inversion de la sénescence cellulaire : Une avancée prometteuse pour le vieillissement

Les cellules sénescentes s’accumulent avec l’âge et contribuent à la dysfonction liée au vieillissement par le biais de leurs sécrétions inflammatoires. Une cellule devient sénescente en atteignant la limite de Hayflick lors de la réplication ou en réponse à des dommages ou au stress. En temps normal, une cellule sénescente cesse de se répliquer, ce qui représente un changement irréversible. Plusieurs approches ont été démontrées pour inverser cet aspect de l’état sénescent, mais la question se pose de savoir s’il est judicieux de le faire. Certaines cellules sénescentes accumulent des dommages à l’ADN, ce qui peut être problématique, surtout si celles-ci sont potentiellement cancéreuses. Il a été pensé que permettre à ces cellules de se répliquer à nouveau serait risqué. Cependant, des chercheurs ont exploré la possibilité d’inverser la sénescence. Une étude récente a montré que des souris traitées vivaient plus longtemps, présentaient une meilleure fonction et ne souffraient d’aucune augmentation de l’incidence du cancer, ce qui est surprenant. Cela suggère que la majorité des cellules sénescentes chez un animal âgé ne l’étaient pas pour de bonnes raisons et que beaucoup de leurs dommages à l’ADN pourraient être réparables. De plus, des thérapies comme la thérapie génique par télomérase pourraient améliorer la fonction immunitaire tout en minimisant les risques de cancer. La recherche indique également que cibler les cellules sénescentes pourrait prolonger la durée de vie en améliorant la santé. Les stratégies thérapeutiques se divisent en deux grandes catégories : l’élimination des cellules sénescentes (senolytiques) et la suppression du signalement pathologique associé à la sénescence (senomorphiques). Ces stratégies ont montré des bénéfices thérapeutiques, mais présentent des limites. Par exemple, l’élimination des cellules sénescentes peut endommager les tissus, tandis que la suppression du SASP peut altérer la surveillance immunitaire. Dans une étude, des exosomes dérivés de cellules souches embryonnaires humaines ont inversé la sénescence en restaurant la capacité proliférative des cellules sénescentes in vitro. Le traitement par hESC-Exos chez des souris âgées a montré un remodelage du paysage prolifératif des cellules sénescentes, entraînant une amélioration des performances physiques et une réduction des marqueurs de vieillissement. L’analyse a identifié miR-302b, un microARN enrichi dans les exosomes qui cible spécifiquement les inhibiteurs du cycle cellulaire. Le traitement par miR-302b a également inversé l’arrêt prolifératif des cellules sénescentes in vivo, entraînant un rajeunissement sans préoccupations de sécurité sur une période d’observation de 24 mois. Ces résultats démontrent que miR-302b a le potentiel d’inverser la sénescence cellulaire, offrant une approche prometteuse pour atténuer les pathologies liées à la sénescence et au vieillissement. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/01/mir-302b-rejuvenates-mice-by-allowing-senescent-cells-to-replicate-once-more/

Dr. Marco Quarta et l’innovation en médecine de longévité : Une approche sénolytique

Dr. Marco Quarta est à la tête de Rubedo, une start-up novatrice dans le domaine de la longévité, qui utilise une approche sénolytique pour traiter la sénescence cellulaire. Rubedo a développé des méthodes ingénieuses pour faire face à l’hétérogénéité des cellules sénescentes et est l’une des premières entreprises à avoir introduit un candidat médicament sénolytique dans des essais cliniques. Marco a également cofondé Turn Biotechnologies, qui se concentre sur le reprogrammation cellulaire partielle. Sa passion pour la longévité a commencé dès son jeune âge, inspirée par une volonté de comprendre pourquoi les organismes vivent différemment. En étudiant la biologie du vieillissement, il a acquis des connaissances dans des domaines tels que la médecine régénérative et l’ingénierie tissulaire. Il a également été impliqué dans la création de l’Institut Phaedon, qui vise à sensibiliser et à faire avancer le domaine de la longévité en rassemblant des leaders d’opinion de l’académie et de l’industrie. En 2024, Rubedo a connu une année fructueuse avec la clôture d’une levée de fonds de 46 millions de dollars et le lancement de son premier essai clinique sur les indications cutanées. L’entreprise se concentre sur des maladies inflammatoires chroniques de la peau et le vieillissement cutané, en utilisant leur plateforme ALEMBIC pour analyser les cellules sénescentes. Marco Quarta a également récemment nommé un nouveau PDG, Frederick Beddingfield, pour diriger les efforts d’innovation et de recherche. Leur objectif est de moduler la GPX4, une cible importante pour induire la ferroptose, un type de mort cellulaire, spécifiquement dans les cellules sénescentes. Ils abordent l’hétérogénéité des cellules sénescentes avec des technologies avancées, comme l’ARN séquençage unicellulaire et l’apprentissage automatique, afin d’identifier les sous-types cellulaires et de développer des thérapies ciblées. Marco souligne que la sénescence cellulaire est un facteur clé des maladies chroniques et du vieillissement, et que le développement de thérapies sénolytiques doit être affiné pour répondre aux besoins spécifiques des patients. Il envisage un avenir où la médecine de longévité sera personnalisée, combinant plusieurs approches thérapeutiques pour traiter le vieillissement et ses effets. Source : https://www.lifespan.io/news/marco-quarta-on-cellular-senescence-in-aging/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=marco-quarta-on-cellular-senescence-in-aging

Découverte d’une molécule révolutionnaire pour traiter le cancer du sein

La recherche récente a abouti à la découverte d’une petite molécule capable de tuer efficacement les cellules cancéreuses dans le cancer du sein, qui est la forme la plus répandue de cette maladie. Ce nouveau médicament pourrait jouer un rôle essentiel dans la lutte contre la récidive du cancer, tout en réduisant la nécessité d’interventions chirurgicales. Le cancer du sein a fait l’objet d’importants progrès médicaux, mais il reste de nombreux défis à relever. Environ 70 % des cas sont positifs pour le récepteur des œstrogènes alpha (ERα+), ce qui signifie que la croissance tumorale est stimulée par les œstrogènes. Bien que les thérapies actuelles garantissent un taux de survie à cinq ans élevé pour les patientes atteintes de cancer ERα+, ce succès repose sur une détection précoce, une résection chirurgicale et un traitement hormonal à long terme, qui peut entraîner des effets secondaires graves. De plus, le risque de récidive reste élevé, variant de 10 % à 50 % sur 20 ans, selon la taille initiale de la tumeur. Les récidives sont souvent résistantes aux thérapies endocriniennes en raison de mutations ou d’autres mécanismes. Les chercheurs de l’Université de l’Illinois à Urbana-Champaign ont donc cherché un traitement capable d’éliminer complètement le cancer. Dans leurs travaux antérieurs, ils avaient développé un candidat prometteur, ErSO, mais celui-ci avait des effets néfastes sur les cellules ERα-négatives. Ils ont alors amélioré leur formulation avec un nouveau composé, ErSO-TFPy, qui a montré une grande puissance à faibles concentrations et une bonne tolérance à des concentrations plus élevées. Ce médicament cible la protéine TRPM4, impliquée dans le transport de cations, qui est souvent up-régulée dans certains cancers, dont le cancer du sein. Les tests ont révélé que, comparé aux traitements existants, ErSO-TFPy induisait non seulement un arrêt de la prolifération cellulaire, mais surtout une mort cellulaire effective. Dans des expériences in vivo, ErSO-TFPy a réussi à provoquer une régression tumorale complète, même dans des modèles de cancer résistant aux médicaments. En effet, alors que d’autres traitements ne faisaient que ralentir la croissance tumorale, ErSO-TFPy a montré une efficacité remarquable dans la réduction des tumeurs, même celles de grande taille. Les chercheurs ont également testé l’administration d’une seule dose du médicament, qui a également donné des résultats positifs, réduisant les tumeurs de plus de 80 %. Cette découverte offre des perspectives excitantes pour le traitement du cancer du sein à un stade avancé, car elle pourrait permettre une gestion thérapeutique révolutionnaire grâce à une amélioration de la conformité au traitement et des résultats à long terme pour les patientes. De plus, malgré une élimination rapide du médicament de la circulation, les effets de régression tumorale ont persisté sur plusieurs semaines, ce qui soulève des questions sur le mécanisme d’action de cette classe de petites molécules. Les chercheurs sont impatients de voir ErSO-TFPy progresser vers des études cliniques pour le traitement du cancer du sein. Source : https://www.lifespan.io/news/new-drug-eliminates-breast-cancer-in-a-single-dose/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=new-drug-eliminates-breast-cancer-in-a-single-dose

L’Héritage de Mikhail Blagosklonny : Une Nouvelle Perspective sur le Vieillissement

Le décès de Mikhail Blagosklonny nous invite à réfléchir sur ses contributions significatives au débat contemporain sur les causes du vieillissement. Sa théorie de l’hyperfonction, qui postule que le vieillissement est principalement dû à une hyperactivité des voies de signalisation, remet en question les théories traditionnelles basées sur l’accumulation de dommages. Blagosklonny a engagé un dialogue avec Aubrey de Grey, défenseur des théories basées sur les dommages, où il a soutenu que l’hyperfonction est la véritable cause sous-jacente du vieillissement, expliquant que les dommages moléculaires résultent d’un excès de signalisation plutôt que d’être la cause directe du vieillissement. De Grey, bien qu’il reconnaisse la valeur de la théorie de l’hyperfonction, a affirmé que la réparation des dommages demeure essentielle pour contrer le vieillissement, soulignant l’importance des dommages oxydatifs et génétiques sur la fonction cellulaire. Les deux chercheurs illustrent ainsi des paradigmes contrastés, mais leur échange met en lumière la nécessité de cibler l’hyperfonction au cœur des interventions contre le vieillissement.

À partir de la théorie de l’hyperfonction, Blagosklonny a proposé que cibler les voies de croissance hyperactives pourrait atténuer le vieillissement et les maladies qui y sont associées. Cette approche théorique a directement influencé l’exploration de rapamycine, un inhibiteur de mTOR, comme agent thérapeutique potentiel. La théorie de l’hyperfonction, conjuguée au modèle de développement de João Pedro de Magalhães, a engendré le développement d’une série croissante de théories programmatiques. Ces théories incluent des concepts tels que l’hypofonction, les programmes coûteux, la théorie des contraintes et la mort adaptative, élargissant ainsi notre compréhension des mécanismes du vieillissement et ouvrant des voies potentielles pour des interventions thérapeutiques.

En somme, les travaux de Blagosklonny nous rappellent l’importance de revisiter et de redéfinir les théories sur le vieillissement à travers le prisme de l’hyperfonction, tout en reconnaissant la valeur des approches complémentaires qui prennent en compte l’accumulation des dommages. Cela constitue un terrain fertile pour le développement de nouvelles stratégies visant à prolonger la longévité et à améliorer la qualité de vie des individus vieillissants. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/01/a-snapshot-of-one-portion-of-the-ongoing-debate-over-causes-and-processes-of-aging/

Interactions entre le Système Immunitaire et le Système Nerveux : Implications pour le Vieillissement Cognitif

Le système immunitaire joue un rôle crucial bien au-delà de la simple défense contre les agents pathogènes et les cellules cancéreuses. Il est profondément impliqué dans le fonctionnement et le maintien des tissus, dans la régénération après des dommages, et dans l’élimination des débris. Il communique également à distance dans tout le corps grâce à une multitude de molécules de signalisation. Cependant, avec le vieillissement, le système immunitaire subit un déclin qui impacte ces fonctions. L’inflammation chronique, associée à ce vieillissement immunitaire, altère le comportement cellulaire de manière néfaste, exacerbant les problèmes liés à l’inflammaging et à l’immunosenescence. Pendant des décennies, on a cru que le système immunitaire n’avait aucun impact sur le système nerveux central (CNS), et qu’il était même nuisible dans le contexte des troubles cérébraux. Cette vision reposait sur le concept de ‘privilège immunitaire du CNS’, soutenu par la présence de la barrière hémato-encéphalique (BBB) et l’absence supposée d’un système lymphatique dans le CNS. Cependant, des recherches récentes ont bouleversé cette compréhension, révélant que les neurones dépendent de l’assistance et de l’ajustement fournis par le système immunitaire adaptatif, établissant ainsi des voies de communication entre ces deux systèmes. Selon cette nouvelle perspective, la santé du cerveau dépend de la santé immunitaire, laquelle est influencée par notre mode de vie. Cette interaction complexe entre les systèmes immunitaire et nerveux se déroule principalement aux frontières du cerveau, où sont concentrées les cellules immunitaires. Avec l’âge, la fonction de ces frontières et la composition des cellules immunitaires changent, modifiant ainsi les signaux transmis au cerveau et impactant négativement sa fonction. Cela suggère que le déclin cognitif associé au vieillissement n’est pas uniquement dû à une diminution de la fonction neuronale, mais aussi à des altérations liées à l’âge dans les niches immunitaires entourant le cerveau et dans le système immunitaire périphérique. Comprendre cette communication tout au long de la vie et identifier les processus immunitaires qui deviennent défectueux avec l’âge pourrait ouvrir la voie à des stratégies potentielles de rajeunissement du système immunitaire, visant à ralentir ou même à arrêter le vieillissement cérébral. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/01/immune-aging-as-a-driver-of-brain-aging/

Rajeunissement Cellulaire : Vers la Réversion des Effets de la Sénescence

Les cellules sénescentes s’accumulent avec l’âge et contribuent à la dysfonction liée au vieillissement par leurs sécrétions inflammatoires. Une cellule devient sénescente en atteignant la limite de Hayflick sur la réplication ou en réponse à des dommages ou du stress. Dans des conditions normales, une cellule sénescente cesse de se répliquer, ce qui constitue un changement irréversible. Cependant, certaines approches ont démontré la possibilité de renverser cet aspect de l’état sénescent, soulevant la question de la pertinence de cette inversion. Les cellules sénescentes accumulent des dommages à l’ADN à leur entrée dans cet état, et certaines le deviennent pour de bonnes raisons, comme en cas de dommages potentiellement cancéreux. La possibilité de leur permettre de se répliquer à nouveau pourrait engendrer des complications. Malgré cela, des chercheurs ont exploré la réversion de la sénescence. Une étude récente a montré que la réversion de la sénescence pouvait être bénéfique : les souris impliquées dans l’étude ont vécu plus longtemps, présenté une amélioration de leur fonction et n’ont pas montré d’augmentation de l’incidence du cancer. Cela suggère que la plupart des cellules sénescentes dans un animal âgé ne sont pas sénescentes pour de bonnes raisons, et que beaucoup de leurs dommages à l’ADN peuvent être réparés à la sortie de l’état sénescent. Il semble que, comme pour la thérapie génique par télomérase, le risque accru de cancer dû à l’activation de cellules problématiques soit compensé par les améliorations de la fonction immunitaire. Les cellules sénescentes secrètent un phénotype sécrétoire associé à la sénescence (SASP), favorisant la sénescence secondaire et perturbant les fonctions tissulaires normales. Par conséquent, cibler ces cellules est devenu une stratégie prometteuse pour prolonger la durée de vie en bonne santé et retarder l’apparition des maladies liées à l’âge. Les thérapies ciblant les cellules sénescentes se divisent en deux grandes catégories : l’élimination des cellules sénescentes (senolytiques) et la suppression de la signalisation pathologique du SASP (senomorphiques). Ces stratégies ont montré des bénéfices thérapeutiques dans le vieillissement et les maladies associées, y compris l’extension de la durée de vie, l’atténuation de l’inflammation et l’amélioration de la cognition. Cependant, elles présentent également certaines limites. Bien que la stratégie senolytique puisse efficacement éliminer les cellules sénescentes lorsqu’elles sont rares, leur prévalence augmente avec l’âge, ce qui peut endommager les tissus et compromettre la fonction normale des organes. De plus, bien que la suppression du SASP ait des effets rajeunissants, elle peut entraver la surveillance immunitaire des pathogènes et des cellules cancéreuses. Il est donc crucial de développer de nouvelles stratégies de rajeunissement ciblant les cellules sénescentes pour surmonter ces défis. Dans cette étude, nous avons démontré que les exosomes dérivés de cellules souches embryonnaires humaines (hESC-Exos) ont inversé la sénescence en restaurant la capacité proliférative des cellules sénescentes in vitro. Dans des souris âgées, le traitement par hESC-Exos a remodelé le paysage prolifératif des cellules sénescentes, conduisant à un rajeunissement, comme en témoigne l’augmentation de la durée de vie, l’amélioration des performances physiques et la réduction des marqueurs de vieillissement. L’analyse a identifié miR-302b, enrichi dans les hESC-Exos, qui cible spécifiquement les inhibiteurs du cycle cellulaire Cdkn1a et Ccng2. De plus, le traitement par miR-302b a inversé l’arrêt prolifératif des cellules sénescentes in vivo, entraînant un rajeunissement sans préoccupations de sécurité sur une période d’observation de 24 mois. Ces résultats démontrent que miR-302b exosomal a le potentiel de renverser la sénescence cellulaire, offrant une approche prometteuse pour atténuer les pathologies liées à la sénescence et au vieillissement. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/01/mir-302b-rejuvenates-mice-by-allowing-senescent-cells-to-replicate-once-more/