Mois : janvier 2025

Avancées dans la bio-impression 3D : Vers de nouvelles approches pour le traitement des maladies cardiaques

Les chercheurs de l’Université de Galway ont réalisé une avancée majeure dans le domaine de la bio-impression 3D en fabriquant avec succès des tissus cardiaques humains fonctionnels. Leur recherche, publiée dans ‘Advanced Functional Materials’, décrit le développement d’hydrogels bio-imprimés qui imitent l’environnement mécanique, électrique et biochimique du cœur. Cela représente une étape essentielle pour créer des tissus viables pour des applications régénératives et le développement de médicaments, en offrant des thérapies cardiaques spécifiques aux patients. La maladie cardiaque étant l’une des principales causes de mortalité dans le monde et avec une pénurie significative de cœurs donneurs, la création de tissus cardiaques fonctionnels répond à un besoin pressant, permettant d’avancer la recherche sur les conditions cardiaques tout en offrant de futures options thérapeutiques. L’approche des chercheurs repose sur des techniques de bio-impression par extrusion, créant des hydrogels structurés soutenant la croissance cellulaire cardiaque, et le bio-encre utilisé imitant étroitement les propriétés de la matrice extracellulaire. Les tissus bio-imprimés ont démontré des contractions synchronisées et une compatibilité avec la survie cellulaire à long terme, suggérant un potentiel pour des thérapies spécifiques aux patients. La percée se situe non seulement dans la capacité à reproduire les structures des tissus cardiaques, mais aussi à assurer leur fonctionnalité. Contrairement aux approches conventionnelles qui se concentrent sur la forme finale des organes, les chercheurs de Galway ont introduit une méthode d’impression qui intègre des comportements de transformation de forme essentiels. Ankita Pramanick, auteur principal de l’étude, a déclaré que leur travail introduit une nouvelle plateforme utilisant l’impression biographique intégrée pour produire des tissus capables de morphing de forme programmable et prévisible, ce qui améliore la maturité structurelle et fonctionnelle des tissus cardiaques imprimés. Les constructions bio-imprimées ont été évaluées pour leur comportement contractile, leur viabilité cellulaire et leur expression moléculaire, montrant que ces tissus peuvent se contracter de manière synchrone, une caractéristique essentielle des tissus cardiaques fonctionnels. Les résultats indiquent également que les forces générées par les cellules peuvent conduire à la morphologie des tissus bio-imprimés, influencée par des facteurs tels que la géométrie d’impression initiale et la rigidité de la bio-encre. Le professeur Andrew Daly a affirmé que cette recherche montre que permettre aux tissus cardiaques bio-imprimés de subir des changements de forme améliore leur force et leur rapidité de battement, un résultat prometteur pour surmonter le défi de la maturité limitée des tissus bio-imprimés. L’une des applications immédiates des tissus cardiaques bio-imprimés est leur utilisation potentielle dans le dépistage de médicaments, offrant une alternative plus précise et éthique aux modèles actuels basés sur des tissus animaux. À long terme, cette technologie pourrait contribuer à résoudre la crise de pénurie d’organes, bien que l’impression d’organes complets reste un objectif lointain. Les chercheurs soulignent que la scalabilité et la reproductibilité seront des défis clés à surmonter pour adapter la technologie aux applications cliniques. Malgré des résultats prometteurs, des obstacles importants subsistent avant que les tissus cardiaques bio-imprimés puissent être utilisés en thérapie, notamment l’intégration avec des tissus natifs et la montée en échelle de la production. Les implications de cette recherche vont au-delà de la cardiologie, car les techniques développées pourraient être appliquées pour créer des tissus fonctionnels pour d’autres organes, ouvrant la voie à des avancées dans le traitement de maladies variées. L’interdisciplinarité de ce travail, combinant des matériaux de pointe et des sciences biologiques, souligne le potentiel de la bio-impression 3D en tant que technologie transformative en médecine. Source : https://longevity.technology/news/researchers-achieve-bioprinting-milestone-with-functional-human-heart-tissue/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=researchers-achieve-bioprinting-milestone-with-functional-human-heart-tissue

L’impact des bactéries intestinales sur la santé musculaire et la sarcopénie

Dans un article publié dans la revue Aging Cell, des chercheurs ont exploré comment différentes combinaisons de bactéries intestinales influencent la force musculaire chez les souris. La connexion entre la santé intestinale et la santé globale est bien documentée, avec de nombreuses preuves montrant qu’un microbiote sain favorise un meilleur état de santé. Des recherches antérieures ont démontré que l’introduction de bactéries bénéfiques dans l’intestin pouvait améliorer la santé musculaire, notamment grâce à la production d’acides gras à chaîne courte (AGCC) bénéfiques pour les muscles. Dans une étude récente, des chercheurs ont examiné le microbiote intestinal de personnes âgées, certaines présentant une sarcopénie (perte de masse musculaire), et ont découvert des différences notables dans les niveaux d’acides gras et d’autres métabolites entre les groupes. Les personnes atteintes de sarcopénie avaient une diversité bactérienne réduite et des niveaux plus bas d’AGCC, ce qui pourrait être lié à leur condition. Les résultats ont conduit à une expérience sur des souris, où différentes souches de bactéries intestinales ont été administrées. Les souris ayant reçu des bactéries de personnes sans sarcopénie ont montré de meilleures performances physiques que celles ayant reçu des bactéries de personnes atteintes. De plus, une étude sur des probiotiques spécifiques a montré que deux souches, Lacticaseibacillus rhamnosus et Faecalibacterium prausnitzii, pouvaient améliorer la force musculaire et la santé intestinale des souris. Cependant, ces approches doivent encore être validées cliniquement pour confirmer leur efficacité chez l’homme. En résumé, ces découvertes mettent en lumière l’importance du microbiote intestinal dans la santé musculaire et ouvrent la voie à de potentielles interventions probiotiques contre la sarcopénie. Source : https://www.lifespan.io/news/maintaining-muscle-by-restoring-gut-bacteria/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=maintaining-muscle-by-restoring-gut-bacteria

3ème Sommet Mondial sur la Médecine de la Longévité à Lisbonne en 2025

Le 3ème Sommet Mondial sur la Médecine de la Longévité se tiendra à Lisbonne, au Portugal, du 6 au 8 mai 2025. Cet événement de premier plan dans le domaine de la médecine de la longévité, du bien-être et de l’innovation en santé prévoit une agenda élargie, incluant des sujets révolutionnaires, des conférenciers de renommée mondiale et une journée pré-sommet exclusivement dédiée à l’avenir des espaces de bien-être. Le 6 mai, les participants auront l’occasion d’explorer comment la longévité, l’hospitalité et les cliniques peuvent être intégrées pour favoriser un meilleur cadre de vie. Avec plus de 60 exposants et 70 conférenciers, le Sommet 2025 est un événement incontournable pour les professionnels de la santé, du bien-être et de la longévité. Les participants auront accès à des innovations de pointe, des perspectives d’experts reconnus et la possibilité de se connecter avec des leaders mondiaux qui façonnent l’avenir de la médecine préventive. Parmi les points forts, le Sommet mettra en avant des sujets à la pointe de la technologie, tels que les avancées en médecine régénérative, les diagnostics alimentés par l’IA, et l’innovation en matière de bien-être. Les intervenants de classe mondiale incluent des figures notables telles que le Dr Robert Hariri, qui abordera les thérapies cellulaires pour la performance humaine et la longévité, ainsi qu’Anna Bjurstam, qui discutera de l’intégration des pratiques cliniques avec les services de bien-être. Le Sommet introduira également une application dédiée pour faciliter le réseautage et la mise en relation entre les participants. Avec plus de 60 exposants, l’espace d’exposition du Sommet mettra en lumière des solutions, produits et technologies innovants qui transforment les secteurs de la santé et du bien-être. Lisbonne, avec son histoire riche et sa culture vibrante, est le cadre idéal pour cet événement. Le 3ème Sommet sur la Médecine de la Longévité est un appel à l’action pour les professionnels et organisations engagés à améliorer l’espérance de vie et à faire progresser la science de la longévité. Pour plus d’informations et pour s’inscrire, il est possible de visiter le site web du sommet ou de contacter l’organisation par email. Source : https://www.lifespan.io/news/the-3rd-longevity-med-summit-heads-to-lisbon-in-may-2025/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=the-3rd-longevity-med-summit-heads-to-lisbon-in-may-2025

Le Dr. Marco Quarta : Pionnier de la Médecine de Longévité avec Rubedo et Turn Biotechnologies

Le Dr. Marco Quarta dirige une start-up innovante dans le domaine de la longévité appelée Rubedo, qui se concentre sur l’approche sénolytique pour traiter la sénescence cellulaire. Cette entreprise a développé des méthodes ingénieuses pour faire face à l’hétérogénéité des cellules sénescentes et est l’une des premières à avoir introduit son candidat médicament sénolytique dans des essais cliniques. Marco a également cofondé Turn Biotechnologies, qui se concentre sur le reprogrammation cellulaire partielle, envisageant l’avenir des interventions anti-âge comme une combinaison de divers médicaments et thérapies. Sa passion pour le domaine de la longévité a débuté très jeune, inspirée par un désir de comprendre pourquoi différentes espèces vivent différemment. Il a suivi des études en biologie du vieillissement, obtenant un diplôme de premier cycle sous la direction de Rita Levi-Montalcini, la lauréate du prix Nobel, et a poursuivi un doctorat en neurosciences. Il travaille actuellement à Stanford, où il a dirigé un centre de recherche sur la régénération tissulaire. Marco voit la sénescence cellulaire comme un point fondamental pour comprendre le vieillissement et a fondé Rubedo pour développer des outils permettant de comprendre les cellules sénescentes. La start-up a récemment levé 46 millions de dollars pour soutenir ses opérations en Europe, avec Milan comme nouveau siège européen. Rubedo s’apprête à lancer un essai clinique sur des maladies cutanées inflammatoires chroniques et le vieillissement de la peau, tout en développant des partenariats avec des entreprises de cosmétiques. Marco a également fondé l’Institut Phaedon pour promouvoir la recherche collaborative dans le domaine de la longévité. Malgré des échecs dans des essais cliniques précédents, il reste optimiste quant à la recherche sur les thérapies sénolytiques, soulignant l’importance de tirer des leçons des échecs passés. Marco envisage un futur où la médecine de longévité impliquera des approches multiples et personnalisées, en se concentrant sur la prévention des maladies liées à l’âge, tout en sensibilisant le public et les professionnels de la santé à ces nouvelles thérapies. Source : https://www.lifespan.io/news/marco-quarta-on-cellular-senescence-in-aging/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=marco-quarta-on-cellular-senescence-in-aging

Une nouvelle molécule prometteuse pour traiter le cancer du sein ERα+

La recherche sur le cancer du sein a fait des avancées significatives, mais le combat n’est pas encore terminé. Environ 70 % des cas sont positifs pour le récepteur d’œstrogène alpha (ERα+), ce qui signifie que les cellules cancéreuses expriment ERα et que la croissance tumorale est stimulée par l’hormone œstrogène. Les thérapies actuelles permettent d’assurer un taux de survie à cinq ans élevé pour les patients atteints de cancer ERα+, mais cela dépend de la détection précoce, de la résection chirurgicale et d’un traitement hormonal à long terme qui peut avoir des effets secondaires graves, y compris un risque accru de cancer de l’endomètre et d’ostéoporose. De plus, il y a un risque élevé de récidive, variant de 10 % à 50 % sur 20 ans, selon la taille initiale de la tumeur. Lorsque la récidive se produit, le cancer réapparu ne répond souvent pas à la thérapie endocrine en raison de mutations dans ERα ou d’autres mécanismes. Ainsi, il existe un besoin non satisfait de traitements capables d’éliminer complètement le cancer, de préférence en une seule fois. Une nouvelle étude de l’Université de l’Illinois à Urbana-Champaign présente un candidat prometteur. Les chercheurs ont travaillé sur des petites molécules pour traiter le cancer du sein ERα+ pendant plusieurs années. La résistance dans ce type de cancer survient en partie parce que les thérapies endocrines sont généralement cytostatiques, inhibant la prolifération des cellules tumorales, mais entraînant une mort cellulaire modeste. Par conséquent, les chercheurs recherchaient un médicament capable de tuer les cellules cancéreuses du sein plutôt que de simplement prévenir leur division. Leur candidat précédent, ErSO, était efficace mais nuisait également aux cellules ERα-négatives. Cette fois, ils ont décrit une formulation améliorée : ErSO-TFPy. Cette nouvelle molécule a montré une grande puissance à faibles concentrations et une bonne tolérance à des concentrations élevées. ErSO-TFPy cible la protéine TRPM4, qui est impliquée dans le transport des cations et est surexprimée dans certains cancers, y compris le cancer du sein. Les chercheurs ont d’abord testé ErSO-TFPy par rapport à plusieurs traitements actuels dans plusieurs lignées de cancer du sein ERα+. Les médicaments existants étaient moins efficaces et, comme prévu, principalement cytostatiques, tandis qu’ErSO-TFPy induisait efficacement la mort cellulaire. Des résultats similaires ont été observés in vivo : tandis que le fulvestrant, un médicament utilisé actuellement, n’a pu que stopper la croissance tumorale, ErSO-TFPy a entraîné une régression complète de la tumeur à des concentrations bien dans la fenêtre thérapeutique. L’un des modèles utilisés était un xénogreffe dérivée d’un patient ayant développé un cancer résistant aux médicaments en raison d’une mutation dans le gène ESR1, qui code pour ERα+. Dans ce contexte, le fulvestrant s’est avéré principalement inefficace, tandis qu’ErSO-TFPy a de nouveau éliminé complètement la tumeur. Dans ces expériences, le médicament a été administré par injection intraveineuse hebdomadaire. Cette régression tumorale quantitative est hautement inhabituelle pour des thérapeutiques anticancéreuses uniques et pourrait être le résultat du mécanisme d’action unique et nécrotique de cette classe de petites molécules. Étonnamment, les chercheurs ont voulu savoir si une seule dose de leur médicament suffirait – et cela a fonctionné. Si cela se reproduit chez les humains, un tel schéma posologique minimal révolutionnerait la gestion thérapeutique des cancers du sein ERα+ grâce à une meilleure compliance au traitement, à une qualité de vie améliorée et à de meilleurs résultats à long terme pour les patients atteints de cancer du sein. Paul Hergenrother, principal auteur de l’étude, a exprimé son enthousiasme face à cette avancée, soulignant qu’il est très rare qu’un composé réduise les tumeurs dans des modèles murins de cancer du sein, encore moins qu’il éradiquent complètement ces tumeurs avec une seule dose. Les chercheurs ont également testé leur médicament dans des conditions extrêmes avec des tumeurs bien développées et de taille extra-large. Même dans ce contexte difficile, une seule dose intraveineuse d’ErSO-TFPy, bien que à une concentration plus élevée, a suffi à réduire les tumeurs de plus de 80 %. Cela indique une possibilité enthousiasmante d’un médicament capable de traiter le cancer du sein à un stade avancé. Étonnamment, ErSO-TFPy est rapidement éliminé de la circulation. Les chercheurs ont été agréablement surpris par l’effet prolongé de leur médicament et cherchent des explications possibles à ce phénomène. Ils notent que la capacité d’ErSO-TFPy à induire des régressions complètes après une seule dose est surprenante étant donné que les niveaux de sérum d’ErSO-TFPy atteignent leur pic dans les 10 minutes suivant l’administration chez les souris et sont indétectables après 16 heures lorsqu’ils sont administrés à 15 mg/kg IV. Les expériences de xénogreffe montrent que la régression tumorale se produit sur une période de semaines, longtemps après que le composé ait été éliminé. Source : https://www.lifespan.io/news/new-drug-eliminates-breast-cancer-in-a-single-dose/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=new-drug-eliminates-breast-cancer-in-a-single-dose

Les Contributions de Mikhail Blagosklonny à la Théorie du Vieillissement : Une Analyse de l’Hypofonction

Mikhail Blagosklonny, un chercheur influent dans le domaine du vieillissement, a proposé la théorie de l’hyperfonction, qui soutient que le vieillissement est causé par une hyperactivité des voies de signalisation, plutôt que par l’accumulation de dommages moléculaires. Cette théorie a été discutée lors d’un échange avec Aubrey de Grey, un défenseur des théories basées sur les dommages, où Blagosklonny a affirmé que le vieillissement n’est pas seulement le résultat de dommages, mais d’une hyperfonction qui peut engendrer des dommages aux organes. Par exemple, il a comparé cela à une voiture qui roule vite dans une allée, entraînant des dommages non pas par rouille, mais par d’autres formes de dégradation. De Grey, tout en reconnaissant la validité de la théorie de l’hyperfonction, a fait valoir que la réparation des dommages reste essentielle pour traiter le vieillissement, soulignant que l’accumulation de dommages oxydatifs et génétiques joue également un rôle crucial. Ce débat met en évidence les paradigmes contrastés dans la recherche sur le vieillissement, mais renforce l’idée centrale de Blagosklonny selon laquelle les interventions sur le vieillissement devraient se concentrer sur la cible de l’hyperfonction. En s’appuyant sur cette théorie, Blagosklonny a proposé que cibler les voies de croissance suractives pourrait aider à atténuer le vieillissement et les maladies associées. Cela a conduit à l’exploration de la rapamycine, un inhibiteur de mTOR, comme agent thérapeutique potentiel. La théorie de l’hyperfonction, ainsi que le modèle de développement connexe de João Pedro de Magalhães, a inspiré un éventail croissant de théories programmatique, y compris l’hypofonction, les programmes coûteux, la théorie des contraintes et la mort adaptative. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/01/a-snapshot-of-one-portion-of-the-ongoing-debate-over-causes-and-processes-of-aging/

L’interaction entre le système immunitaire et le système nerveux : Une nouvelle perspective sur le vieillissement cérébral

Le système immunitaire est souvent perçu comme un défenseur contre les agents pathogènes et les cellules cancéreuses, mais son rôle s’étend bien au-delà de cela. Il est également crucial pour le fonctionnement et le maintien des tissus, la régénération après des dommages, et la communication dans tout le corps via divers molécules de signalisation. Au fil du temps, le déclin lié à l’âge du système immunitaire impacte ces fonctions, et l’inflammation chronique entraîne des modifications néfastes du comportement cellulaire. Un aspect significatif du vieillissement immunitaire est l’augmentation des signaux inflammatoires non résolus et leurs effets sur les tissus. Pendant des décennies, il a été largement admis que le système immunitaire n’avait aucune influence sur le système nerveux central (SNC) en bonne santé et était souvent considéré comme nuisible dans le contexte des troubles cérébraux. Cette vue reposait sur l’idée de « privilège immunitaire du SNC », soutenue par la présence de la barrière hémato-encéphalique (BHE) et l’absence supposée d’un système lymphatique dans le SNC. Cependant, des recherches récentes ont révélé une compréhension transformée des relations entre le cerveau et le système immunitaire, ouvrant de nouvelles voies en neurosciences. Il a été démontré que les neurones nécessitent l’assistance et l’ajustement fournis par le système immunitaire adaptatif, ce qui établit des routes de communication nouvelles entre ces deux systèmes. Selon cette perspective, la santé du cerveau dépend de la santé immunitaire, qui est à son tour modifiée par notre mode de vie. Cette interaction complexe entre les systèmes immunitaire et nerveux se produit principalement aux frontières du cerveau, où les cellules immunitaires sont concentrées. Avec l’âge, la fonction de ces frontières et la composition des cellules immunitaires changent, ce qui altère les signaux transmis au cerveau et impacte négativement son fonctionnement. Cela suggère que le déclin cognitif observé chez les personnes âgées n’est pas uniquement dû à la diminution de la fonction neuronale, mais aussi aux modifications dépendantes de l’âge dans les niches immunitaires entourant le cerveau et le système immunitaire périphérique. Comprendre cette route de communication tout au long de la vie et identifier les processus immunitaires qui deviennent défectueux avec l’âge pourrait aider à développer des stratégies potentielles pour le rajeunissement du système immunitaire, afin de ralentir ou même d’arrêter le vieillissement cérébral. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/01/immune-aging-as-a-driver-of-brain-aging/

Reverser la sénescence cellulaire : Une étude sur les exosomes dérivés de cellules souches embryonnaires humaines

Les cellules sénescentes s’accumulent avec l’âge et contribuent à la dysfonction liée au vieillissement par leurs sécrétions inflammatoires. Une cellule devient sénescente lorsqu’elle atteint la limite de Hayflick en termes de réplication ou en réponse à des dommages ou à un stress. Dans des conditions normales, une cellule sénescente cesse de se répliquer, ce qui est un changement irréversible. Cependant, quelques approches ont montré qu’il est possible de renverser cet état sénescent. La question qui se pose est de savoir si cela vaut la peine. Par exemple, les cellules sénescentes accumulent des dommages à l’ADN à leur entrée dans cet état. Certaines cellules sénescentes le sont pour de bonnes raisons, comme des dommages à l’ADN potentiellement cancérigènes. Permettre à ces cellules de se répliquer à nouveau pourrait poser des problèmes. Malgré cela, certains chercheurs ont exploré le renversement de la sénescence, et une étude récente a montré des résultats prometteurs : les souris impliquées dans l’étude ont vécu plus longtemps, ont montré une amélioration de leur fonction et n’ont pas présenté d’augmentation de l’incidence du cancer. Cela soulève l’hypothèse que la majorité des cellules sénescentes présentes chez un animal âgé ne le sont pas pour de bonnes raisons, et que beaucoup de leurs dommages à l’ADN sont inoffensifs ou peuvent être réparés à la sortie de l’état sénescent. De plus, des thérapies comme la thérapie génique par télomérase pourraient augmenter le risque de cancer en permettant l’activité de cellules problématiques, mais les améliorations de la fonction immunitaire pourraient compenser ce risque. Les cellules sénescentes secrètent également le phénotype sécrétoire associé à la sénescence (SASP), ce qui favorise la sénescence secondaire et perturbe les fonctions tissulaires normales. Cibler ces cellules sénescentes est donc devenu une stratégie prometteuse pour prolonger la durée de vie en bonne santé et retarder l’apparition des maladies liées à l’âge. Les thérapies ciblant les cellules sénescentes se divisent en deux grandes catégories : l’élimination des cellules sénescentes (senolytiques) et la suppression de la signalisation pathologique du SASP (sénomorphiques). Bien que ces stratégies aient montré des bénéfices thérapeutiques dans le vieillissement et les maladies connexes, elles présentent également certaines limites. Par exemple, la stratégie senolytique peut éliminer efficacement les cellules sénescentes lorsque leur nombre est faible, mais leur prévalence dans les tissus augmente avec l’âge, ce qui peut entraîner des dommages tissulaires importants. La suppression du SASP, bien qu’elle ait des effets rajeunissants, peut également entraver la surveillance immunitaire des pathogènes et des cellules cancéreuses. Dans cette étude, les exosomes dérivés de cellules souches embryonnaires humaines (hESC-Exos) ont montré la capacité de renverser la sénescence en restaurant la capacité proliférative des cellules sénescentes in vitro. Dans des souris âgées, le traitement par hESC-Exos a remodelé le paysage prolifératif des cellules sénescentes, entraînant un rajeunissement, comme en témoignent l’augmentation de la durée de vie, l’amélioration des performances physiques et la réduction des marqueurs de vieillissement. L’analyse a identifié miR-302b, enrichi dans les hESC-Exos, qui cible spécifiquement les inhibiteurs du cycle cellulaire. De plus, le traitement par miR-302b a inversé l’arrêt prolifératif des cellules sénescentes in vivo, entraînant un rajeunissement sans préoccupations de sécurité sur une période d’observation de 24 mois. Ces résultats démontrent que l’exosomal miR-302b a le potentiel de renverser la sénescence cellulaire, offrant une approche prometteuse pour atténuer les pathologies liées à la sénescence et au vieillissement. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/01/mir-302b-rejuvenates-mice-by-allowing-senescent-cells-to-replicate-once-more/

Révolution des neurotechnologies : un programme britannique pour transformer le traitement des maladies cérébrales

Le programme de neurotechnologies de précision d’ARIA vise à révolutionner le traitement des troubles cérébraux, y compris la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. Les scientifiques de diverses universités britanniques ont reçu un financement de 69 millions de livres sterling de l’Advanced Research and Invention Agency (ARIA) pour faire progresser des recherches innovantes sur les maladies neurodégénératives. Au cours des quatre prochaines années, le programme se concentre sur le développement de technologies avancées capables d’interagir avec le cerveau humain au niveau des circuits, en tenant compte de la spécificité des types cellulaires à travers différentes régions du cerveau. Ce programme finance 18 équipes à travers le Royaume-Uni, favorisant un environnement collaboratif pour stimuler l’innovation en neurosciences et en neurotechnologie. Les avancées en interfaces cerveau-ordinateur, intelligence artificielle, puissance de calcul et thérapies géniques sont mises à profit pour obtenir des traitements plus précis et efficaces pour les troubles cérébraux. Le projet soutient quatre équipes qui travaillent sur des technologies permettant de lire et de moduler l’activité cérébrale sans contact direct avec le cerveau, ainsi que cinq équipes qui se concentrent sur l’amélioration de l’interaction à distance avec le cerveau via des modifications biologiques ou des implants microscopiques. De plus, quatre équipes explorent l’utilisation de cellules ingénierées comme interfaces ‘vivantes’ pour réparer les voies neuronales endommagées, et cinq autres équipes examinent comment concevoir des neurotechnologies de manière inclusive, en impliquant des cliniciens et des personnes ayant une expérience vécue des troubles cérébraux. Quatre projets de recherche à l’Imperial College de Londres ont obtenu près de 15 millions de livres sterling de cette initiative, et la vice-proviseure, le professeur Mary Ryan, a déclaré que ces projets pourraient débloquer les complexités du cerveau humain, permettant une compréhension et une influence de son activité avec une précision sans précédent. Cela pourrait révolutionner le traitement de troubles cérébraux tels que la maladie de Parkinson, l’épilepsie et la maladie d’Alzheimer. Source : https://longevity.technology/news/british-researchers-land-69m-to-advance-treatments-for-neurodegenerative-diseases/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=british-researchers-land-69m-to-advance-treatments-for-neurodegenerative-diseases

Les agonistes des récepteurs GLP-1 : Avantages et risques pour la santé

Une nouvelle étude publiée dans Nature Medicine met en lumière le profil de santé complexe des agonistes des récepteurs GLP-1 (GLP-1RAs), une classe de médicaments initialement conçus pour gérer le diabète de type 2, mais de plus en plus prescrits pour la perte de poids et pour d’autres bénéfices sur la santé. Les chercheurs de l’Université de Washington à St. Louis ont analysé les résultats de santé de 2,4 millions de patients sur six ans, identifiant une combinaison d’avantages significatifs et de risques préoccupants. Ces résultats surviennent dans un contexte de popularité croissante des GLP-1RAs, tels que l’Ozempic et le Wegovy de Novo Nordisk et le Mounjaro d’Eli Lilly, qui ont révolutionné le traitement de la perte de poids. Certains individus obtiennent ces médicaments de manière indépendante pour des raisons esthétiques plutôt que médicales. Le Dr Ziyad Al-Aly, auteur principal de l’étude, souligne l’importance d’examiner systématiquement les effets des GLP-1RAs sur tous les systèmes corporels pour mieux comprendre leur impact. L’étude a révélé que ces médicaments réduisent le risque de 42 conditions de santé, y compris une diminution de 12% du risque de développer la maladie d’Alzheimer, ce qui suggère des propriétés neuroprotectrices. De plus, les GLP-1RAs montrent des bénéfices potentiels pour la santé cardiovasculaire et peuvent ralentir la progression d’autres maladies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson. Cependant, l’étude a également identifié 19 conditions pour lesquelles les GLP-1RAs augmentent le risque, notamment des complications pancréatiques et rénales, ce qui souligne la nécessité d’une vigilance accrue, en particulier chez les patients présentant des vulnérabilités préexistantes. L’étude discute également des mécanismes d’action des GLP-1RAs, qui agissent par deux voies principales : un effet indirect en réduisant l’obésité et les complications liées au diabète, et un impact direct en améliorant l’activité du peptide-1 semblable au glucagon. Bien que ces médicaments puissent avoir des avantages sur la santé, leurs risques associés nécessitent des essais cliniques approfondis avant une prescription à grande échelle, en particulier pour les populations non diabétiques. Les résultats de cette étude soulignent l’importance d’une éducation équilibrée des patients et d’une surveillance appropriée lors de l’utilisation des GLP-1RAs. Source : https://longevity.technology/news/weight-loss-drugs-study-reveals-healthspan-benefits-and-risks/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=weight-loss-drugs-study-reveals-healthspan-benefits-and-risks